Le devoir, force de Vérité dans l Inde ancienne - article ; n°4 ; vol.28, pg 895-920
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1973 - Volume 28 - Numéro 4 - Pages 895-920
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Norman Brown
Le devoir, force de Vérité dans l'Inde ancienne
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e année, N. 4, 1973. pp. 895-920.
Citer ce document / Cite this document :
Brown Norman. Le devoir, force de Vérité dans l'Inde ancienne. In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 28e année, N.
4, 1973. pp. 895-920.
doi : 10.3406/ahess.1973.293393
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1973_num_28_4_293393L'HISTOIRE MOINS L'EUROPE
Le devoir, force de Vérité
dans l'Inde ancienne*
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* L'original de cette étude est paru dans Proceedings of the American Philosophical
Society, no, n° 3 (juin 1972). Nous en donnons ici une version abrégée.
i. Bibliographie de l'Acte de Vérité : E. W. Burlingame, « The Act of Truth (Sac-
cakiriyâ) : A Hindu Spell and its Employment as a Psychic Motif in Hindu Fiction »,
Jour. Royal Asiatic Soc, 1917, pp. 429-467 ; W. Norman Brown : (1) « The Basis for the
Hindu Act of Truth », Review of Religion, 5 (1940), pp. 30-45 ; (2) « Rg Veda 10. 34 as an
Act of Truth », Munshi Indological Felicitation Volume (Bombay, Bharatiya Vidyâ
Bhavan, 1963), pp. 8-10 ; (3) « The Metaphysics of the Truth Act (*satyakriyâ) », Mélanges
ď Indianisme à la mémoire de Louis Renou (Paris, E. de Boccard, 1968), pp. 171-177 ;
895 L'HISTOIRE MOINS L'EUROPE
L'Acte de Vérité, tel qu'il est représenté dans la littérature indienne
ancienne, est désigné par un certain nombre de termes techniques, dont le
plus commun est *satyakriyu, pâli saccakîriyd, ce que l'on peut traduire préc
isément par « Acte de Vérité ». Mais dans les exemples les plus anciens, ceux que
nous fournissent le Rg Veda et les textes légèrement postérieurs, on a des
termes qui signifient simplement « vérité » : en sanskrit satya (pâli sacca) et rta.
On trouve encore « déclaration de vérité » (sanskrit : satyavddya, satyavacana,
satyopavâcana, satyavdkya, satyašrdvand), « formule magique de vérité »
(satyamantra, satyavacas, ou d'autres expressions de même sens), « maîtrise
de la vérité » (sanskrit : satyddhisthdna ; pâli : saccddhitthdna) 2.
La première étude d'ensemble de l'Acte de Vérité a été faite par le regretté
E. W. Burlingame. Dans un article classique, il définissait l'Acte de Vérité
comme une « déclaration solennelle d'un fait, accompagnée d'une injonction,
résolution ou prière devant permettre à l'agent d'atteindre le but qu'il vise » 3.
L'ancienne littérature brahmanique, bouddhiste et jain fait un large usage
de ces Actes de Vérité 4. Burlingame n'a pas trouvé d'Acte de Vérité dans la
littérature antérieure au Mahâbhârata. En fait, il en existe des exemples dans
le Rg Veda : nous en parlerons plus loin. Burlingame ne s'est pas interrogé
sur le fondement métaphysique de l'Acte de Vérité. Cette question aussi a
donné lieu à une étude, et nous reprendrons cette discussion.
Burlingame a mis en évidence la manière formelle, rituelle que l'on avait
d'exécuter l'Acte de Vérité. Ses remarques ont été développées par Wayman 5,
qui a apporté beaucoup de lumière sur ce point.
U Acte de Vérité dans son déroulement
Voici maintenant quelques exemples d'Actes de Vérité. Puisons d'abord
dans le célèbre recueil de contes bouddhiques connus sous le nom de « nais
sances » (jdtaka) : il s'agit de relatifs aux existences antérieures du Grand
Être qui était destiné à devenir Gotama le Buddha, le fondateur historique de
la religion bouddhiste au VIe siècle av. J.-C. Ces histoires, pour ce qui est de
leur origine, datent d'avant le début de l'ère chrétienne. Longtemps elles n'ont
eu de transmission qu'orale. Voici donc le Jdtaka 463 (cf. Jdtakamdld 14) 6.
Dans une existence antérieure, le Grand Être destiné à devenir le Buddha
était né dans le port de mer Bharukaccha (Broach), dans la famille d'un capi
taine au long cours. A seize ans à peine il était déjà maître dans l'art de naviguer,
et lorsque son père mourut, il fut nommé chef des marins. Il était si habile que
jamais il n'arrivait de mal au bateau qui l'avait à son bord. Malheureusement
(4) « Duty as Truth in the Rig Veda », India Maior, Gonda Congratulatory Volume, Leiden,
1972, pp. 37-67 ; A. Venkatasubbiah, « The Act of Truth in the Rg Veda », The Journal
of Oriental Research, Madras, 14 (1940), pp. 133-165 ; H. Luders, Varuna, 2, pp. 486-509.
Liïders développe aussi sa conception de la relation entre rta et satya dans ce même
volume, pp. 509-643 ; Alex Wayman, « The Hindu-Buddhist Rite of Truth », Studies in
Indian Linguistics (Volume presented to Prof. M. B. Emeneau on his sixtieth birthday-
year, Poona, Deccan College, 1968), pp. 365-369.
2. Burlingame, pp. 433 ss.
3. Ibid., p. 429.
4. Brown (3).
5.pp. 432 ss. ; Wayman, pp. 306 ss.
6. Résumé chez Burlingame, p. 454.
896 N. BROWN LE RITE DE VÉRITÉ DANS L'INDE
il perdit les deux yeux, abîmés par un jet d'eau salée. Malgré cette infirmité
il devint célèbre pour sa science à interpréter les signes en palpant les objets.
Il entra au service du roi, et accomplît des merveilles ; par exemple il sut
reconnaître, simplement en le caressant, ce qui était arrivé à un éléphant au
moment de sa naissance : sa mère, incapable de le prendre sur son épaule,
l'avait laissé tomber à terre, en conséquence de quoi ses pattes postérieures
étaient restées déformées. De même il découvrit, en palpant un cheval, que
sa mère était morte aussitôt après l'avoir mis bas : privé du lait maternel, ce
cheval n'avait pu grandir convenablement. Il lui suffit de toucher un chariot
pour deviner que le bois dont il était fait provenait d'un arbre creux, et qu'on
ne pouvait donc s'y fier. De même encore, il repéra dans un tapis magnifique
le trou minuscule qu'une souris y avait fait. Pour chacun de ces exploits, le
roi lui donna une récompense de huit pièces de cuivre, et le texte sous-entend
que c'était vraiment le minimum acceptable. A la fin, cet homme si plein de
talent se dit : « Le roi, témoin de telles merveilles, ne m'a donné que huit pièces
de cuivre. C'est un pourboire de barbier. Le roi doit être un fils de barbier. »
Blessé par cette mesquinerie, il quitta le service du roi et s'en retourna mener
une vie d'homme privé à Broach.
Or à cette époque

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