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Publié le
01 janvier 1977
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Français
Poids de l'ouvrage
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Monsieur Jacques Bouveresse
L'animal cérémoniel : Wittgenstein et l'anthropologie
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 16, septembre 1977. pp. 43-54.
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Bouveresse Jacques. L'animal cérémoniel : Wittgenstein et l'anthropologie. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol.
16, septembre 1977. pp. 43-54.
doi : 10.3406/arss.1977.2567
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1977_num_16_1_2567Zusammenfassung
Wittgenstein und die Anthropologie
Die von Wittgenstein abgefassten Bemerkungen über Frazers 'The Golden Bough' sind einer jener
Texte, die am besten darüber Aufschluss geben, was Wittgenstein den «Geist» seiner Philosophie
nannte, obwohl es sich nur um Leseanmerkungen handelt, die nicht fur die Veröffentlichung bestimmt
waren. Diese Bemerkungen sind auch eine wichtige Reflexion über Methoden und Ergebnisse der
soziologischen und anthropologischen Forschung. Der Irrtum Frazers ist laut Wittgenstein auf dessen
engen Rationalismus und seine naive Ethnozentrik zurückzuführen, auf seine essentialistische
Betrachtungsweise und auf seinen Wunsch, ailes zu erklären, was nicht zu erklären ist oder nicht erklärt
zu werden braucht : seine Interpretation haben sowohl die Fehler eines scientistischen Objektivismus,
als auch einer psychologisierenden Hermeneutik. Wittgenstein zweifelt den Erklärungswert der
entwicklungsphilosophischen und ganz allgemein der genetischen Hypothesen an. Die von der
Entwicklungsanthropologie küinstlich errichtete Entfernung zwischen den «primitiven» und unseren
Gessellschaften ergibt sich aus einer falschen Interpretation des Ziels und der Funktion der
wissenschaftlichen Erklärung und aus einer Einschätzung ihrer Möglichkeiten. Die wahre
Nähe, die zwischen Frazer's Wilden und uns besteht, zeigt sich nicht nur daran, dass auch wir unsere
Mythologie und Magie haben, die nicht nur Reste aus archaischen Zeiten sind. Selbst die Philosophie
liefert Beispiele der Anwendung «magis-cher» Verfahren, und ihre natürliche, Einstellung der Sprache
gegentiber ist zutiefst mythologisch. Im Gegensatz zu den Eindrücken, die einige Seiten seiner
Bemerkungen über Frazer vermitteln könnten, akzeptiert Wittgenstein weder die subjektivistische
(psychologische) noch die objektivistische Interprétation der «Erklärung» in den Geisteswissenschaften.
Seine Originalität besteht im Versuch, eine klare Trennung zwischen der Methode der
Geisteswissenschaften und jener der Natur-wissenschaften aufrechtzuerhalten, und daran, dass er
gleichzeitig den zentralen begriff des «Verste-hens» radikal entpsychologisiert hat. Die Anthropologie
und die Soziologie, deren methodologische Diskussionen weiterhin durch einen Gegensatz
gekennzeichnet sind, der bei Wittgenstein implizit wie ein Pseudo-Gegensatz aufscheint, täten gut
daran, die beriihmten Uberlegungen über den Begriff der «Regel» und über die Bedeutung des Satzes
«eine Regel befolgen» besser auszuschöpfen.
Résumé
Les Remarques sur 'Le Rameau d'or' de Frazer rédigées par Wittgenstein, bien qu'elles ne constituent
rien de plus que des notes de lecture qui n'étaient évidemment pas destinées à être publiées sous cette
forme, peuvent être considérées comme un des textes les plus éclairants pour la compréhension de ce
qu'il a appelé «l'esprit» de sa philosophie, et également comme un document important pour une ré-
flexion critique sur les méthodes et les résultats de la recherche sociologique et anthropologique.
L'erreur de Frazer provient, aux yeux de Wittgenstein de son rationalisme étroit et de son
ethnocentrisme naïf, de son attitude essentialiste et de son désir d'expliquer ce qui ne peut pas l'être et
n'a pas besoin de l'être : ses interprétations combinent les inconvénients de l'objectivisme scientiste
avec ceux de l'herméneutique psychologisante. Wittgenstein conteste les vertus explicatives de la thèse
évolutionniste et, de façon plus générale, celles des hypothèses génétiques. La distance instaurée
artificiellement par l'anthropologie évolutionniste entre les sociétés «primitives» et les nôtres découle
essentiellement d'une mésinterprétation du but et de la fonction de l'explication scientifique, et d'une
appréciation erronée de ses possibilités. La proximité réelle qui existe entre les sauvages de Frazer et
nous-mêmes ne se manifeste pas seulement dans le fait que nous avons nous aussi notre mythologie
et notre magie, qui ne sont pas de simples survivances d'époques archaïques. La philosophie fournit
elle-même des exemples remarquables d'utilisation de procédures «magiques», et son attitude naturelle
à l'égard du langage relève fondamentalement de la mythologie. Contrairement à ce que pourraient
laisser croire certains passages de ses Remarques sur Frazer, Wittgenstein n'accepte pas plus
l'interprétation subjectiviste (psychologique) que l'interprétation objectiviste de la notion d'«explication»
dans les sciences humaines. Son originalité est d'avoir simultanément essayé de maintenir une
distinction tranchée entre la méthode des sciences humaines et celle des sciences de la nature, et de
dépsychologiser radicalement la notion cruciale de «compréhension». L'anthropologie et la sociologie,
dont les discussions méthodologiques continuent à être dominées largement par ce que les travaux de
Wittgenstein tendent implicitement à faire apparaître comme une pseudo-antinomie, auraient sansdoute intérêt à exploiter davantage ses réflexions fameuses sur le concept de «règle» et sur la
signification de l'expression «suivre une règle».
Abstract
Wittgenstein and Anthropology
The Remarks on 'The Golden Bough' of Frazer prepared by Wittgenstein, although they constitute
nothing more than notes on his reading and were evidently not intended for publication in this form, can
be considered as one of the most illuminating texts for the compréhension of what Wittgenstein called
the «spirit» of his philosophy. It is equally an important document for the critical reflection on the
methods and results of sociological and anthropological research. According to Wittgenstein, Frazer's
error derives from his strict rationalism and his naive ethnocentricism, as well as his essentialist attitude
and his desire to explain that which ought not and need not be explained : his interpretations combine
the disadvantages of «scientiste» objectivism and psychologizing hermeneutics. Wittgenstein disputes
the inherent explanatory qualities of the evolutionary argument, and even more generally, those of the
genetic hypotheses. Evolutionary anthropology artificially establishes between «primitive» societies and
our own a distance which derives essentially from a misinterpretation of the purpose and function of
scientific explanation and from an erroneous appreciation of its potentialities. The real proximity which
exists between Frazer's savages and ourselves is manifested not only in fact that we too have our
mythology and our magic which in themselves are more than the mere survivals of archaic times.
Philosophy itself furnishes remarkable examples of the use of magical procedures, and its natural
attitude with respect to language derives fundamentally from mythology. Contrary to the impression
which might be left by certain passages of his Remarks, Wittgenstein no more accepts the subjectivist
interpretation (psychological) than the objectivist interpretation of ihe notion of «explanation» in the
social sciences. Wittgenstein's originality lies in his simultaneous effort to maintain a clear eut distinction
between the method of the social sciences and that of the natural sciences and to «depsychologize»
radically the crucial notion of «comprehension». Anthropology and sociology, whose methodological
discussions continue to be dominated largely by that which Wittgenstein's work has shown to be a false
antinomy, would doubtless benefit from an increased utilisation of his celebrated reflection on the
concept of «rule» and the significance of the expression «to follow a rule».L'idée que le grand public se fait de Wittgenstein Jacques est en général celle d'un auteur complètement déra
ciné, dont l'oeuvre philosophique ne peut être rabouveresse
ttachée à aucune influence ni tradition précises.
Von Wright a dit du «second» Wittgenstein, celui
des Recherches philosophiques, qu'il n'avait pas-
d'ancêtres dans l'histoire de la pensée (1). Pourtant
Wittgenstein a souligné lui-même que ses réflexions
philosophiques avaient toujours ét