La Serbie, le Monténégro et l Union européenne : de l isolement à l adhésion ? - article ; n°1 ; vol.35, pg 157-182
28 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La Serbie, le Monténégro et l'Union européenne : de l'isolement à l'adhésion ? - article ; n°1 ; vol.35, pg 157-182

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
28 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d’études comparatives Est-Ouest - Année 2004 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 157-182
Four wars destabilized southeastern Europe during the 1990s. The EU became conscious of its inability to play a constructive part in the events leading to the breakup of the Federal Republic of Yugoslavia. Since 1999, it has, therefore, accepted to play a major role in the western Balkans by opening to countries there the prospect of joining the EU via a process of stabilization and association. Given this context, past and present relations between the EU and former Yugoslavia, which became the State Community of Serbia and Montenegro in February 2003, are studied. In what is a complex systemic transformation, this community must cope with deep problems of its survival as a state as well as its internal organization, identity and place in the Balkans. At first, the EU tried to isolate Yugoslavia, a policy with its own contradictions and limits. The drawbacks and issues in the policy of rapprochement initiated in the autumn of 2000 after Milosevic's fall also come under discussion. As part of this new policy, the EU has been trying, since 2001, to keep Serbia and Montenegro together as a state.
Dans les années 1990, quatre guerres ont déstabilisé l'Europe du Sud-Est. Durant cette période, l'Union européenne a pris conscience de son incapacité d'accompagner, de manière constructive, la dissolution d'un État fédéral, en l'occurence la Yougoslavie socialiste. Depuis 1999, elle a accepté de jouer un rôle pilote dans la région des Balkans occidentaux en offrant aux pays concernés une perspective d'adhésion par le biais du processus de stabilisation et d'association. Sur cette toile de fond, l'auteur s'interroge sur les relations passées et actuelles entre, d'une part, l'Union européenne et, d'autre part, la République fédérale de Yougoslavie, devenue la Communauté d'États de Serbie-et- Monténégro en février 2003. Constituant un cas de transformation systémique complexe, ce pays est en butte à des problèmes fondamentaux liés à sa survie étatique, son organisation interne, son identité et sa place dans la région. Cette étude retrace les phases successives de la politique européenne depuis le début des années 1990 en récapitulant, dans un premier temps, la politique d'isolement de la RFY menée par TUE ainsi que ses contradictions et ses limites. Dans un deuxième temps, elle analyse les contraintes et les enjeux du processus de rapprochement qui débute à l'automne 2000 après la chute du régime de Slobodan Milsosevic. S'y inscrit la démarche engagée en 2001 par l'Union européenne en faveur du maintien des Républiques de Serbie et du Monténégro dans un État commun.
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Daniela Heimerl
La Serbie, le Monténégro et l'Union européenne : de l'isolement
à l'adhésion ?
In: Revue d’études comparatives Est-Ouest. Volume 35, 2004, N°1-2. Sortir de la transition bloquée : Serbie-
Monténégro. pp. 157-182.
Citer ce document / Cite this document :
Heimerl Daniela. La Serbie, le Monténégro et l'Union européenne : de l'isolement à l'adhésion ?. In: Revue d’études
comparatives Est-Ouest. Volume 35, 2004, N°1-2. Sortir de la transition bloquée : Serbie-Monténégro. pp. 157-182.
doi : 10.3406/receo.2004.1648
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0338-0599_2004_num_35_1_1648Abstract
Four wars destabilized southeastern Europe during the 1990s. The EU became conscious of its inability
to play a constructive part in the events leading to the breakup of the Federal Republic of Yugoslavia.
Since 1999, it has, therefore, accepted to play a major role in the western Balkans by opening to
countries there the prospect of joining the EU via a process of stabilization and association. Given this
context, past and present relations between the EU and former Yugoslavia, which became the State
Community of Serbia and Montenegro in February 2003, are studied. In what is a complex systemic
transformation, this community must cope with deep problems of its survival as a state as well as its
internal organization, identity and place in the Balkans. At first, the EU tried to isolate Yugoslavia, a
policy with its own contradictions and limits. The drawbacks and issues in the policy of rapprochement
initiated in the autumn of 2000 after Milosevic's fall also come under discussion. As part of this new
policy, the EU has been trying, since 2001, to keep Serbia and Montenegro together as a state.
Résumé
Dans les années 1990, quatre guerres ont déstabilisé l'Europe du Sud-Est. Durant cette période, l'Union
européenne a pris conscience de son incapacité d'accompagner, de manière constructive, la dissolution
d'un État fédéral, en l'occurence la Yougoslavie socialiste. Depuis 1999, elle a accepté de jouer un rôle
pilote dans la région des Balkans occidentaux en offrant aux pays concernés une perspective
d'adhésion par le biais du processus de stabilisation et d'association. Sur cette toile de fond, l'auteur
s'interroge sur les relations passées et actuelles entre, d'une part, l'Union européenne et, d'autre part, la
République fédérale de Yougoslavie, devenue la Communauté d'États de Serbie-et- Monténégro en
février 2003. Constituant un cas de transformation systémique complexe, ce pays est en butte à des
problèmes fondamentaux liés à sa survie étatique, son organisation interne, son identité et sa place
dans la région. Cette étude retrace les phases successives de la politique européenne depuis le début
des années 1990 en récapitulant, dans un premier temps, la politique d'isolement de la RFY menée par
TUE ainsi que ses contradictions et ses limites. Dans un deuxième temps, elle analyse les contraintes
et les enjeux du processus de rapprochement qui débute à l'automne 2000 après la chute du régime de
Slobodan Milsosevic. S'y inscrit la démarche engagée en 2001 par l'Union européenne en faveur du
maintien des Républiques de Serbie et du Monténégro dans un État commun.Revue d'études comparatives Est-Ouest, 2004, vol. 35, n° 1-2, pp. 157-182
La Serbie, le Monténégro
et l'Union européenne : de l'isolement à
l'adhésion ?
Daniela HEIMERL *
Résumé : Dans les années 1990, quatre guerres ont déstabilisé l'Europe du
Sud-Est. Durant cette période, l'Union européenne a pris conscience de son inca
pacité d'accompagner, de manière constructive, la dissolution d'un État fédéral,
en l'occurence la Yougoslavie socialiste. Depuis 1999, elle a accepté de jouer un
rôle pilote dans la région des Balkans occidentaux en offrant aux pays concernés
une perspective d'adhésion par le biais du processus de stabilisation et d'associat
ion. Sur cette toile de fond, l'auteur s'interroge sur les relations passées et
actuelles entre, d'une part, l'Union européenne et, d'autre part, la République
fédérale de Yougoslavie, devenue la Communauté d'États de Serbie-et-
Monténégro en février 2003. Constituant un cas de transformation systémique
complexe, ce pays est en butte à des problèmes fondamentaux liés à sa survie
étatique, son organisation interne, son identité et sa place dans la région. Cette
étude retrace les phases successives de la politique européenne depuis le début
des années 1990 en récapitulant, dans un premier temps, la politique d'isolement
de la RFY menée par TUE ainsi que ses contradictions et ses limites. Dans un
deuxième temps, elle analyse les contraintes et les enjeux du processus de
rapprochement qui débute à l'automne 2000 après la chute du régime de
Slobodan Milsosevic. S'y inscrit la démarche engagée en 2001 par l'Union
européenne en faveur du maintien des Républiques de Serbie et du Monténégro
dans un État commun.
Abstract: Four wars destabilized southeastern Europe during the 1990s. The
EU became conscious of its inability to play a constructive part in the events
leading to the breakup of the Federal Republic of Yugoslavia. Since 1999, it has,
therefore, accepted to play a major role in the western Balkans by opening to
countries there the prospect of joining the EU via a process of stabilization and
association. Given this context, past and present relations between the EU
former Yugoslavia, which became the State Community of Serbia and
Montenegro in February 2003, are studied. In what is a complex systemic trans
formation, this community must cope with deep problems of its survival as a state
as well as its internal organization, identity and place in the Balkans. At first, the
EU tried to isolate Yugoslavia, a policy with its own contradictions and limits. The
drawbacks and issues in the policy of rapprochement initiated in the autumn of
2000 after Milosevic's fall also come under discussion. As part of this new policy,
the EU has been trying, since 2001, to keep Serbia and Montenegro together as a
state.
* La Documentation Française ; chercheur associé au LASP-Nanterre, Université de Paris X
(daniela.heimerl@df.gouv.fr). 158 Daniela Heimerl
Dans les années 1990, la région des Balkans, longtemps ignorée par les
dirigeants des États membres de l'Union européenne (UE) qui s'en désin
téressaient sur le plan politique, est devenue un problème européen. Les
quatre guerres * ayant ravagé l'ex- Yougoslavie ont déstabilisé l'Europe du
Sud-Est dans son ensemble et mis en évidence l'incapacité de la
Communauté européenne/Union européenne (UE) tant de faire face à
des conflits de ce type que d'accompagner, de manière constructive, la
logique de fragmentation qui a provoqué la dissolution d'un État fédéral,
la Yougoslavie socialiste (Debié, 2002) 2.
Durant cette décennie, l'UE a pris conscience qu'une région périphé
rique instable menaçait son statut de puissance régionale et de garant de
la sécurité dans une future Europe élargie (Hiilser, 2001). Aussi, depuis
1999, a-t-elle accepté dans les Balkans un rôle-pilote, entre autres, en
offrant aux pays concernés une perspective d'adhésion par le biais du
processus de stabilisation et d'association (PSA) (Heimerl, 2000, p. 6).
Engagée dans une dynamique différente de celle des autres républiques
ex-yougoslaves, la Slovénie (Pozun, 2000) sera la première à adhérer à
l'UE en tant que membre à part entière. Elle fait partie des huit pays
d'Europe centrale et orientale qui ont rejoint l'UE le 1er mai 2004. En
décembre 2002, mais sans fixer de date, le Conseil européen de
Copenhague a « réaffirmé la perspective européenne » des pays des
« Balkans occidentaux » 3 comprenant la Croatie, la République fédérale
de Yougoslavie, la Bosnie-Herzégovine, la Macédoine et l'Albanie. Cet
engagement politique a été réitéré à l'occasion du sommet UE-Balkans
occidentaux à Thessalonique en juin 2003 (Déclaration, 2003 ; Heimerl,
2003).
Après avoir signé, dans le cadre du PSA, un accord de stabilisation et
d'association avec l'UE le 29 novembre 2001, la Croatie est le premier
parmi ces pays à avoir déposé sa candidature d&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents