La métallurgie rhénane de 1800 à 1830 - article ; n°5 ; vol.16, pg 877-907
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1961 - Volume 16 - Numéro 5 - Pages 877-907
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Guy Thuillier
La métallurgie rhénane de 1800 à 1830
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 16e année, N. 5, 1961. pp. 877-907.
Citer ce document / Cite this document :
Thuillier Guy. La métallurgie rhénane de 1800 à 1830. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 16e année, N. 5, 1961.
pp. 877-907.
doi : 10.3406/ahess.1961.420759
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1961_num_16_5_420759La Métallurgie rhénane
de 1800 à 1830
de conjoncture LE impulsion de guerre hauts Sans développement cloute et puissante prix l'administration de la de hauts sidérurgie 1805-1812, qui prix de n'a l'économie pas dépendait allemande prussienne et profité reçu rhénane à assez a-t-elle avec ne la sut rive étroitement l'occupation pas profité est gauche continuer encore de seule. la de française mal conjoncture l'impulsion l'économie Mais connu. cette une
donnée. Aussi, après 1814, une sévère crise de réadaptation éclata- 1- elle,
qui dura presque dix ans : « On ne remplace paš aisément », disait un
maître de forges rhénan, « un marché de 40.000.000 d'habitants ». Cepend
ant, les années 1805-1825 furent décisives : la sidérurgie prit — très
lentement d'ailleurs — conscience de son retard technique, de son inca
pacité à résister à la concurrence de l'étranger. Ces années de crise se
traduisirent par des recherches techniques, l'amorce d'un mouvement de
concentration, des investissements importants. Les crises de 1808-1811
et 1816-1823 portent essentiellement sur les secteurs attardés d'une
petite métallurgie artisanale, protégée par des règles corporatives et
une tutelle administrative étroites qui maintiennent des prix artificiels
et limitent sévèrement la concurrence : la levée du régime corporatif,
l'introduction de la liberté du commerce aggravèrent encore les consé
quences de la crise commerciale de l'Empire.
La perte du débouché français, l'invasion des produits anglais et
suédois à partir de 1815 obligèrent la sidérurgie allemande à changer
sa structure économique, à se concentrer, à investir, à baisser ses prix de
revient : ainsi furent préparées les bases du grand développement des
années des chemins de fer et du Zollverein. Mais la chute des prix inter
nationaux, l'absence de capitaux et la faiblesse du crédit limitaient cet
essor. Ces années de crise sont vraiment une période charnière, où deux
types d'économies (de civilisation peut-être) se rencontrent : d'un côté,
les survivances d'un régime corporatif très fort,, qui permet paradoxa-
877 ANNALE S
lement des bas prix à l'exportation, de l'autre, un régime concurrentiel
où un niveau d'investissements élevé est nécessaire pour résister à la
concurrence étrangère et pouvoir continuer à exporter.
La sidérurgie rhénane repose sur une tradition extrêmement ancienne,
mais s'est développée depuis la fin du xvne siècle et surtout depuis
la guerre de Sept Ans. A partir de 1796, après une période de prospérité
considérable, l'industrie métallurgique languit. Elle produit principa
lement pour l'exportation : or ses prix ne peuvent concurrencer les pro
duits anglais, styriens ou même français. La dispersion des forges, le
coût élevé des matières premières et des transports, la faiblesse des
réserves financières des entrepreneurs rendent la sidérurgie rhénane
très sensible aux crises. C'était, sur la rive droite surtout, une industrie
demeurée très campagnarde, très artisanale, avec des contraintes corpo
ratives très fortes, des prix maintenus artificiellement élevés par la
puissance publique : le retard de la sidérurgie allemande était consi
dérable à cet égard sur la France et l'Angleterre.
Nous manquons de bonnes statistiques. Les états du xviii6 siècle1,
très fragmentaires, n'ont point encore été dépouillés cantons par cantons.
L'Inspecteur général des fabriques Eversmann a publié en 1803 2 un
précieux rapport qui permet d'établir une carte des forges : or la dispersion
y apparaît extrême. En 1810, le maître de forges Diederich, dans un
mémoire, cite les chiffres suivants pour le Grand Duché de Berg 3 :
35 usines de fer et d'acier; 54 fourneaux; 227 forges de fer en barre
et d'acier; 492 martinets à raffiner le fer; 52 martinets à faux; 117 afifi-
neries de fil de fer; 223 moulins à émoudre et à polir.
La production est trop dispersée pour que nous ayons des chiffres
1. Le plus important est sans doute E. F. Wiebe-Ring, Beitruge zur Churpfàl-
zischen Staatengeschichte von 1742 bis 1792, vorzuglich in Rucksicht des Herzogtumes
Jtilich und Berg (Heidelberg, 1793), avec des tableaux statistiques et le détail des
produits et importations par branche industrielle. Autres rapports : a Bericht der
Hofkammerrats F. H. Jacobi iiber die Industrie des Herzogtumes Julien und Berg
1778-1774 », publié par W. Gebhahd dans Zeitschrift des Berg-Geschichtsverein, t. 18
(1882), p. 1-148 (liste des forges p. 37 et suiv., Stolberg, p. 133-141); A. Meister,
Die Grafschaft Mark, t. II (1909), (Tabelle 1775-1785 : p. 362 et suiv., Beschreibnis der
Fabriken sudwàrts der Ruhr : p. 185-208); W. Loewe, « Eine polit.-ôkonom. Besehrei-
bung des Herzgogtumes Berg 1740 », dans Jahrbuch des Diisseldorfer Geschichtsverein,
t. XV (1900), p. 165-181; E. Pauls, «Eine statistische Tabelle Herz Berg 1757 », dans
Zeitschrift des Berg-Geschichtsverein, t. 39 (1906), p. 209-238, etc. Signalons encore
J.-J. Lenzen, Beitràge zur Statistik des Herzogtumes Berg (Diïsseldorf, 1802) (liste
des fabricants).
2. F. A. A. Eversmann, Die Eisen-und Stahlerzeugung auf Wasserwerken zwischen
Lahn und Lippe, und in den vorliegenden franzôsischen Départements (Dortmund,
1804).
3. Archives de Dusseldorf, Grand Duché de Berg, Handel u. Gewerbe (3).
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exacts et comparables. Sur la rive droite l'on trouve 55 hauts fourneaux
et 121 affineries; la règle de la séparation des fourneaux et des forges
joue, alors que sur la rive gauche, le haut fourneau (comme en France)
est accompagné d'un feu d'affinerie et d'un marteau, et forme une unité
complète. Sous cet angle la différence des deux zones est entière ;
sur la rive droite il n'existe que sept entreprises « intégrées ».
La production de fonte en 1809, selon Héron de Villefosse \ est d'environ
142 000 qx de fonte correspondant à 100 000 qx de fer, plus 17 000 qx
d'acier forgé en grosses barres. Cette production ne suffit pas à l'activité
des usines qui alimentent les fabrications spéciales (quincaillerie, ar
mes, etc.) : on doit importer annuellement de Nassau-Siegen fonte brute,
fer en barre et aciers.
Ainsi sort-il des usines de Berg : 6 000 t. de fer en barre, 3 300 1. d'acier
forgé en barre et acier naturel, 2 300 1. de fonte de fer ouvrée, 1 000 t. de
fonte de fer brute.
« II s'exporte peu de fer en barre. La principale exportation a lieu de
manière bien plus avantageuse en objets de taillanderie » : ces établissements
utilisent 18 000 ouvriers, répandent 4 000 différents modèles de fabri
cation, et leur produit, d'un poids de 5 000 t. avait en 1804-1805 une
valeur de cinq millions de francs environ2. Les fabriques du Comté de
la Mark ont le même nombre d'ouvriers, ajoute Héron de Villefosse, et
leur exportation atteint 6 300 000 francs ; les autres petits États exportent
pour 400 000 francs. Au total, la valeur de la production métallurgique
peut être estimée communément à 12 ou 15 millions de francs, dont il
faut déduire la valeur des importations de fonte.
Cette économie reposait donc avant tout sur l'exportation : elle
avait une organisation commerciale très solide, fondée sur de vieilles
traditions de vente, des prix avantageux, et la haute qualité des produits.
Par le Rhin, les marchandises atteignent facilement Francfort et de là
l'Autriche et l'Italie. Amsterdam et Hambourg sont les grands ports
d'exportation vers l'Outre-mer. Depuis 1800, les forges trouvent leur
principal débouché dans les pays méditerranéens, France du Sud, Espagne,
Portugal et surtout Italie : partout les produits bergois ont profité de
l'élimination des produits anglais sur le march&#

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