L assemblée du peuple à Rome comme rituel de consensus  - article ; n°1 ; vol.140, pg 12-20
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 2001 - Volume 140 - Numéro 1 - Pages 12-20
L'assemblée du peuple à Rome comme rituel de consensus. Hiérarchie politique et intensité de la volonté populaire Le vote dans la république romaine? Cette république n'était certes pas une démocratie, et pourtant le peuple y votait souvent. Face à lui, une aristocratie ordonnée par classes de rang, qui comprenait 300 sénateurs (600 à partir de 80 av. J.-C). Elle était tributaire des votes des assemblées populaires: pas seulement pour les élections, dans lesquelles le peuple décidait des carrières des aristocrates, mais aussi pour la promulgation des lois et les décisions prises dans des cas particuliers. Les procédures - plus ou moins égalitaires ou plus au moins hiérarchiques - qui régissaient le vote des citoyens dépendaient du type d'assemblée populaire concerné. Comment le peuple romain pouvait-il exprimer sa volonté dans ce système hiérarchique? Le vote autorisait-il tout simplement l'expression de la volonté populaire? Ces questions sont controversées. On lit de plus en plus aujourd'hui dans la recherche anglo-saxonne que Rome a été une démocratie. Les arguments qui sont invoqués sont parfois d'ordre constitutionnel (juridique), et parfois très confus. Si l'on examine les aspects rituels des assemblées populaires romaines, on aboutit à un tableau tout différent.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Egon Flaig
L'assemblée du peuple à Rome comme rituel de consensus
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 140, décembre 2001. pp. 12-20.
Citer ce document / Cite this document :
Flaig Egon. L'assemblée du peuple à Rome comme rituel de consensus . In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol.
140, décembre 2001. pp. 12-20.
doi : 10.3406/arss.2001.2832
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_2001_num_140_1_2832Abstract
Popular assemblies in Rome as a ritual of consensus.
Political hierarchy and the intensity of the popular vote.
The Republic of Rome voted? To be sure this republic was not a democracy, and yet the people often
voted. Opposite the people, a ranked aristocracy comprising 300 senators (600 from 80 ВСЕ). This
aristocracy was dependent on votes expressed in popular assemblies: not only for elections, in which
the people determined aristocratic careers, but also for the promulgation of laws and the decisions
taken in special cases. The procedures - more or less egalitarian and more or less hierarchical -
governing the citizens' vote depended on the kind of popular assembly. How could the people of Rome
express their will in such a system? Was voting simply a means for the people to express their will?
These questions are much debated. Increasingly, one reads in Anglo-American publications that Rome
was a democracy. The arguments advanced are often of a constitutional (juridical) nature and are
sometimes quite vague. If one examines the ritual aspects of the popular gatherings in Rome, one gets
an entirely different picture.
Resumen
La asamblea del pueblo en Roma como ritual de consenso. Jerarquía política e intensidad
de la voluntad popular.
E1 voto en la república romana? Una república que no era precisamente una democracia, aunque el
pueblo votara con frecuencia. Frente al pueblo, una aristocracia de clases ordenadas por rango,
compuesta de 300 senadores (600 a partir del año 80 a. de J. C). La aristocracia estaba supeditada al
voto de las asambleas populares, no sólo en lo referido a las elecciones -en las que el pueblo decidia
que carrera les deparaba a los aristócratas-, sino también en cuanto a la promulgación de las leyes y
las decisiones tomadas en cada caso particular. Los procedimientos -nias o menos igualitarios o más o
menos jerárquicos- que regían el voto de los ciudadanos dependían de cada tipo de asamblea popular.
En este sistema jerárquico, cómo podia el pueblo romano expresar su voluntad? Era posible, acaso,
que el voto permitiese expresar la voluntad popular? Estas preguntas suscitan controversias.
Actualmente, en las publicaciones cientificas anglosajonas se afirma, cada vez más, que Roma fue una
democracia. Los argumentos invocados son a veces de indole constitucional (juridica), en algunas
ocasiones muy confusos. Si se examinan los aspectos rituales de las asambleas populares romanas,
se llega a un resultado completamente diferente.
Zusammenfassung
Die römische Volksversammlung als Konsensritual
Abstimmen in der römischen Republik? Zwar war diese Republik keine Demokratie, und doch stimmte
das Volk häufig ab. Eine organisierte, nach Rangklassen gegliederte Aristokratie, die 300 Senatoren
umfaßte (seit 80 v. Chr. 600), stand dem Volk gegenuber. Sie war angewiesen auf die Abstimmungen in
den Volksversammlungen: nicht nur bei den Wahlen, wo das Volk uber die Karrieren der Aristokraten
entschied, sondern auch in der Gesetzgebung und bei Beschlussen, die einzelne Fälle regelten. Nach
welchen Verfahren die Burger abstimmten - mehr egalitär oder mehr hierarchisch - hing vom Typ der
Volksversammlung ab. Aber wie konnte das römische Volk seinen Willen ausdrücken in diesem
hierarchischen System? Und bestand bei der Abstimmung uberhaupt Gelegenheit, den Volkswillen zu
äufiern? Das ist umstritten. In der englischsprachigen Forschung verbreitet sich im Augenblick die
Meinung. Rom sei eine Demokratie gewesen. Die Argumente dafur sind teilweise verfassungsmäßiger
(staatsrechtlicher) Art, teilweise völlig konfus. Wenn man die rituellen Aspekte in den römischen
Volksversammlungen in den Blick nimmt, erhält man ein anderes Bild.
Résumé
L'assemblée du peuple à Rome comme rituel de consensus. Hiérarchie politique et intensité de la
volonté populaire.Le vote dans la république romaine? Cette république n'était certes pas une démocratie, et pourtant le
peuple y votait souvent. Face à lui, une aristocratie ordonnée par classes de rang, qui comprenait 300
sénateurs (600 à partir de 80 av. J.-C). Elle était tributaire des votes des assemblées populaires: pas
seulement pour les élections, dans lesquelles le peuple décidait des carrières des aristocrates, mais
aussi pour la promulgation des lois et les décisions prises dans des cas particuliers. Les procédures -
plus ou moins égalitaires ou plus au moins hiérarchiques - qui régissaient le vote des citoyens
dépendaient du type d'assemblée populaire concerné. Comment le peuple romain pouvait-il exprimer sa
volonté dans ce système hiérarchique? Le vote autorisait-il tout simplement l'expression de la volonté
populaire? Ces questions sont controversées. On lit de plus en plus aujourd'hui dans la recherche
anglo-saxonne que Rome a été une démocratie. Les arguments qui sont invoqués sont parfois d'ordre
constitutionnel (juridique), et parfois très confus. Si l'on examine les aspects rituels des assemblées
populaires romaines, on aboutit à un tableau tout différent.:
:
Egon Flaig
L'ASSEMBLEE DU PEUPLE
À ROME COMME RITUEL
DE Hiérarchie CONSENSUS politique et intensité de la volonté populaire
e vote dans la République romaine? Cette Répu qu'ils étaient appelés à voter en s'ordonnant dans les
cent quatre-vingt-treize centuries (comices centu- blique n'était certes pas une démocratie, et pourt
ant le peuple y votait souvent. Face à lui, une riates), dans ce cas, les voix des citoyens riches
aristocratie ordonnée par classes de rang, qui compren pesaient d'un poids beaucoup plus considérable. Les
ait trois cents sénateurs (six cents à partir de 80 av. comices centuriates ne pouvaient être dirigés que par
J.-C). Elle était tributaire des votes des assemblées un consul ou un préteur, et ils étaient habilités à pro
noncer les crimes capitaux, à voter la guerre ou la populaires pas seulement pour les élections, dans le
paix et à élire les préteurs, consuls et censeurs. squelles le peuple décidait des carrières des aristocrates,
mais aussi pour la promulgation des lois et les déci Les comices étaient dirigés par un tribun ou un
sions prises dans des cas particuliers. Les procédures - magistrat qui était mandaté pour présenter un projet
plus ou moins égalitaires ou plus ou moins hiérar de loi (rogator). L'assemblée ne pouvait ni exposer
chiques - qui régissaient le vote des citoyens dépen son point de vue, ni proposer des amendements; elle
daient du type d'assemblée populaire concerné. Com n'avait le choix qu'entre approuver ou refuser. D'ordi
ment le peuple romain pouvait-il exprimer sa volonté naire, l'oligarchie établissait un consensus en son sein
dans ce système hiérarchique? Le vote autorisait-il tout au Sénat avant qu'un tribun ou un magistrat présentât
simplement l'expression de la volonté populaire? Ces le projet en question devant l'assemblée populaire.
questions sont controversées. On lit de plus en plus Jochen Bleicken considère que ce consensus était
aujourd'hui dans la recherche anglo-saxonne que funeste « Face à la volonté unifiée de tous les nobiles,
Rome a été une démocratie. Les arguments qui sont [...] il n'existait pas d'opinion au plein sens du terme ;
invoqués sont parfois d'ordre constitutionnel (jur on ne pouvait que voter oui: l'unité du Sénat, qui
idique) et quelquefois très confus. Si l'on examine les incarnait le prestige social de tous les nobiles, étouff
aspects rituels des assemblées populaires romaines, on ait les velléités de constitution d'une opinion dans le
aboutit à un tableau tout différent. peuple... Celui-ci votait au sujet de l'opinion appa
À Rome, il existait deux types d'assemblées popul remment unifiée des nobles et, évidemment, il
aires. Les contiones étaient des assemblées informa- l'approuvait»1. Il n'avait donc d'autre alternative que
tives dont les organisateurs présentaient des projets d'exprimer son adhésion.
de loi ou demandaient à des orateurs sénateurs qu'ils Une grande partie des historiens de l'Antiquité s'accor
désignaient eux-mêmes d'exposer des questions poli dent à dire que l'

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