L évolution de la capacité d appréhension en fonction du temps d exposition - article ; n°2 ; vol.60, pg 295-307
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L'évolution de la capacité d'appréhension en fonction du temps d'exposition - article ; n°2 ; vol.60, pg 295-307

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Description

L'année psychologique - Année 1960 - Volume 60 - Numéro 2 - Pages 295-307
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P Fraisse
A. M. Battro
L'évolution de la capacité d'appréhension en fonction du temps
d'exposition
In: L'année psychologique. 1960 vol. 60, n°2. pp. 295-307.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P, Battro A. M. L'évolution de la capacité d'appréhension en fonction du temps d'exposition. In: L'année psychologique.
1960 vol. 60, n°2. pp. 295-307.
doi : 10.3406/psy.1960.6846
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1960_num_60_2_6846L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
TOME LX (Fascicule 2)
MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
L'ÉVOLUTION DE LA CAPACITÉ D'APPRÉHENSION
EN FONCTION DU TEMPS D'EXPOSITION
par Paul Fraisse et Antonio M. Battro
La capacité d'appréhension qui a été étudiée sous le nom
de mémoire immédiate ou de champ d'attention ou d'appréhens
ion est difficile à définir. En première approximation elle corres
pond au nombre de stimuli qui peuvent être évoqués après une
présentation assez rapide du matériel pour empêcher la mise en
jeu d'une activité associative, base d'un apprentissage. Ainsi
a-t-on employé les mêmes termes pour décrire ce qu'un sujet
pouvait répéter de stimuli présentés successivement (chiffres,
lettres, sons) ou de ce qu'il pouvait évoquer après une brève
présentation simultanée d'un matériel.
Cette capacité d'appréhension révèle l'empan perceptif du
sujet et il faut renoncer à parler de mémoire ou d'attention dans
ce cas. L'un de nous (Fraisse et Florès, 1956) a d'ailleurs montré
que la mémoire immédiate et la capacité d'appréhension étaient
deux fonctions distinctes.
Mais nous savons aujourd'hui que la perception n'est pas un
enregistrement passif. Son résultat varie beaucoup avec l'activité
perceptive du sujet qui dépend de toutes les conditions objectives
de la perception.
L'un de nous a ainsi montré antérieurement que dans la
présentation successive l'intervalle entre les éléments jouait un
rôle important dans l'appréhension globale d'une série de sons
A. PSYCHOL. 60 20 296 MÉMOIRES ORIGINAUX
identiques (le seuil passe de 5,4 à 3,3 quand l'intervalle passe de
0,64 s à 1,8 s ; P. et R. Fraisse, 1937). Il n'a par contre aucune
importance dans la saisie d'une série de lettres (le seuil passe
de 6,9 à 7,04 quand l'intervalle passe de 0,6 s à 2,5 s ; P. Fraisse,
1944-45). Quand il s'agit d'une présentation simultanée, le critère
retenu généralement a été celui « du coup d'œil » ; c'est-à-dire
que l'on a défini la capacité d'appréhension comme la quantité
de stimuli perçus sans qu'il y ait possibilité d'exploration visuelle
de la plage. Mais cette définition opérationnelle ne résout pas
tous les problèmes. Quelle doit être la durée de présentation1 ?
En pratique les auteurs ont employé le plus souvent 10 es mais
d'autres ont utilisé des durées de 20 et même 50 es (Saltzman et
Garner, 1948). Les recherches faites sur la lecture pourraient
donner une indication. On sait que l'on ne perçoit que pendant
les pauses oculaires et que la durée de ces pauses varie avec l'âge,
l'entraînement à la lecture et la difficulté du texte. Cependant,
elles ne sont guère inférieures, en moyenne, à 20 es, le sujet
arrivant à percevoir en moyenne dans cet intervalle de 6 à 8 lettres
d'un texte significatif (Paterson et Tinker, 1947). Cette durée
correspond sans doute au minimum de temps nécessaire pour
appréhender les lettres présentes mais aussi pour intégrer la
signification du présent avec la signification de ce qui précédait.
Devant cette situation nous avons pensé que le mieux était de
reprendre ce problème de la capacité d'appréhension en étudiant
sa variation en fonction de la durée de l'exposition.
Cette étude n'a jamais été faite systématiquement. Miller,
Bruner et Postman (1954) l'ont cependant abordée indirectement
en étudiant le nombre de lettres perçues dans de pseudo~mots de
8 lettres. Dans ces mots la séquence des lettres était plus ou moins
proche des séquences empiriques des dans la langue
anglaise. Ce qui nous intéresse d'abord dans cette expérience ce
sont les séquences d'ordre zéro (succession purement au hasard).
Ces auteurs ont alors trouvé que le nombre de lettres perçues
augmentait avec le temps de présentation (de 1,26 lettre à 1 es,
de 2,63 lettres à 2 es, de 4,01 à 4 es, 4,22 à 10 es, 5 à 20 es et
5,28 à 50 es).
D'autres auteurs se sont seulement intéressés à Y appréciation
du nombre de stimuli identiques en fonction de la durée d'expo-
1. Nous n'aborderons pas dans ce travail deux autres problèmes : celui de
l'influence de la surface du champ dans lequel sont répartis les stimuli et celui
de la distance du sujet aux stimuli. FRAISSE ET A. M. BATTRO. CAPACITÉ D'APPRÉHENSION 297 P.
sition. Hunter et Sigler (1940) ont montré que le nombre maxi
mum qui pouvait être exactement appréhendé était fonction,
selon la loi de Bunsen Roscoë (ou loi de Blondel et Rey), du produit
de l'intensité lumineuse par le temps de présentation. Mais à
considérer leurs courbes on voit que l'effet de l'augmentation de
l'intensité à chaque temps de présentation a la même allure au
niveau près pour tous les temps inférieurs à la seconde. Au delà
le phénomène change de nature. Saltzman et Garner (1948) en
utilisant la technique du temps de réaction nécessaire pour ident
ifier exactement le nombre de stimuli présentés ont trouvé que
ce temps variait quand on passait de 2 à 10 cercles, de 0,5 à 3,5 s.
Ce dernier temps peut être réduit à 2 s par l'entraînement.
Mais si l'appréciation du nombre a une relation avec la
capacité d'appréhension de stimuli différents les uns des autres,
ces deux conduites sont cependant différentes. L'un de nous a
montré récemment sur 270 sujets qu'il n'y avait qu'une corréla
tion de .28 entre les résultats dans les deux types d'épreuve
(P. Fraisse, 1959).
Notre objectif fixé, restait le choix de la méthode. Guilford
et Dallenbach (1925) ont fait la revue de toutes les méthodes
employées pour mesurer la mémoire immédiate. Elles nous
semblent se ramener essentiellement à deux :
1° Faire varier le nombre de stimuli présentés et retenir comme
capacité d'appréhension l'ensemble maximum qui est identifié
intégralement et sans erreur ;
2° Constater combien le sujet peut identifier de stimuli dans
un ensemble qui dépasse sa capacité d'appréhension.
Nous avons décidé d'utiliser l'une et l'autre méthode et d'en
comparer les résultats.
TECHNIQUE DE L'EXPÉRIENCE
Nos expériences ont été faites à l'aide d'un tachist.oscupe inspiré
du modèle Dodge-Gerbrandt commandé par un timer électronique. Les
temps étudiés dans les deux recherches ont été de 1, 5, 10, 25, 40, 60,
90, 120, 150 et 200 es. L'intensité de l'éclairement était de 40 nits.
Nous avons choisi d'étudier 3 types de matériel. Des lettres isolées,
des nombres de 2 chiffres et des syllabes sans signification de 3 lettres
(une voyelle entre deux consonnes).
D'autre part le matériel dans nos expériences a été réparti au hasard
sur un champ elliptique de 12 cm x 8 cm environ, vu à une distance de
55 cm. Les stimuli étaient dessinés en caractères de 6 mm de hauteur. 298 MÉMOIRES ORIGINAUX
Expérience I. — Son but est d'étudier le champ d'appréhen
sion en appliquant pour chaque durée d'exposition et chaque
matériel la méthode des limites en série croissante. Le seuil
correspond à la planche la plus nombreuse où tous les stimuli
ont été perçus correctement. Des planches différentes pour chaque
catégorie de stimuli et pour chaque nombre de stimuli ont été
préparées et ce sont ces planches différentes qui sont présentées

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