La fécondité des pays occidentaux 1870-1970. Présentation d un cahier de l INED - article ; n°1 ; vol.34, pg 163-173
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La fécondité des pays occidentaux 1870-1970. Présentation d'un cahier de l'INED - article ; n°1 ; vol.34, pg 163-173

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Description

Population - Année 1979 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 163-173
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 130
Langue Français

Extrait

Patrick Festy
La fécondité des pays occidentaux 1870-1970. Présentation
d'un cahier de l'INED
In: Population, 34e année, n°1, 1979 pp. 163-173.
Citer ce document / Cite this document :
Festy Patrick. La fécondité des pays occidentaux 1870-1970. Présentation d'un cahier de l'INED. In: Population, 34e année,
n°1, 1979 pp. 163-173.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1979_num_34_1_18039ù'
LA FECONDITE
DES PAYS OCCIDENTAUX
(1870-1970)
Présentation d'un cahier de l'INED
XIXe La siècle fécondité par exemple a suscité les depuis anarchistes longtemps français des appelaient passions. à A la la « fin grève du
des mères » et le clergé canadien au contraire à la « revanche des
berceaux », tandis que A. Besant et Ch. Bradlaugh affrontaient la justice
anglaise pour rendre possible l'accès à la contraception. Cent ans plus
tard, les démographes gardent l'oeil fixé sur la courbe des naissances
et les hommes politiques s'inquiètent à leur suite des retournements de
tendance ou des limites de la croissance.
L'évolution de la mortalité au cours de la même période a provoqué
sans doute autant de curiosité scientifique mais a suscité à coup sûr
moins de ferveur partisane. Pourtant c'est elle qui a créé les conditions
nécessaires à l'intérêt contemporain pour les fluctuations de la fécondité.
Ainsi, dans la France de l'Ancien Régime, la forte fécondité se combine
à la forte mortalité pour donner à la population une croissance naturelle
modérée et une structure par âge jeune : avec plus de 5 enfants par
femme en moyenne et une espérance de vie inférieure à 30 ans à la
naissance le taux annuel d'accroissement reste inférieur à 3 p. 1 000
entre 1740 et 1789 et la proportion des personnes âgées de 60 ans
et plus se maintient en dessous de 9 p. 100. Mais la baisse de la mortal
ité, qui précède celle de la fécondité dans la quasi-totalité des cas
détruit cet équilibre et ne permet plus une croissance lente qu'au prix
d'un sensible vieillissement, ou réciproquement, n'assure la jeunesse de
la population qu'au prix d'un accroissement très rapide : avec une espé
rance de vie à la naissance de 72 ans la croissance n'est aussi modérée
qu'au xvine siècle qu'avec 20 p. 100 de personnes âgées de 60 ans
et plus et, inversement, cette proportion ne tombe au niveau de l'Ancien
* Paris, INED/PUF, Travaux et Documents, Cahier n° 85, à paraître.
Population, n° 1, 1979. LA FÉCONDITÉ DES PAYS OCCIDENTAUX 164
Régime que si la croissance atteint 25 p. 1 000 chaque année. La
descendance finale serait de 2,3 naissances par femme dans le premier
cas et 4,5 dans le second.
La fécondité devient dès lors l'arbitre du débat : croître ou vieillir,
et justifie ainsi l'attention privilégiée qui s'attache à elle. Les analyses
de la baisse des indices annuels depuis une quinzaine d'années en
occident, les nombreuses projections faisant apparaître comme possibles
un déclin et un vieillissement démographiques profonds et la multipli
cation des études sur les conséquences économiques et sociales d'une
population stationnaire ou décroissante sont les formes actuelles de cet
intérêt.
Plusieurs aspects ont rendu spectaculaires ces tendances nouvelles :
la brutalité de la rupture avec la période précédente, les simultanéités
et parallélismes entre les pays occidentaux, les valeurs atteintes par les
indices annuels, souvent les plus basses jamais enregistrées, au moins en
temps de paix. Ils suggèrent d'emblée deux orientations de recherche :
— des comparaisons dans le temps : comment la période récente
infléchit-elle l'évolution de l'après-guerre, cette forte fécondité longtemps
maintenue qui définissait le « bébé-boom »? La chute récente prolonge-
t-elle la longue baisse à cheval sur la fin du xix* siècle et le début du
XXe, cette « transition » qui avait amené la fécondité des couples d'un
plateau élevé, sans doute voisin du régime « naturel », à un faible
niveau, souvent insuffisant pour assurer le simple remplacement des
générations ?
— des rapprochements géographiques : les ressemblances d'au
jourd'hui sont-elles le fruit d'un long cheminement commun, d'une
convergence enfin réalisée ou d'une simple coïncidence ? Et faut-il, par
conséquent chercher à ces mouvements des causes communes ou des
facteurs spécifiques ?
Le présent travail s'est donné pour but d'éclairer par leurs anté
cédents les tendances récentes de la fécondité dans l'ensemble des
pays où celles-ci sont marquées par une baisse rapide des indices
annuels. Nous avons été ainsi amené à analyser l'évolution de la fécon
dité dans l'ensemble des pays occidentaux d'Europe et d'outre-mer
(Canada, Etats-Unis et Australie) pendant un siècle, de 1870 à la fin
des années 1960. Trois chapitres y sont consacrés, suivant un découpage
chronologique :
— le premier fait le point sur la fécondité vers 1870, en se
demandant en particulier si les conditions sont encore celles d'une
fécondité « naturelle », sans contraception, ni avortement provoqué,
où les comportements qui peuvent réduire la fécondité ne dépendent
pas du nombre d'enfants déjà nés; LA FECONDITE DES PAYS OCCIDENTAUX 165
— dans le second, l'évolution est suivie jusqu'au milieu des
années 1930, soixante années de cheminement vers une famille res
treinte, au terme duquel la plupart des pays retrouvent un rythme
de croissance à peu près nul, comme avant la baisse de la mortalité.
C'est la fin de la transition démographique;
— au chapitre 3, les tendances se renversent, la fécondité s'accroît,
démentant ainsi pendant une vingtaine d'années, jusque vers 1960 ou
1965, la plupart des pronostics d'avant-guerre. C'est la surprise du
bébé-boom.
Tout au long de ces pages la nécessité d'observer la famille au
cours de sa formation nous a conduit à privilégier l'optique longitu
dinale, dans laquelle des groupes sont suivis dans le déroulement de
leur vie féconde, et nous a donc amené à reconstituer de longues
séries statistiques homogènes, qui sont publiées dans la deuxième partie
de l'ouvrage.
Les invraisemblances d'une fécondité « naturelle » ?
Les taux de natalité qu'on peut calculer, ou au moins estimer,
vers 1870 peuvent faire douter de l'hypothèse de fécondité naturelle;
en particulier pour trois raisons :
— ces taux sont en moyenne beaucoup plus faibles que ceux
qu'on enregistre aujourd'hui dans de nombreux pays en voie de déve
loppement. Alors que ces derniers approchent parfois 50 p. 1 000,
ceux de l'Europe occidentale sont souvent compris entre 30 et 35
p. 1 000 et ne dépassent en tout cas jamais durablement 40 p. 1 000;
seuls, outre-mer, les taux du Canada atteignent des valeurs aussi
élevées que 45 p. 1 000;
— la diversité des taux est également surprenante : à peine supé
rieurs à 30 p. 1 000 dans les pays Scandinaves, ils sont près d'un
tiers plus élevés en Allemagne, en Autriche ou en Espagne, et davant
age encore au Canada;
— enfin ces taux fluctuent d'une année sur l'autre, en liaison le
plus souvent avec les conditions économiques, agricoles en particulier,
suggérant ainsi l'existence d'une certaine régulation de la fécondité.
Pour répondre à la première objection nous avons décomposé
les taux de natalité pour montrer que la structure par sexe et âge,
la fréquence des naissances illégitimes et celle des mariages ne jouaient
qu'un rôle négligeable dans le faible niveau enregistré pendant les
années 1870. Les deux facteurs essentiels de la natalité de cette
période sont l'âge au mariage et la fécondité légitime par âge au
mariage. C'est la nuptialité tardive qui est presque exclusivement res- 166 LA FÉCONDITÉ DES PAYS OCCIDENTAUX
ponsable de la natalité modérée : l'âge moyen au premier mariage
des femmes né

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