L insertion professionnelle des apprentis et des lycéens professionnels : des emplois proches des formations suivies
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L'insertion professionnelle des apprentis et des lycéens professionnels : des emplois proches des formations suivies

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Le taux de chômage des jeunes dépend de leur niveau de formation. Même si les apprentis et les lycéens professionnels préparent un diplôme de niveau identique (un BEP ou un baccalauréat professionnel), les premiers reçoivent plutôt une formation pratique, les seconds bénéficient d'un enseignement plus théorique. Savoir si leur formation favorise ou non leur insertion nécessite de s'interroger sur leur rapidité d'accès à l'emploi à la sortie de leur cycle de formation mais aussi sur la correspondance entre la formation reçue et l'emploi effectivement occupé. Quelle que soit la filière suivie, l'obtention du diplôme favorise l'accès à l'emploi et protège du chômage, davantage cependant les hommes que les femmes. Les apprentis sont plus fréquemment employés sur des contrats à durée indéterminée tandis que les lycéens sont de plus en plus recrutés sur des emplois temporaires (CDD, intérim). Quand ils n'occupent pas un emploi, les apprentis sont plus souvent au chômage que les lycéens. En effet, ces derniers entreprennent plus facilement une formation complémentaire (contrats de qualification ou d'adaptation, stages). L'obtention d'un emploi permanent ou temporaire dans leur spécialité de formation dépend aussi des modes de recrutement propres aux secteurs d'activité. Au total, il existe quand même une forte proximité entre spécialités de formation et emplois occupés à court terme, tant pour les lycéens professionnels que pour les apprentis.

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Langue Français

Extrait

MARCHÉ DU TRAVAIL
L’insertion professionnelle
des apprentis et des lycéens
professionnels : des emplois
proches des formations suivies
Une enquête réalisée en région Centre
Le taux de chômage des jeunes dépend de leur niveau de formation. Même si
les apprentis et les lycéens professionnels préparent un diplôme de niveau
Liliane identique (un BEP ou un baccalauréat professionnel), les premiers reçoivent
Bonnal, plutôt une formation pratique, les seconds bénéficient d’un enseignement plus
Ludovic théorique. Savoir si leur formation favorise ou non leur insertion nécessite
Fleury et de s’interroger sur la rapidité d’accès à l’emploi à la sortie de leur cycle
Marie-Béatrice de formation mais aussi sur la correspondance entre la formation reçue
Rochard* et l’emploi effectivement occupé.
Quelle que soit la filière suivie, l’obtention du diplôme favorise l’accès à l’emploi
et protège du chômage, davantage cependant les hommes que les femmes.
Les apprentis sont plus fréquemment employés sur des contrats
à durée indéterminée tandis que les lycéens sont de plus en plus recrutés
sur des emplois temporaires (CDD, intérim). Quand ils n’occupent pas un emploi,
les apprentis sont plus souvent au chômage que les lycéens. En effet, ces derniers
entreprennent plus facilement une formation complémentaire (contrats
de qualification ou d’adaptation, stages). L’obtention d’un emploi permanent
* Liliane Bonnal appar-
ou temporaire dans leur spécialité de formation dépend aussi des modestient au GREMAQ et
LEERNEA de l’universi- de recrutement propres aux secteurs d’activité. Au total, il existe quand même
té de Toulouse 1 ;
une forte proximité entre spécialités de formation et emplois occupés à courtLudovic Fleury au LEO
CRESEP de l’université terme, tant pour les lycéens professionnels que pour les apprentis.
d’Orléans ; Marie-Béa-
trice Rochard au Centre
associé au CEREQ
n attend généralement que la formation (apprentissage, contrat de qualification) soit enet LEO CRESEP de
l’université d’Orléans. Oprofessionnelle, qui s’est fortement déve- lycée professionnel. La formation en lycée pro-
Les auteurs remercient loppée ces dernières années, favorise l’accès à fessionnel comprend aussi des périodes de sta-
Françoise Desnos et
l’emploi. Cette formation peut être acquise de ges en entreprises mais d’une durée plus courteNathalie Sergent pour
leur aide logistique. différentes façons, soit directement en exerçant et les lycéens gardent un statut scolaire, tandis
Les noms et dates entre un emploi (c’est ce qu’on appelle généralement que les apprentis signent un contrat de travail et
parenthèses renvoient à l’expérience professionnelle), soit par alter- reçoivent une rémunération. Devant les forts
la bibliographie en fin
nance entre un centre de formation et un emploi taux de chômage que connaissent les jeunes lad’article.
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 323, 1999 - 3 3Encadré 1
DEUX ENQUÊTES SUR L’INSERTION PROFESSIONNELLE
L’enquête Insertion dans la vie active (IVA) Ces données sont exploitées et analysées par la
DPD (rectorat), en collaboration avec le Service aca-
Chaque année en février, les chefs d’établissements démique d’information et d’orientation et le Centre
adressent un questionnaire à tous les élèves qui ont régional associé (CA) au Céreq. Cette collaboration
quitté le système scolaire au cours ou à la fin de donne lieu à la publication annuelle des résultats
l’année précédente et qui ne poursuivent pas d’étu- sous forme d’un document de 4 ou 6 pages.
des à temps plein dans un autre établissement.
Jusqu’en 1995, tous les élèves de classe terminale L’enquête Insertion par l’apprentissage (IPA)
préparant une formation professionnelle (CAP, BEP,
baccalauréat professionnel) ont été interrogés (ainsi De 1990 à 1994, l’enquête IPA était menée selon le
que ceux qui ont abandonné en cours de formation), même protocole que l’enquête IVA : en février de
de même que tous les sortants de l’enseignement chaque année, les directeurs de Centre de formation
secondaire, de la cinquième à la classe de première, par l’apprentissage adressaient un questionnaire à
quelle que soit la classe dont ils étaient issus. À par- tous les apprentis qui avaient achevé leur apprentis-
tir de 1995, le champ de l’enquête est restreint aux sage l’année précédente.
seuls sortants de l’enseignement professionnel. Les
élèves inscrits en terminale d’enseignement général De 1995 à 1998, le protocole d’enquête a changé :
n’ont jamais été interrogés dans la mesure où la ma- les apprentis étaient interrogés deux fois par an, en
jorité d’entre eux poursuivent leurs études dans février et en décembre, par un questionnaire postal
l’enseignement supérieur. Les taux de réponse plus restreint. Seule leur situation leur était deman-
varient de 55 % à 75 % selon les classes. dée. Les informations concernant la classe dont ils
étaient issus et leur spécialité de formation étaient
Dans la région Centre, l’enquête est réalisée de pré-renseignées par l’établissement. À partir de
façon exhaustive. C’est pourquoi nous avons utilisé 1999, l’enquête IPA se déroulera de nouveau selon
les données disponibles en région Centre car il n’y a le même protocole que l’enquête IVA.
pas de fichiers individuels au niveau national avant
l’année 1996 (1) : seuls sont disponibles des
tableaux récapitulatifs par établissement. Par ailleurs,
toutes les variables recueillies par le questionnaire
ne sont pas reprises dans ces tableaux récapitula- 1. Depuis 1996, l’ensemble des questionnaires de l’enquête
tifs. En particulier, aucune information n’est auprès des sortants du système éducatif sont saisis directe-
ment par les établissements, mais un nouveau protocoledisponible concernant les emplois occupés. Toute-
d’enquête ne permet pas d’effectuer des comparaisons avecfois, bien que l’étude soit réalisée sur la région
les élèves issus de lycées professionnels. Ce travail sera pos-Centre, les résultats obtenus semblent suffisamment
sible fin 1999, car un protocole comparable pour les lycéens
concluants pour retenir l’hypothèse qu’ils sont géné-
et les apprentis va être restauré.
ralisables au niveau national, d’autant que d’après
2. Chaque année, la direction de la Programmation et du Dé-
les exploitations annuelles, la région Centre se veloppement (DPD) du ministère de l’Éducation nationale, de
différencie peu de la moyenne nationale (2). la Recherche et de la Technologiepublieunesynthèsedesex-
Il conviendra néanmoins de le vérifier, quand les résul- ploitations annuelles faites par les différentesacadémiesdans
tats des enquêtes nationales seront disponibles. les dossiers d’Éducation et Formation.
Encadré 2
LES NIVEAUX DE FORMATION
- Niveau VI : sorties du premier cycle du second de scolarité du second cycle long en seconde ou
degré (sixième, cinquième, quatrième, CPA, première – niveau V général.
CPPN) et des formations professionnelles en un
an (CEP). - NiveauIV : inscrits au baccalauréat qui sont sortis
de l’appareil scolaire sans avoir obtenu un diplôme
- Niveau Vbis : sorties de troisième et des classes d’études supérieures ; y sont donc compris à la fois
du second cycle court professionnel avant l’année des non-bacheliers et des bacheliers, que ces derniers
terminale. aient cessé leurs études immédiatement après le
baccalauréat ou après un passage (non diplômant)
- Niveau V : sorties de l’année terminale des cycles dans l’enseignement supérieur. L’enquête IVA ne
courts professionnels – niveau V technique, prépara- concerne pas les sortants d’année terminale de l’ensei-
tion au certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou gnement général, ni les étudiants ayant commencé
brevet d’études professionnelles (BEP) – et abandons un cycle d’en

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