La spécificité dans Vapprentissage et la mémorisation de phrases - article ; n°1 ; vol.75, pg 87-96
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Description

L'année psychologique - Année 1975 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 87-96
Résumé
La spécificité d'un concept est en partie déterminée par les différentes propriétés de l'objet auquel il correspond. Cependant la fonction spécifiante de ces propriétés est variable selon leur nature : certaines sont hautement spécifiantes, d'autres faiblement spécifiantes pour un concept donné.
Nous essayons de mettre en évidence l'effet de cette fonction plus ou moins spécifiante des propriétés dans une épreuve d'apprentissage et de mémorisation de phrases. Les phrases sont constituées d'un nom et d'une propriété, tantôt hautement spécifiante (phrases Sp+, tantôt faiblement spécifiante (phrases Sp—) de ce nom.
On montre que les sujets apprennent mieux les phrases Sp+ que les phrases Sp—. Mais la supériorité des scores de rappel libre des phrases Sp + est moins nette après un délai de trois semaines. Par contre, au cours de l'épreuve différée, les résultats obtenus en rappel indicé indiquent que le recouvrement des phrases Sp+ est beaucoup plus facile tout particulièrement lorsque les indices fournis sont les propriétés hautement spécifiantes. Une explication de ces résultats, mettant en jeu l'organisation de la mémoire sémantique des sujets, est proposée.
Summary
The specificity of a concept is partly determined by the different properties of the object it represents. Yet the « specifying » power of these properties caries with their nature : for a given concept, some may be highly « specifying » while others are weakly « specifying ».
This report examines this « specifying » power effect of properties in a sentence learning and memorization task. The sentences consisted of a name and a property which either weakly (Sp—) or strongly (Sp+) specified the name.
Results show that free recall for Sp+ sentences is superior to Sp— sentences, but that after a three week delay, this superiority decreases. Furthermore, during the delayed task, results in cued recall show that retrieval of Sp+ sentences is facilitated, particularly when the eues are highly « specifying » properties. An explanation of these results is given in terms of subjective semantic memory organization.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 19
Langue Français

Extrait

J. Degouys
La spécificité dans Vapprentissage et la mémorisation de
phrases
In: L'année psychologique. 1975 vol. 75, n°1. pp. 87-96.
Citer ce document / Cite this document :
Degouys J. La spécificité dans Vapprentissage et la mémorisation de phrases. In: L'année psychologique. 1975 vol. 75, n°1. pp.
87-96.
doi : 10.3406/psy.1975.28079
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1975_num_75_1_28079Résumé
Résumé
La spécificité d'un concept est en partie déterminée par les différentes propriétés de l'objet auquel il
correspond. Cependant la fonction spécifiante de ces propriétés est variable selon leur nature :
certaines sont hautement spécifiantes, d'autres faiblement spécifiantes pour un concept donné.
Nous essayons de mettre en évidence l'effet de cette fonction plus ou moins spécifiante des propriétés
dans une épreuve d'apprentissage et de mémorisation de phrases. Les phrases sont constituées d'un
nom et d'une propriété, tantôt hautement spécifiante (phrases Sp+, tantôt faiblement spécifiante
(phrases Sp—) de ce nom.
On montre que les sujets apprennent mieux les phrases Sp+ que les phrases Sp—. Mais la supériorité
des scores de rappel libre des phrases Sp + est moins nette après un délai de trois semaines. Par
contre, au cours de l'épreuve différée, les résultats obtenus en rappel indicé indiquent que le
recouvrement des phrases Sp+ est beaucoup plus facile tout particulièrement lorsque les indices fournis
sont les propriétés hautement spécifiantes. Une explication de ces résultats, mettant en jeu
l'organisation de la mémoire sémantique des sujets, est proposée.
Abstract
Summary
The specificity of a concept is partly determined by the different properties of the object it represents.
Yet the « specifying » power of these properties caries with their nature : for a given concept, some may
be highly « » while others are weakly « specifying ».
This report examines this « specifying » power effect of properties in a sentence learning and
memorization task. The sentences consisted of a name and a property which either weakly (Sp—) or
strongly (Sp+) specified the name.
Results show that free recall for Sp+ sentences is superior to Sp— sentences, but that after a three
week delay, this superiority decreases. Furthermore, during the delayed task, results in cued recall
show that retrieval of Sp+ sentences is facilitated, particularly when the eues are highly « specifying »
properties. An explanation of these results is given in terms of subjective semantic memory
organization.Année psychol.
1975, 75, 87-96
Laboratoire de Psychologie1, Université de Poitiers
Equipe de Recherche associée au C.N.R.S. n° 417
LA SPÉCIFICITÉ DANS L'APPRENTISSAGE
ET LA MÉMORISATION DE PHRASES
par J. Degouys
SUMMARY
The specificity of a concept is partly determined by the different pro
perties of the object it represents. Yet the « specifying » power of these
properties caries with their nature : for a given concept, some may be
highly « specifying » while others are weakly « ».
This report examines this « specifying » power effect of properties
in a sentence learning and memorization task. The sentences consisted of
a name and a property which either weakly (Sp — ) or strongly (Sp-\-)
specified the name.
Results show that free recall for Sp-}- sentences is superior to Sp —
sentences, but that after a three week delay, this superiority decreases.
Furthermore, during the delayed task, results in cued recall show that
retrieval of Sp-\- sentences is facilitated, particularly when the cues are
highly « specifying » properties. An explanation of these results is given
in terms of subjective semantic memory organization.
POSITION DU PROBLÈME
Si l'on demande à un sujet d'indiquer ce qui caractérise un
objet, par exemple : le cheval, le zèbre, on obtiendra probable
ment les réponses suivantes :
— le cheval : il galope ;
— le zèbre : il a des rayures.
1. 95, avenue du Recteur-Pineau, 86022 Poitiers. 88 MÉMOIRES ORIGINAUX
On part du fait que tout objet possède diverses propriétés1
qui le caractérisent. Toutefois certaines de ces propriétés peuvent
être dominantes en ce sens qu'elles le caractérisent de façon
essentielle.
Nous désignons par concept (ou groupe conceptuel) l'ensemble
constitué par les diverses représentations mentales de l'objet, le
nom de cet objet, et ses différentes propriétés. La notion de
spécificité s'applique au groupe conceptuel dans son ensemble.
Elle exprime la singularité qualitative d'un concept et, plus
précisément, ce en quoi il se distingue d'un autre concept
(Ehrlich, 1968). Par exemple, c'est en raison de sa spécificité
que le concept cheval n'est pas confondu avec le concept voisin
zèbre. Chacun des éléments du groupe conceptuel (le nom de
l'objet, sa représentation et ses propriétés) contribue pour une
part à la spécificité totale du groupe.
On considère en particulier que toute propriété apporte une
certaine au groupe conceptuel dans lequel elle s'insère.
Cette spécificité varie par degrés, et dépend notamment de la
nature de la propriété.
Considérons le concept zèbre et deux de ses propriétés : a) il
a des pâlies ; b) il a des rayures ; on peut supposer en première
approximation que la fonction spécifiante de la propriété b) est
supérieure à celle de la propriété a). Cette hypothèse repose sur
le fait que si beaucoup d'animaux onl des pattes, peu d'entre
eux possèdent des rayures.
Ce problème a déjà été envisagé par Vurpillot (1962) qui
montre que le fait de représenter sur une forme neutre des
éléments caractéristiques tels que la laine et des cornes suffit
pour que des enfants reconnaissent un bélier.
Notre problème est autre. Nous pensons que les propriétés
les plus spécifiantes d'un concept jouent un rôle privilégié dans
diverses activités conceptuelles, celles notamment qui mettent
en jeu la mémoire sémantique. En effet ces propriétés doivent
être fixées en mémoire sémantique de façon stable et perma
nente ; de plus, elles doivent être très disponibles pour l'ensemble
des sujets.
C'est ce que nous essaierons de montrer dans ce travail.
1. Le terme propriété est pris ici dans son sens le plus large, il correspond
à la notion de trait sémantique dans les théories de Katz et Fodor (1963)
et Collins et Quillian (1969, 1970). J. DEGOUYS 89
On partira de la définition formelle suivante :
La fonction spécifiante d'une propriété dans un groupe
conceptuel donné est inversement proportionnelle au nombre de
concepts qu'elle qualifie : une propriété qui qualifie un
élevé de concepts est faiblement spécifiante ; une propriété qui
s'applique à un petit nombre de concepts et, à la limite, à un
seul est hautement spécifiante.
Dans le cas où l'on s'intéresse à des concepts catégorisés et
hiérarchisés, comme : le percheron (est un) cheval (qui est un)
animal, la définition ci-dessus peut s'exprimer autrement. Les
propriétés qui ne caractérisent que les subordonnés sont les plus
spécifiantes, au contraire les propriétés qui peuvent également
qualifier les surordonnés sont les moins spécifiantes.
L'EXPÉRIENCE
Elle consiste à faire apprendre aux sujets une liste de phrases
en plusieurs essais, avec rappel à chaque essai. Chaque phrase
comporte le nom d'un objet et le nom d'une propriété de cet
objet. Ces propriétés peuvent être hautement spécifiantes
(phrases Sp-f) ou faiblement spécifiantes (phrases Sp — ). On
réalise également une épreuve de mémorisation à long terme
trois semaines après l'apprentissage.
1. Hypothèses expérimentales
a) Au cours de l'apprentissage, on peut s'attendre à ce que
les phrases Sp + soient plus facilement et plus rapidement
apprises que les phrases Sp — , car nous supposons qu'elles cor
respondent à des informations faciles à réactiver.
b) Après un délai de trois semaines les phrases Sp-f- doivent
être mieux conservées en mémoire.
Cependant, les hypothèses à propos du rap

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