Le mécanisme de l excitation thermique à la lumière des données actuelles - article ; n°2 ; vol.52, pg 409-416
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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 2 - Pages 409-416
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 15
Langue Français

Extrait

Henri Piéron
I. Le mécanisme de l'excitation thermique à la lumière des
données actuelles
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 409-416.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. I. Le mécanisme de l'excitation thermique à la lumière des données actuelles. In: L'année psychologique. 1952
vol. 52, n°2. pp. 409-416.
doi : 10.3406/psy.1952.8647
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_2_8647CRITIQUES REVUES
I
LE MÉCANISME DE L'EXCITATION THERMIQUE
A LA LUMIÈRE DES DONNÉES ACTUELLES
par Henri Piéron
On sait combien les mécanismes d'excitation qui sont à la base
des sensations thermiques de chaud et de froid restent encore
problématiques.
Existe-t-il des récepteurs spécialisés, et dans ce cas quels sont-ils,
et leur présence est-elle nécessaire, ou bien les terminaisons ner
veuses peuvent-elles être directement excitables?
Sur tous ces points les discussions continuent, et la probabilité
d'une intervention de corpuscules de Krause pour l'excitation
froide n'a jamais pu se transformer en certitude. En ce qui concerne
le processus excitateur, la théorie de Weber, liant l'efficacité à
une variation thermique au niveau des récepteurs, si elle est encore
la plus généralement acceptée, n'en est pas moins toujours série
usement battue en brèche. La conception plus ou moins précise de
gradients thermiques intracutanés, statiques ou dynamiques (sens
du flux de chaleur de Vierordt, différence de température entre
derme et épiderme d'Ebbecke, intervention d'artérioles et veinules
de Bazett et Me Glone), celle de l'action directe d'un niveau the
rmique absolu de Hahn, ou même de la grandeur d'écart par rap
port à un point neutre fixe, de Hering, se heurtent à des faits décis
ifs, bien plus nombreux encore que ne le fait la théorie de Weber.
En réalité, d'après les recherches nouvelles de Hensel, et
celles que Zotterman a exécutées en collaboration avec lui, il appar
aît bien qu'aucune de toutes les théories proposées ne peut rendre
compte de l'ensemble des faits et qu'il faut faire appel à des hypo
thèses nouvelles. Hensel, après Baztt eet Me Glone, a procédé à
des recherches chez l'homme, avec applications locales sur l'avant-
bras de thermodes à circulation d'eau à partir d'un thermostat,
et mesures systématiques des températures intracutanées au moyen
d'aiguilles thermoélectriques enfoncées à des profondeurs exacte
ment repérées.
A la suite de son travail, effectué en Allemagne, Hensel s'est
l'année psychologique, lu, fasc. 2 27 REVUES CRITIQUES 410
associé à Zotterman, à Stockholm, pour une détermination des
processus de réponse nerveuse dans les fibres spécifiques répondant
aux stimulations de chaud et de froid, isolables dans le nerf lingual
du Chat, en faisant appel à une même méthode de stimulation
par thermodes appliquées sur la langue, et à la même exploration
des températures par aiguilles thermoélectriques.
Or, un assez notable parallélisme se dégage de ces deux catégor
ies de recherches, qui conduisent bien à relier l'existence et l'i
ntensité des sensations de chaud ou de froid à la présence de trains
d'influx dans les fibres spécifiques correspondantes, et à la fréquence
des influx de ces trains.
Voyons d'abord les données essentielles obtenues par Hensel
chez ses sujets.
Le premier fait est l'existence d'une sensation de froid alors
que l'équilibration thermique est réalisée et qu'il n'y a plus de
variation intracutanée de la température : avec thermode à 17°r
au bout de 20 minutes, à 0,6 mm. de profondeur, la température,,
un peu inférieure à 20°, est devenue constante; or, le froid n'a pas
cessé d'être perçu, alors que la variation liminaire a été général
ement fixée à 0°15 par minute.
Ce fait se retrouve avec une stimulation chaude quand la tem
pérature intracutanée (à 0,2 et à 1,1 mm. de profondeur), deve
nue constante, atteint 40°; toutefois la sensation persistante est
moins nette que celle de froid; elle est d'une très légère tiédeur
(3 sujets). Bazett et Me Glone (a) avaient déjà fait des observations
semblables et le fait peut donc être considéré comme certain. Le
second fait, qui accentue le premier, c'est le maintien d'une sen
sation de froid dans une région de la peau ayant subi l'action d'une
thermode voisine alors qu'un réchauffement rapide s'est déjà manif
esté, et, corrélativement, en assurant un réchauffement très rapide
(84° à 142° par minute) après fort refroidissement (atteignant 6°6 à
0,6 mm. de profondeur et 10° à 1 mm.) on n'obtient pas de sensa
tion de ehaleur avant que la température intracutanée ait atteint
au moins 28° à 0,6 mm. et 22°6 à 1 mm. de profondeur. Ainsi une
élévation assez superficielle de plus de 21° a pu se produire avant
que naisse une sensation de chaleur.
Mais il existe une zone thermique dans laquelle les sensations
de chaud ou de froid disparaissent après équilibration et ne se
produisent effectivement qu'au cours de la variation thermique *;.
1. Dans les expériences que j'ai poursuivies avec Marcel François en
refroidissant le poignet par circulation d'eau (à 24°) dans un brassard de
caoutchouc, j'ai constaté la disparition de la sensation de froid quand la
température cutanée — mesurée avec aiguilles thermoélectriques — res- PIÉRON. LE MÉCANISME DE l'eXCITATION THERMIQUE 411 H.
cette zone s'étend, d'après les données de Hensel, entre 27° et
37° : au-dessous de 27° le froid se manifeste et, au-dessus de 37°,
le chaud, même sans variation thermique.
A l'intérieur de cette zone, Hensel. constate que la variation
thermique liminaire conditionnant la sensation est d'autant plus
grande qu'en se trouve à une température relativement plus élevée
pour la sensation de froid (3° par min. à 32°), moins élevée pour
la sensation de chaud (4° par min. à 32°). Ainsi, plus on se rapproche
de la limite de 27°, plus la variation liminaire génératrice du froid
s'abaisse, jusqu'à s'annuler; plus on se rapproche de la limite ée
39°, et plus cette variation génératrice du chaud s'abaisse, jus
qu'à s'annuler également. Une expérience plus simple de Hensel
illustre ce fait d'une zone d'efficacité du sens de la variation â
laquelle pouvait s'appliquer la théorie de Weber : Le sujet garde
son pied 10 minutes dans un bain à 25°, puis on élève la tempéra
ture de l'eau (à 0°475 par min.) jusqu'à 35°. La sensation de froid
cesse à 27° et à 28° apparaît la sensation chaude. Après séjour
prolongé à 35°, on abaisse la température du bain (â 0°87 par min.);
la sensation de chaleur ayant disparu, la sensation de froid débute
à 33°.
On ne peut donc parler, dans cette zone, de niveau absolu comme
conditionnant les sensations.
Deux faits qu'observe encore Hensel ne sont pas nouveaux :
c'est, d'une part, l'influence des surfaces d'application des stimu
lations par thermodes, entraînant un abaissement du seuil (sens
iblement linéaire en fonction du logarithme de la surface), passant
(pour le chaud) de 39° avec 1 cmq. à 34° avec 76 cinq. 1; et d'autre
part la similitude d'action par stimulation externe et par stimulation
interne (au moyen d'injections veineuses de solutions chaudes ou
froides), malgré le renversement corrélatif des gradients intracu-
tanés, similitude qui s'était manifestée dans l'action de la dia-
thermie (M. François et H. Piéron (b).
La conclusion de Hensel porte sur l'existence des trois facteurs,
tait constante, à 27° (après 25 minutes). Avec de l'eau à 20°, en procédant
en même temps à un échauffement diathermique, l'équilibre s'établissait en
7 minutes, à une température plus haute (31°8), correspondant encore à ]a dis
parition adaptative de la sensation de froid. Si l'on cesse alors la diathermic,
la

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