Le cadre de vie des ménages les plus pauvres
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Dans les villes, les ménages ayant le niveau de vie le plus bas habitent plus fréquemment que les autres dans un cadre de vie dégradé. Ils sont beaucoup plus nombreux à rencontrer des problèmes liés à leur logement et ils se déclarent plus souvent gênés par les nuisances urbaines.

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Langue Français

Extrait

N° 926 - OCTOBRE 2003
PRIX : 2,20€
Le cadre de vie des ménages
les plus pauvres
Cyril Rizk, division Conditions de vie des ménages, Insee
ans les villes, les ménages ayant Dans quelle mesure les 10 % de ménages
urbains dont le niveau de vie est le plus basle niveau de vie le plus bas habi-
(définitions) sont-ils plus touchés que lesDtent plus fréquemment que les
autres ménages urbains par les désagré-
autres dans un cadre de vie dégradé. Ils
ments qui altèrent la qualité du cadre de vie ?
sont beaucoup plus nombreux à ren- Déterminer les effets propres du revenu sur
contrer des problèmes liés à leur loge- le cadre de vie mais aussi ses effets indirects
ment et ils se déclarent plus souvent via le statut d’occupation du logement (loca-
taire ou propriétaire) ou le quartier (taille degênés par les nuisances urbaines
l’agglomération, quartier pavillonnaire ou cité(bruit, pollution, vandalisme).
etc.) permet de mieux appréhender cette
Plus d’un ménage urbain pauvre sur
question.
quatre habite un logement trop petit par
rapport au nombre d’occupants ou bien
Un logement trop petit pour un quartqui a des problèmes d’humidité, de
des ménages pauvreschauffage ou d’inconfort général.
La fréquence des problèmes de bruit,
Le cadre de vie dans sa composante « loge-de pollution ou de vandalisme, dépend
ment » diffère considérablement selon lesprincipalement du type de quartier.
revenus, surtout dans les grandes aggloméra-
Les habitants des cités ou des ZUS,
tions. Par exemple, 28 % des ménages à bas
surtout dans les grandes aggloméra- niveau de vie habitent dans un logement qui ne
tions, y sont plus exposés que ceux comporte pas un nombre de pièces suffisant
compte tenu de la composition du ménagedes autres quartiers. En raison des prix
(sources). Moins de 10 % des autres ménagesplus modérés des logements, les mé-
urbains sont dans ce cas (tableau 1). Ànages à bas niveau de vie y sont plus
l’inverse, peu de ménages pauvres (13 %) dis-
nombreux et cela explique pourquoi
posent d’une pièce de plus alors que c’est le
globalement ils se plaignent plus du cas de 37 % des autres ménages.
bruit et sont plus souvent confrontés En ville, être propriétaire réduit fortement la
probabilité d’habiter un logement trop petit ; aau vandalisme.
contrario les locataires sont bien plus souvent
à l’étroit. Pour les ménages à bas niveau de
vie, la différence selon le statut d’occupation
du logement est particulièrement marquée : ilIl n’existe pas de définition simple du cadre de
manque au moins une pièce pour 32 % desvie qui englobe le logement lui-même mais
ménages pauvres locataires contre 15 % pouraussi le quartier. Ici, on a évalué la qualité de
leurs homologues propriétaires. Par ailleurs,ce cadre de vie à partir de questions portant
les ménages pauvres locataires auprèssur des problèmes (confort du logement) ou
d’organisme HLM sont moins fréquemment àdes nuisances (quartier trop bruyant). Un
l’étroit (25 %) que ceux qui louent dans le parccadre de vie de qualité se définira comme un
privé (42 %).cadre de vie qui en serait exempt.
Pour l’ensemble des ménages urbains et pourPlus un ménage dispose d’un revenu élevé,
les pauvres a fortiori, plus il y a d’enfants auplus il est à même de choisir un logement
foyer, plus le surpeuplement est fréquent.spacieux et confortable dans un quartier
Ainsi, 51 % des familles pauvres de trois« agréable ». En effet, la qualité du cadre de
enfants et plus vivent à l’étroit dans leur loge-vie offerte par un logement au regard de son
ment. Ces familles nombreuses représententconfort et de sa localisation détermine forte-
25 % des ménages à bas niveau de vie.ment son coût.
INSEE
PREMIEREentre ménages selon leur niveau de vieDes nuisances plus fréquentesUn problème de confort
est faible (graphique 1). Dans un même
pour près de la moitié
En milieu urbain, les principales nuisan- type de quartier, le niveau de nuisances
des ménages pauvres ces environnementales sont le bruit et la sonores est ressenti de façon similaire
pollution de l’air. Le bruit gêne souvent par tous les ménages. Mais les quartiers
Environ 28 % des ménages à bas revenu chez eux 32 % des ménages pauvres et les plus exposés, et donc les plus acces-
considèrent que leur logement est humide, 25 % des autres (tableau 2). sibles financièrement, sont ceux où les
26 % estiment qu’il est mal chauffé et 25 % En ce qui concerne la pollution ressentie ménages à faible revenu sont les plus
qualifient de « mauvais » son état général. à domicile, la gêne est moins fréquente nombreux (encadré).
L’un au moins des trois défauts se et l’écart entre ménages à bas niveau de C’est le cas des ZUS où le bruit indis-
retrouve dans le logement de 46 % des vie et les autres est moins significatif pose plus de 39 % de l’ensemble des
ménages pauvres et ils se cumulent (deux (respectivement 14 et 11 %). Pour ces ménages et où les ménages du premier
problèmes de confort au moins [défini- deux nuisances, les différences entre
tions]) pour plus de 22 % d’entre eux. Leur ménages à bas niveau de vie et autres
La pauvreté urbainefréquence est deux à trois fois moindre sont certes moindres que pour
chez les autres ménages. le confort du logement mais elles se font Les ménages urbains à bas niveau de vie
Concernant ces problèmes d’humidité ou toujours dans un sens défavorable aux ne se répartissent pas uniformément
dans les villes. Ils sont plus nombreux ende chauffage, la situation financière du premiers.
proportion dans les grandes aggloméra-ménage est donc discriminante mais le Quelle que soit la taille de la ville où ils
tions de province que dans l’unité ur-statut d’occupation du logement l’est plus habitent, les ménages pauvres se plai-
baine de Paris. Ils sont aussi plusencore. Alors que moins de5%des gnent plus souvent du bruit que les
présents dans les villes centres que dans
ménages propriétaires déclarent que leur autres sachant que, pour l’ensemble des
les banlieues. Pour l’ensemble de la po-
logement est mal chauffé, 20 % des loca- ménages, la gêne est plus forte dans les
pulation urbaine, la répartition entre ville
taires sont dans ce cas. De même, l’humi- grandes agglomérations. Dans l’unité
centre et banlieue est de 57 % et 43 %
dité est deux fois plus fréquente chez un urbaine de Paris, 41 % des ménages les alors que 65 % des ménages pauvres ha-
locataire que chez un propriétaire. plus pauvres se déclarent gênés, 35 % bitent en villes centres et 35 % en
Les ménages à bas niveau de vie ren- dans les grandes villes de province, soit banlieue.
contrent plus souvent que les autres des 10 % de plus que les autres ménages. L’approche pertinente pour révéler les lo-
giques de discrimination spatiale n’estproblèmes de confort en partie du fait de
pas l’opposition ville centre-banlieue carla faiblesse de leur revenu mais surtout
ce sont des espaces eux-même très hété-Les pauvres habitentparce qu’ils sont bien plus souvent loca-
rogènes. Du point de vue des revenus, lestaires que propriétaires (encadré). Pour plus fréquemment
quartiers pavillonnaires et les cités ou
les ménages pauvres locataires, les pro- les quartiers bruyants grands ensembles s’opposent davantage.
blèmes de confort sont encore plus fré-
Moins d’un quart des ménages urbains à
quents dans le parc privé que dans le Dans les pavillonnaires, le bruit
bas niveau de vie habite dans un quartier
parc HLM : 32 % des ménages pauvres gêne environ 18 % des ménages et les pavillonnaire alors que c’est le cas de plus
locataires du parc privé sont confrontés ménages pauvres ne s’y distinguent pas de 35 % des autres ménages. À l’inverse,
à au moins deux problèmes de confort des autres. Dans les cités et les grands 28 % des ménages pauvres vivent dans
contre moins de 8 % lorsqu’ils sont pro- ensembles, cette proportion est deux une cité ou un grand ensemble soit une
proportion deux fois supérieure à celle despriétaires. fois plus élevée (36 %) et la différence
autres ménages. On retrouve ce même
rapport du simple au double sur les quar-
Le logement tiers classés en ZUS (zone urbaine sen-
Qualité d

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