La loi de Waller - article ; n°1 ; vol.10, pg 228-235
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Description

L'année psychologique - Année 1903 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 228-235
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 12
Langue Français

Extrait

A. Van Gehuchten
La loi de Waller
In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 228-235.
Citer ce document / Cite this document :
Van Gehuchten A. La loi de Waller. In: L'année psychologique. 1903 vol. 10. pp. 228-235.
doi : 10.3406/psy.1903.3550
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1903_num_10_1_3550II
LA LOI DE WALLER
« Lorsque l'on interrompt un cordon nerveux de façon à empê
cher sa régénération, le bout périphérique, séparé de son centre
trophique, dégénère, tandis que le bout central resté en rapport avec
ce centre demeure normal » : telle fut la conclusion que Waller1
formula en 1856 à la suite de nombreuses recherches expériment
ales faites sur les animaux.
Cette double proposition, l'une positive concernant la dégénéres
cence des fibres du bout périphérique et l'autre négative concernant
l'intégrité des fibres du bout central, fut bientôt vérifiée par de nom
breux expérimentateurs qui tous en affirmèrent la rectitude absolue.
Elle passa dans la science sous le nom de loi de Waller et devint le
point de départ d'une méthode nouvelle, la méthode des dégénéres
cences secondaires, qui a fait faire des progrès immenses à l'étude si
importante des voies nerveuses dans l'axe cérébro-spinal. Pour se
retrouver, en effet, dans ce fouillis inextricable de fibres nerveuses
qui forme la masse compacte de la substance blanche de l'axe
nerveux, pour déterminer d'une façon précise la nature ascendante
ou descendante des multiples voies nerveuses qui s'y entre-croisent
et s'y entremêlent, pour arriver à déterminer le noyau gris où
chacune de ces fibres trouve ou sa cellule d'origine ou sa ramifica
tion terminale, rien ne paraissait plus simple que d'interrompre
ces voies nerveuses par une lésion expérimentale et d'étudier les
dégénérescences consécutives. Car si la loi de Waller est vraie, on
arrive à cette conclusion importante : c'est qu'une fibre qui dégé
nère au-dessus du point lésé est incontestablement une fibre
ascendante qui doit avoir sa cellule d'origine dans une masse -grise
inférieure, tandis que toute fibre dégénérant au-dessous du point
lésé ne peut être qu'une fibre descendante séparée par la lésion de
son centre trophique siégeant en un point quelconque de l'axe gris
sus-jacent au point lésé. En variant et en multipliant ces lésions
expérimentales, en les portant tantôt sur la substance blanche et
tantôt sur les régions grises des différentes parties du névraxe, on
devrait inévitablement aboutir, par un travail long et laborieux il
est vrai, mais devant conduire à des résultats aussi précis que pré
cieux, à une connaissance parfaite de l'architecture interne des
centres nerveux et créer par le fait même une base anatomique
absolument indispensable à toute physiologie cérébro-spinale.
1. Waller, Expériences sur les sections du nerf, Gazelle médicale, 1856. VAN GEHUCHTEN. — LA LOI DE WALLER 229 A.
La grande importance de cette méthode a été bientôt appréciée
de divers côtés surtout depuis l'époque (1886) où la méthode de
Marchi nous a mis entre les mains le moyen de mettre en évidence
les fibres dégénérées elles-mêmes, quelque faible que soit leur
nombre, et cela quelques jours à peine après leur interruption.
L'application de la loi de Waller à l'étude des voies nerveuses a
donc inspiré de nombreux travaux qui tous ont pour objet la pour
suite de l'un ou l'autre des différents faisceaux de fibres
reliant, d'une façon ascendante ou descendante, les masses grises
inférieures de la moelle épinière aux masses grises du bulbe, du
pont de Varole, du cervelet, des tubercules quadrijumeaux, du
noyau rouge, de la couche optique et de l'écorce cérébrale. Nous
avons ainsi appris à connaître un nombre plus ou moins considé
rable de voies nerveuses inconnues jusqu'alors, telles les voies
descendantes des tubercules quadrijumeaux supérieurs représentées
par le faisceau tecto-bulbaire et le faisceau tecto-protubérantiel,
les fibres descendantes du noyau rouge ou faisceau rubro-spinal,
les du de Deiters ou vestibulo-
spinal, les fibres ascendantes et descendantes du faisceau longitu
dinal postérieur ayant leurs cellules d'origine dans les noyaux
terminaux du nerf acoustique, les fibres descendantes provenant de
formation réticulaire du pont de Varole et du bulbe ou fibres réti-
culo-spinales latérales et ventrales, la voie ascendante centrale du
nerf trijumeau, etc. Nous avons appris encore à mieux mettre en
relief le trajet exact et la terminaison précise des fibres ascendantes
nées dans les noyaux des cordons postérieurs ou de la voie
médullo-thalamique, le trajet des fibres du corps trapézoïde et des
stries médullaires formant ensemble la voie acoustique bulbo-
mésencéphalique, etc.
Tous ces travaux trouvent leur point de départ dans une lésion
expérimentale plus ou moins étendue d'une partie quelconque,
grise ou blanche, du névraxe et l'étude des dégénérescences consé
cutives au moyen de la méthode de Marchi, en considérant comme
définitivement établi ce principe qui découle de l'application inté
grale de la loi de Waller : le sens de la dégénérescence indique le
sens de l'activité fonctionnelle.
Mais la loi de Waller est-elle vraie au point de justifier ce principe?
C'est là une question qui ne manque certes pas d'importance, car,
si l'on arrivait à démontrer la fausseté de la proposition négative
contenue dans la loi de Waller ou, en d'autres termes, la possibilité
de la dégénérescence des fibres du bout central d'une fibre nerveuse
interrompue en un point quelconque de son trajet, les résultats de
ces nombreux travaux, les conclusions de toutes ces longues et
patientes recherches expérimentales perdraient énormément de leur
importance.
Or, il résulte de nos recherches personnelles i faites aussi bien
1. Van Gebuchten, La dégénérescence dite rétrograde ou dégénérescence
wallérienne indirecte? Le Névraxe, vol. V, 1903. 230 REVUES GÉNÉRALES
sur les fibres des nerfs périphériques que sur celles des voies
centrales, que, si la loi de Waller est inattaquable dans sa proposition
positive en ce sens que toute fibre interrompue dégénère inévit
ablement dans son bout périphérique, cette loi n'est pas toujours
vraie dans sa proposition négative : dans certaines circonstances et
pour certains faisceaux nerveux l'interruption de leurs fibres
constituantes n'est pas seulement suivie de la dégénérescence de
leurs bouts périphériques, mais aussi de la du
bout central, et cela depuis le point lésé jusqu'à la cellule d'origine.
De plus, et c'est là au point de vue qui nous occupe le côté grave
de la question, cette dégénérescence du bout central, mise en év
idence par la méthode de Marchi, ne se laisse pas différencier histo-
logiquement de celle qui survient dans le bout périphérique.
Quelles sont ces circonstances et quels sont ces faisceaux ner
veux?
Nos recherches ont établi que, pour les nerfs périphériques
(abstraction faite de certaines fibres motrices du nerf pneumogast
rique), l'intensité du traumatisme est la cause déterminante de la
dégénérescence du bout central.
Si l'on sectionne simplement un nerf périphérique, sensible,
moteur ou mixte, crânien ou rachidien, la loi de Waller se vérifie :
les fibres du bout périphérique dégénèrent avec une rapidité suff
isante pour que 5, 6 ou 7 jours après la lésion la méthode de Marchi
puisse la mettre en évidence ; les fibres du bout central restent
normales en ce sens que 50, 60 ou 70 jours après le traumatisme la
méthode de Marchi n'y révèle aucune trace de dégénérescence. Il
n'y a d'exception que pour les fibres motrices du pneumogastrique
qui ont leurs cellules d'origine dans le noyau dorsal et qui sont
destinées à innerver les muscles du larynx. Sectionnées à la partie
supérieure de la région cervicale, ces fibres dégénèrent aussi bien
dans le bout central que

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