L interprétation de l infortune : un itinéraire Senufo (Côte d Ivoire) - article ; n°3 ; vol.1, pg 7-36
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Sciences sociales et santé - Année 1983 - Volume 1 - Numéro 3 - Pages 7-36
Nicole Sindzingre : L'interprétation de l'infortune : un itinéraire Senufo (Côte d'Ivoire).
À partir de l'exemple d'un « itinéraire thérapeutique » observé au sein d'une communauté Senufo du nord de la Côte-d'Ivoire, Nicole Sindzingre illustre les difficultés rencontrées par l'« anthropologie médicale » dans les sociétés où le système bio-médical est récent et minoritaire. L'analyse des réponses apportées aux problèmes posés par l'infortune (en l'occurence, la maladie) conduit à donner un sens très spécifique aux notions de causalité, d'efficacité et plus globalement de rationalité.
Nicole Sindzingre : The interprétation of misfortune : a Senufo itinerary (Ivory Coast).
Starting from the example of a « therapeutic itinerary » observed in the midst of a Senufo community in the North of the Ivory Coast, Nicole Sindzingre illustrates the difficulties encountered by the « medical anthropology » among societies where the bio-medical System is recent and has a minority position.
The analysis of the answers given to the problem raised by misfortune (in this particular case, illness) leads to give a very specific meaning to causality, efficiency and more generally to rationality.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Nicole Alice Sindzingre
L'interprétation de l'infortune : un itinéraire Senufo (Côte d'Ivoire)
In: Sciences sociales et santé. Volume 1, n°3-4, 1983. pp. 7-36.
Abstract
Nicole Sindzingre : The interprétation of misfortune : a Senufo itinerary (Ivory Coast).
Starting from the example of a « therapeutic itinerary » observed in the midst of a Senufo community in the North of the Ivory
Coast, Nicole Sindzingre illustrates the difficulties encountered by the « medical anthropology » among societies where the bio-
medical System is recent and has a minority position.
The analysis of the answers given to the problem raised by misfortune (in this particular case, illness) leads to give a very specific
meaning to causality, efficiency and more generally to rationality.
Résumé
Nicole Sindzingre : L'interprétation de l'infortune : un itinéraire Senufo (Côte d'Ivoire).
À partir de l'exemple d'un « itinéraire thérapeutique » observé au sein d'une communauté Senufo du nord de la Côte-d'Ivoire,
Nicole Sindzingre illustre les difficultés rencontrées par l'« anthropologie médicale » dans les sociétés où le système bio-médical
est récent et minoritaire. L'analyse des réponses apportées aux problèmes posés par l'infortune (en l'occurence, la maladie)
conduit à donner un sens très spécifique aux notions de causalité, d'efficacité et plus globalement de rationalité.
Citer ce document / Cite this document :
Sindzingre Nicole Alice. L'interprétation de l'infortune : un itinéraire Senufo (Côte d'Ivoire). In: Sciences sociales et santé.
Volume 1, n°3-4, 1983. pp. 7-36.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1983_num_1_3_945Sociales et Santé - n° 3-4 - Septembre 1983 Sciences
L'INTERPRETATION DE L'INFORTUNE :
UN ITINÉRAIRE SENUFO (COTE D'IVOIRE)
Nicole Sindzingre*
Sous les labels d'« anthropologie médicale», d'«ethno-
médecine », de « médecine populaire » (folk medicine), par
exemple, l'analyse anthropologique (au sens large) des faits
de maladie appliquée à toutes les sociétés connaît depuis une
décennie environ un important développement, qui a débuté
aux Etats-Unis et dont les effets sont aujourd'hui percepti
bles en France (1). Ce n'est pas ici le lieu d'évaluer dans le
détail cette nouvelle spécialisation de l'anthropologie, et on
relèvera seulement qu'elle s'appuie sur des prémisses théori
ques relativement floues. Elle se fonde en premier lieu sur
une acception très composite du terme « anthropologie »,
rendue possible par l'histoire de la discipline : celle-ci peut
être définie par sa thématique — étude de l'homme en génér
al, de sociétés non occidentales, sans écriture, communauta
ires, d'ensembles ethniques, de groupes locaux intégrés
dans des structures plus vastes, de systèmes culturels, etc. —
ou bien par ses concepts de base — anthropologie culturelle
ou sociale par exemple — ou enfin par ses méthodes propres
— schématiquement, le travail de « terrain », l'attention por
tée aux aspects qualitatifs, l'appréhension holiste de l'objet.
En second lieu, « l'anthropologie médicale » se présente
comme une spécification de cette discipline sans consensus
appliquée à une classe de notions, la « médecine », la
« santé », la « maladie », telles que les ont différenciées les
* Nicole Sindzingre, Anthropologue, Laboratoire associé 94 - sociologie
et géographie africaines, E.H.E.S.S.-C.N.R.S., 54, boulevard Raspail,
75006 Paris.
(1) Un état des recherches en France a été synthétisé dans Sindzingre et
Zempleni [30]. Par ailleurs, on trouvera des bilans critiques récents de la
littérature dans Young [34], Benoist [6], Mitrani [22]. NICOLE SINDZINGRE 8
sociétés occidentales contemporaines. Elle doit ainsi affron
ter deux ordres de problèmes. Tout d'abord, comme toute
branche d'une discipline constituée par un thème (par exemp
le anthropologie historique, économique), elle est nécessa
irement informée par des démarches connexes, mais
hétérogènes, qui peuvent la faire insensiblement glisser dans
les domaines propres de celles-ci. Le débat reste ouvert :
l'anthropologie médicale ressortit-elle à la médecine (à l'épi-
démiologie, à la santé publique, etc.) ou à l'anthropologie
sociale et culturelle proprement dite ? En outre, dans le choix
des thèmes « médecine » ou « maladie »,
médicale tend souvent à présupposer la pertinence de ses
propres catégories, telles qu'elles se sont sémantiquement
construites dans l'histoire de la médecine occidentale : « thé
rapeutes », « remèdes », « soins », par exemple (avec évidem
ment « médecine » et « maladie ») ; et cela ne découle pas
seulement de l'obligation faite aux ethnologues d'utiliser
pour la traduction de systèmes culturels autres les mots de
leur propre langue (source bien connue de difficultés perman
entes, dont l'usage des guillemets n'est qu'une solution
approximative). Et ce d'autant plus que l'anthropologie
médicale s'est formée initialement autour d'investigations
« appliquées » : par exemple, portant sur l'impact des infra
structures sanitaires — dispensaires et hôpitaux — dans les
pays en voie de développement ou dans des minorités ethni
ques, sur le « pluralisme médical », les alternatives et choix
thérapeutiques là où coexistent des «systèmes médicaux»
hétérogènes, ou sur le rôle des représentations traditionnelles
de la maladie dans les attitudes à l'égard de la biomédec
ine (2). Et d'autant qu'elle s'est centrée préférentiellement
sur des groupes sociaux périphériques vis-à-vis des institu
tions biomédicales : communautés rurales, minorités, pays
en voie de développement, sociétés « traditionnelles »,
savoirs médicaux écrits des asiatiques par exemple.
Les aspects de l'anthropologie médicale sont donc très
divers, allant de l'épidémiologie ou de la génétique des popul
ations utilisant des facteurs culturels à l'étude des classifica
tions « populaires » concernant les termes vernaculaires de
maladies ou la conceptualisation de l'environnement naturel
(Sindzingre et Zempleni [30]). Parmi les hypothèses impli
cites qui y sont à l'œuvre, on peut retenir celles-ci : dans ces
(2) Voir par exemple les revues Social Science and Medicine, et Culture,
Medicine and Psychiatry. DE L'INFORTUNE 9 INTERPRÉTATION
sociétés où le modèle biomédical n'est pas prédominant, les
représentations et pratiques relatives à la maladie et à son
traitement forment un corps de données cohérent en soi, que
l'on peut légitimement isoler et donc analyser de façon auto
nome — où il n'est pas nécessaire de prendre en compte
d'autres domaines des activités sociales, par exemple l'orga
nisation des groupements, la parenté ou les « modes de pen
sée » généraux. La validité de cette démarche dépend en fait
de celle des limites imposées au départ au champ d'investiga
tion : on peut ainsi choisir de circonscrire l'analyse aux
contenus spécifiques des faits relatifs à la maladie vis-à-vis
d'autres domaines, par exemple le « religieux » ou la
« magie », ou bien aux caractéristiques des « praticiens » tra
ditionnels, ou à la structure des taxinomies ordonnant
les notions de maladies (3) (folk illnesses), par exemple les
oppositions symboliques qui les soutiennent (chaud-froid,
village-monde non domestiqué, théories des humeurs corpor
elles, etc.). L'étude des faits relatifs à la maladie peut aussi
légitimement servir d'illustration à des approches plus génér
ales, ainsi celles de l'ethnoscience ou de l'anthropologie
cognitive (voir par exemple Frake[9], D'Andrade[l],
Bibeau[5]). Ces exemples ne sont certes pas exhaustifs.
Cependant, à côté d'études répondant à des questions
théoriques circonscrites ou issues de disciplines connexes
(comme la l

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