Le rôle de la similitude des éléments dans l apprentissage et le transfert - article ; n°2 ; vol.57, pg 399-424
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Description

L'année psychologique - Année 1957 - Volume 57 - Numéro 2 - Pages 399-424
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 29
Langue Français
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Extrait

César Florès
Le rôle de la similitude des éléments dans l'apprentissage et le
transfert
In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°2. pp. 399-424.
Citer ce document / Cite this document :
Florès César. Le rôle de la similitude des éléments dans l'apprentissage et le transfert. In: L'année psychologique. 1957 vol. 57,
n°2. pp. 399-424.
doi : 10.3406/psy.1957.26616
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1957_num_57_2_26616LE ROLE DE LA SIMILITUDE DES ÉLÉMENTS
DANS L'APPRENTISSAGE ET LE TRANSFERT
par César Florès
Le lecteur qui parcourt les collections de ce dernier demi-siècle des
périodiques anglo-saxons de psychologie expérimentale ne peut manquer
d'être frappé par le nombre élevé de recherches consacrées à l'étude des
processus de facilitation et d'interférence. L'abondance de cette litt
érature se trouve justifiée si l'on considère que l'analyse de ces méca
nismes est indispensable pour la compréhension de l'apprentissage et
de la rétention, notamment dans le cas des séries apprises par répétition.
L'objet de ce travail sera de passer en revue les problèmes essentiels
soulevés par les interactions entre items ou entre séries dues à ce que l'on
a convenu d'appeler leur « degré de similitude » ou de ressemblance.
Théorie de la persévération et théorie du transfert. — Quinze ans après
les célèbres travaux de Ebbinghaus (1885) sur l'évolution temporelle des
processus mnésiques, deux psychologues allemands, Müller et Pilzecker
mirent en évidence le fait suivant (34) : dans le cas ou l'examen de
la rétention n'intervient pas immédiatement — dès la fin de l'appren
tissage — le rappel est nettement meilleur après une période de repos
que si cette même période est occupée par l'exécution d'une tâche.
C'est cette détérioration de la trace mnésique par une activité interpolée
entre l'apprentissage et la rétention que l'on désigne sous le nom d'inhi
bition rétroactive, ou d'interférence rétroactive1.
Plusieurs théories furent proposées pour expliquer l'interférence
rétroactive. La plus ancienne, élaborée par Muller et Pilzecker, est celle
de la persévération, dite aussi théorie de l'anticonsolidation.
L'idée de persévération était très en vogue vers les années 1900. Le
psychiatre allemand Neisser avait utilisé ce terme en 1894 pour
désigner la persistance d'une activité répétée de façon inadéquate.
Appliquée par Muller et Pilzecker au domaine de l'apprentissage,
persévération signifie que l'activité neuronique impliquée par l'exercice
1. Suivant Osgood (37) nous préférons le terme d'interférence à celui
d'inhibition, car ce dernier implique une interprétation des mécanismes
sous-jacents difficile à vérifier. Par conséquent, chaque fois que nous parlerons
d'interférence proactive ou rétroactive, ou d'interférence tout court, nous
nous référerons aux phénomènes de détérioration déterminés par une activité
antérieure ou postérieure à l'apprentissage. L'expression « effets négatifs de
transfert » est synonyme d' « interférence » et nous l'utiliserons, parfois, pour
désigner ce phénomène. 400 It KV UK S cniTIQUKS
ne cesse pas avec celui-ci, mais se prolonge ensuite pendant un laps de
temps. Cette persévération favoriserait la rétention car elle contri
buerait à consolider les traces mnésiques. Toutefois, afin que ce méca
nisme puisse fournir tous ses effets il est nécessaire qu'il demeure libre
de toute perturbation qui pourrait éventuellement l'inhiber : autrement
dit, l'interpolation d'une tâche quand la persévération agit, interfère
avec celle-ci et affaiblit la rétention issue du premier apprentissage.
Par conséquent pour que l'interférence soit effective la coexistence
des deux processus — consolidation de la première tâche et apprent
issage de la deuxième — semble une condition indispensable. D'où il
s'ensuit qu'étant donné que la persévération décroît dans le temps
jusqu'à s'éteindre, l'interférence sera d'autant plus importante que
l'interpolation de la deuxième tâche sera plus proche de la cessation
de la première. Et, au contraire, à un point x de l'intervalle temporel ne pourrait plus être responsable de la détérioration car
la persévération aurait fini de jouer son rôle.
Les recherches qui ont essayé de vérifier ces hypothèses n'ont pu
en faire la preuve expérimentale. Pour ne citer qu'un exemple, Bunch et
McTeer (1932) ont procédé à des interpolations à des points divers d'un
intervalle temporel prolongé : l'interférence rétroactive se manifeste
dans tous les cas (6). Les faits expérimentaux ne sont pas arrivés
jusqu'à présent à montrer une corrélation incontestée entre l'importance
de l'interférence rétroactive et la proximité temporelle de la tâche
interpolée par rapport à la fin du premier apprentissage, toutes choses
égales d'ailleurs.
Un autre postulat de la théorie de Muller et Pilzecker suggère que
l'importance de l'interférence rétroactive dépend de l'énergie dépensée
par l'activité interpolée en fonction de sa plus ou moins grande diff
iculté, plutôt que de la nature de la tâche. La vérification directe de
cette hypothèse est peu réalisable. Par contre, il est acquis aujourd'hui
que la nature de la tâche interpolée est bien un facteur de tout premier
ordre, non seulement en ce qui concerne l'interférence rétroactive mais
aussi l'interférence proactive et les processus de facilitation, phénomènes
que cette théorie est impuissante à expliquer.
Alors que la théorie de la persévération partait d'un fait restreint
— l'interférence rétroactive — relatif à l'une des modalités possibles de
l'interaction d'une tâche sur les effets de l'autre, la théorie du transfert
(proposée par De Camp (1915) et Webb (1917)) intègre ce fait en le consi
dérant comme un cas particulier d'une observation plus générale : quand
deux tâches A et B sont exécutées successivement par les mêmes sujets leur
performance relative à Vune de ces tâches peut être modifiée par leur per
formance antérieure ou postérieure dans Vautre, selon des lois que le
psychologue doit préciser. Grosso modo, on peut distinguer deux cas :
a) Les tâches A et B sont compatibles entre elles. Ce cas recouvre,
d'une part, les tâches réciproquement neutres (entre lesquelles on
n'observe pas d'interaction) et, d'autre part, les tâches dont l'interaction r. n.oKK.s. — u: «oi.k dk la similitude hks éi.kmknts lOI
se traduit par des effets de facilitation, soit au niveau de l'apprentissage
et de la rétention de B (facilitation proactive), soit au niveau de la
rétention de A (facilitation rétroactive).
b) Les tâches A et B sont incompatibles à un degré variable. Leur
interaction aboutit à rendre plus difficile l'apprentissage de B (inter
férence proactive) et plus pauvre la rétention de A (interférence
rétroactive) ou de B (interférence proactive).
Ces processus ont été enregistrés dans toutes sortes d'activités fort
différentes. Toutefois, en ce qui concerne l'apprentissage de séries
(qu'elles comprennent des items simples ou des paires stimulus-réponse)
une remarque s'impose : il s'agit, en effet, d'une tâche qui implique la
fixation d'unités — d'items — juxtaposées ; ces unités sont susceptibles
d'entrer en interaction ; 1° avec d'autres unités appartenant à la même
série ; et 2° avec des unités appartenant à d'autres séries. Il faudra
donc étudier, outre les effets de facilitation et d'interférence entre
séries, les effets de facilitation et d'interférence à l'intérieur de chaque
série. Traditionnellement on procède à ce genre d'étude en regroupant
les variables

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