L Encyclopédie méthodique et l organisation des connaissances - article ; n°1 ; vol.12, pg 59-70
13 pages
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Description

Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie - Année 1992 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 59-70
Kathleen H. Doig: The Encyclopédie Méthodique and the Organization of Knowledge.
The alphabetical arrangement in the Paris Encyclopédie and been greatly criticized. In 1782 Charles-Joseph Panckoucke published the first parts of what was vaunted as a more logical encyclopedia since it consisted of subject dictionaries. Other innovations aimed at making information more accessible and coherent: more complete discipline nomenclatures would be provided, and various supplementary tools would help restore coherence to individual subjects and to the whole. Of these latter, many analytical and reading tables were produced, but the comprehensive Vocabulaire universel never appeared. Problems inherent in the methodical arrangement, such as the number of subject dictionaries to admit and the allocation of material among them, proved especially difficult to solve as the production of the encyclopedia stretched over 50 years.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Kathleen Hardesty Doig
L'Encyclopédie méthodique et l'organisation des connaissances
In: Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 12, 1992. pp. 59-70.
Abstract
Kathleen H. Doig: The Encyclopédie Méthodique and the Organization of Knowledge.
The alphabetical arrangement in the Paris Encyclopédie and been greatly criticized. In 1782 Charles-Joseph Panckoucke
published the first parts of what was vaunted as a more logical encyclopedia since it consisted of subject dictionaries. Other
innovations aimed at making information more accessible and coherent: more complete discipline nomenclatures would be
provided, and various supplementary tools would help restore coherence to individual subjects and to the whole. Of these latter,
many analytical and reading tables were produced, but the comprehensive Vocabulaire universel never appeared. Problems
inherent in the methodical arrangement, such as the number of subject dictionaries to admit and the allocation of material among
them, proved especially difficult to solve as the production of the encyclopedia stretched over 50 years.
Citer ce document / Cite this document :
Doig Kathleen Hardesty. L'Encyclopédie méthodique et l'organisation des connaissances. In: Recherches sur Diderot et sur
l'Encyclopédie, numéro 12, 1992. pp. 59-70.
doi : 10.3406/rde.1992.1159
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rde_0769-0886_1992_num_12_1_1159Kathleen H. DOIG
Encyclopédie méthodique
et l'organisation des connaissances
du Balzac salon Au remarque moment Grandet que de auraient l'arrivée les points été du assez imprimés cousin nombreux par Charles les pour mouches dans ponctuer Eugénie sur les Y Grandet, Encycloboiseries
pédie méthodique1. On peut croire que les lecteurs de 1833 savaient
apprécier cette référence à une œuvre dont les débuts remontaient à
1782, et qui avait survécu à la Révolution pour enjamber le siècle et
s'achever seulement en 1832, avec plus de deux cents volumes. Les
milliers de points noirs qui tachaient le salon d'un avare deviennent une
métonymie du contenu de la plus ambitieuse des encyclopédies du xvme
siècle ; ce sont les principes qui ont présidé à l'organisation de ce même
contenu qui nous concernent dans la présente étude.
Malgré l'indéniable mérite de V Encyclopédie de Paris en tant que
collection et étalage de connaissances techniques, beaucoup de critiques
la trouvaient une réalisation imparfaite de l'encyclopédie idéale, et cela
pour des raisons épistémologiques autant que politiques. La forme de
l'œuvre fut le premier compromis. L'arrangement selon l'alphabet, qui
remontait en fait au Moyen Age, s'était répandu assez récemment2, ce
qui peut nous surprendre car il déviait des normes rationnelles de l'époque
classique avec ses confusions et son disparate. Le premier grand théoricien
de l'encyclopédie, Leibniz, relégua l'encyclopédie alphabétique au
troisième rang, bien au-dessous des collections pratiques et morales et
celles, les plus haut placées dans sa hiérarchie, qui seraient capables de
représenter complètement le monde s'il arrivait à inventer un calcul qui
1. Eugénie Grandet, éd. Garnier, 1965, p. 55. Balzac fait mention aussi du Moniteur,
autre grande publication de Charles-Joseph Panckoucke.
2. Frank A. Kafker, « La Place de Y Encyclopédie dans l'histoire des encyclopédies »,
dans L'Encyclopédisme: Actes du Colloque de Caen 12-16 janvier 1987, sous la direction
d'Annie Becq, Klincksieck, 1990, p. 100.
Recherches sur Diderot et sur Y Encyclopédie , 12, avril 1992 60 KATHLEEN H. DOIG
comprenne tous les concepts possibles3. Diderot et D'Alembert parta
geaient l'avis de leur prédécesseur quant à l'infériorité de l'ordre alpha
bétique, mais ils choisirent tout de même de l'adopter étant donné sa
popularité et le but de rendre l'ouvrage aussi commode que possible. En
plus, le nombre limité de volumes qu'ils projetaient présageait un
minimum d'embarras pour le lecteur. L'organisation selon l'alphabet fut
cependant parmi les aspects de l'entreprise les plus sévèrement critiqués.
Principalement en vue de pallier le «vice abécédaire», Charles-
Joseph Panckoucke conçut V Encyclopédie méthodique comme une
collection de dictionnaires divisés par matières4. Il ne contournait
cependant que partiellement la difficulté, puisque l'ordre dans chaque
partie devait rester alphabétique. Dès le début certains éditeurs mettaient
en cause cette orientation fondamentale du projet, étant donné le public
visé et sa préférence d'un ordre non-fragmenté où les liaisons entre les
branches d'un sujet seraient clairement rendues. Louis-Marie Blanquart
de Septfontaines dans Forêts & Bois est formel : l'arrangement alphabé
tique convient pour ceux qui connaissent déjà une discipline, mais il est
« tout à fait incommode quand on veut s'instruire », car rien ne se trouve
à sa place. L'éditeur cite l'article racine, qui aurait dû figurer en tête du
volume en question, mais se trouve évidemment vers la fin. L'ordre
alphabétique rend donc impossible une approche systématique, et les
renvois doivent se multiplier5. Autre exemple moins éclatant, c'est
Géographie physique, dont l'éditeur Nicolas Desmarest avoue sa préfé
rence pour l'ordre chronologique dans les notices biographiques qui
ouvrent le dictionnaire, puisqu'il montrerait logiquement les filiations
intellectuelles entre les personnages ; Desmaret accepte cependant de se
plier aux exigences éditoriales de Panckoucke pour que la section ne soit
pas trop dissemblable des autres (I, 2). Roland de la Plâtière dans Arts
& Métiers et Félix Vicq d'Azyr éditeur de Système anatomique furent
moins dociles. Ils ont rejeté l'ordre alphabétique pour présenter enti
èrement leurs sujets sous forme de traités. Les deux dictionnaires, sur des
sujets de première importance dans le regroupement effectué dans la
Méthodique qui reprend, comme nous le verrons, celui de l'époque, se
heurtent à des difficultés et s'exposent à des reproches permanents dus
au choix d'un arrangement incommode.
3. Catherine Wilson, Leibniz' s Metaphysics : A Historical and Comparative Study,
Princeton, 1989, p. 11-19, discute les conceptions encyclopédiques de Leibniz.
4. Pour de plus amples renseignements sur Panckoucke, voir surtout Georges B.
Watts, «Charles Joseph Panckoucke, "l'Atlas de la librairie française", SVEC, 68, 1969
et Suzanne Tucoo-Chala, Charles-Joseph Panckoucke et la librairie française, 1726-1798,
Pau et Paris, 1977.
5. forêts & bois, t. I, iv, dans V Encyclopédie méthodique, 201 1/2 tomes, Paris, 1782-
1832. Les références futures seront citées dans le texte. \J ENCYCLOPÉDIE MÉTHODIQUE 61
Celui-ci d'ailleurs ne donne aucune garantie sur la facilité de la
recherche des termes, car les articles soumis en retard furent souvent
reportés sous des titres parfois ambigus aux volumes non parus. Un
dernier piège de l'organisation selon l'alphabet, que Panckoucke croyait
sans doute éviter en publiant l'encyclopédie assez rapidement (un délai
de cinq ans était prévu) : les premières lettres de l'alphabet sont souvent
et d'une façon disproportionnée plus touffues que les dernières. C'était
le cas dans le Supplément à V Encyclopédie où le Tome IV couvre les
lettres N à Z. En l'occurrence certaines séries de la Méthodique, surtout
celles qui traînaient jusqu'au xixe siècle, se révélèrent également
asymétriques.
La plupart des éditeurs suivent néanmoins l'arrangement alphabétique
sans discussion, soit qu'ils répugnent à critiquer un élément fondamental
de l'entreprise, ou bien qu'ils jugent peu praticable une collection
composée de traités. Ce sont l'éditeur en chef et quelques collaborateurs
seulement qui entreprennent une justification explicite du choix abécéd
aire. D'après Panckoucke, il existe beaucoup moins de bons dictionnaires
que de bons travaux sur un sujet isolé (Beaux- Arts, I, iv)6. L'auteur du
prospectus sur les Beaux- Arts fait ressortir un avantage plus subtil.
L'ordre alphabétique est la meilleure présentation pour les «product
ions du génie, surtout dans les Beaux- Arts, [parce] qu'elle proscri

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