La résolution des problèmes et la rigidité mentale - article ; n°1 ; vol.55, pg 79-101
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Description

L'année psychologique - Année 1955 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 79-101
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Oléron
La résolution des problèmes et la rigidité mentale
In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 79-101.
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Oléron Pierre. La résolution des problèmes et la rigidité mentale. In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 79-101.
doi : 10.3406/psy.1955.8766
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1955_num_55_1_8766LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES
ET LA RIGIDITÉ MENTALE
par Pierre Oléron
Les études expérimentales consacrées aux opérations intellectuelles
ne constituent toujours dans la production totale des psychologues
qu'une portion restreinte. Néanmoins il semble qu'elles aient marqué
un sensible accroissement au cours des deux dernières années.
Peu de nouveaux problèmes ont été ouverts à l'investigation. Néan
moins on doit faire une place à part, semble-t-il, aux travaux des dis
ciples de H ebb qui ont étudié le rôle des conditions de vie dans l'enfance
sur le comportement ultérieur dans la résolution de problèmes. Il est
vrai que ces expériences portent sur l'animal et sur un type d'animal
(rat) dont on ne peut attendre des opérations intellectuelles bien comp
lexes. Aussi ne permettent-elles guère d'inférences précises à l'égard
des sujets humains. Mais leur importance vient essentiellement de ce
qu'elles introduisent l'expérimentation dans un domaine où prévalait
jusqu'à présent — et nécessairement quand il s'agit de psychologie
humaine — l'observation passive, aidée au plus de l'étude de quelques
cas socialement « anormaux ».
Par contre la majorité des travaux consacrés à la résolution des
problèmes se développe dans des directions indiquées au cours des
années précédentes, certaines, celles qui s'appuient sur les travaux
de Duncker par exemple, remontant relativement loin. Les expériences
les plus nombreuses ont porté sur les facteurs qui interviennent pour
favoriser ou réduire la rigidité mentale, caractéristique étroitement
liée à la résolution des problèmes. Ces facteurs appartiennent à deux
grandes catégories : conditions objectives fixées pour l'exécution des
tâches ; caractéristiques propres aux sujets et touchant à la structure
de la personnalité. L'instrument le plus généralement utilisé est le test
d'Einstellung de Luchins ; les classements de cartes ou les épreuves
d'apprentissage discriminatif sont également employées.
Un certain nombre d'expériences ont pris pour objet la recherche
de relations entre l'affectivité, particulièrement sous la forme de tension
et d'angoisse, et la rigidité ou l'efficience dans la résolution de problèmes.
Certaines se contentent d'établir une corrélation entre les performances
et les indications de questionnaires, les plus valables, du point de vue
méthodologique, n'ont pas hésité à introduire des situations à forte 80 REVUES CRITIQUES
charge affective dans les conditions mêmes de l'expérimentation, sans
se laisser paralyser par des scrupules excessifs concernant le respect
de la personne du sujet, qui d'ailleurs, malgré les objections auxquelles
se heurteraient peut-être les expérimentateurs dans des pays de culture
plus traditionnelle, ne s'en trouve finalement nullement atteinte.
Dans le domaine de la formation des concepts, une importante
contribution a été fournie par Hovland. Celui-ci a introduit la notion
d'information. Ceci devrait permettre une étude beaucoup plus précise
des processus en jeu que ne le permettait la technique assez indéter
minée de Smoke, qui pendant vingt ans n'avait pas subi de perfectio
nnement majeur.
Notons que s'il n'existe pas de théorie nouvelle visant à rendre compte
des processus intellectuels dans leur ensemble, il convient de remarquer
cependant ce qui paraît être la tendance croissante des auteurs à utiliser,
pour comprendre ces processus, les cadres de la théorie de l'apprentis
sage. Ceci correspondant évidemment à une orientation dirigée vers la
recherche de facteurs communs susceptibles de rendre compte à la fois
d'opérations élémentaires de type associatif et d'activités complexes
situées à un plus haut niveau d'intégration. Dans certains cas, l'ass
imilation est possible (il semble alors que les phénomènes étudiés soient
réduits à un schéma très simple, comme dans les expériences de Buss),
dans d'autres, par exemple, en ce qui concerne le « mental set », les
résultats manquent encore de cohérence.
l'effet des expériences précoces
Les expériences rapportées par Bingham et Griffiths, Hymovitch (19),
Forgays et Forgays (12), Forgus (13) ont toutes été effectuées sur un
schéma très voisin, s'inspirant des travaux préliminaires de Hebb.
Elles consistent à élever des groupes de rats dans des conditions diffé
rentes, les unes permettant une activité relativement libre dans de vastes
cages pourvues de matériels divers offrant des occasions de déplace
ments, d'expériences, de manipulations, les autres restreignant ces
expériences et manipulations.
Les résultats de ces travaux sont concordants : les animaux placés
dès qu'ils sont sevrés dans des conditions de restriction réussissent moins
bien par la suite que les autres dans les épreuves qu'on leur propose
(apprentissages de type labyrinthe, ou de discrimination, ou « raisonne
ment » de Maier).
Dans le détail, les conditions dans lesquelles sont élevés les animaux
sont variées de façon plus ou moins complexe, afin de préciser le rôle
de certains facteurs, en particulier des facteurs visuels ou kinesthé-
siques. Ainsi dans l'expérience d'Hymovitch, en dehors des groupes
placés dans des cages ordinaires de laboratoire, certains rats sont élevés
en « champ libre », c'est-à-dire dans de grandes cages où se trouvent divers
objets (impasses, plans inclinés, etc.) ; d'autres sont confinés dans des OLÉRON. LA RÉSOLUTION DES PROBLÈMES 81 P.
cages grillagées qui sont placées à l'intérieur des précédentes et qui leur
permettent par conséquent des expériences visuelles, en leur interdi
sant de se déplacer effectivement au milieu des objets qu'ils perçoivent ;
d'autres vivent dans des cages closes où ils peuvent sans beaucoup se
mouvoir entretenir une activité physique grâce à des roues ; d'autres
enfin sont confinés dans des cages opaques et étroites.
L'expérience montre que les rats des deux premiers groupes ne dif
fèrent pas significativement entre eux, alors qu'ils l'emportent sur
ceux des autres groupes. Ce résultat est important, car il montre que les
informations purement visuelles suffisent pour donner aux animaux
une supériorité et que l'adjonction à ces informations d'une activité
effective exercée au milieu des objets n'apporte pas d'avantages supplé
mentaires.
Forgays et Forgays cependant en utilisant des conditions analogues
à celles d'Hymovitch n'ont pas retrouvé exactement le même résultat,
car les rats élevés dans les cages grillagées ont des performances infé
rieures à celles des rats élevés en « champ libre », même lorsque ce
champ ne comporte aucun objet à manipuler.
Forgus, au contraire, a retrouvé des résultats comparables à ceux
d'Hymovitch et, bien plus, il a constaté que les rats élevés avec les
seules informations visuelles se révélaient supérieurs dans des épreuves
de discrimination de formes. Ceci, pense-t-il, pourrait tenir à ce que
ces animaux ont été élevés dans des conditions de sensation visuelle
prédominante, alors que chez les autres dominaient les impressions
kinesthésiques.
Hymovitch a apporté un complément important à ces résultats.
Il a montré que l'expérience efficace était celle qui prenait place dans les
premières semaines de l'existence ; l'expérience ultérieure est de faible
importance. La démonstration a été fournie en variant le moment où
les animaux ont rencontré la possibilité de rencontrer informations et
expériences. L'infériorité

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