Le bilan démographique du siècle (Octant n° 80)
8 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le bilan démographique du siècle (Octant n° 80)

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
8 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Au cours du XXe siècle, la population bretonne a augmenté de 360 000 personnes, pour se rapprocher du seuil des 3 millions d'habitants. Outre ce chiffre brut, le bilan du siècle est marqué par la prolongation de tendances fortes relevées au plan national : un taux de natalité divisé par deux, une baisse du taux de mortalité surtout dans la première moitié du siècle, un solde naturel qui diminue, le vieillissement de la population. Pour autant, des spécificités bretonnes existent, mais elles ont été bouleversées au cours du siècle. La natalité jusqu'alors supérieure à la moyenne française termine le siècle un point au dessous, traduction du plus rapide vieillissement de la population bretonne. Par ailleurs, alors que le siècle avait débuté par un fort déficit migratoire, celui−ci s'est redressé pour devenir excédentaire à partir des années 60. Cette reconquête du solde migratoire en fait désormais le moteur principal de la croissance démographique en Bretagne.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 22
Langue Français

Extrait

Recensement de la population 1999
Le bilan démographique
du siècle
èmeAu cours du XX siècle, la population bretonne a augmenté
de 360 000 personnes, pour se rapprocher du seuil des 3 millions
d’habitants. Outre ce chiffre brut, le bilan du siècle est marqué
par la prolongation de tendances fortes relevées au plan national :
un taux de natalité divisé par deux, une baisse du taux de mortalité
surtout dans la première moitié du siècle, un solde naturel qui
diminue, le vieillissement de la population. Pour autant, des spécificités
bretonnes existent, mais elles ont été bouleversées au cours du siècle.
La natalité jusqu’alors supérieure à la moyenne française
termine le siècle un point au dessous, traduction du plus rapide
vieillissement de la population bretonne. Par ailleurs, alors que
le siècle avait débuté par un fort déficit migratoire, celui-ci s’est
redressé pour devenir excédentaire à partir des années 60.
Cette reconquête du solde migratoire en fait désormais le moteur
principal de la croissance démographique en Bretagne.
Le bilan démogra- sa croissance globale au cours dité, de la mortalité et des guerres, qui ont également dure-
èmephique de la du siècle la situe au 15 rang, ment touché la Bretagne. Quatreéchanges migratoires, dont l’en-
èmeBretagne du XX juste en dessous de la Basse périodes se détachent dans lasemble décrit le régime démo-L siècle apparaît rela- Normandie. série des taux annuels d’évolu-graphique breton.
tivement modeste en regard de Quant à la France, elle se situe tion :
èmela progression de la population au 13 rang dans l’Europe des - de 1900 à 1914 : la populationLes aléas de la croissance
française qui est trois fois supé- quinze. Pourtant, la croissance continue d’augmenter lentement,démographique
rieure à l’évolution bretonne : européenne (54 % en 100 ans) d’environ 0,2 % par an, le déficit
L’histoire démographique d’un+ 14 % contre + 45 % en 100 ans. est bien modeste, comparée à migratoire (-0,4 %) étant inférieur
territoire dépend intimement decelle du reste du monde où la à l’excédent naturel (+0,6 %).
Une faible croissance son histoire politique et écono-population a tout simplement - de 1915 à 1945 : la population
èmemique. Or le XX siècle a étéSi le rythme de croissance démo- quadruplé. diminue presque continuelle-
riche en événements et sursauts,graphique au cours des années Pour comprendre cette faible ment. Au déficit naturel de la pre-
ème1990 place la Bretagne au 7 et notamment profondémentcroissance bretonne, il faut mière guerre s’ajoute une émi-
rang des 22 régions françaises, observer l’évolution de la fécon- marqué par les deux grandes gration nette proche de 0,8 %
4 OCTANT n° 80Recensement de la population 1999
Côtes-d’Armor Finistère Ille-et-Vilaine Morbihan Bretagne France métropolitaine
Population en 1900 610 694 766 341 615 261 561 180 2 553 476 40 614 000
Population en 2000 542 832 853 563 874 465 646 240 2 917 100 58 693 000
Variation totale - 67 862 87 222 259 204 85 060 363 624 18 079 000
Nombre de naissances 979 799 1 442 694 1 156 619 1 056 455 4 635 567 75 858 874
Nombre de décès 862 504 1 104 575 911 393 816 339 3 694 811 63 358 602
Solde naturel 117 295 338 119 245 226 240 116 940 756 12 500 272
Solde migratoire - 185 157 - 250 897 13 978 - 155 056 - 577 132 5 578 728
Taux annuel moyen - 0,12 0,11 0,35 0,14 0,13 0,37
dû au solde naturel 0,20 0,42 0,33 0,40 0,34 0,26
dû au solde migratoire - 0,32 - 0,31 0,02 - 0,26 - 0,21 0,11
entre 1915 et 1930. Cet exode Taux de croissance de la population bretonne
des plus jeunes entraîne une
réduction de l’excédent naturel
qui ne peut plus compenser le
déficit migratoire.
- de 1946 à 1975 : c’est la pério-
de des trente glorieuses, la crois-
sance démographique redevient
positive et s’accentue, d’abord
sous l’impulsion du baby-boom,
puis par l’effet des mouvements
migratoires qui deviennent favo-
rables à la Bretagne dans le cou-
rant des années 1960. Cette
inversion des courants migra-
toires est un événement démo- Évolution de la population depuis 1900 (indice base 100 en 1900)
graphique majeur.
- de 1976 à nos jours : la chute
de la natalité ralentit la progres-
sion démographique, malgré une
amélioration du solde migratoire.
Évolution de la population depuis 1900 (indice base 100 en 1900)
OCTANT n° 80 5Recensement de la population 1999
La longue chute La baisse de la féconditéTaux de natalité (naissance pour 1000 habitants)
de la natalité èmeSi le XX siècle est marqué par
La Bretagne comptait près de une forte baisse de la fécondité,
70 000 naissances par an entre les nouveaux modes de vie et le
1900 et 1905, soit à peu près développement récent des
autant qu’un siècle plus tôt, alors moyens contraceptifs ne l’expli-
que la population avait crû de quent qu’en partie. Les mesures
40 %. Le niveau de natalité a les plus lointaines d’indice
beaucoup chuté au cours du conjoncturel de fécondité en
èmeXX siècle. Entre 1990 et 1998, France (1) révèlent que cette
le nombre des naissances ap- tendance est multi-séculaire. Cet
proche les 33 000 par an. indice s’élevait en effet à 5,5
La chute du taux de natalité est enfants par femme en 1755, à
encore plus forte : il passe de 27 4,5 en 1800, à 3,5 en 1850 et
naissances pour 1000 habitants 2,85 en 1900 (2). La baisse s’estIndice conjoncturel de fécondité (enfants par femme) à moins de 12 actuellement. accentuée de facto au moment
Cette baisse correspond à une des deux grandes guerres, sui-
tendance profonde : elle prolon- vie immédiatement par quelques
ge en effet le déclin de la natalité années de rattrapage. Le «baby-
au cours du siècle précédent boom» de l’après guerre s’est
(38 pour 1000 en 1800). Loin prolongé durant les 30 années
d’être une particularité bretonne, glorieuses. Mais au moment de
ce constat se retrouve - quoique la crise économique, la taille des
légèrement atténué - au niveau familles a recommencé à dimi-
national (33 ‰ en 1800, 22 en nuer, passant sous le seuil de 2
1900 et 12,4 en 1999). enfants par femme.
La tendance est comparable, La Bretagne se distingue au
mais son ampleur est plus forte début du siècle par un plus fort
en Bretagne, région traditionnel- attachement aux familles nom-Nous ne disposons pas de série complète de mesure de la fécondité bretonne.
Le tracé en pointillés suggère l’évolution probable de l’indice conjoncturel breton. lement plus féconde. L’écart de breuses, mais cette particularité
taux de natalité avec le reste de va peu à peu disparaître. L’indice
la France se maintient durant conjoncturel de fécondité atteint
toute la première moitié du 4 enfants par femme en 1901, et
siècle, il se réduit à partir de la 3,35 en 1921, contre 2,85 et 2,04
seconde guerre jusqu’à s’annu- France entière . Plus rurale, plus
De quelle Bretagne ler et s’inverser après 1981. La maritime et plus traditionnelle, la
parle-t-on ? part des naissances bretonnes Bretagne était plus rétive à la
est ainsi passée de 8 % au début limitation des naissances. CetLa situation d’une population
du siècle à 4,5 % à la fin. écart s’est maintenu durant plu-s’apprécie au sein d’un territoi-
D’où vient cette baisse plus mar- sieurs décennies. Pendant lare déterminé. L’ensemble de
quée en Bretagne ? Pour une seconde guerre, les taux se sontcette étude concerne le territoi-
re administratif de la région part, d’un exode ayant touché rapprochés, la fécondité breton-
Bretagne, limité à ses quatre plus d’un jeune sur deux à cer- ne rejoignant la fécondité françai-
départements. Pendant des taines époques. Pour une autre se (2,98 en Bretagne contre 3,22
siècles depuis le traité part, d’un rapprochement tardif en 1946). Les comportements se
d’Angers en 851, et jusqu’au des comportements sociaux. sont rapprochés jusqu’à se
décret du 30 juin 1941, les ter- L’évolution des idées et des confondre à partir de 1982.
ritoires de Nantes et de Saint- èmemoeurs, amorcé au XVIII Si la tendance à la b

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents