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Publié par | REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE |
Publié le | 01 janvier 1984 |
Nombre de lectures | 52 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 1 Mo |
Extrait
Jean-Claude Forquin
La sociologie du curriculum en Grande-Bretagne : une nouvelle
approche des enjeux sociaux de la scolarisation
In: Revue française de sociologie. 1984, 25-2. pp. 211-232.
Citer ce document / Cite this document :
Forquin Jean-Claude. La sociologie du curriculum en Grande-Bretagne : une nouvelle approche des enjeux sociaux de la
scolarisation. In: Revue française de sociologie. 1984, 25-2. pp. 211-232.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1984_num_25_2_3792Resumen
Jean-Claude Forquin : La sociologia del curriculum en Inglattera.
Interrogarse en la naturaleza de los saberes escolares y en los determinantes y los riesgos sociales de
la selección, de la estructuración y de la distribución de los contenidos intelectuales y culturales de la
enseñanza, tal es el objeto de lo que se clama en Inglaterra « la sociologia del curriculum ». Nueva
organización del campo teórico de la sociologia de la education tuvo lugar en efecto en ese país desde
los años 1960 para contestar a ciertas instancias institucionales y sociales ligadas a contextos de
inovación educativa. En ese cuadro una atención peculiar se llevó en los procesos interactivos
complejos y en las posibilidades conflictuales que orientan las decisiones en materia de programas y
cursos escolares. En ese perspectiva la participación de la « nueva sociologia de la educación » (Basil
Bernstein, Michael Young...) fueron muy importantes en el terreno teórico, aunque bastante
heterogéneo. Une discusión viva y abierta tuvo lugar durante los años 1970 acerca de las implicaciones
« relativistas » de esa nueva aproximación de la educación informada y aclarada por la sociologia del
conocimiento.
Zusammenfassung
Jean-Claude Forquin : Die Soziologie des Curriculums in Grossbritannien.
Das Wesen des Schulwissens sowie die Bestimmungsfaktoren und die sozialen Auswirkungen der
Auswahl, der Strukturation und der Verteilung des intellektuellen und kulturellen Inhalts des Unterrichts
in Frage zu stellen, hierin liegt der Zweck dessen, was man in Grossbritannien « die Soziologie des
Curriculums » nennt. Eine Reorganisation des theoretischen Felds der Erziehungssoziologie wurde
tatsächlich in diesem Land seit den sechziger Jahren durchgefuhrt, als Antwort auf bestimmte
institutionnelle und soziale Nachfragen im Rahmen von Erziehungsneuerungen. In diesem
Zusammenhang wurde besondere Aufmerksamkeit auf die komplexen interaktiven Prozesse und die
konfliktuellen Wirkungen gerichtet, die die Entscheidungen in Bezug auf Programme und Schullaufbahn
mit sich bringen. In diesem Zusammenhang waren die Beiträge der Strömung der « neuen
Erziehungssoziologie » (Basil Bernstein, Michael Young...) ausserordentlich bedeutend, was die
Theorie angeht, obwohl sie ziemlich heterogen waren. In den siebziger Jahren fand eine lebhafte und
offene Diskussion statt, zu den « relativistischen » Auswirkungen dieser neuen durch die
Wissenssoziologie informierten und beleuchteten Betrachtungsweise des Erziehungswesens.
Abstract
Jean-Claude Forquin : Sociology of curriculum in Great Britain.
The "sociology of curriculum" in Great Britain calls into question the nature of school knowledge and the
determinants and social issues implied in the selection, structuring and distribution of the intellectual
and cultural contents of education. Beginning in the 1960s the theoretical field of the sociology of
education underwent a reorganization in this country in response to a number of social and institutional
demands related to contexts of educational innovation. In this framework particular attention has been
paid to the complex interactive processes and conflicting issues underlying decisions relating to
programmes of study. In this perspective the contributions of the "new sociology of education" (Basil
Bernstein and Michael Young) have been very important albeit quite heterogeneous. During the 1970s a
lively and open discussion took place over the "relativistic" implications of this new approach to
education, informed by the sociology of knowledge.
Résumé
Jean-Claude Forquin : La sociologie du curriculum en Grande-Bretagne.
S'interroger sur la nature des savoirs scolaires et sur les déterminants et les enjeux sociaux de la
sélection, de la structuration et de la distribution des contenus intellectuels et culturels de
l'enseignement, tel est l'objet de ce qu'on appelle en Grande-Bretagne « la sociologie du curriculum ».
Une réorganisation du champ théorique de la sociologie de l'éducation a eu lieu en effet dans ce paysdepuis le courant des années 60, en réponse à certaines demandes institutionnelles et sociales liées à
des contextes d'innovation éducative. Dans ce cadre une attention particulière a été portée aux
processus interactifs complexes et aux enjeux conflictuels qui sous-tendent les décisions en matière de
programmes et cursus scolaires. Dans cette perspective les apports du courant de la « nouvelle
sociologie de l'éducation » (Basil Bernstein, Michael Young...) ont été très importants sur le plan
théorique, bien qu'assez hétérogènes. Une discussion vive et ouverte a eu lieu au cours des années 70
au sujet des implications « relativistes » de cette nouvelle approche de l'éducation informée et éclairée
par la sociologie de la connaissance.R. franc, sociol., XXV, 1984, 211-232
Jean-Claude FORQUIN
La sociologie du curriculum
en Grande-Bretagne :
une nouvelle approche des enjeux sociaux
de la scolarisation
L'accent mis à juste titre par certains philosophes sur la fonction de
conservation et de transmission culturelles de l'éducation ne devrait pas
empêcher de porter attention aux mécanismes et aux enjeux sociaux de la
sélection et du renouvellement des contenus d'enseignement. Il y a certes une
vérité profonde et sans doute indépassable dans cette façon de considérer
l'éducation comme la responsabilité pour chaque génération d'accueillir et
d'installer dans le monde les « nouveaux venus », ces étrangers absolus à qui
la succession de tous les royaumes est destinée : la continuation d'un monde
humain passe par cette exigence catégorique et universelle de médiation,
d'agrégation et d'assimilation, par ce partage incessamment renouvelé d'un
héritage, par cette convocation et cette participation de tous à une œuvre
permanente de récapitulation et de réactivation, au banquet sacré parmi les
Ombres. La conscience de tout ce que l'éducation conserve ne doit pas
cependant encourager l'inconscience de tout ce qu'elle oublie du passé. La
« reproduction culturelle » assurée au titre et dans le cadre des pratiques
d'éducation ne s'effectue jamais « en texte intégral », même si certaines
époques, certaines phases historiques semblent bénéficier plus que d'autres du
« don d'amnésie »... Nous devons reconnaître au contraire l'extraordinaire
pouvoir de sélection de la mémoire enseignante, sa capacité d'oubli actif.
Chaque génération construit son monde sur les décombres de toutes les
précédentes, sur les ruines visibles ou invisibles des « espèces culturelles »
éteintes : savoirs caducs, langages morts, fois perdues, monuments désertés.
Par la tradition diffuse, par la mise en archives, par l'enseignement, quelle part
de l'héritage se trouve en fait arrachée à l'ensevelissement définitif, et pour
combien de temps ? Et au sein même des savoirs actuellement reconnus
comme valides, au sein des mythes encore vivants, des idées communément
acceptées, des patrimoines symboliques non dévalués, qu'est-ce qui fait
réellement l'objet d'un enseignement dans les écoles, qu'est-ce qui est incor
poré dans les programmes et les cursus, qu'est-ce qui est considéré comme
ayant une « valeur éducative » ou une pertinence sociale et culturelle suffi
sante pour justifier les dépenses de toutes natures que suppose un enseigne
ment systématique et soutenu par l'Etat ? Assurément, comme le soulignent
211 Revue française de sociologie
certains auteurs britanniques qui ont réfléchi sur les rapports entre l'éducation
scolaire et la culture (1), les contenus de l'enseignement doivent être considérés
moins comme un reflet, une expression, une image de la culture ambiante que
comme le produit d'une sélection, plus ou moins consciente, plus ou moins
systématique, parmi les savoirs et les matériaux symboliques disponibles au
sein de la culture à un moment donné de l'histoire d'une société.
Mais l'éducation scolaire ne se b