L investissement intellectuel - article ; n°9 ; vol.3, pg 27-113
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Description

Tiers-Monde - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 9 - Pages 27-113
87 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 74
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

André Page
L'investissement intellectuel
In: Tiers-Monde. 1962, tome 3 n°9-10. pp. 27-113.
Citer ce document / Cite this document :
Page André. L'investissement intellectuel. In: Tiers-Monde. 1962, tome 3 n°9-10. pp. 27-113.
doi : 10.3406/tiers.1962.1070
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1962_num_3_9_1070L'INVESTISSEMENT INTELLECTUEL
par André Page (i)
SOMMAIRE
Introduction. — De l'investissement technique à l'investissement intellectuel.
i° Prise de conscience de l'investissement humain.
2° Ambiguïté de humain.
3° Problèmes de l'investissement intellectuel.
ANALYSE AU PLAN MICRO-ÉCONOMIQUE
I. — Analyse au niveau de l'individu.
Dépenses de formation intellectuelle et investissement.
Principes du comportement rationnel de l'individu.
Matériaux complémentaires d'analyse et d'observation.
II. — Analyse au niveau de l'entreprise.
Dépenses de formation. de recherche.
I. Principaux aspects de la recherche dans l'entreprise.
Nécessité de la recherche.
Recherche et organisation. et technologie.
II. Recherche dans l'entreprise et liaison dépense-rendement.
Appréciation du coût de la recherche.
i° Principes d'enregistrement des coûts.
2° Constatations statistiques.
Appréciation du rendement de la recherche.
II
ANALYSE AU PLAN MACRO-ÉCONOMIQUE
I. — Formation intellectuelle de l'homme.
Caractères généraux du rendement économique de la formation intellectuelle.
I. Formation et coûts de l'homme.
II. Affirmation du rendement économique de la
III. Motifs du de la formation intellectuelle.
(i) Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences économiques de Grenoble. ANDRÉ PAGE
Calcul du rendement économique de la formation intellectuelle.
I. Méthode de comparaison des valeurs absolues de la dépense et du rendement.
II. de des taux de variation de la et du
IL — Activité de recherche.
Râle historique de la recherche.
Place actuelle de la
Productivité sociale de la recherche.
Conclusion. — Le capital intellectuel.
INTRODUCTION
De Г investi s se ment technique a l'investissement intellectuel
« Quant aux investissements en hommes et non pas en choses (santé,
éducation, formation économique générale), ils risquent de devenir un lei
tmotiv après avoir été un thème accessoire ou oublié (i). »
PRISE DE CONSCIENCE DE L'INVESTISSEMENT HUMAIN
II n'est, pour s'en persuader, que d'écouter un homme d'État français (2),
peu suspect au demeurant d'accorder à l'économique la première place dans
ses préoccupations. Brossant un tableau optimiste de l'expansion économique
depuis 1945, il ajoute : « Mais que serait ce développement des moyens
matériels s'il n'allait de pair avec celui des moyens humains ? Or on sait que la
natalité française a repris avec vigueur, que l'excédent annuel des berceaux
sur les tombeaux approche de trois cent mille et que cet investissement-là
va influer puissamment sur l'économie du pays. » Et de poursuivre l'analyse
des actions entreprises pour conclure que « la moitié du budget de l'État est
consacrée principalement aux investissements matériels et humains, qui tous
vont, en fin de compte, au développement national et social de la France ».
Certes le thème est ancien. On songe immédiatement au « II n'est richesse
ni force que d'hommes », de Jean Bodin. Propos fruste, semble-t-il, car limité
à la considération du nombre (3). Mais n'est-ce pas inévitable en un temps où les
techniques sont peu diversifiées et où les problèmes d'organisation sont sans
noe (1)1-2, F. p. Perroux, 113. La recherche de la stabilité : les facteurs réels, Economie appliquée, 1958,
(2) Général de Gaulle, Allocution radiodiffusée du 14 juin i960.
(3) En fait, J. Bodin ne bornait pas son intérêt au seul aspect quantitatif. On a pu notam
ment souligner son rôle en tant que précurseur d'un système d'éducation publique. Voir
par exemple P. Mesnard, Jean Bodin devant le problème de l'éducation, Revue des travaux
de l'Académie des Sciences morales et politiques, 1959, 1, p. 217-229.
On rapprochera la formule classique de J. Bodin d'une phrase d'un discours de
Mao-Tsé-Toung prononcé en 1957. « Nous avons, disait-il, une population de six cents
millions d'habitants, c'est un fait, et... c'est aussi notre richesse. Une de cette
envergure, c'est une bonne chose... », cité par T. Mende, La Chine et son ombre, Ed. du Seuil,
Paris, i960, p. 77.
28 L'INVESTISSEMENT INTELLECTUEL
commune mesure avec ceux que pose l'activité économique moderne ?
L'homme n'en est pas moins déjà désigné comme richesse, sans doute selon
la terminologie actuelle comme capital. On est en droit d'estimer que, depuis
le xvie siècle, il doit être possible à l'historien de la pensée économique de
trouver trace de réflexions puisant à la même source.
Voici déjà un quart de siècle, Joseph Staline prononçait un discours qui a
été publié sous le titre symptomatique L'èomme, le capital le plus précieux.
Rappelant les progrès accomplis par l'U.R.S.S. en matière d'industrialisation,
de mécanisation de l'agriculture, de développement des transports (et de
l'armement...), il enchaînait : « Mais ayant surmonté la période de pénurie tech
nique, nous sommes entrés dans une nouvelle période : je dirais la période de
pénurie d'hommes, de cadres, de travailleurs sachant maîtriser la technique,
la pousser en avant (...). La technique sans les hommes qui en ont acquis
la maîtrise est chose morte. La avec, en tête, des hommes qui en ont
acquis la maîtrise, peut et doit faire des miracles. » Et de conclure : « II faut
enfin comprendre que de tous les capitaux précieux existant, dans le monde,
le plus précieux et le plus décisif, ce sont les hommes (i). »
Le thème est ici plus élaboré, mais orienté de façon précise. L'homme est
un capital au service des techniques productives, capital dont la valeur se
mesure à la compétence de l'individu. L'être humain fait ainsi figure d'ins
trument. Sa toutefois emprunte largement à la richesse de la
personne humaine : qualification professionnelle certes, mais aussi sens de
l'organisation, caractère, goût et aptitude à l'initiative.
Cette ligne de pensée trouve à l'heure présente un large champ d'appli
cation. Mais d'autres tendances se révèlent parallèlement qui ne laissent pas
de faire naître quelque ambiguïté. Depuis une dizaine d'années, en effet,
diverses réflexions occasionnelles ou systématiques tendent à affiner la notion
d'investissement humain, lancée un peu au hasard par réaction analogique.
Dans une contribution, vite devenue classique, François Perroux (2)
estime qu'une « économie pour les hommes émerge — malgré les résistances
et les arguties — de l'économie avare » (p. 139). Selon lui, « une forme d'éco
nomie mérite l'épithète avare, au moindre degré, quand elle adopte la règle
du « Rien pour rien », au degré majeur, quand elle préfère l'enrichissement à la
vie, l'accroissement des moyens et des choses à l'épanouissement des hommes
concrets » (p. 140).
Or, F. Perroux décèle dans le monde actuel un commencement d'abandon
de « l'onérosité élevée au rang de règle du jeu essentielle », l'avènement de
politiques encore timides « qui impliquent la précellence reconnue à la vie
contre l'enrichissement et la préférence accordée à l'être contre l'avoir » (p. 144).
(1) Editions Sociales, Paris, 1945, p. 6 et 7.
(2) Note sur les coûts de l'homme, Economie appliquée, 1952, n° 1, p. 139 à ijo. ANDRÉ PAGE
Comment, en termes économiques, se signalent ces coûts de l'homme ?
« Ce sont : i° Ceux qui empêchent les êtres humains de mourir (lutte contre la
mortalité dans le travail professionnel et hors des limites de ce travail) ; z° Ceux
qui permettent à tous les êtres humains une vie physique et mentale minima
(activités de préventions hygiéniques, de soins médicaux, de secours d'in

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