La recherche de l optimum économique - article ; n°5 ; vol.19, pg 874-893
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Description

Revue économique - Année 1968 - Volume 19 - Numéro 5 - Pages 874-893
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 45
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Georges Pariente
La recherche de l'optimum économique
In: Revue économique. Volume 19, n°5, 1968. pp. 874-893.
Citer ce document / Cite this document :
Pariente Georges. La recherche de l'optimum économique. In: Revue économique. Volume 19, n°5, 1968. pp. 874-893.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1968_num_19_5_407836LA RECHERCHE DE L'OPTIMUM ECONOMIQUE
Universellement attribuée à Vilfredo Pareto, la notion d'optimum
économique contribue, jusqu'à nos jours, à guider les théoriciens et les
praticiens de l'économie politique (I). Mais, si ce schéma conserve toute
son utilité dans certains domaines, il paraît, aujourd'hui, dépassé depuis
la révolution keynésienne. Inadéquat pour les problèmes de planifi
cation, les analyses structurelles et les théories de la croissance har
monisée, il a subi de nombreuses critiques (II) qui, d'ailleurs, ne
portent pas tant sur l'optimum lui-même que sur les limites de son
utilisation. Nous avons donc été amené à rechercher (III) une nouvelle
définition de la situation optimale qui réponde aux problèmes posés
à la science contemporaine et puisse servir de guide à la politique
économique moderne.
I
Le schéma proposé par Pareto dans son célèbre Cours d'économie
politique, publié à Lausanne en 1896-1897, est trop connu pour qu'il
soit nécessaire d'y revenir longuement ; il convient, cependant, d'en
rappeler (A) les traits essentiels, regroupés en une série de propos
itions fondamentales que leur auteur a longuement analysées, et dont
il a essayé de donner une démonstration mathématique et rigoureuse.
Ces propositions étudient la production et la distribution dans une
économie de concurrence pure et parfaite afin de définir la situation
optimale de cette économie ; elles ont été, plus tard, approfondies et
perfectionnées (B) par de nombreux auteurs et, après avoir donné
naissance aux théories du Welfare, de la concurrence parfaite, à la
politique de production et de redistribution, elles constituent, de nos
jours, un ensemble à peu près parfait, du point de vue de la rigueur
formelle du moins.
1. Nous tenons à remercier MM. Michel Marchesnay, Christian Morrisson et
Roland Perez pour les nombreux conseils et suggestions qu'ils n'ont cessé de
nous prodiguer tout au long de cette étude. RECHERCHE DE L'OPTIMUM ECONOMIQUE 875
A) Selon Pareto, du point de vue production, la situation est
optimale s'il est impossible d'augmenter la production d'un bien éco
nomique quelconque sans diminuer celle d'au moins un autre bien.
De cette proposition essentielle, on déduit que l'organisation la meil
leure est celle où toutes les entreprises cherchent à réaliser l'égalisation
des coûts marginaux et des prix, considérés comme des données.
Cela revient à dire que les coefficients de fabrication sont déterminés
par le jeu du marché et c'est ainsi que Pareto écrit : « La libre con
currence des entreprises donne, pour les coefficients de fabrication, les
mêmes valeurs qu'on obtiendrait en les déterminant par la condition
d'obtenir des quantités de produit telles que, si elles étaient convena
blement distribuées, il en résulterait un maximum d'ophélimité pour
chaque individu qui compose la société. 2 »
Du point de vue de la distribution, la situation optimale est donc
celle où il est impossible, en modifiant la distribution des revenus,
d'améliorer la situation d'un seul individu sans que cela fasse empirer
celle d'au moins un autre. Pour qu'une économie connaisse une situa
tion optimale, il faudra donc que soient réalisées simultanément les
conditions définies de la production et de la distribution. Pour chaque
catégorie de biens, il est alors nécessaire que les taux marginaux de
substitution soient identiques dans le secteur de la production, égaux
à ceux du secteur de consommation et ne varient pas d'un consom
mateur à l'autre. L'optimum implique donc qu'il y ait égalité entre
le prix de vente et le coût marginal, entre le coût d'achat et la pro
ductivité marginale en valeur. De telles conditions sont réalisées s'il
existe un système de prix par rapport auquel les entreprises cherchent
à maximer leurs profits et les individus leurs satisfactions. Un sys
tème de prix concurrentiel est donc le plus apte à satisfaire ces condi
tions et c'est pourquoi Pareto estime que l'optimum ne peut être
réalisé qu'en économie de concurrence ou lorsque les prix sont au
même niveau qu'en situation de concurrence.
B) C'est cette analyse, devenue classique, qui a été reprise et
approfondie par différents auteurs français et étrangers. Servant de
fondement aux théories marginalistes et à l'école du Welfare, elle est
encore au centre des discussions modernes sur la notion d'optimum
économique qui lui ont apporté perfectionnement et critique. A une
date très récente, cependant, certains auteurs se sont préoccupés de
2. Vilfredo Pareto, Cours d'économie politique, tome II, Genève, Droz,
1964, p. 94. REVUE ECONOMIQUE 876
proposer une analyse d'un type différent qui, sur des bases beaucoup
plus larges, cherche à donner à la science économique contemporaine
une définition moderne et plus opérationnelle de la situation écono
mique optimale.
Les perfectionnements apportés à l'analyse parétienne sont, en
France, essentiellement dus à Maurice Allais qui, tant dans ses cours
à l'Ecole des mines que dans son Traité d'économie pure, en a proposé
une formalisation plus précise, plus complète, et par-là même, plus
exacte. Allais part d'une définition de ce qu'il appelle « rendement
social » très proche de celle de l'optimum parétien : « Si, pour des
conditions de structure matérielle identiques, deux états économiques
sont tels que les différents individus ont tous une satisfaction plus
grande dans le premier que dans le second, on pourra dire que le
premier état est d'un meilleur rendement que le second. 3 » L'on peut
ainsi définir la condition nécessaire et suffisante pour que le rendement
social soit maximum, c'est qu'il existe, à cet instant, explicitement ou
implicitement, « un système de prix équivalent à celui qui serait
réalisé par la libre concurrence des entreprises et le libre choix des
individus » 4. Donc, il est nécessaire et suffisant que l'état d'équilibre
considéré puisse être regardé comme l'état d'équilibre d'une économie
de concurrence. Ces définitions fondamentales permettent d'aboutir à
une analyse de l'optimum économique, qui est aussi constituée par une
suite de propositions rigoureuses. « L'optimum technique au point de
vue social » est celui du minimum de « laborité », c'est-à-dire celui
pour lequel la quantité de travail est plus faible, pour une même
quantité de services fonciers. Mais un tel optimum ne pourrait être
réalisé simultanément dans différentes industries que s'il existait une
quantité suffisante de capitaux matériels, ce qui, évidemment, n'est pas
toujours le cas.
Pour un équipement matériel donné, l'état économique socialement
optimum correspond à un système de prix concurrentiel qui détermine
les techniques de production. « L'optimum technique correspond, en
fait, à un optimum social des optima économiques pour un équipement
matériel initial variable. 5 » Allais démontre ainsi ce qui est, selon lui,
la situation la meilleure pour une économie. Il note, d'ailleurs, qu'il
est souvent difficile à une économie dans son ensemble d'adopter toutes
les possibilités productives de la technique moderne, c'est ici un pro
blème d'allocation optimale des ressources rares. Si l'on conçoit que
3. Maurice Allais, Traité d'économie pure, Paris, Imprimerie nationale, 1943,
p. 616.
4.Allais, op. cit., p. 617.
5. Maurice op. cit., p. 669. RECHERCHE DE L'OPTIMUM ECONOMIQUE 877
le reproche soit valable pour une entreprise isolée, il ne l'est pas
moins pour une économie tout entière, pour qui l'équipement matériel
au temps t

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