L apport de témoignages à l histoire de la Résistance polonaise en France : F2 et POWN - article ; n°2 ; vol.75, pg 297-305
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L'apport de témoignages à l'histoire de la Résistance polonaise en France : F2 et POWN - article ; n°2 ; vol.75, pg 297-305

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Revue des études slaves - Année 2004 - Volume 75 - Numéro 2 - Pages 297-305
The Contribution of Testimonies to the History of the Polish Resistance in France : F2 and POWN
Oral testimony is one of the sources used by the XXth century historian, who compares it with other sources, in particular written accounts. In fact, like other oral sources (such as interviews and commemorative speeches), the testimony of survivors is of particular importance in view of the limited amount of released and preserved records on activities which are clandestine and secret by definition.
Two spontaneous accounts, elaborated and disclosed in 1995, were given by an ex- member of the Polish Organisation of Struggle for Independence (POWN), and by a Polish woman, a member of the F2 network, both now deceased. Presented under the form of a summary, these accounts, add a meaningful contribution to the history of the Polish resistance in France.
Wk?ad ustnych ?wiadectwdo historii Polskiego Ruchu oporu we Francji : F2 oraz POWN-U
?wiadectwo stanowi jedno ze ?róde?, którym pos?uguje si? historyk okresu dwudziestego wieku zestawiaj?c je z innymi ?ród?ami, pochodz?cymi przede wszystkim z archiwów pisemnych. Albowiem, aby zrekonstruowa? dzieje Ruchu Oporu relajce, podobnie jak inne ustne dokumenty (wywiady, przemówienia ku czci...) zajmuj? szczególne miejsce ze wzgl?du na s?ab? obj?to?? z?o?onych i zachowanych archiwów dotycz?cych, jak sama nazwa wskazuje, tajnych i podziemnych dzia?a?.
Podane tu w formie streszczonej dwa spontaniczne opowiadania, które powsta?y i zosta?y przedstawione w 1995 ?., pierwsze przez by?ego partyzanta z POWN-u, drugie za? przez Polk?, cz?onkinie F2 - ich autorzy ju? nie ?yj? - wnosz? now? cegie?k? do opisu dziejów Ruchu Oporu we Francji.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 138
Langue Français

Extrait

Madame Janine Ponty
L'apport de témoignages à l'histoire de la Résistance polonaise
en France : F2 et POWN
In: Revue des études slaves, Tome 75, fascicule 2, 2004. pp. 297-305.
Abstract
The Contribution of Testimonies to the History of the Polish Resistance in France : F2 and POWN
Oral testimony is one of the sources used by the XXth century historian, who compares it with other sources, in particular written
accounts. In fact, like other oral sources (such as interviews and commemorative speeches), the testimony of survivors is of
particular importance in view of the limited amount of released and preserved records on activities which are clandestine and
secret by definition.
Two spontaneous accounts, elaborated and disclosed in 1995, were given by an ex- member of the Polish Organisation of
Struggle for Independence (POWN), and by a Polish woman, a member of the F2 network, both now deceased. Presented under
the form of a summary, these accounts, add a meaningful contribution to the history of the Polish resistance in France.
Wkład ustnych świadectwdo historii Polskiego Ruchu oporu we Francji : F2 oraz POWN-U
Świadectwo stanowi jedno ze źródeł, którym posługuje się historyk okresu dwudziestego wieku zestawiając je z innymi źródłami,
pochodzącymi przede wszystkim z archiwów pisemnych. Albowiem, aby zrekonstruować dzieje Ruchu Oporu relajce, podobnie
jak inne ustne dokumenty (wywiady, przemówienia ku czci...) zajmują szczególne miejsce ze względu na słabą objętość
złożonych i zachowanych archiwów dotyczących, jak sama nazwa wskazuje, tajnych i podziemnych działań.
Podane tu w formie streszczonej dwa spontaniczne opowiadania, które powstały i zostały przedstawione w 1995 г., pierwsze
przez byłego partyzanta z POWN-u, drugie zaś przez Polkę, członkinie F2 - ich autorzy już nie żyją - wnoszą nową cegiełkę do
opisu dziejów Ruchu Oporu we Francji.
Citer ce document / Cite this document :
Ponty Janine. L'apport de témoignages à l'histoire de la Résistance polonaise en France : F2 et POWN. In: Revue des études
slaves, Tome 75, fascicule 2, 2004. pp. 297-305.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_2004_num_75_2_6893L'APPORT DES TÉMOIGNAGES
À L'HISTOIRE DE LA RÉSISTANCE POLONAISE EN FRANCE
F2 ET POWN
PAR
JANINE PONTY
Université de Franche -Comté, Besançon
Cette contribu tion offrira deux angles d'approche : une réflexion sur la
notion de témoignage en histoire contemporaine et un hommage rendu à deux
anciens résistants polonais récemment disparus et qui avaient « témoigné » de
leur activité, l'un au sein de l'Organisation polonaise de lutte pour l'ind
épendance (POWN - Polska Organizacja Walki o Niepodległość), l'autre dans le
réseau interallié F2.
Je fus amenée à travailler sur la résistance polonaise en France à partir de
1986 et, dès le début, rencontrai des survivants. Non pas Aleksander Kawał-
kowski, chef civil du POWN (pseudonyme « Justyn ») décédé en 1959, ni son
bras droit, Czesław Bitner, qui venait de nous quitter en 1985, mais quelques-
uns de leurs collaborateurs directs, parmi lesquels Rémi Szczęsny chez lui à
Lambersart (Nord), Tadeusz Paczkowski dans une maison de convalescence à
Gouvieux (Oise), Jean Ostrowski chez lui à Loos-en-Gohelle (Pas-de-Calais) et
fis la connaissance à Lille d'Hélène Backiel, ex-agent de liaison de Jerzy Pacz
kowski (le frère de Tadeusz)1. En ce qui concerne F2, les contacts furent plus
lents à établir et si j'ai longuement parlé au téléphone avec Léon Śliwiński,
liquidateur du réseau, nos projets de rendez- vous n'ont jamais abouti2. Au fil des
années, le hasard me permit de retrouver d'anciens F2, d'anciens POWN, « des
obscurs, des sans-grades » qui ont longtemps ignoré pour quel organisme ils
avaient travaillé dans leur jeunesse, sinon qu'ils servaient la cause de la
Pologne.
1 . Janine Ponty, « La résistance polonaise en France - le POWN : contribution à l'his
toire de la résistance non communiste », in : K. Bartošek, R. Gallissot, D. Peschanski, dir., De
l'exil à la résistance, Paris, Arcantère, 1989, p. 173-183.
2. Janine Ponty, « POWN et réseau F2 : deux mouvements essentiels de la résistance
polonaise en France », in : Philippe Joutard, François Marcot, dir., les Étrangers dans la résis
tance en France, Besançon, musée de la Résistance et de la Déportation, 1992, p. 93-97.
Rev. Étud. slaves, Paris, LXXV/2, 2004, p. 297-305. 298 JANINE PONTY
LA NOTION DE TÉMOIGNAGE EN HISTOIRE
Le témoignage diffère de l'interview couramment pratiquée par les histo
riens. Aux interviews directives au cours desquelles l'acteur est soumis à une
batterie de questions cadrées, ils préfèrent généralement les entretiens semi-
directifs où ils interrogent le locuteur, mais le laissent développer son discours
sans l'interrompre s'il est lancé dans un récit ou s'il réfléchit pour rassembler
ses souvenirs, éventuellement même s'il soulève un point nouveau non prévu
dans le questionnaire. En tous cas, l'interviewé est censé s'adapter à la problé
matique historique des chercheurs.
Par contre, le témoignage est spontané. L'acteur ou le témoin d'un événe
ment, ou d'une séquence d'événements, prend l'initiative d'écrire ou de parler.
Ainsi voient le jour nombre de livres de « mémoires » ou de «journaux » d'iné
gal intérêt, souvent simples plaidoyers pro domo, surtout si la personne a
assumé de hautes responsabilités et que son action fut contestée. Remarque qui
ne condamne pas tous les témoignages, mais engage à la prudence quant à leur
crédibilité. Il en est de toutes sortes, de toutes valeurs. Sans en revendiquer le
nom, le journal de Władysław Szpilman rédigé en 1945 et publié peu après en
Pologne sous le titre la Mort d'une ville (à présent le Pianiste) relève de la
catégorie des témoignages, d'autant plus intéressant qu'il fut consigné peu après
les événements qu'il relate. Nous retrouvons la même précocité dans la
démarche du Comité d'histoire de la Deuxième Guerre mondiale qui, impulsée
par l'historien médiéviste Edouard Perroy et reprise par son directeur Henri
Michel, envoya dès 1946 des enquêteurs recueillir les souvenirs d'anciens résis
tants. La transcription de ces témoignages est conservée à Paris aux Archives
nationales3. La proximité de l'événement présente un double avantage : une
moindre déformation de la mémoire et l'intervention d'acteurs ou de témoins
plus tard fauchés par la mort. Le film de Marcel Ophuls, le Chagrin et la Pitié,
réalisé en 1969 et qui relate le souvenir des années noires à Clermont-Ferrand,
est éclairant sur ces deux points : des témoins manquent, la reconstruction du
passé fait déjà son œuvre. Le revoir aujourd'hui suppose une rigoureuse mise en
garde, à la lueur des travaux historiques récents4.
Quel usage l'historien peut-il faire des témoignages ? Les avis divergent.
Les plus critiques préfèrent n'en point tenir compte du tout, les jugeant ou trop
inventifs (cherchant à se survaloriser) ou au contraire par trop modestes. Marian
Apfelbaum fait partie de ces réticents :
J'ai rencontré Teresa Prekerowa, auteur d'un livre d'histoire de l'aide aux
Juifs nommé Żegota [...]. Ni dans ce livre, ni dans ses autres publications, ni au
cours des réunions de travail en grand nombre que nous eûmes, Teresa n'a ment
ionné qu'elle-même avait été un défenseur héroïque des Juifs et qu'à ce titre elle
avait été honorée par le titre de Juste parmi les Nations. Son exemple n'a pu que
me confirmer dans la préférence pour l'histoire au détriment du témoignage5.
3. CARAN, série AJ.
4. John Sweets, Clermont-Ferrand à l'heure allemande, trad. de l'américain René
Guyonnet, Paris, Pion, 1996.
5. Marian Apfelbaum, Retour sur le ghetto de Varsovie, Paris, Odile Jacob, 2002,
p. 12. L'APPORT DES TÉMOIGNAGES 299
C'est un point de vue que ne partageait pas François Bédarida, premier
directeur de l'Institut d'histoire du temps présent et président du XVIe Congrès
international des sciences historiques tenu à Stuttgart en août 1985. Dans un
grand article méthodologique publié l'année suivante, il plaida au contraire pou

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