La période réfractaire psychologique - article ; n°2 ; vol.57, pg 315-328
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Description

L'année psychologique - Année 1957 - Volume 57 - Numéro 2 - Pages 315-328
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 68
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

P Fraisse
La période réfractaire psychologique
In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°2. pp. 315-328.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P. La période réfractaire psychologique. In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°2. pp. 315-328.
doi : 10.3406/psy.1957.26609
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1957_num_57_2_26609MÉMOIRES ORIGINAUX
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
(École pratique des Hautes Études)
LA PÉRIODE RÉFRACTAIRE PSYCHOLOGIQUE
par Paul Fraisse
Les phénomènes de période réfractaire ont été étudiés dans le
système nerveux à tous les degrés de complexité. On sait que la
réaction d'une fibre nerveuse est suivie d'une phase d'inexcita-
bilité absolue, puis relative pendant laquelle la fibre ne répond
qu'à des excitants forts ou longs. La période réfractaire relative
peut d'ailleurs être suivie d'une phase transitoire de subnormalité
pendant laquelle la fibre est plus sensible qu'en période de repos
aux excitations.
De même un second réflexe identique au premier est inhibé
quand deux stimulations sont trop proches l'une de l'autre.
L'inhibition est d'abord totale, puis relative, mais sa durée peut
être beaucoup plus longue que dans la fibre nerveuse isolée ou
dans les préparations muscle-nerf, et peut atteindre 120 ms dans
un réflexe de flexion d'un chat décérébré (Eccles J.-G. et Sher-
rington C. S.), et même une seconde dans le réflexe rotulien d'une
préparation spinale (Ballif, Fulton et Liddell).
Au niveau du cortex, A. Broca et Ch. Richet, dès la fin du
xixe siècle, avaient mis en évidence l'existence d'une période
réfractaire centrale sur des chiens choréiques comme sur des
chiens normaux. Une seconde excitation électrique du cortex
moteur n'est efficace que si la deuxième suit la première d'au
moins 100 ms. Extrapolant ces résultats, ils pensaient qu'il
existait une période réfractaire centrale correspondant à la durée
minima d'un fait de conscience, se basant sur le fait que l'on ne
pouvait pas prononcer plus de 1 1 syllabes ou voyelles à la seconde.
Cette période réfractaire centrale a été étudiée dans ces der
nières années au moyen du comportement et on lui a alors souvent
donné le nom de période réfractaire psychologique. Elle a été mise 316 MÉMOIRES ORIGINAUX
en évidence dans des tâches où le sujet doit réagir par deux
réactions successives à deux signaux successifs. Dans certaines
limites temporelles, la deuxième réaction se produit avec une
latence supérieure à la première (Telford, Craik, Hick, Vince,
Welford, Davis, Elithorn et Lawrence, Marill).
Les auteurs ne sont cependant pas d'accord ni sur la durée de
cette période réfractaire, ni sur son interprétation. Nous verrons
plus en détail, dans la discussion de nos propres résultats, les
interprétations des uns et des autres, mais nous pouvons cepen
dant noter dès à présent qu'elles se divisent en deux grandes
classes. Les unes posent que la réaction au deuxième stimulus
est plus longue dans la mesure où le sujet n'a pas eu le temps de
reporter son attention du premier au deuxième stimulus. Elles
s'appuient sur les travaux de Mowrer et autres qui ont étudié
l'influence de la durée s'écoulant entre un signal préparatoire et le
signal d'exécution d'un temps de réaction. Les autres, à la suite
de Welford, pensent que l'inhibition centrale est due à ce que les
feed back émis par la première réponse captent les mécanismes
centraux pendant une brève période et empêchent pendant ce
temps l'efficacité de la deuxième stimulation.
Notre projet a été de reprendre l'ensemble de cette question
en utilisant une réaction élémentaire, appuyer sur une clé en
réponse à un signal simple, son ou lumière, et en variant les condi
tions d'expérimentation de manière à déterminer :
1° Le rôle de la première réponse sur le retard de la deuxième
réponse ;
2° Le rôle de la nature des réponses ;
3° Les différences au point de vue de la période réfractaire
quand l'intervalle entre les deux stimulations est connu ou
inconnu.
TECHNIQUE GENERALE DES EXPÉRIENCES
Les signaux
Nous avons dans tous les cas deux signaux successifs. Le
premier signal était toujours précédé deux secondes auparavant
par le commandement « Attention » donné par l'expérimentateur
au sujet, à l'aide d'un interphone reliant la pièce d'expérimentat
ion à la cabine insonore où se trouvait le sujet. Ainsi, le sujet
est préparé à recevoir les deux stimulations, ec l'intervalle entre
les deux stimulations ne pourra pas être considéré comme un
intervalle préparatoire. FltAISSr-:. I-A l'KRIODE RÉ F It ACTAIRE PSYCHO!, Of. I OU F, ?>1 7 I'.
Les signaux étaient déclenchés par deux balais de cuivre se
déplaçant sur un cylindre métallique (commandé par un moteur
synchrone) recouvert d'un papier isolant, dans lequel on avait
percé des fenêtres décalées d'un intervalle correspondant à celui
des deux signaux successifs. Les contacts des balais command
aient la décharge d'un condensateur de 2 mf dans un haut-parl
eur dans le cas du son, et directement l'éclairement d'une petite
lampe au néon, donc sans inertie, dans le cas de la lumière (durée
d'éclairement : 1 es). Haut-parleur et lampe stimulus se trou
vaient devant les yeux du sujet à 40 cm pour faciliter son
attention.
Les réponses
Elles consistaient toujours à appuyer sur une (ou deux) clé
morse ordinaire, sur laquelle était posée la main du sujet. La
résistance des clés était de 70 g, leur course de 0,5 mm.
L'enregistrement
Signaux et réponses étaient enregistrés graphiquement par
des plumes électromagnétiques sur un dérouleur à la vitesse de
6 cm à la seconde. Les marques des signaux étant très fines, les
lectures ont pu être faites avec une précision du centième de
seconde, ce qui est suffisant dans ce type d'expérience.
Les intervalles
Dans toutes nos expériences, nous avons travaillé avec six
durées de l'intervalle entre les deux signaux 15 es, 30 es, 45 es,
60 es, 80 es, 120 es.
Les sujets
Étudiants et étudiantes de l'Institut de Psychologie de
l'Université de Paris. Nous avons fait appel dans nos expériences
à de nombreux sujets peu entraînés, à la différence des auteurs
qui nous ont précédé qui, eux, ont utilisé peu de sujets suren
traînés. L'une et l'autre méthode ont des inconvénients, mais il y a
toujours à craindre, dans le cas des sujets surentraînés, qu'ils
construisent une conduite qui masque la nature des phénomènes.
PREMIÈRE ÉTUDE
LA PÉRIODE RÉFRACTAIRE EST-ELLE LIÉE
A L'EXISTENCE DE LA PREMIÈRE RÉPONSE ?
Le problème est central si on considère le conflit qui existe
entre les deux grands types d'interprétations. Si le retard de la
deuxième réaction est dû seulement à la présence de la première MEMOIRES ORIGINAUX 318
réaction, il ne doit pas y avoir de retard de la réaction au deuxième
signal, quel que soit l'intervalle entre le premier et le
signal (à condition que le sujet ait été mis en état d'alerte avant
le premier signal.)
Première expérience
Comparaison de la latence de la deuxième réponse suivant
que le sujet a répondu ou non au premier signal.
Méthode :
Dix sujets. — Cinq ont commencé par la situation où ils
répondaient aux deux signaux, cinq par celle où ils ne répondaient
qu'au deuxième signal. Dans chaque situation, le sujet a répondu
à douze séries des intervalles présentés au hasard. Les deux pre
mières étaient considérées comme une adaptation à la
tâche. Sur les dix mesures effectuées à chaque intervalle, on a
calculé pour chaque sujet la valeur médiane du temps de réaction.
La médiane est en effet plus repr&

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