L’ouverture des marchés, l’intensification de la concurrence, l’essor  technologique et les changements
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V O LU ME 10 N U MÉ R O 3S e pt em b re 2010 20 CAPITAL DE RISQUE: Motivations, irritants et rôles perçus par les dirigeants de PME Éditorial Le financement des PME a suscité de facilité à accéder aux données très nombreux travaux depuis une permettant de réaliser des études. Ce dizaine d’années, et ce, autant du déficit de connaissances sur la côté des chercheurs que de celui des demande de financement des PME et pouvoirs publics qui doivent voir au les besoins des chefs d’entreprise bon fonctionnement des marchés devra toutefois être comblé pour financiers. Malgré le volume de mieux répondre aux questions de rapports de recherche et d’articles financement des PME et voir, scientifiques, on demeure toujours notamment, si l’offre est déficiente ou interrogatifs sur les raisons non. C’est en partie à cette question expliquant que certaines PME que répond l’auteur ici en présentant «dynamiques» rencontrent des les résultats d’une enquête réalisée Bulletin difficultés à trouver du financement auprès de PME ayant sollicité du convenant à leurs besoins. Est-ce dû capital de risque au Québec. InfoPME à l’inefficacité des marchés financiers, Le bulletin InfoPME a pour à un décalage entre l’offre et la objectif de présenter des demande ou simplement au fait que statistiques fidèles et à jour sur l’état des PME, des la demande est mal connue et mal chroniques sur des thèmes évaluée par les bailleurs de fonds. Un d’actualité importants et ...

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Langue Français

Extrait

Éditorial
Le financement des PME a suscité de
très nombreux travaux depuis une
dizaine d’années, et ce, autant du
côté des chercheurs que de celui des
pouvoirs publics qui doivent voir au
bon
fonctionnement
des
marchés
financiers.
Malgré
le
volume
de
rappo
rts
de
recherche
et
d’articles
scientifiques, on demeure toujours
interrogatifs
sur
les
raisons
expliquant
que
certaines
PME
«dynamiques»
rencontrent
des
difficultés à trouver du financement
convenant à leurs besoins. Est-ce dû
à l’inefficacité des marchés
financiers,
à
un
décalage
entre
l’offre
et
la
demande ou simplement au fait que
la demande est mal connue et mal
évaluée par les bailleurs de fonds. Un
examen rapide des écrits sur le sujet
révèle d’ailleurs la rareté des travaux
qui ont porté directement sur la
demande de financement. La plupart
se sont concentré sur l’offre ce qui
peut s’expliquer par la plus grande
facilité
à
accéder
aux
données
permettant de réaliser des études. Ce
déficit
de
connaissances
sur
la
demande de financement des PME et
les b
esoins
des
chefs
d’entreprise
devra toutefois être comblé pour
mieux répondre aux questions de
financement
des
PME
et
voir,
notamment, si l’offre est déficiente ou
non. C’est en partie à cette question
que répond l’auteur ici en présentant
les résultats d’
une enquête réalisée
auprès de PME ayant sollicité du
capital de risque au Québec.
Josée St-Pierre, Ph.D.
Directrice
Laboratoire de recherche sur la
performance des entreprises
Bulletin
InfoPME
Le bulletin InfoPME a pour
objectif de présenter des
statistiques fidèles et à jour
sur l’état des PME
, des
chroniques sur des thèmes
d’actualité importants et des
notes sur divers
phénomènes touchant les
PME afin de fournir des
informations pertinentes aux
entrepreneurs, aux
conseillers économiques, aux
consultants, aux banquiers
et aux chercheurs intéressés
au développement de ces
entreprises. Il est publié trois
fois par année et disponible
sur le site
www.uqtr.ca/larepe.
CAPITAL DE RISQUE:
Motivations, irritants et rôles
perçus par les dirigeants de PME
VOLUME
1
0
NUMÉRO
Septembre
2
0
1
0
3
Vol. 10, n
o
3, septembre 2010
Page 1
CAPITAL DE RISQUE:
Motivations, irritants et rôles perçus par les
dirigeants de PME
THÉOPHILE SERGE NOMO
1
,
DBA, Professeur de finance
Membre de l’Institut de recherche sur les PME (INRPME)
Université du Québec à Trois-Rivières
Courriel : theophileserge.nomo@uqtr.ca
INTRODUCTION
Le financement des PME constitue, d
epuis un certain nombre d’années, un sujet de
recherche et de questionnement important. Il prend encore plus d’ampleur dans le
contexte actuel où la croissance économique dépend davantage des entreprises de petite
et moyenne taille, que des grandes entreprises. Or, il semble que ce financement pose
certaines difficultés, n’étant pas toujours disponible aux firmes en demande et à des
conditions qui répondent à leur réalité. Du côté des bailleurs de fonds, on affirme plutôt
que la demande ne correspond pas toujours à leurs exigences, provoquant ainsi un surplus
de liquidité qui n’est pas distribué, notamment chez les sociétés de capital de risque.
D’ailleurs, les SCR canadiennes affirment que leur plus grand défi est l’absence de
possibilités
d’investissement
viables
et
non
le
manque
de
capitaux
d’investissement
(Industrie Canada, 2003).
Il est important de comprendre ce qui peut expliquer les désaccords qui subsistent entre
les différents partenaires financiers impliqués dans l’offre et la demande de finance
ment.
Les différentes recherches devraient être éclairantes à ce sujet. Cependant, la plupart des
recherches effectuées sur le capital de risque (CR) se sont intéressées principalement à
l’offre de capital, laquelle est analysée selon les montants disponib
les, les processus
d’octroi, les mécanismes de financement utilisés, les critères de sélection des sociétés de
capital de risque (SCR), etc. On trouve très peu d’études qui portent sur la demande de
financement, comme l’ont fait ressortir St
-Pierre et Mathieu en 2003 dans un important
recensement des études pertinentes. Le manque d’études sur la demande contribue à un
important déficit de connaissances de sorte que l’on ne connaît que partiellement cet
important bailleur de fonds dont la clientèle est composée principalement de PME. Nous
avons voulu en partie répondre à cette lacune en conduisant une enquête auprès de PME
québécoises ayant obtenu du capital de risque.
Avant de présenter les résultats de notre enquête et définir ce qui nous intéresse
particulièrement, rappelons que le marché du capital de risque représente 276 millions de $
au premier trimestre de 2010
2
, dont 99 M$ se situent aux étapes de démarrage (et étapes
préliminaires) des entreprises. Les secteurs ciblés sont les secteurs à forte teneur
technologique, mais le nombre d’investissements est relativement restreint (seulement 105
transactions réalisées au Canada au premier trimestre de 2010).
Étant donné sa prise de risque, contrairement au financement bancaire, la SCR favorisera
une prise
de participation afin de surveiller étroitement la bonne marche de l’entreprise et
de contribuer par ses pratiques non financières à ajouter de la valeur à l’entreprise.
Plusieurs considèrent d’ailleurs que c’est cette intervention qui amène les dirigeants
de PME
à peu s’intéresser au capital de risque lorsqu’ils ont besoin de financement. Par ailleurs, la
prise de risque des SCR devant être compensée par un rendement équivalent, on
1
Cette étude a été réalisée
avec l’appui du Fonds
institutionnel de recherche
(FIR) de l’UQTR. Nous
remercions notre assistant
de recherche Olivier
Gauthier, étudiant au MBA,
pour la collecte données et
le professionnel de
recherche Martin Morin pour
le traitement statistique.
2
Voir Le Moniteur du capital de risque,
Industrie
Canada.
http://www.pme-
prf.gc.ca/moniteurcr.
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comprendra que leurs exigences sont différentes de celles des bailleurs de fonds
traditionnels que sont les banques. Il s’agit là d’un autre irritant qui aurait été exprimé par
des dirigeants de PME. Afin de mieux comprendre la relation SCR/PME, nous recensons
d’abord quelques éléments portant sur les contributions non financière
s et présentons
ensuite les résultats de l’étude.
LES PRATIQUES OU CONTRIBUTIONS NON FINANCIÈRES DES
SRC: LA VALEUR AJOUTÉE
Comme mentionné dans la plupart des recherches sur le capital de risque, les PME et les
SCR sont essentielles pour assurer le bon
fonctionnement de l’économie. Puisque ces deux
acteurs sont appelés à faire affaires ensemble, leur efficacité repose en bonne partie sur la
qualité de leurs relations. Cette relation passe par différentes formes de contribution non
monétaires permettant d
’ajouter de la va
leur aux entreprises financées.
Connaissant les lacunes des PME et leurs faiblesses, notamment en gestion étant donné
certains déficits de ressources, l’intervention des SCR ne se limiterait pas à un apport
purement monétaire. Ils seraient aussi enclins à prodiguer des conseils à la direction de
l’entreprise, à lui faire bénéficier son réseau de contacts, à faciliter le financement
supplémentaire auprès d’autres bailleurs de fonds, à conseiller l’entreprise sur ses activités
d’innovation
et même à accélérer la mise en marché de nouveaux produits étant donné la
consultation de leur réseau d’experts. En contrepartie, ces interventions généreraient des
bénéfices pour les PME financées par CR puisque cela permettrait d’accroître leur niveau de
professionnalisme et de compétences en gestion, ce qui est souvent une lacune chez les
PME. Ainsi, lorsque les SCR agissent de manière efficace sur les différents leviers de
création de valeur dans les entreprises, il devrait en découler de meilleures performances
et la réduction du risque de détresse financière. Autrement dit, les contributions non
monétaires des SCR provoqueraient des retombées positives chez les PME financées, tout
comme l’ont observé plusieurs auteurs (Gabrielsson et Huse, 2002; Cummin
g, Fleming et
Suchard, 2005; Large et Muegge, 2008). Selon tous ces auteurs, la valeur ajoutée par les
contributions non monétaires est plus importante que celle que procure le capital investi.
Les SCR ne cherchent donc pas à donner une plus-value à leurs investissements seulement
qu’avec le capital. Voyons ce qu’en disent les dirigeants de PME québécoises sondées à cet
effet.
PRÉSENTATION DES RESULTATS
Entre le 15 octobre 2009 au 15 février 2010, nous avons réalisé une enquête exploratoire
auprès de PME québécoises qui font affaires ou qui par le passé ont déjà fait affaires avec
au moins une SCR. Les PME ont été répertoriées à partir des sites Internet de différentes
SCR québécoises et sur le site de Réseau Capital. Nous avons pu ainsi cibler 400
entreprises pour répondre au questionnaire postal et 50 pour répondre au questionnaire
électronique, pour un total de 450. Nous dénombrons 56 répondants au questionnaire
postal et 17 au questionnaire électronique, pour un total de 73. Notre échantillon final se
compose de 33 entreprises des secteurs technologiques et 40 entreprises des secteurs
traditionnels. Cet échantillon ne reflète pas exactement l’image habituelle que l’on associe
au CR, soit principalement du financement de PME technologiques. En revanche, elle
reflète la réalité québécoise et le tissu industriel qui la compose. Étant donné que les PME
technologiques sont la cible privilégiée des SCR et qu’elles présentent souvent
des
opportunités de croissance supérieures aux PME traditionnelles, nous présenterons
occasionnellement nos résultats en les distinguant.
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Profil des dirigeants et des PME
Étant
donné
leur
mode
de
fonctionnement
et
les
exigences
qu’elles
imposent
aux
entreprises financées, le type de dirigeant et sa formation auront une influence sur leur
désir de solliciter une SCR. On voit ici que la plupart des dirigeants possèdent un diplôme
universitaire, ce qui rejoint les résultats d’autres études réalisées à l’étranger, où ce sont
les dirigeants les plus scolarisés qui recherchent le financement par CR. Cela est lié aussi
au fait que ces dirigeants sont souvent à la tête d’entreprises de type «gazelles» c’est
-à-
dire affichant un fort potentiel de croissance, mais également de risque, ce qui élimine de
leurs possibilités de financement certaines sources traditionnelles comme les banques. En
résumé, le dirigeant est plus souvent un homme, diplômé universitaire avec une certaine
expérience de l’industrie, mais qui n’a pas forcément fondé l’entreprise.
Secteurs
technologiques
Secteurs
traditionnels
Âge moyen du dirigeant
52 ans
50 ans
Pourcentage d’entreprises dirigées par un homme
85 %
93 %
Pourcentage de diplômés universitaires
100 %
63 %
Expérience à la direction de l’entreprise
8,5 ans
11,6 ans
Pourcentage d’entreprises dirigées par un
fondateur
73 %
50 %
Du côté des entreprises, on peut voir que les firmes financées ne sont pas des «start-up»
ou des firmes en démarrage, mais plutôt des firmes ayant déjà une certaine expérience.
Dans ces conditions, on peut soupçonner que le financement est sollicité pour une nouvelle
croissance, ou une réorganisation stratégique menant à de nouveaux marchés. Si c’est le
cas, on peut s’attendre à ce que les dirigeants, relativement expérimentés, recherchent
chez la SCR des services de conseil stratégique, des réseaux, etc.
En revanche, on constate qu’elles n’ont pas toutes créé un conseil d’administration comme
le laisse supposer l’intervention par les SCR. En fait, ce résultat vient montrer que la SCR
intervient sur mesure dans les PME, selon leurs
besoins et le type d’organisation. Une
entreprise qui n’a aucun problème de gouvernance et qui fournit au bailleur de fonds
toutes les informations demandées lorsque requis, n’aura pas besoin de modifier sa
structure à l’arrivée de la SCR et ainsi, mettre en place un CA si les dirigeants n’en veulent
pas.
Secteurs
technologiques
Secteurs
traditionnels
Âge moyen de l’entreprise
12 ans
22 ans
Nombre d’employés
53
89
Entreprises ayant un conseil d’administration
91 %
78 %
Les motivations à solliciter du capital de risque
Les données de l’enquête montrent que le financement par CR est sollicité d’abord pour
financer le développement des entreprises, celui-ci semblant répondre à une offre de
financement bancaire inaccessible. Le fait que les SCR offrent en plus des activités de
conseil afin de jouer leur rôle d’«investisseur» ne constitue pas une motivation importante
des dirigeants de PME.
Il est intéressant de comparer les résultats obtenus en contrôlant les secteurs d’activités.
Les raisons les plus importantes pour solliciter du financement auprès des SCR demeurent
les mêmes pour les deux secteurs, cependant le niveau d’importance accordé à ces raisons
diffère quelque peu. En effet, les entreprises technologiques étant généralement plus
risquées qu
e les entreprises œuvrant dans les secteurs traditionnels, elles peuvent avoir
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plus de difficultés à financer leurs besoins de développement auprès des institutions
bancaires. Leur dernière alternative est de recourir à du financement par capitaux, celui-ci
pouvant provenir d’amis ou de sociétés connues. Les statistiques montrent que les
entreprises technologiques sont plus souvent en démarrage et en croissance alors que les
entreprises des secteurs traditionnels sont plus âgées et plus matures au niveau de leur
industrie. Les réponses similaires aux motivations masquent ainsi des réalités fort
différentes, les impacts d’un financement inaccessible pouvant être plus importants chez
les PME technologiques.
Motivation justifiant la décision de solliciter du
capital de risque (Importance moyenne sur 5)
Toutes les
PME*
Secteurs
technologiques
Secteurs
traditionnels
Pour financer nos besoins de développement
4,10
4,55
3,74
Parce que le financement bancaire était inaccessible
3,56
3,81
3,36
Pour financer nos besoins en fonds de roulement
3,55
4,00
3,17
Pour bénéficier de leur expertise, conseil, soutien et
réseau
2,53
2,57
2,50
Parce que les conditions de financement étaient
attrayantes
2,15
1,93
2,31
Pour diversifier nos sources de financement
2,09
2,24
1,97
* Échelle : 1 = faible ; 5 = élevé
Les irritants dans la relation entre SCR et entrepreneurs
On rapporte souvent que les PME ont des réticences face au capital de risque à cause des
exigences que ces bailleurs de fonds imposent, notamment au niveau de la gestion de
l’entreprise et de leur ingérence dans la prise de décision. Or, lorsqu’ils sont questionnés
sur ces dimensions, les dirigeants n’avouent aucun irritant «majeur» dans leur relation et
ce, peu
importe le secteur d’activités.
Comme cela a été observé dans d’autres études, les restri
ctions imposées dans les contrats
de financement constituent un irritant, mais le faible score moyen obtenu révèle que cet
irritant n’est pas majeur. Par ailleurs, d’autres auteurs ont observé que la présence de la
SCR dans la gestion quotidienne de l’entr
eprise était également déplorée par les dirigeants
financés, ce qui n’est pas le cas ici. Rappelons que 12% des PME n’ont pas de conseil
d’administration, ce qui pourrait peut
-
être laisser entendre que l’intervention des SCR
québécoises peut être moins aut
oritaire que ce que l’on retrouve ailleurs ou simplement
que leur clientèle relativement mature demande des modes d’intervention moins rigides.
On note également que les dirigeants ne sentent pas de divergence dans la compréhension
de leurs objectifs personnels par la SCR ainsi que dans la compatibilité de leurs objectifs et
ceux de la SCR, ce qui contribue de façon significative à la qualité des relations entre les
deux partenaires.
Dans quell
e mesure l’énoncé constitue un irritant dans votre
relation avec votre SCR ?
Irritants*
(Fréquence)
Moyenne
(sur 5)
1
2
3
4
5
Les restrictions imposées dans les contrats ou conventions d’actionnaires
21
12
20
16
4
2,59
La capacité de la SCR à répondre aux nouveaux besoins de financement
26
18
16
4
9
2,34
Les connaissances de l’activité de l’entreprise par les chargés d’affaires de
la SCR
26
20
12
13
2
2,25
La compatibilité des objectifs de la SCR et ceux de l’entreprise
36
15
11
6
5
2,03
Le su
ivi stratégique de l'entreprise par les chargés d’affaires de la SCR
(aide à la formulation et à la mise en œuvre de la stratégie)
31
21
13
5
3
2,01
L’atteinte des objectifs établis dans le plan d’affaires
33
18
15
7
0
1,95
La compréhension des objectif
s personnels d’un entrepreneur
38
17
7
9
2
1,90
La présence de la SCR dans la gestion quotidienne de l’entreprise
56
12
1
2
2
1,38
* Échelle : 1 = aucunement ; 5 = dans une très large mesure
Numéros
précédents
Numéro 3 : septembre 2009
Géographie économique et
éloignement régional au
Québec
Numéro 1 : janvier 2010
Retombées et facteurs de
succès d'une relation de
mentorat d'entrepreneur
novice selon la perspective
du mentoré. Résumé des
principaux résultats
Numéro 2 : mai 2010
Des PME face à la
délocalisation : accepter,
refuser, calculer, innover
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Page 5
Le
s différents rôles joués par les SCR dans l’entreprise financée
Concern
ant les rôles joués par la SCR, nous constatons qu’une majorité d’entrepreneurs
considèrent que la SCR a joué un rôle permettant à leur entreprise
d’atteindre les objectifs
établis dans le plan d’affaires (53,4%) et de lever des fonds auprès d’autres sourc
es de
financement (50,7%). Les SCR semblent donc reconnues par une majorité d’entrepreneurs
pour être un levier financier. À nouveau, cela porte à croire que les entrepreneurs se
dirigent vers les SCR principalement pour des raisons financières. On note cependant une
influence sectorielle sur certains objectifs. Les entreprises technologiques étant plus
jeunes, ont pu bénéficier du réseau des SCR menant à une amélioration de leur visibilité.
Du côté des PME traditionnelles, ce sont les meilleures conditions
qu’elles peuvent négocier
auprès de leur banquier qui a été noté au troisième rang.
Est-
ce que la SCR a permis à l’entreprise …
Toutes les
PME
Secteurs
technologiques
Secteurs
traditionnels
d’atteindre les objectifs établis dans le plan d’affaires
53,4%
51,5
55,0
de lever des fonds auprès d’autres sources de financement
50,7%
48,5
52,5
d’améliorer son image ou sa visibilité
38,4%
45,5
32,5
de bénéficier des conditions avantageuses en termes de
montant et de taux d’intérêt auprès de votre banqu
ier
32,9%
21,2
42,5
d’améliorer sa performance ou sa position concurrentielle
31,5%
24,2
37,5
de favoriser le développement de certaines innovations
(produits, services, processus,…)
30,1%
33,3
27,5
d’améliorer ses compétences en développement de
marché ou
de produits
19,2%
15,2
22,5
Nous observons aussi que les entrepreneurs dont les entreprises œuvrent dans les secteurs
technologiques semblent moins croire que les autres que les SCR permettent d’améliorer
leurs compétences en développement de marché ou de produits. Nous pouvons supposer
que
ce
type
d’entreprise,
ayant
déjà
une
certaine
maturité,
possède
de
bonnes
compétences en développement et que, par le fait même, il devient difficile pour certaines
SCR d’apporter une plus val
ue à ce niveau. Par ailleurs, la proportion des entrepreneurs
œuvrant dans des secteurs traditionnels qui croient qu’une SCR peut aider à les faire
bénéficier de conditions de financement avantageuses auprès d’un banquier est presque le
double que pour les autres. Il faut se rappeler que les entreprises innovantes ou à forte
croissance ont plus de difficulté à se faire financer par les institutions traditionnelles. Ce
rôle (bénéficier des conditions avantageuses en termes de montant et de taux d’intérêt
auprès de votre banquier) est le seul dont les réponses sont significativement différentes
entre les secteurs d’activité.
D’autre
part,
il
est
assez
étonnant
de
constater
que
seulement
19,2%
et
30,1%
(respectivement) des répondants croient que la SCR joue un rôle leur permettant
d’
« améliorer ses compétences en développement de marché ou de produits » et « de
favoriser le développement de certaines innovations », alors que, comme on le voit au
tableau suivant, ces deux éléments (innovations et croissances) s’améliorent après l’arrivée
de la SCR.
Impact présumé de la SCR sur l’évolution de certains
indicateurs
de performance
La majorité des dirigeants de PME reconnaissent des retombées positives depuis l’arrivée
d’une SCR. En effet, un bon pourcentage de ces entrepri
ses a vu augmenter la croissance
des ventes, le degré d’innovation et le coussin de sécurité financière. Par ailleurs,
plus de
la moitié (54,2%) des répondants jugent que le risque que présente leur entreprise pour
un prêteur bancaire a diminué. Finalemen
t, on note aussi que le niveau d’endettement
Références
pertinentes :
Cumming, D., Fleming, G. et
J.A. Suchard (2005). Venture
capitalist value added
activities, fundraising and
drawdowns
. Journal of
Banking and Finance,
29(2),
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Gabrielsson, J. et M. Huse
(2002). The venture
capitalist and the board of
directors in SMEs: roles and
processes.
Venture Capital:
An International Journal of
Entrepreneurial Finance
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Industrie Canada (2003).
Marché canadien du capital
de risque : Analyse des
tendances et des lacunes,
1996-2002
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FDI. Consulté le 10 mai
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http://www.sme-
fdi.gc.ca/epic/site/sme_fdi-
prf_pme.nsf/fr/01160f.html
Large, D. et S. Muegge
(2008).
Venture capitalist’s
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an evaluation of the
evidence and implications for
research.
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St-Pierre, J. et C. Mathieu
(2003).
Le financement par
capital de risque : évolution
des connaissances des dix
dernières années et avenues
de recherche
. Laboratoire de
recherche sur la
performance des entreprises,
Institut de recherche sur les
PME, Université du Québec à
Trois-Rivières, 2003.
https://oraprdnt.uqtr.uquebe
c.ca/pls/public/docs/FWG/GS
C/Publication/861/63/838/1/
15107/8/F2067217189_F202
445056_Financement_capital
_risque__volution.pdf
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devrait augmenter chez plus de la moitié des PME, ce qui peut être attribuable à la
réduction du risque et à l’équilibre de la structure financière qu’a procuré le financement
dans les fonds propres par la SCR. En général, on observe que les PME financées par CR
accèdent plus facilement à du financement bancaire, considérant que le capital-risqueur
jouera un rôle de surveillance sur les fonds obtenus des bailleurs de fonds. Les créditeurs
se sentent ainsi plus en sécurité.
CONCLUSION
Les résultats de cette enquête exploratoire jettent un peu de nuance sur les préjugés à
l’égard des sociétés de capital de risque dont la rigueur et les interventions se voudraient
essentiellement financières et pouvant laisser peu de marge de manœuvre aux PME
financées. Bien que les résultats soient relativement contrastés, on note que les dirigeants
attendent principalement une contribution monétaire de la part d’une SCR. En revanche, ils
reconnaissent que cet investisseur a pu contribuer au développement de l’entreprise
autrement que par son capital financier, lui permettant aussi de réaliser des bénéfices
généraux tels que le degré d’innovation, la croissance des ventes, la réduction du risque,
etc. Le petit échantillon étudié empêche évidemment toute généralisation des résultats. Ils
ouvrent toutefois la porte à d’autres travaux qu’il est indispensable de réaliser auprès des
dirigeants de PME afin qu’ils expriment leurs besoins concernant le financement de leur
entreprise.
Institut de recherche sur les PME
Université du Québec à Trois-Rivières
3351, boul. des Forges, C.P. 500
Trois-Rivières (Québec) G9A 5H7
www.uqtr.ca/inrpme
Téléphone : 819 376-5011,
poste 4043
Sans frais : 1 800 365-0922
Télécopieur : 819 376-5138
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