Le rôle des microbes dans la Société - article ; n°1 ; vol.4, pg 763-776
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1893 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 763-776
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1893
Nombre de lectures 50
Langue Français

Extrait

L. Capitan
Le rôle des microbes dans la Société
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893. pp. 763-776.
Citer ce document / Cite this document :
Capitan L. Le rôle des microbes dans la Société. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, IV° Série, tome 4, 1893.
pp. 763-776.
doi : 10.3406/bmsap.1893.5490
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1893_num_4_1_5490— LE RÔLE DES MICROBES DANS LA SOCIÉTÉ. 763 CAMTAN.
Iration mathématique de la valeur de Taxe orbitaire de Broca.
M. Hirtz est certain d'avoir établi par des coupes sur cadavre
congelé que les axes visuels après la mort sont les droites
directes, facilement définissables, du plan horizontal de la
tête. Or l'axe orbitaire de Broca est presque parallèle à ce
plan. Et il en indique l'orientation avec une précision plus
que suffisante.
Hors cela, aucun fait, aucune considération nouvelle ne
sont produits. Il n'y a rien de trop pour la démonstration
d'une vérité même connue, même acceptée. Mais M. Hirtz
n'aurait pas abouti à confirmer ce qu'avait fait Broca, que
cependant rien n'aurait été changé dans la pratique, où Ton
se contente forcément et sans désavantage du plan alvéolo-
condylien. Le résultat cherché comme le résulat obtenu n'ont
donc pas paru en rapport avec l'effort dépensé, si bien comp
ris et si bien dirigé qu'ait été celui-ci.
Une médaille de bronze est décernée à chacun des auteurs
avec une somme de 200 francs à M. Jaubert et une somme
de 150 francs à M. Salle et à M. Hirtz.
L'un des secrétaires : Dr Capitan.
SEANCE SOLENNELLE du U décembre 1893.
PRÉSIDENCE DE M. SALMON.
10e CONFÉRENCE ANNUELLE BROGA
Le rule des microbes dans la société.
par le Dr Capitan.
Mesdames, Messieurs,
Dans son deuxième discours sur la population française, SEANCE SOLENNELLE DU 14 DÉCEMBRE 1893 764
prononcé dans la séance de la Société d'anthropologie du
2 juillet 1867, notre illustre et regretté maître Broca, disait :
« Au point de vue économique, la population d'un pays peut-
elle s'accroître indéfiniment ? Qu'arrivera-t-il là où les hom
mes se multiplient sur un sol inextensible? On commence
par se serrer, on défriche les bruyères, on fertilise les landes,
on dessèche les marais. Jusque là c'est à merveille, mais il
arrive un moment où la place est occupée. Et après? Il reste
la ressource de l'émigration. On s'expatriera donc, on irapar
delà des mers exproprier et détruire peu à peu les races plus
faibles que les nôtres. On remplira l'Amérique, l'Océanie,
l'Afrique australe, je ne parle pas de l'Afrique tropicale dont
le climat inhospitalier se refuse à l'acclimatement des Euro
péens. Mais la planète où nous sommes n'est pas élastique.
Dans ces colonies lointaines, incessamment grossies par nos
emigrants et rapidement accrues par leur propre fécondité ,
le sol finira par manquer aussi. Que se passera-t-il alors dans
les générations futures lorsqu'elles auront épuisé la ressource
temporaire de l'émigration ?»
Vous le voyez, Messieurs, Broca avec sa lucidité et sa
clarlé habituelles, étudiant la question à un point de vue spé
cial, précisait nettement ce fait: l'évolution et la multiplication
sociales qui sont sans limites, ne peuvent se manifester indé
finiment, il faut que par un procédé ou par un autre, il soit
fait de la place aux nouveaux arrivants qui chaque jour vien
nent à la vie. Un seul moyen existe pour cela : c'est la mort ;
elle fauche les vivants qui laissent ainsi leur place aux êtres
naissants.
Mais les êtres morts doivent disparaître, ils occupent, même
en cet état, encore un trop grand volume; de plus, ils immob
ilisent une quantité importante de matière qui constituait
leurs tissus. Or, Messieurs, vous savez que la matière n'est
pas indéfinie, qu'elle se transforme sans cesse et ne se crée
jamais. Il faut donc que la matière organique morte, essen
tiellement insoluble, se désagrège, se dissocie, se solubilise
pour être ensuite fixée par de nouveaux êtres. Pour cela, un — LE RÔLE DES MICROBES DANS LA. SOCIÉTÉ 765 CAPiTAN.
phénomène doit intervenir : c'est la décomposition, la putré
faction. Or, putréfaction est fonction de microbes^ Pasteur l'a
démontré. Sans eux, il n'y aurait qu'une désagrégation de
matière insuffisante, celle que les radiations solaires pour
raient sans doute réaliser, et par suite, vous le voyez, la mat
ière s'accumulerait en des combinaisons organiques insolu
bles, sanscesse multipliées et insuffisamment dissociées. Donc,
sans microbes, la vie ne pourrait continuer à la surface du
globe, faute de matière disponible.
Appliquez ces données aux accumulations d'êtres humains
qui font les sociétés et vous verrez qu'à fortiori elles sont
rigoureusement exactes. Voilà donc un premier et considérab
le rôle que jouent les microbes dans la société.
À côté de ce grand rôle, les microbes en ont d'autres im
portants aussi et utiles. Tel celui qu'ils jouent dans la diges
tion.
La digestion ordinaire se fait dans l'estomac et l'intestin
au moyen de ferments solubles sécrétés par les cellules orga
niques et qui attaquent les substances alimentaires, les dis
socient, les rendent assimilables. Comme vous le voyez,
c'est un rôle analogue à celui des microbes. Mais les voies
digestives renferment aussi des quantités immenses de mi
crobes, sans cesse apportés par l'alimentation, se multipliant,
pullulant à l'infini et jouant les rôles les plus complexes. A
ne prendre que quelques-uns de ces rôles, on est forcé d'ad
mettre que nécessairement ils interviennent dans les phéno
mènes digestifs, soit à titre d'adjuvants des diastases orga
niques, soit parfois à titre de seuls agents efficients. C'est
ainsi que Duclaux, insistant sur ce point, a fait remarquer
qne certaines celluloses ne sauraient être attaquées que par
des microbes, aucun suc organique n'ayant cette puissance.
Pasteur ne conçoit pas la possibilité de la digestion dans un
milieu complètement privé de microbes.
Le rôle chimique pur des microbes est immense. Ce qu'on
sait n'est rien en comparaison de ce qu'il doit être. Chaque
espèce microbienne, chaque race, chaque variété est char-
T. iv (4° série) 5g *766 Séance solennelle du 14 décembre 1893
gée d'une fonction spéciale. Dans le monde des inflniments
petits, la division du travail est poussée à ses extrêmes limi
tes, si bien que pour réaliser une réaction chimique quel
conque, le microbe s'y prend à diverses reprises. Chaque va
riété fait une part du travail, détermine une dissociation
partielle de la matière que complète une autre espèce et ainsi
de suite jusqu'à la simplification extrême de la matière or
ganique, réduite à ses constituants élémentaires ou à un état
de simplicité suffisante pour que la plante puisse l'assimiler.
Les actions chimiques que détermine le microbe sont donc
infinies et infiniment variées. En voici quelques exemples :
Partant d'un seul corps, par exemple le sucre, les micro
bes peuvent le transformer en acide dextrolactique ou levo-
lactique, ou encore en acide indifférent suivant leur activité
propre, le milieu de culture, les réactions surajoutées, etc.
Agents réducteurs par excellence, les microbes transfo
rment les sulfates en sulfites, voire même en sulfures; ceux-
ci donnant, toujours du fait des réactions microbiennes, de
l'acide suifhydrique. Et ainsi par ce mécanisme de disloca
tions successives, les microbes partis des sulfates arrivent à
donner naissance à de l'eau sulfureuse. Cette simple énoncia-
tion d'un processus microbien très spécial, montre la comp
lexité extrême du rôle chimique des microbes, aidés d'ail
leurs bien souvent dans leur tâche par la radiation solaire,
puissant agent chimique également, dont l'action, moins im
mense pourtant que celle des microbes, est analogue. Dans
son rôle de chimiste, le soleil procède co

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