Le roi maya en face - article ; n°1 ; vol.85, pg 43-66
26 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le roi maya en face - article ; n°1 ; vol.85, pg 43-66

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
26 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Journal de la Société des Américanistes - Année 1999 - Volume 85 - Numéro 1 - Pages 43-66
The maya king in front view As a rule, Maya artists have shown the human figure with his face in profile, with a few exceptions that almost always concerned the king, as in the Teotihuacan-infmenced Peten of the Early Classic period. It is suggested that the royal face, seen in front view, sets up a special relationship with the viewer, and imposes upon him fear and respect. From its beginnings, the sculpture at Copán and Quirigua adopted this perspective, that allowed an increase in the relief, volume and size of their monuments. At Toniná, it seems that the front view was used before the development of high relief, while it is not easy to understand why, at Piedras Negras, the king's face is shown at times in profile, at times in front.
El rey maya de frente En regla general, los escultores mayas han representado a sus personajes con la cara de perfil y las excepciones se refieren casi todas a la figura real, como en el Petén del Clásico Temprano, bajo la influencia de Teotihuacan. Está sugerido que la cara del rey, vista de frente, establece una relación privilegiada con el espectador y le impone temor y respecte. Desde sus primeras estelas, la escultura de Copán y la de Quírigua adoptan esta perspectiva, la cual permite el desarrollo del relieve, del volumen y del tamafio de los monumentos. En Toniná, la frontalidad también parece haber precedido el alto relieve y favorecido su desarrollo. En cambio, en Piedras Negras, queda más difícil entender porque el rostro del rey está presentado a veces de frente y a veces de perfil.
Les sculpteurs mayas ont presque toujours représenté leurs personnages avec le visage de profil, et seule l'image du roi a parfois échappé à cette règle, comme dans le Petén du Classique Ancien sous l'influence de Teotihuacan. Il est suggéré que le visage royal vu de face établit une relation privilégiée avec le spectateur et lui impose crainte et respect. La sculpture de Copán et de Quirigua, dès ses débuts, adopte cette perspective qui permet de développer le relief, le volume et la taille des monuments. À Toniná, la frontalité aurait aussi précédé et encouragé le haut-relief. À Piedras Negras, en revanche, il est plus difficile de comprendre pourquoi le roi est montré tantôt de face, tantôt de profil.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1999
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude-François Baudez
Le roi maya en face
In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 85, 1999. pp. 43-66.
Citer ce document / Cite this document :
Baudez Claude-François. Le roi maya en face. In: Journal de la Société des Américanistes. Tome 85, 1999. pp. 43-66.
doi : 10.3406/jsa.1999.1729
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1999_num_85_1_1729Abstract
The maya king in front view As a rule, Maya artists have shown the human figure with his face in profile,
with a few exceptions that almost always concerned the king, as in the Teotihuacan-infmenced Peten of
the Early Classic period. It is suggested that the royal face, seen in front view, sets up a special
relationship with the viewer, and imposes upon him fear and respect. From its beginnings, the sculpture
at Copán and Quirigua adopted this perspective, that allowed an increase in the relief, volume and size
of their monuments. At Toniná, it seems that the front view was used before the development of high
relief, while it is not easy to understand why, at Piedras Negras, the king's face is shown at times in
profile, at times in front.
Resumen
El rey maya de frente En regla general, los escultores mayas han representado a sus personajes con la
cara de perfil y las excepciones se refieren casi todas a la figura real, como en el Petén del Clásico
Temprano, bajo la influencia de Teotihuacan. Está sugerido que la cara del rey, vista de frente,
establece una relación privilegiada con el espectador y le impone temor y respecte. Desde sus
primeras estelas, la escultura de Copán y la de Quírigua adoptan esta perspectiva, la cual permite el
desarrollo del relieve, del volumen y del tamafio de los monumentos. En Toniná, la frontalidad también
parece haber precedido el alto relieve y favorecido su desarrollo. En cambio, en Piedras Negras, queda
más difícil entender porque el rostro del rey está presentado a veces de frente y a veces de perfil.
Résumé
Les sculpteurs mayas ont presque toujours représenté leurs personnages avec le visage de profil, et
seule l'image du roi a parfois échappé à cette règle, comme dans le Petén du Classique Ancien sous
l'influence de Teotihuacan. Il est suggéré que le visage royal vu de face établit une relation privilégiée
avec le spectateur et lui impose crainte et respect. La sculpture de Copán et de Quirigua, dès ses
débuts, adopte cette perspective qui permet de développer le relief, le volume et la taille des
monuments. À Toniná, la frontalité aurait aussi précédé et encouragé le haut-relief. À Piedras Negras,
en revanche, il est plus difficile de comprendre pourquoi le roi est montré tantôt de face, tantôt de profil.LE ROI MAYA EN FACE
Claude- François BAUDEZ *
Les sculpteurs mayas ont presque toujours représenté leurs personnages avec le visage de
profil, et seule l'image du roi a parfois échappé à cette règle, comme dans le Petén du Classique
Ancien sous l'influence de Teotihuacan. Il est suggéré que le visage royal vu de face établit une
relation privilégiée avec le spectateur et lui impose crainte et respect. La sculpture de Copán et de
Quirigua, dès ses débuts, adopte cette perspective qui permet de développer le relief, le volume et
la taille des monuments. À Toniná, la frontalité aurait aussi précédé et encouragé le haut-relief.
À Piedras Negras, en revanche, il est plus difficile de comprendre pourquoi le roi est montré
tantôt de face, tantôt de profil.
Mots clés : Maya, roi, face, profil, période classique, Basses Terres centrales, Teotihuacan.
El rey maya de /rente
En régla general, los escultores mayas han representado a sus personajes con la cara de perfil
y las excepciones se refieren casi todas a la figura real, como en el Petén del Clásico Temprano,
bajo la influencia de Teotihuacan. Esta sugerido que la cara del rey, vista de frente, establece una
relación privilegiada con el espectador y le impone temor y respecte. Desde sus primeras estelas,
la escultura de Copán y la de Quirigua adoptan esta perspectiva, la cual permite el desarrollo
del relieve, del volumen y del tamafio de los monumentos. En Toniná, la frontalidad también
parece haber precedido el alto relieve y favorecido su desarrollo. En cambio, en Piedras Negras,
queda más difícil entender porque el rostro del rey esta presentado a veces de frente y a veces de
perfil.
Palabras cla ves : Maya, frente, perfil, periodo clásico, Tierras Bajas Centrales, Teotihuacan.
The maya king in front view
As a rule, Maya artists have shown the human figure with his face in profile, with a few
exceptions that almost always concerned the king, as in the Teotihuacan-infmenced Peten of the
Early Classic period. It is suggested that the royal face, seen in front view, sets up a special
relationship with the viewer, and imposes upon him fear and respect. From its beginnings, the
sculpture at Copán and Quirigua adopted this perspective, that allowed an increase in the relief,
* Équipe « Archéologie des Amériques » du CNRS, Maison de l'archéologie et de l'ethnologie, 21, allée
de l'Université, 92023 Nanterre cedex.
Journal de la Société des Américanistes 1999, 85 : p. 43 à 66. Copyright © Société des Américanistes. 44 JOURNAL DE LA SOCIÉTÉ DES AMÉRICANISTES [85, 1999
volume and size of their monuments. At Toniná, it seems that the front view was used before the
development of high relief, while it is not easy to understand why, at Piedras Negras, the king's
face is shown at times in profile, at times in front.
Key words : Maya, king, front, profile, Classic period, Central Lowlands, Teotihuacan.
On pourrait s'étonner que la ronde-bosse, expression privilégiée de la sculpture
monumentale des Olmèques, ait été si délaissée au profit du bas-relief, chez leurs
voisins et successeurs mayas. La présence ou l'absence d'architecture en pierre pourr
ait expliquer en grande partie ce contraste ; les Olmèques auraient profité de leurs
espaces et de leurs perspectives pour sculpter des œuvres autour desquelles ils pou
vaient tourner, alors que les Mayas, grands architectes, se seraient engagés dans la voie
du bas-relief pour habiller les corps des pyramides, les façades des temples et les
linteaux des portes. Si le choix entre face et profil ne se pose pas dans le haut-relief (car
la perspective dépend de la situation du spectateur par rapport à la sculpture), il est par
contre crucial dès que le relief est suffisamment « bas ». Un personnage peut être alors
représenté entièrement de face ou entièrement de profil, mais le plus souvent il est fait
appel à des solutions mixtes où le visage, les épaules, le buste et les jambes sont vus sous
divers angles. Ainsi, à la période Classique ancienne des Basses Terres mayas, on
présente de préférence le personnage principal des stèles ou d'autres monuments avec
le visage et les jambes de profil, alors que ses épaules et son buste sont vus de face, de
trois-quarts, ou de profil. À la période suivante, à côté de personnages figurés de profil
de la tête aux pieds, la pose préférée consiste à avoir tout le corps de face, les pieds
ouverts dans des directions opposées, et le visage seul de profil. Ce n'est pas seulement
dans le domaine de la sculpture monumentale que les Mayas ont évité les visages de
face ; les vues frontales de personnages peints sur vases ou sur codex sont rarissimes,
et les glyphes mêmes n'échappent pas à la règle générale du profil.
Ce parti pris de préférer presque toujours le profil à la face n'est pas innocent et il
faut supposer que la représentation frontale du visage humain causait, en général, des
difficultés aux artistes mayas qui n'hésitaient pas, par ailleurs, à montrer de front les
masques ou les visages conventionnels désignant les grandes entités cosmiques. Pour
Proskouriakoff, la préférence pour le profil dans la sculpture s'explique par des
considérations techniques. D'après elle, la vue frontale n'est satisfaisante que traitée
en haut-relief car « les proportions et les dimensions qui expriment le mieux la
structure fondamentale du visage et du pied humain sont raccourcies quand on les
présente sur un seul plan » (1950 : 22). À ces propos, on peut répondre que le problème
de perspective à rendre les pieds de face a été simplement résolu par les Mayas par la
présentation conventionnelle des pieds ouverts à 180°, position qui n'est en rien
« naturelle ». Quant à rendre la « structure fondam

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents