Influence sociale et performance de groupe - article ; n°1 ; vol.67, pg 279-292

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L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 279-292
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
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Publié par

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01 janvier 1967

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40

Langue

Français

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1 Mo

R. Lambert
Influence sociale et performance de groupe
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 279-292.
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Lambert R. Influence sociale et performance de groupe. In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 279-292.
doi : 10.3406/psy.1967.27564
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_1_27564INFLUENCE SOCIALE
ET PERFORMANCE DE GROUPE
par Roger Lambert
Laboratoire de Psychologie sociale de la Sorbonne
Laboratoire associé au C .N .R.S.
L'influence sociale est un de ces concepts qui peuvent paraître
banals, voire même dangereux dans la mesure où l'on ne leur applique
pas des critères bien définis. Si l'on entend en effet par influence sociale
l'action exercée par une personne sur une autre personne alors tout
phénomène psychosociologique comporte, à des degrés divers et sous des
formes variées, des processus d'influence dont on ne peut généralement
ni mesurer directement l'intensité, ni saisir entièrement la complexité.
Afin de pallier cette difficulté d'appréhension du phénomène, divers
chercheurs expérimentaux ont eu l'idée d'en mesurer indirectement
les effets, notamment au niveau de la performance réalisée par des
groupes d'individus au cours de tâches standardisées. Mais depuis
Binet qui, en 1900, ouvre la voie dans ce domaine lors de ses travaux
sur la suggestibilité, leur position a bien évolué (Lambert, 1965).
A l'origine, l'intérêt est surtout centré sur la personne du chef,
l'idée généralement admise étant que la performance du groupe dépend
essentiellement de l'autorité exercée. Puis après l'échec de nombreuses
recherches conduites selon une perspective typologique où seules
importent les qualités et les traits de personnalité du chef, il apparaît
clairement que les processus d'influence dans les groupes ne peuvent
être étudiés valablement sans tenir compte également des variables
de structure et de situation.
Mais tandis que certains, selon la dichotomie classique meneur-
suiveur, continuent à considérer l'autorité comme l'apanage d'un seul
individu dans le groupe, d'autres préfèrent lui substituer la notion
d'influence distribuée, chaque individu étant alors considéré comme
ayant une plus ou moins grande influence sur la conduite du groupe.
Dans le premier système on se réfère essentiellement au comportement
idéal plus ou moins stéréotypé du chef, dans le second on se réfère aux
effets réellement exercés par chacun des membres du groupe. A une
mesure subjective de l'autorité est ainsi substituée une mesure objective
reposant sur des critères opérationnellement définis. Dès lors plusieurs
orientations sont possibles selon que l'influence exercée est étudiée au
niveau des individus, de l'organisation ou de la production du groupe. 280 REVUES CRITIQUES
II est certain que ces trois orientations ne sont pas totalement
indépendantes du choix de la tâche de groupe, et ceci pour des raisons
surtout méthodologiques qui tiennent au fait que les mesures d'influence
utilisées sont souvent étroitement liées à la structure de la tâche.
Ainsi, au niveau des membres du groupe, même lorsqu'il s'agit
d'une tâche collective et non pas d'une simple tâche additive, il est
indispensable de pouvoir disposer production individuelle afin
de mesurer, soit les variations de jugement, d'opinion ou d'attitude
entraînées généralement par une prise de position en commun, soit
les modifications de comportement — degré de participation par
exemple — entraînées par le jeu des interactions lorsqu'une bonne
coordination des efforts est indispensable pour atteindre le but commun.
Au niveau de l'organisation il est souvent utile de pouvoir disposer
de tâches permettant le contrôle du réseau de communication afin
d'en estimer, soit la meilleure utilisation lorsqu'il est imposé, soit
l'adéquation aux nécessités de la tâche lorsqu'il est libre.
^Enfin, au niveau de la performance globale, lorsqu'une procédure
de substitution des membres du groupe est notamment utilisée, il
est généralement souhaitable de choisir une tâche se prêtant à des
mesures différentielles de rendement valables.
Ainsi la nature de la tâche expérimentale adoptée apparaît-elle
comme un facteur essentiel de l'étude des processus d'influence et
peut-être n'a-t-on pas assez insisté sur ce point dans la littérature spé
cialisée. Il ne nous paraît pas inutile à ce propos d'indiquer, d'après
Zajonc (1965), les impératifs que devrait comporter une tâche standar
disée à multiples possibilités destinée à l'étude du comportement des
groupes et des individus dans les groupes. Cette tâche devrait :
1) Impliquer un comportement individuel déjà connu et étudié en
psychologie individuelle ;
2)des réponses disponibles ou susceptibles d'apprentissage
rapide dans toute population d'individus ;
3) Permettre une mesure quantitative des capacités et des performances
individuelles en unités de mesure transposables en termes de perfo
rmance de groupe ;
4) Permettre une évaluation quantitative des contributions individuelles
dans les mêmes termes que celle de la performance de groupe mais
indépendamment de celle-ci ;
5) Permettre la manipulation de l'interdépendance entre les membres
du groupe ;
6)de faire varier la difficulté des opérations et la probabilité
objective du succès aussi bien pour l'individu que pour le groupe ;
7) Permettre de faire varier la division du travail ;
8) Pouvoir être effectuée à plusieurs reprises par les mêmes individus.
Zajonc propose même un appareil qui semblerait répondre, sinon
à toutes, du moins à la plupart de ces exigences. Cet appareil consiste
en une série de plaques individuelles portatives reliées à un poste central. R. LAMBERT 281
Chaque plaque comporte huit séries de trois lampes (deux lumières-
stimulus et un signal rouge d'échec), dont la commande est assurée par
l'expérimentateur à partir du poste central, et deux boutons de réponse
qui permettent d'éteindre les lampes-stimulus. Diverses combinaisons
d'allumage des lampes sont possibles. Chaque bouton de réponse est
relié à un appareil qui enregistre le temps de réaction du sujet tandis
qu'un autre le de réponse du groupe. Les
boutons de réponse individuels peuvent être reliés entre eux de diffé
rentes manières, ce qui permet de varier la tâche.
L'intérêt d'un tel dispositif est certain mais, malgré la multiplicité
des combinaisons qu'il permet, l'étude expérimentale des processus
d'influence ne peut se limiter à l'utilisation d'un seul type de tâche.
D'ailleurs, dans la plupart des travaux que nous allons présenter, les
tâches sont fort diverses et font appel très souvent à un appareillage
plus ou moins complexe qui, bien que ne permettant pas l'analyse fine
du jeu des influences, autorise cependant la mesure de leur résultante
au niveau de la performance réalisée.
Bien que l'accent puisse paraître porter ici plus sur la métrique que
sur la nature même de l'influence sociale, il va de soi que sa mesure,
aussi indispensable soit-elle, n'offre d'intérêt véritable que si on la
confronte avec d'autres variables. Aussi avons-nous préféré structurer
cette revue de question davantage en fonction des variables étudiées
en relation avec l'influence qu'en fonction des divers modes de mesure.
En ce qui concerne l'évolution historique du problème et les diverses
orientations concernant la mesure elle-même, nous renvoyons le lecteur
à notre chapitre sur l'autorité et l'influence sociale (R. Lambert, 1965)
et l'article de G. de Montmollin (1958), réservant ici la présentation
de travaux plus récents, publiés depuis 1960, et offrant un certain
intérêt relativement à l'étude des processus d'influence dans les petits
groupes.
D'autre part nous n'aborderons pas les études concernant l'influence
des réponses d'autrui sur les jugements perceptifs lorsqu'elles ne font
pas appel à des gr

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