La contraception en France : un bilan après 30 ans de libéralisation - article ; n°4 ; vol.53, pg 785-811
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Population - Année 1998 - Volume 53 - Numéro 4 - Pages 785-811
Guibert-Lantoine (Catherine de), Leridon (Henri).- La contraception en France : un bilan après 30 ans de libéralisation La contraception a été légalisée en France par une loi adoptée fin 1967. La diffusion des méthodes contraceptives, notamment la progression de la pilule, s'est ensuite faite rapidement. La dernière enquête réalisée en 1994 (Ined/Insee) permet de faire le point sur les pratiques contraceptives. La contraception est généralisée à tous les âges : moins de 5 % de femmes prennent le risque d'une grossesse non désirée. On observe une forte progression, dans les générations successives, de la pratique contraceptive lors des premiers rapports sexuels. La contraception est aujourd'hui essentiellement féminine et médicale : la pilule s'est imposée, en particulier chez les plus jeunes ; le stérilet apparaît comme la méthode relais après la constitution de la famille; la stérilisation contraceptive n'occupe qu'une place modeste, réservée à la fin de la vie féconde ; les méthodes traditionnelles sont maintenant marginales ; l'usage du préservatif masculin est en progression, surtout chez les jeunes et les personnes seules, souvent utilisé en complément de la pilule, car il est un moyen de contraception autant que de prévention des maladies sexuellement transmissibles.
Guibert-Lantoine (Catherine de), Leridon (Henri).- Contraception in France: a balance- sheet of 30 years of liberalization Contraception was legalized in France by a law adopted at the end of 1967. Contraceptive methods, in particular the pill, then spread rapidly. The most recent survey, conducted in 1994 (Ined/Insee), provides material to review the current state of contraceptive practices. Contraception is now practiced at all ages: less than 5% of women are exposed to the risk of an unwanted pregnancy. Contraceptive use in first sexual intercourse is observed to have increased greatly over successive generations. Contraception today is practiced mainly by women and takes a medical form: use of the pill has become widespread, particularly among young people; the IUD appears as the follow-on method once the family has been formed; traditional methods are now marginal; use of the condom is on the increase, particularly among young people and single people, for whom it is often used in conjunction with the pill, being both a means of contraception and a protection against sexually transmitted diseases.
Guibert-Lantoine (Catherine de), Leridon (Henri).- La anticoncepción en Francia : balance a los 30 arms de su liberalización Los anticonceptivos se legalizaron en Francia a partir de una ley aprobada a finales de 1967. La difusión de métodos anticonceptivos, y especialmente la expansion del uso de la píldora, fue rápida a partir de este momento. La ultima encuesta, realizada en 1994 (Ined/Insee) permite analizar las prácticas anticonceptivas. El uso de anticonceptivos se ha generalizado en todas las edades : menos del 5 % de las mujeres se arriesga a un embarazo no deseado. A través de generaciones sucesivas, se observa un fuerte aumento del uso de anticonceptivos en el momento de las primeras rela- ciones sexuales. Actualmente, la anticoncepción es esencialmente femenina y médica : la píldora se ha impuesto particularmente entre los más jóvenes ; el DIU aparece como método de relevo después de la constitución de la familia ; la esterilización es poco común, y su uso se limita al final de la vida fecunda ; el uso de métodos tradicionales es marginal ; la utilización del preservative masculino esta aumentando, especialmente entre los jóvenes y las personas solas, y a menudo se utiliza como complemento de la píldora ya que es tanto un método anti- conceptivo como una forma de protección contra las enfermedades de transmisión sexual.
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 112
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

C. De Guibert-Lantoine
Henri Leridon
La contraception en France : un bilan après 30 ans de
libéralisation
In: Population, 53e année, n°4, 1998 pp. 785-811.
Citer ce document / Cite this document :
De Guibert-Lantoine C., Leridon Henri. La contraception en France : un bilan après 30 ans de libéralisation. In: Population, 53e
année, n°4, 1998 pp. 785-811.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1998_num_53_4_6934Résumé
Guibert-Lantoine (Catherine de), Leridon (Henri).- La contraception en France : un bilan après 30 ans
de libéralisation La contraception a été légalisée en France par une loi adoptée fin 1967. La diffusion
des méthodes contraceptives, notamment la progression de la pilule, s'est ensuite faite rapidement. La
dernière enquête réalisée en 1994 (Ined/Insee) permet de faire le point sur les pratiques contraceptives.
La contraception est généralisée à tous les âges : moins de 5 % de femmes prennent le risque d'une
grossesse non désirée. On observe une forte progression, dans les générations successives, de la
pratique contraceptive lors des premiers rapports sexuels. La contraception est aujourd'hui
essentiellement féminine et médicale : la pilule s'est imposée, en particulier chez les plus jeunes ; le
stérilet apparaît comme la méthode relais après la constitution de la famille; la stérilisation contraceptive
n'occupe qu'une place modeste, réservée à la fin de la vie féconde ; les méthodes traditionnelles sont
maintenant marginales ; l'usage du préservatif masculin est en progression, surtout chez les jeunes et
les personnes seules, souvent utilisé en complément de la pilule, car il est un moyen de contraception
autant que de prévention des maladies sexuellement transmissibles.
Abstract
Guibert-Lantoine (Catherine de), Leridon (Henri).- Contraception in France: a balance- sheet of 30
years of liberalization Contraception was legalized in France by a law adopted at the end of 1967.
Contraceptive methods, in particular the pill, then spread rapidly. The most recent survey, conducted in
1994 (Ined/Insee), provides material to review the current state of contraceptive practices.
Contraception is now practiced at all ages: less than 5% of women are exposed to the risk of an
unwanted pregnancy. Contraceptive use in first sexual intercourse is observed to have increased
greatly over successive generations. Contraception today is practiced mainly by women and takes a
medical form: use of the pill has become widespread, particularly among young people; the IUD
appears as the follow-on method once the family has been formed; traditional methods are now
marginal; use of the condom is on the increase, particularly among young people and single people, for
whom it is often used in conjunction with the pill, being both a means of contraception and a protection
against sexually transmitted diseases.
Resumen
Guibert-Lantoine (Catherine de), Leridon (Henri).- La anticoncepción en Francia : balance a los 30 arms
de su liberalización Los anticonceptivos se legalizaron en Francia a partir de una ley aprobada a finales
de 1967. La difusión de métodos anticonceptivos, y especialmente la expansion del uso de la píldora,
fue rápida a partir de este momento. La ultima encuesta, realizada en 1994 (Ined/Insee) permite
analizar las prácticas anticonceptivas. El uso de anticonceptivos se ha generalizado en todas las
edades : menos del 5 % de las mujeres se arriesga a un embarazo no deseado. A través de
generaciones sucesivas, se observa un fuerte aumento del uso de anticonceptivos en el momento de
las primeras rela- ciones sexuales. Actualmente, la anticoncepción es esencialmente femenina y
médica : la píldora se ha impuesto particularmente entre los más jóvenes ; el DIU aparece como
método de relevo después de la constitución de la familia ; la esterilización es poco común, y su uso se
limita al final de la vida fecunda ; el uso de métodos tradicionales es marginal ; la utilización del
preservative masculino esta aumentando, especialmente entre los jóvenes y las personas solas, y a
menudo se utiliza como complemento de la píldora ya que es tanto un método anti- conceptivo como
una forma de protección contra las enfermedades de transmisión sexual.LA CONTRACEPTION EN FRANCE
Un bilan après 30 ans de libéralisation
Catherine de GUIBERT-LANTOINE*, Henri LERIDON*
La contraception a été légalisée en France par une loi adoptée fin 1967.
Après une série d'autres propositions, c'est le projet soumis par Lucien Neuwirth
qui devait emporter l'adhésion des députés, avec l'accord du Président de la
République (Charles de Gaulle) et du Premier ministre (Georges Pompidou).
Les débats à l'Assemblée nationale et au Sénat, comme dans l'opinion, furent
houleux, et le texte promulgué le 28 décembre 1967 encadrait encore stri
ctement la pratique contraceptive : pas de remboursement par la Sécurité so
ciale, nécessité d'une autorisation parentale pour les mineures (moins de 21 ans),
instauration de «carnets à souche» chez les médecins et de «livres-registres»
chez les pharmaciens pour garder trace des prescriptions de pilules... Comme
pour la plupart des lois, sa mise en application effective supposait une série
de textes réglementaires spécifiques. Le premier décret ne fut pris que le
3 février 1969 (sur la fabrication, l'importation et la vente des produits
contraceptifs, et pour l'instauration des «carnets à souche» qui, en fait,
ne seront jamais distribués), et les décrets suivants en... 1972 : le 7 mars
(sur les conditions de pose des stérilets), et le 24 avril (sur les centres
d'information et de planification familiale). Finalement, en décembre 1974,
une nouvelle loi est venue compléter le dispositif, juste avant que ne soit
voté -à l'initiative de Simone Veil- le texte autorisant l'interruption vo
lontaire de grossesse : la loi du 4 décembre a permis le remboursement
par la Sécurité sociale des actes médicaux et des médicaments contraceptifs,
la prescription gratuite et sans autorisation parentale aux «mineures dési
rant garder le secret» (la majorité civile ayant été abaissée à 18 ans au
mois de juillet 1974), et l'ouverture d'un «centre de planification ou d'édu
cation familiale» dans chaque centre de protection maternelle et infantile
(pour un historique plus détaillé, voir Leridon et al, 1987).
Le dispositif que nous connaissons actuellement ne date donc, en
droit, que de fin 1974. Dans les faits, la diffusion des méthodes nouvelles
de contraception, principalement la pilule, n'a pas attendu cette date pour
s'amorcer. Dès le vote de la loi Neuwirth, une proportion non négligeable de
* Institut national d'études démographiques.
Population, 4, 1998, 785-812 786 С. DE GUIBERT-LANTOINE, H. LERIDON
Françaises (4% des 15-49 ans) utilisait la pilule, que certains médecins pres
crivaient déjà «pour régulariser les cycles», seul motif ayant permis la mise
sur le marché de ces produits hormonaux. Entre 1968 et 1972, la diffusion
s'est accélérée malgré l'absence des textes d'application : on verra plus loin
que la progression de la pilule a été particulièrement rapide de 1970 à 1976.
Depuis quelques années, on constate une quasi-stabilisation : la pilule ne pro
gresse plus que très légèrement, son utilisation étant maintenant proche de
son maximum, le stérilet recule quelque peu, et les autres méthodes n'occupent
plus qu'une place très réduite -à l'exception du préservatif, sur lequel nous
reviendrons. Sauf pour cette dernière méthode, l'apparition du sida dans les
années 1980 n'a pas eu d'effets sensibles sur les pratiques contraceptives.
Puisque l'heure est aux bilans, il n'est pas sans intérêt d'examiner
si certaines des prévisions qui avaient été faites par les spécialistes dans
les années 1960 se sont vérifiées ou non. En 1956, l'Ined avait publié un
article collectif sur «La limitation des naissances en France», analysant
les conséquences possibles sur la natalité de l'apparition et de l'autorisation
de nouveaux procédés contraceptifs, nettement plus efficaces que ceux alors
disponibles (Ined, 1956); rappelons que «l'invention» de la pilule, par
Gregory Pincus, date de 1951, et que la méthode n'a commencé à être
expérimentée - à Porto Rico - qu'en 1956, avant d'être commercialisée aux
États-Unis en 1961. Les

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