Intolérance sociale, continuation du comportement délinquant chez l'adolescent et stratégie préventive - article ; n°2 ; vol.20, pg 141-151

Opadou Koudou

Description

Déviance et société - Année 1996 - Volume 20 - Numéro 2 - Pages 141-151
Thorough study of individual cases elaborated near inmates and late inmates of the Dabou Reeducation Centre shows that community intolerance - parents, educators, marginals, employers and social environment - can powerfully contribute to a continuation of their delinquent behaviour, by progressively making a negative self representation. The prevention of further offence can be improved if the community changes its attitude towards inmate or late inmate adolescent, by tolerant prevention. This change should be marked by humanism. This study at last complete results of works in «Occidental» juvenile criminology on factor of continuation or regression of adolescent criminal career by laying stress on an environment factor, social intolerance.
Diese Vergleichsstudie an Schulern und Ex-Schiilern des Centre de Rééducation de Dabou zeigt über gründliche Einzelfallanalysen, daß die Intoleranz der Gemeinde - Eltern, Lehrer, Gleichaltrige, Arbeitgeber und soziales Milieu - deutliche Auswirkungen in Richtung auf eine Wiederaufnahme des delinquenten Verhaltens durch die progressive Entwicklung eines negativen Selbstbildes hat. Die Riickfallprophylaxe könnte über eine Veränderung der Einstellungen der Gemeinde gegenuber den jugendlichen Schulern des Zentrums - als Toleranzprävention - verbessert werden. Diese Veränderungen sollten ein Ausdruck humanistischer Ideen sein. Unsere Studie ergànzt letztlich die Ergebnisse kriminologischer Forschungen über die Fortsetzung und den Abbruch krimineller Karrieren bei Jugendlichen um einen Faktor des sozialen Milieus, soziale Intoleranz.
Een diepgande studie van individuele gevallen in vergelijking met kostschoolleerlin- gen en ex-kostschoolleerlingen van het heropvoedingscentrum van Dabou toont aan dat maatschappelijke onverdraagzaamheid (ouders, opvoeders, andere leerlingen, werk- gevers en sociale omgeving) omwille van het geleidelijk opbouwen van een negatieve persoonlijkheid in sterke mate kan bijdragen tot de voortzetting van hun delinkwent gedrag. De voorkoming van recidivisme kan verbeterd worden door maatschappelijke gedragsveranderingen (verdraagzaamheid) gericht op de (ex)kostschoolleerling. Deze verandering zou moeten duiden op humanisme. Tenslotte vervolledigt onze studie de arbeidsresultaten van de westelijke jeugdcriminologie aangaande faktoren van voortzetting of stopzetting van de criminele carrière door de adolescent met in het bijzonder milieufaktoren en sociale onverdraagzaamheid.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: DEVIANCE_ET_SOCIETE
• Publié le: 01 janvier 1996
• Nombre de lectures: 170
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Opadou Koudou
Intolérance sociale, continuation du comportement délinquant
chez l'adolescent et stratégie préventive
In: Déviance et société. 1996 - Vol. 20 - N°2. pp. 141-151.
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Koudou Opadou. Intolérance sociale, continuation du comportement délinquant chez l'adolescent et stratégie préventive. In:
Déviance et société. 1996 - Vol. 20 - N°2. pp. 141-151.
doi : 10.3406/ds.1996.1601
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1996_num_20_2_1601Abstract
Thorough study of individual cases elaborated near inmates and late inmates of the Dabou Reeducation
Centre shows that community intolerance - parents, educators, marginals, employers and social
environment - can powerfully contribute to a continuation of their delinquent behaviour, by progressively
making a negative self representation. The prevention of further offence can be improved if the
community changes its attitude towards inmate or late inmate adolescent, by tolerant prevention. This
change should be marked by humanism. This study at last complete results of works in «Occidental»
juvenile criminology on factor of continuation or regression of adolescent criminal career by laying stress
on an environment factor, social intolerance.
Zusammenfassung
Diese Vergleichsstudie an Schulern und Ex-Schiilern des Centre de Rééducation de Dabou zeigt über
gründliche Einzelfallanalysen, daß die Intoleranz der Gemeinde - Eltern, Lehrer, Gleichaltrige,
Arbeitgeber und soziales Milieu - deutliche Auswirkungen in Richtung auf eine Wiederaufnahme des
delinquenten Verhaltens durch die progressive Entwicklung eines negativen Selbstbildes hat. Die
Riickfallprophylaxe könnte über eine Veränderung der Einstellungen der Gemeinde gegenuber den
jugendlichen Schulern des Zentrums - als Toleranzprävention - verbessert werden. Diese
Veränderungen sollten ein Ausdruck humanistischer Ideen sein. Unsere Studie ergànzt letztlich die
Ergebnisse kriminologischer Forschungen über die Fortsetzung und den Abbruch krimineller Karrieren
bei Jugendlichen um einen Faktor des sozialen Milieus, soziale Intoleranz.
Een diepgande studie van individuele gevallen in vergelijking met kostschoolleerlin- gen en ex-
kostschoolleerlingen van het heropvoedingscentrum van Dabou toont aan dat maatschappelijke
onverdraagzaamheid (ouders, opvoeders, andere leerlingen, werk- gevers en sociale omgeving)
omwille van het geleidelijk opbouwen van een negatieve persoonlijkheid in sterke mate kan bijdragen
tot de voortzetting van hun delinkwent gedrag. De voorkoming van recidivisme kan verbeterd worden
door maatschappelijke gedragsveranderingen (verdraagzaamheid) gericht op de (ex)kostschoolleerling.
Deze verandering zou moeten duiden op humanisme. Tenslotte vervolledigt onze studie de
arbeidsresultaten van de westelijke jeugdcriminologie aangaande faktoren van voortzetting of
stopzetting van de criminele carrière door de adolescent met in het bijzonder milieufaktoren en sociale
onverdraagzaamheid.Déviance et Société, 1996, Vol. 20, No 2. pp. 141-151
INTOLERANCE SOCIALE, CONTINUATION
DU COMPORTEMENT DÉLINQUANT CHEZ L'ADOLESCENT
ET STRATÉGIE PRÉVENTIVE
O. KOUDOU*
L'étude approfondie de cas individuels menée auprès de pensionnaires et ex-pension
naires du Centre de Rééducation de Dabou montre que l'intolérance de la communauté -
parents, éducateurs, pairs, employeurs et milieu social - peut contribuer puissamment à la
continuation du comportement délinquant de ceux-ci en construisant progressivement une
représentation de soi négative. La prévention de la récidive peut être améliorée par le chan
gement d'attitude de la communauté à l'égard de l'adolescent pensionnaire ou ex-pensionn
aire, par une prévention tolérante. Ce changement devrait être marqué d'humanisme.
Notre étude en définitive complète les résultats de travaux en criminologie juvénile occident
ale sur les facteurs de la continuation ou de désistement de la carrière criminelle de l'adoles
cent en privilégiant un facteur de milieu, l'intolérance sociale.
Mots-clés: Intolérance sociale - Comportement délinquant - Délinquance juvé
nile - Mineurs - Représentation de soi négative - Récidivisme -
Prévention
I. Quelques considérations théoriques
Les études les plus récentes en criminologie juvénile analysent le comportement délin
quant de l'adolescent en termes développementaux. Ainsi, la délinquance chez l'adolescent
comporte des étapes de développement: elle émerge (Leblanc, 1993), s'active, s'aggrave
(Frechette, Leblanc, 1987; Leblanc, Duff, Tremblay, 1994), mais aussi désiste (Leblanc, Cote,
Loeber, 1991 ; Loeber, 1993). Ces études restent donc d'un apport considérable pour
la compréhension du comportement délinquant de l'adolescent, dans la mesure où elles abor
dent également la question sous l'angle des facteurs de l'abandon de ce comportement.
Dans cette perspective, l'accent a été mis sur l'âge, la maturation et les événements de
vie de l'adolescent.
En ce qui concerne l'âge, les travaux de Quetelet, Wilson et Herrastein (1985) ont
montré par l'interprétation de la courbe de distribution de l'âge des personnes arrêtées
pour des violations au code pénal, que la période comprise entre la fin de l'adolescence et
le début de l'âge adulte est la plus propice aux activités criminelles.
Par rapport à la maturation, retenons l'étude de Elliot et al. (1989) selon laquelle l'acti
vité criminelle est abandonnée lorsque l'individu a atteint un certain niveau de maturité.
Les études les plus nombreuses dans ce domaine de l'abandon du comportement délin
quant chez l'adolescent mettent l'accent sur un certain nombre d'événements de l'histoire
de vie. Whitehead et Lab (1989), Lipsey (1989) et Andrews et al. (1990) établissent un rap
port entre l'incarcération et le désistement de l'activité délictueuse par l'intermédiaire des
Institut de Criminologie de l'Université d'Abidjan. 1 42 Déviance et Société
deux processus de la dissuasion et du traitement. Selon Elliot et al. (1989), le désistement
de l'activité criminelle au début de l'âge adulte varie en fonction des caractéristiques
socio-démographiques des personnes (plus probable chez les femmes que chez les
hommes; chez les Blancs que chez les Noirs; chez les individus de la classe moyenne que
chez ceux des milieux défavorisés). West (1982), Rand (1987), Laub et Sampson (1990)
montrent que les hommes qui se marient commettent moins d'actes criminels et sont
moins déviants. Par ailleurs, le fait d'obtenir un emploi licite et stable (Good et al., 1986;
Laub, Sampson, 1990) ou d'abandonner la consommation de drogues illicites (Nurco étal.,
1988) est lié au retrait de la délinquance. Nous supposons que l'établissement de cet
enchaînement entre les deux processus est opéré après une analyse longitudinale.
Ces études bien que pertinentes, traitent des facteurs de manière isolée et de ce point de
vue comportent des limites que l'approche intégrative pluridisciplinaire a récemment dépass
ée. Ainsi dans une étude longitudinale et à régression multiple (Ouimet, Leblanc, 1993) sur
des ex-pupilles du tribunal de la jeunesse au cours des quatorze premières années de leur vie
adulte, un certain nombre d'événements de vie ont été mis en évidence. Malgré les limites
méthodologiques évoquées par l'étude, des résultats intéressants ressortent: le fait d'avoir
une conjointe est positivement associé au crime chez les très jeunes adultes (18-23 ans), alors
qu'il agit comme un facteur de retrait à partir de 24 ans. L'emploi licite agit comme un frein à
la participation au crime au cours de la jeunesse; les habitudes de consommation de drogues
illicites nuisent à l'adaptation sociale des ex-pupilles. La de drogues fortes
reste le meilleur prédicteur de participation au crime au cours de la jeunesse.
De façon générale, l'étude révèle que la décision d'abandonner la carrière criminelle à
l'âge adulte provient à la fois d'un processus de maturation et de changements survenus
au cours de la vie. Plus rapide est l'entrée dans le monde conventionnel par le mariage, le
travail et l'abandon de la consommation de drogues, plus rapide est l'abandon de la car
rière criminelle (Ouimet, Leblanc, 1993). Si l'étude est pertinente, elle n'intègre pas suff
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