La croissance endogène régionalisée - article ; n°155 ; vol.39, pg 597-622
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Description

Tiers-Monde - Année 1998 - Volume 39 - Numéro 155 - Pages 597-622
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1998
Nombre de lectures 142
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Adrien Akanni-Honvo
Alain Léon
La croissance endogène régionalisée
In: Tiers-Monde. 1998, tome 39 n°155. pp. 597-622.
Citer ce document / Cite this document :
Akanni-Honvo Adrien, Léon Alain. La croissance endogène régionalisée. In: Tiers-Monde. 1998, tome 39 n°155. pp. 597-622.
doi : 10.3406/tiers.1998.5265
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_1293-8882_1998_num_39_155_5265Ill / TERRITOIRES ET RESEAUX,
FACTEURS DE CROISSANCE
LA CROISSANCE ENDOGÈNE
RÉGIONALISÉE.
AFRIQUE SUBSAHARIENNE,
ASIE DE L'EST ET PACIFIQUE
par Adrien AKANNI-HONVO* et Alain LÉON**
L 'objectif de ce texte est de fournir un cadre analytique aux expériences de
régionalisation menées dans les ped et de proposer une réflexion sur la pertinence
théorique et pratique de la notion de croissance endogène régionalisée. Cette notion
trouve son fondement dans le rapprochement entre trois théories (celles de la
croissance endogène, les analyses territorialisées et les nouvelles théories
institutionnelles du régionalisme). Dans ce cadre, la convergence vers des sentiers de économique de long terme requiert un ensemble spatial intégré dont la
composante principale est un environnement propice construit. Ces hypothèses sont
testées dans une étude économétrique sur 59 pays d'Afrique subsaharienne et d'Asie
de l'Est à l'aide de facteurs de croissance endogène tels que le capital humain et le
capital public spatialisé.
La tendance actuelle à la régionalisation/globalisation enclenchée
par les pôles de la triade de l'économie mondiale (États-Unis, Union
européenne, Japon) a des incidences sur les stratégies de croissance des
pays en développement (ped). Qu'elle résulte d'un mimétisme des sché
mas occidentaux ou corresponde à une dynamique intériorisée, la
diversité des expériences d'intégration et de coopération économique
régionale entre les ped exprime l'importance des enjeux. En effet,
même si la globalisation et la régionalisation peuvent ouvrir de nouv
elles possibilités d'intégration à l'économie mondiale et favoriser la
** ♦ Maître Maître de de conférences à à l'Université de de Rennes Brest, chercheur 1, gea Saint-Malo, au cered/forum. chercheur au ceretim.
Revue Tiers Monde, t. XXXIX, n° 155, juillet-septembre 1998 598 Adrien Akanni-Honvo, Alain Léon
croissance de la productivité et la compétitivité des ped, il reste néan
moins que, pour la majorité de ces pays, ces phénomènes font peser la
menace d'une exclusion involontaire de l'économie mondiale tripolaire
qui se met en place.
On constate qu'à côté des accords de libre-échange qui se multi
plient, il existe aussi des zones de coopération régionale entre les ped
pour le développement conjugué des facteurs de croissance endogène
tels que les infrastructures, les ressources humaines, la complémentar
ité régionale, la Recherche et Développement. L'échec relatif de
l'intégration par le marché en Afrique subsaharienne contraste avec les
réussites de ces zones en Asie (la Zone du Grand Mékong et les trian
gles ou polygones de croissance : sijori, Triangle Indonésie/Malaisie/
Thaïlande...). Il faut aussi souligner que les rares arrangements régio
naux qui ont plus ou moins bien fonctionné jusqu'ici en Afrique sont
des coopérations sectorielles. Ces résultats tranchés incitent à réfléchir
sur la nature des facteurs qui permettent un développement régional
durable. Y a-t-il une pertinence théorique et empirique de la notion de
« croissance endogène régionalisée » dans les ped ? On constate déjà
que l'opposition traditionnelle pour la définition de politiques écono
miques entre le cadrage national et régional disparaît puisque la viabil
ité des programmes de croissance endogène exige un effet de seuil qui
n'est accessible, au moins pour les petites économies, que par la dyna
mique régionale.
Les nouvelles théories de la croissance endogène ouvrent des pers
pectives à l'analyse économique de long terme. Elles mettent
en avant le rôle des rendements d'échelle croissants et des externalités
pour expliquer les mécanismes cumulatifs de développement. Cepend
ant, il faut noter que ces théories entretiennent peu de relations avec
les dynamiques territoriales malgré leur filiation marshallienne des
externalités. Toutefois, les aspects endogènes qui sont au centre de ces
modèles laissent entrevoir une ouverture avec la nouvelle « géographie
économique »' à travers la réactualisation des analyses sur la théorie
de la localisation, qui trouve sa justification dans les études des avan
tages économiques des processus d'agglomération spatiale des agents
économiques2. La dynamique de l'agglomération ne relève pas unique
ment d'effet statique de taille ou de concentration (ampleur du stock
disponible à un moment donné) mais aussi et surtout d'effets de
réseaux : c'est-à-dire des possibilités qu'elle offre pour mettre en
œuvre, avec des coûts de changements faibles, des réseaux d'activités à
1. Krugman, 19916.
2 Quéré, 1995, et Beaumont, 1997. La croissance endogène régionalisée 599
géométrie fortement variable. A cet égard, l'approche en termes de
milieux innovateurs1 permet de comprendre les mécanismes par le
squels un territoire devient une ressource spécifique dont la construc
tion est essentielle au processus global de développement. Par ailleurs,
lorsque les trajectoires de développement s'analysent comme un pro
cessus de création et d'exploitation des externalités dynamiques par les
agents, le mode de coordination institutionnelle (en dehors du marché)
entre les agents prend une grande importance. Ceci suggère un rappro
chement avec les nouvelles théories institutionnelles du régionalisme
qui mettent l'accent sur la crédibilité liée à la dilution des préférences2.
Par exemple dans le cadre de la coopération horizontale en Asie, le
rôle « d'intermédiaire honnête » que jouent les organisations multinat
ionales régionales comme la Banque asiatique de développement entre
pour beaucoup dans le succès de la coopération économique dans la
région. Les institutions ici recouvrent à la fois les structures organisa-
tionnelles publiques mais aussi privées et également les modes de com
portement (règles, habitudes...). C'est l'ensemble de ces formes instituqui contribuent à la régulation des espaces3. La mise en
place des règles de politiques de coordination ou d'association visant à
réduire les coûts d'information et de décision peut être vue comme la
constitution de « groupe » conduisant à la révélation et à l'endo-
génisation des externalités régionales4. La complémentarité entre ces
théories se comprend également par le fait qu'en dépit de la coordinat
ion des politiques économiques, les acteurs de l'économie ne pren
dront des décisions et celles-ci ne seront efficaces que s'ils opèrent
dans un environnement propice5.
La notion de croissance endogène régionalisée trouve son fonde
ment dans le rapprochement entre ces trois théories (les théories de
croissance endogène, les analyses territorialisées et les nouvelles théor
ies institutionnelles du régionalisme). Notre hypothèse est que dans le
cadre des régions peu développées, la convergence vers des sentiers
(différenciés) de croissance économique de long terme ne peut se réali
ser que dans un ensemble spatial intégré dont la composante princi
pale est un environnement propice construit. Un tel environnement est
constitué de facteurs créateurs d'externalités positives et s'inscrit dans
une logique procédurale. La justification théorique (et donc son effica
cité sur le développement) de l'environnement propice construit est à
1. Maillât et al. 1993 ; Maillât et Perrin, 1992 ; Aydalot, 1986.
2 Cf. Hugon dans ce numéro.
3. Bellet, Colletis et Lung, 1993.
4. Catin, 1985.
5. Oison, 1982. 600 Adrien Akanni-Honvo, Alain Léon
rechercher dans sa capacité d'allocation optimale de ressources, mais
aussi et surtout dans son apti

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