La croissance du crâne et de la face chez les normaux entre 4 et 18 ans - article ; n°1 ; vol.8, pg 345-362
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La croissance du crâne et de la face chez les normaux entre 4 et 18 ans - article ; n°1 ; vol.8, pg 345-362

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Description

L'année psychologique - Année 1901 - Volume 8 - Numéro 1 - Pages 345-362
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1901
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alfred Binet
La croissance du crâne et de la face chez les normaux entre 4
et 18 ans
In: L'année psychologique. 1901 vol. 8. pp. 345-362.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred. La croissance du crâne et de la face chez les normaux entre 4 et 18 ans. In: L'année psychologique. 1901 vol. 8.
pp. 345-362.
doi : 10.3406/psy.1901.3319
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1901_num_8_1_3319XII
LA CROISSANCE DU CRANE ET DE LA FACE
CHEZ LES NORMAUX ENTRE 4 ANS ET 18 ANS
I
Depuis que j'ai entrepris des recherches personnelles de
céphalométrie, je suis arrivé à la conclusion que les chiffres de
mesure qui sont publiés par les auteurs doivent être considérés
comme dépourvus de toute valeur, s'ils ne sont pas accompagnés
d'un certain nombre de données qui permettent de peser la
précision avec laquelle ces mesures ont été effectuées. Je crois
nécessaire de rappeler ici cette précaution indispensable, ce
grand principe de la céphalométrie, avant d'entrer dans la dis
cussion du développement de la tête, parce que l'étude du déve
loppement de la tête est une de celles qui exigent le plus de
sévérité dans la technique.
J'affirme donc que des chiffres de mesure n'ont aucune valeur
par eux-mêmes : ils inspirent parfois une sorte de respect, à
cause de leur précision ; mais la précision ne doit pas être con
fondue avec l'exactitude. Très souvent, on lit des observations
médicales qui contiennent des mesures de tête ; et on ne sait
pas quelle est la personne qui a pris ces mesures, si c'est l'au-
1. Ce travail, était terminé lorsque j'ai eu connaissance, par une analyse
américaine, d'un travail fait par Vossiljef sur la croissance de la tête dans
les deux sexes. Les mesures ont été prises sur 036 garçons et 264 filles de
7 à 16 ans, appartenant au Gouvernement de Moscou. Ce sont, en général,
des enfants à des classes très pauvres. lies résultats ont été
les suivants : 1° Les mesures sont, plus grandes chez les garçons que chez
les filles du même âge ; 2° la loi d'accroissement est la même dans les deux
sexes ; 3° il y a un ralentissement de la croissance de la tête vers 12 ans.
et ce retard s'étend également au corps. Aussi, la circonférence horizontale
de la tête qui, depuis ~t ans augmente chez les garçons de 0r'",22 par an,
augmente seulement de O'"',l pendant la 12° année : il en est de même chez
les (il les; 4° la forme de la tête ne devient pas définitive avant 16 ans;
r," les dimensions de la face en largeur sont en général plus petites
chez les filles que chez les garçons; et cependant la face des petites filles
est plus ronde, parce qu'elle croît beaucoup moins en longueur qu'en lar- -MÉMOIRES OIUGINAL'X 346
teur du travail, si c'est un de ses assistants, ou même si ce n'est
pas un infirmier. Je ne fais point de supposition gratuite ; il
est à ma connaissance personnelle que dans cerlains services
d'hôpitaux la mensuration des malades — et spécialement la
mensuration delà tête, cette opération si délicate — a été confiée
à des infirmiers. Donc, des mesures qui ne sont pas publiées
sans nom d'auteur doivent être rejetées. Mais c'est là, conve
nons-en, une exception ; en général, les mensurations sont
sig-nées. Cette signature ne suffit pas ; il faut exiger qu'on nous
donne de minutieux détails sur les aptitudes du mensurateur,
sur les points de repère dont il a l'habitude ; il y a surtout une
notion qui est indispensable, c'est Terreur moyenne du mensur
ateur. Elle devrait être toujours publiée, pour des raisons si
évidentes qu'il est inutile de les développer ; jamais, je crois, on
ne la publie.
J'arrive maintenant à l'étude expérimentale du développement
du crâne, et on va voir que les considérations précédentes
s'appliquent directement à cette étude.
Il y a deux procédés pour suivre l'accroissement du crâne et
de la face avec l'âge; l'un de ces procédés, le meilleur théor
iquement, consiste à suivre de mois en mois ou d'année en
année le développement des mêmes sujets, le compas à la main ;
c'est un travail qui au bas mot durera vingt ans. Il y a long
temps qu'on le recommande en anthropologie, mais jusqu'ici
personne n'a eu la patience et le loisir de l'exécuter jusqu'au
bout.
Le second procédé, moins bon théoriquement, mais infin
iment plus abordable, consiste à mesurer des sujets d'âge diffé
rent, en répétant les mesures sur un nombre de personnes assez
grand pour que les moyennes auxquelles on est conduit
effacent les énormes variations individuelles qu'on observe
chez des enfants de même âge, et qui tiennent soit à des diff
érences de race, de tempérament, soit à ce que des sujets de
même âge ne sont pas parvenus au même degré de leur déve
loppement personnel. Au lieu de vingt ans, ce travail ne
demande que quelques jours ou quelques semaines. Cette
seconde méthode est celle que j'ai adoptée, tout en conservant
par devers moi l'espoir de pouvoir suivre quelques-uns de mes
sujets et de les mesurer de nouveau dans deux ou trois ans.
11 est assez délicat de comparer la valeur probante de deux
méthodes lorsqu'on n'a pratiqué que l'une des deux; cela
est difficile, parce (pie l'usage seul révèle les inconvénients et A. BINET. LE CRANE ET LA FACE CHEZ LES NORMAUX 347
les mérites d'une méthode ; mais les considérations de tech
nique que j'ai rappelées plus haut, sans ôter de sa grande valeur
à la première des deux méthodes, montreront qu'elle pourrait
bien ne pas échapper à des erreurs graves.
D'abord, je me demande s'il est bien certain que, pendant un
laps de temps qui dépassera 20 ans, un opérateur restera sem
blable à lui-même et ne modifiera pas inconsciemment certaines
parties de sa technique; c'est une crainte dont on ne peut se
défendre lorsqu'on sait tout ce qu'il y a de délicat et d'inexpres-
sible dans une opération de mesure. L'expérimentateur serait
sage de prendre de sévères précautions contre sa variabilité.
Je lui conseillerais l'usage d'étalons de mesure fournis par des
crânes, des plâtres, et aussi si c'était possible, par des têtes
vivantes. Il y a là un problème important à étudier. Je ne parle
pas de la mort inopinée de l'expérimentateur, qui, très vra
isemblablement, mettrait fin à l'expérience, ni de la mort d'un
certain nombre de sujets, sans compter les voyages et les dis
paritions qu'il faudrait prévoir, et qui diminueraient beaucoup
le contingent.
Un autre scrupule me vient à l'esprit. Comment utiliserait-on
les chiffres de mesure pris avec cette méthode ? Tiendrait-on
compte des chiffres individuels ou seulement des moyennes de
plusieurs sujets? Si on ne tablait que sur les moyennes, on se
priverait ainsi, je crois, des plus grands avantages delaméthodei
qui a surtout pour but de savoir comment se modifie la confor
mation d'une tête donnée; je me demande même si de simples
moyennes, résultant de mesures prises sur les mêmes sujets, à
différents âges, nous apprendraient beaucoup plus que des
moyennes prises sur des sujets différents. C'est un point d'inte
rrogation que je pose. Si, au contraire, on voulait prendre en
considération les chiffres individuels — et c'est bien, je crois, le
but principal de la méthode — • les objections se pressent. N'est-il
point dangereux de prendre à la lettre une mesure individuelle?
Quelle confiance peut-elle inspirer? Doit-on en accepter le mill
imètre? Chaque expérimentateur a son erreur personnelle, con
nue ou non, cette erreur, en outre, dépend beaucoup des ci
rconstances; mais cette erreur personnelle, si petite qu'elle soit
pour une mesure donnée, n'est jamais calculée que d'après une
moyenne et ne vaut que pour cette moyenne ; je fais, je suppose,
une erreur de 1 millimètre pour le diamètre antéro-postérieur;
mais ce n'est là qu'une errent* moyenne; mon erreur pour
chaque mesure est tantôt plus forte, tantôt plus faible. Si on MÉMOIRES ORIGINAUX 348
me présente telle

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