Le devenir des personnes nées en Basse-Normandie en 1938, 1952 et 1969 - L invitation au voyage
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Le devenir des personnes nées en Basse-Normandie en 1938, 1952 et 1969 - L'invitation au voyage

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En 1968 comme en 1999, près de quatre jeunes Bas-Normands de trente ans sur dix ont quitté la région. Leur principale destination reste l'Ile-de-France, même si l'attractivité francilienne diminue. Les plus diplômés sont les plus mobiles : un trentenaire sur deux de niveau universitaire + 3, contre un sur trois de niveau BEPC. L'ampleur des départs de jeunes diplômés ou futurs diplômés oblige la Basse-Normandie à faire venir des jeunes qualifiés : 900 trentenaires titulaires d'un diplôme de niveau Bac + 3 ont ainsi élu domicile en Basse-Normandie entre 1990 et 1999. Le faible niveau de salaire proposé par la Basse-Normandie est lié à la faible qualification des emplois, ces deux variables apparaissant comme les principales incitations au départ.

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Langue Français

Extrait

n° 95 - juin 2001
Le devenir des personnes nées en Basse-
Normandie en 1938, 1952 et 1969
L’INVITATION AU VOYAGE
ur les 21 000 personnes nées en tion régulière de ce pourcentage des % En 1968 comme en 1999, près
Basse-Normandie en 1938, personnes de 30 ans nées en Basse-
de quatre jeunes Bas-Normands deS17 500 étaient encore en vie et ré Normandie et vivant encore en France- trente ans sur dix ont quitté la ré-
sidaient en métropole en 1968, soit métropolitaine à cet âge. Elles étaient gion. Leur principale destination
83 % de cette génération. Les événe 89%danscecas en 1982 et 92%en- reste l’Ile-de-France, même si l’at-
ments subis par la région en juin 1944 1999. tractivité francilienne diminue.
et les forts taux de mortalité infantile
Des Bas-Normands
de l’époque avaient en effet entraîné de
qui partent… % Les plus diplômés sont les plusnombreuses disparitions. L’améliora-
mobiles : un trentenaire sur deux detion des conditions de vie durant les La Basse-Normandie connaît de gran-
niveau universitaire + 3, contre unTrentes Glorieuses a permis l’éléva des difficultés pour retenir ses jeunes.-
sur trois de niveau BEPC.
% L’ampleur des départs de jeu-
nes diplômés ou futurs diplômés
oblige la Basse-Normandie à faire
venir des jeunes qualifiés : 900 tren-
tenaires titulaires d’un diplôme de
niveau Bac + 3 ont ainsi élu domicile
en Basse-Normandie entre 1990 et
1999.
% Le faible niveau de salaire pro-
posé par la Basse-Normandie est
lié à la faible qualification des em-
plois, ces deux variables apparais-
sant comme les principales
incitations au départ.
. . . . . . . . . . . CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 95. . . . . . . . . . . .ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE
En 1968, elle occupait la seconde place dont la population est la plus attirée par réside encore à trente ans dans l’Orne.
des régions françaises pour la propor cette destination. Ainsi, en 1968, plus La proximité des Pays de la Loire, et en-
tion de départs des personnes nées d’un jeune bas-normand exilé sur deux particulier de la Sarthe, y est pour
trente ans plus tôt. Le Limousin, la s’installait en région parisienne, soit beaucoup, avec une attractivité double
Bourgogne, le Languedoc-Roussillon plus d’un cinquième des naissances de celle de la Bretagne pour les Man-
ou encore Poitou-Charentes, connais bas-normandes de 1938. Cependant, chois et de la Haute-Normandie pour-
saient des difficultés d’une ampleur cette attractivité s’atténue, tant pour les les Calvadosiens. A l’opposé, profitant
très comparable. Alors que 26,5 % des jeunes Bas-Normands que pour leurs ho d’un tissu productif plus dynamique et-
Français nés en 1938 résidaient dans mologues des autres régions. En 1999, de la présence d’une université, les
une région dont ils n’étaient pas origi n’y résident plus que 35 % des jeunes de Calvadosiens sont globalement les-
naires, c’était le cas pour 38,5 % des trente ans qui ont quitté la région. moins mobiles. En 1999, les jeunes de
Bas-Normands. 30 ans nés dans ce département sont
Les mouvements de population se font
encore près de 60 % à vivre dans leur
En 1999, la région se situe à la sixième en revanche de plus en plus massifs
département d’origine, contre à peine
place. Non qu’elle retienne plus ses vers les autres régions métropolitaines.
plus d’un sur deux pour les natifs de la
jeunes que par le passé – 37 % l’ont Près d’un natif bas-normand sur quatre
Manche. Au sein de la région, les mou-
quittée, soit près de 8 000 personnes de de 1969 a élu domicile en dehors de sa
vements s’opèrent de ce fait essentiel-
30 ans - mais désormais, la mobilité région d’origine et de l’Ile-de-France
s’est propagée aux autres régions. Ain en 1999. Ce n’était le cas que d’un sur-
si, 30,9 % des Français ont déserté leur cinq de 1938 à l’âge de trente ans. Les
région de naissance avant d’atteindre régions les plus attractives sont celles
trente ans. Pour certaines régions, la qui bordent la Basse-Normandie Trois généra-
tendance s’est même fortement am (Haute-Normandie, Bretagne et Pays tions de natifs de-
Basse-Normandie ontplifiée pour atteindre plus de 41 % de de la Loire) mais également de grandes
été étudiées trente ans après leurdéparts parmi les jeunes de 30 ans nés régions très dynamiques, comme Pro-
année de naissance : les natifs de
dans le Limousin ou en Bourgogne. vence-Alpes-Côte-d’Azur ou
l’année 1938 d’après les résultats du
Rhône-Alpes. Recensement de la population de
La grande bénéficiaire de cet exode 1968, ceux nés en 1952 grâce à celui…pour ne plus revenirbas-normand est l’Ile-de-France. de 1982 et ceux nés en 1969 à partir du
Quelle que soit la période considérée, dernier Recensement de la populationLes Ornais quittent plus facilement
de1999.la Basse-Normandie est, avec la Bre- leur département que les autres
tagne et le Centre, l’une des régions Bas-Normands : moins d’un sur deux
. . . . . . . . . . . CENT POUR CENT BASSE-NORMANDIE n° 95. . . . . . . . . . . .ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE ANALYSE
lement au profit du Calvados : les sent les territoires à forte identité régio-
Les migrations
jeunes de trente ans des deux autres dé nale comme la Bretagne ou- rapprochent
partements sont, selon les générations, l’Auvergne. ou éloignent
deux à trois fois plus nombreux à y la Basse-Normandie
Les moins diplômés restent d’autres régionsélire domicile que les Calvadosiens à
choisir de s’installer dans un autre dé- Parmi les régions confronHommes ou femmes, qu’ils occupent -
tées aux plus forts départs de jeunespartement bas-normand. un emploi ou qu’ils en recherchent un,
en 1999, la Picardie est celle qui seles jeunes Bas-Normands de 30 ansPour l’essentiel, ces départs intervien- rapproche le plus de la Basse-Nor-
suivent des itinéraires très similaires,nent avant que les jeunes aient atteint mandie par sa structure en qualifica-
liés essentiellement à leur niveau de di- tions. Pourtant, les salariés âgés deleur vingtième année, signe que le lieu
plômes. trente à quarante ans nés en Picardieretenu pour les études ou un premier
sont plus fidèles à leur région que les
emploi se transforme généralement en Une faible qualification n’incite pas au jeunes Bas-Normands. Un peu moins
lieu de résidence pour de nombreuses départ. Deux fois sur trois, un jeune souvent cadres, plus souvent ouvriers
années. Ainsi, à peine plus d’un Bas-Normand qui ne possédait aucun (ces derniers profitant d’un tissu pro-
Bas-Normand né en 1969 sur dix a at ductif régional favorable) ils ajoutent à- diplôme en 1968, au maximum un cer-
cette structure propice à la stabilitétendu 1990 pour quitter la région. tificat d’études primaires en 1982 ou
géographique une propension au départ,
un BEPC en 1999, est resté fidèle à sa
à qualification égale, inférieure à celle desEn revanche, les retours en fin de cur-
région d’origine. L’obtention d’un di- Bas-Normands.sus universitaire sont toujours très fai-
plôme technique y ouvre également la A l’opposé, la Bourgogne souffre d’unbles : ils dépassent à peine 3 % de la
porte à des emplois. En 1982 et en double “handicap”. D’une part ses na-génération. Seule la génération 1952 a
tifs âgés de trente ans sont en1999, sept jeunes de trente ans sur dix,
eu tendance à revenir en plus grand moyenne plus qualifiés que lesparmi ceux dont le diplôme le plus éle-
nombre après ses études. Il est vrai Bas-Normands. D’autre part, ils par-vé était un CAP ou un BEP, résidaient
qu’entre 1975 et 1982, les entreprises tent tous plus massivement quelle que
encore en Basse-Normandie. La pro- soit leur qualification, en particulier lesindustrielles bas-normandes résis-
portion est presque équivalente pour jeunes cadres supérieurs, alors mêmetaient mieux que le reste de l’industrie
les bacheliers des filières techniques. que l’économie bourguignonne offre
française et connaissaient un repli de
plus d’emplois de cadres que laEn cas de départ, ces derniers sont es-
leur niveau d’emploi moins marqué Basse-Normandie (8,2 % des emploissentiellement attirés par la province.
qu’ailleurs. Ce n’est pas non plus entre contre 7 %).
30 et 40 ans que les natifs de Les plus diplômés sont à l’opposé les Le Limousin et le Poitou-Charentes
connaissent des départs identiques àBasse-Normand

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