Kâfirs-Siahpouches. Réponses au questionnaire de sociologie et d ethnographie de la Société. - article ; n°1 ; vol.1, pg 250-273
25 pages
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Kâfirs-Siahpouches. Réponses au questionnaire de sociologie et d'ethnographie de la Société. - article ; n°1 ; vol.1, pg 250-273

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1890 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 250-273
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1890
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guillaume Capus
Kâfirs-Siahpouches. Réponses au questionnaire de sociologie
et d'ethnographie de la Société.
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 1, 1890. pp. 250-273.
Citer ce document / Cite this document :
Capus Guillaume. Kâfirs-Siahpouches. Réponses au questionnaire de sociologie et d'ethnographie de la Société. In: Bulletins
de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 1, 1890. pp. 250-273.
doi : 10.3406/bmsap.1890.3414
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1890_num_1_1_3414DU 6 MARS 1890. SÉANCE
rois musculaires épaisses où ils sont digérés. G'est un organe
analogue à la pansé des mammifères ruminants qui, après
avoir rempli rapidement ее premier compartiment de leur
se" couchent pour faire revenir, par petites estomae multiple,
portions aussi, leurs aliments dans la bouche, les mâcher et
les insaliver complètement, puis les déglutir de nouveau et
les faire passer directement dans le troisième compartiment.
La fonction séerétoire est, si je ne me trompe, particulière
aux colombinâ.
Kafirs* Siâhpoucues»
Réponses au questionnaire de £>ociotogte et d'ethnographie
de la Société ;
Hr m. Guillaume čapuS.
Les réponses qui font l'objet de ce travail résument nos
connaissances actuelles sur la tribu si curieuse des Kâfirs ou
« Infidèles « qui se donnent eux-mêmes le nom de Kaperi>
et que leurs voisins appellent Siahpouches, o'est«-à-dire
« habillés de noir ». Je ne réponds pas moi-même à toutes
les questions posées ; je fais répondre en grande partie
les voyageurs et les auteurs qui, antérieurement, ont re
cueilli des renseignements et deti observations sur les Kâ<-
firs ou qui en ont visito, comme moi, les bords de la
contrée. Je citerai notamment Elphinstone, Burnes, Wood,
MM. Leitner, Biddulph, le colonel Tanner, Mac-Nair, To-
toaschek, le mounchl Saïad-Ghah, etc. Personnellement, j'ai
vu d'abord et questionné à Meched, dans le Khoraçan (Perse),
un Kâflf du nom de Sambar, ancien esclave afghan, aujour
d'hui au service du serdar afghan Achirn-Khân. Ensuite, me
trouvant l'année d'après, à Tchitral, au bord du Kâfiristan,
j'ai vu tous les jours des Kâfirs appartenant aux clans des
Bachgalis Louddeh, des Kalaches, des Katis et des Vaïgalis.
J'ai pu étudier leur type anthropologique, leur façon d'être,
leur caractère, avoir des renseignements sur leur pays et
leurs mœurs, et noter le vocabulaire de leur dialecte* Je n'ai САРСЯ. — QUESTIONNAIRE DE SOCIOLOGIE. 231 GUILLAUME
donc раз vu leurs maisons ni assisté à leurs cérémonies de
culte, de famille ou d'apparat, et j'engage le chercheur de
documents scientifiques à s'en rapporter, pour ces chapitres,
à l'autorité des auteurs que je viens de citer et à mettre men
talement la forme conditionnelle à la place de la forme indi*
cative, car aucun Européen n'a, jusqu'alors, pénétré dans le
Kafîristan proprement dit. J'ajouterai que M. Pépin, mon com-
pagnon de voyage et d'arrêt à Tchitral, a copié sous mes
yeux, par le crayon et le pinceau, un certain nombre de ces
Kafirs dont je garantis l'absolue ressemblance. On trouvera
également, dans les Races humaines, de M. de Quatrefages,
page 600, l'image d'un Kâfir, d'après mes dessins^ et dans les
numéros 1 , 8 et 14 de la Revue scientifique de 1889» des détails
plus circonstanciés sur la nature du pays et l'historique des
tentatives d'exploration.
Vie nutritive.
— Les aliments sont principalement animaux.
— Ils sont peu cuits "ou à moitié rôtis.
— Les espèces animales qui font la base de l'alimentation
sont les domestiques : le mouton, la chèvre et lo
bœuf. Les produits du laitage tiennent une grande place. Le
poisson n'est pas estimé. Le blé, moulu dans des moulins a
main, leur donne du pain non fermenté, en galettes minces,
mais ne constitue pas le fond de la nourriture. On consomme
le miel des abeilles sauvages.
Les Kalaches ne mangent pas d'oiseaux de basse-cour, ni
d'œufs qu'ils considèrent comme impurs ; ils n'aiment pas
beaucoup le veau ni le lait de vache et le beurre qu'on en
fait. Cette tribu est la seule qui considère tel aliment plus
pur que tel autre. Les autres consomment jusqu'au sang et
aux intestins de3 animaux.
— On boit beaucoup de vin et on mangé copieusement.
— Les repas sont préparés par les femmes.
— Tous les membres de la famille mangent en Commuh,
à la même table. SÉANCE DU 6 MARS 1890. 252
— La préséance est accordée à l'âge, quelquefois à la con
sidération.
,! — Le lâche, le fuyard dans le combat, est traité déda
igneusement pendant le repas solennel qui suit le retour des
guerriers ; on lui donne de petites portions et il est servi par
dessus les épaules.
— On fait des provisions de grain et de vin qu'on conserve
dans des greniers et dans les dépendances de la maison ser
vant de cave. On tient le vin dans des jarres couvertes; ai
lleurs dans des outres de chèvre ou dans des réservoirs creu
sés dans le roc.
— En fait de substances enivrantes, on ne consomme que
du vin et du lait fermenté. On obtient le vin en écrasant le
raisin sur une claie et en abandonnant le jus à la fermentat
ion dans des jarres. Il est rouge et fort. On boit sec ou avec
de l'eau.
Vie sensitive.
— On est peu sensible à la douleur.
— On ne craint pas la mort.
— On aime beaucoup le sel et le sucre, deux substances
rares dans le pays.
— On supporte la lumière solaire directe mieux que l'Eu
ropéen.
— La couleur préférée, d'apparat, est le rouge. C'est la
couleur de certains ornements de chefs.
Esthétique. — Parure. — Beaux-arts.
— Il n'y a ni fards, ni tatouages.
— Les femmes se parent plus que les hommes, sauf les
chefs guerriers qui ont commis des actions d'éclat.
— Les déformations crâniennes ne sont pas en usage. On
ne pratique aucune mutilation.
— On perfore le pourtour du pavillon de l'oreille pour
y placer des anneaux.
Bijoux. — Hommes et femmes portent des bijoux. Les CAPUS. •— QUESTIONNAIRE DE SOCIOLOGIE. 253 GUILLAUME
hommes ont des petits anneaux d'argent aux oreilles et un
collier d'argent au cou. Les femmes portent en outre des bra
celets aux bras. Les femmes pauvres se font des bracelets de
cailloux ou de fruits vivement colorés ; mais les filles plus
riches se parent d'ornements en fer, cuivre, argent et or.
Chez les Kalaches,les femmes portent fréquemment des bouc
les d'oreilles lourdes, en cuivre, ayant la forme d'un signe
d'interrogation. Souvent les bracelets sont ornés de têtes de
serpent ciselées dans le métal. (Le serpent, considéré comme
un animal démoniaque, n'est jamais tué.) On ne porte point
d'ornements en temps de deuil.
Le brave reçoit, au retour du combat, une chaîne en argent
autour du cou ou un nombre de coquillages égal à celui des
ennemis qu'il a tués.
Coiffure. — La coiffure ordinaire des hommes consiste en
une touffe longue de cheveux ménagée à l'occiput, le reste
du crâne étant rasé. Cette touffe tombe parfois jusque dans
le dos. Ils vont tête nue. Cependant les Safis portent le tur
ban, et les Chouganis des chapeaux de feutre brun. Dans quel
ques tribus, le héros d'un combat a le droit de porter une
calotte rouge ornée de plumes, ou une calotte en écorce
d'arbre. Il reçoit au retour un bandeau frontal rouge. Il a le
droit de porter quatre touffes de cheveux sur la tête. Outre
la touffe de cheveux occipitale, quelques tribus conservent
deux boucles aux tempes. Le deuil d'un parent exige souvent
qu'on laisse pousser les cheveux sur tout le crâne.
Les femmes tressent leurs en longues nattes qu'elles
relèvent en chignon sur le sommet de la tête, et les recou
vrent d'une petite calotte en laine de couleur. Les femmes,
belles et coquettes, des Ghouganis, se coupent les cheveux « à
la chien » sur le devant du front, et les portent en nattes
pendantes sur le dos. Elles se coiffent d'un bonnet orné de
coquillages. Les femmes mariées n'ont pas cette mode, et
s'entourent la tête d'une sorte de turban.
Les femmes bachgalies mariées portent une calotte noire,
munie de deux cornes en bois d'un pied environ de lo

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