Le rôle du capital humain en matière de retraites et de prestations familiales - article ; n°4 ; vol.35, pg 837-847
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Population - Année 1980 - Volume 35 - Numéro 4 - Pages 837-847
Bichot Jacques. — Le rôle du capital humain en matière de retraites et de prestations familiales. Un régime de retraite par capitalisation ne pourrait pas fonctionner pour l'ensemble de la population française car ses réserves mathématiques seraient plus importantes que le capital physique existant. Cependant, ceci ne concerne que le capital physique; or la notion de capital humain fournit la possibilité de dépasser le dilemme classique — capitalisation ou répartition — : Si l'on tient compte du capital humain comme facteur productif, les sommes versées par les employeurs aux organismes de retraite dits par répartition, ainsi qu'aux Caisses d'Allocations Familiales, peuvent être analysées comme constituant le revenu brut que la collectivité tire de cette portion du capital humain sur laquelle, parce' qu'elle a investi dans sa « production », elle possède un droit d'usufruit. Les prestations familiales et les dépenses d'éducation prises en charge par l'Etat absorbent une partie seulement de l'amortissement de cette fraction du capital humain. Le reste des dotations aux amortissements, et le revenu net, servent au financement des régimes de retraite. Sur la base prudente de 4 700 milliards de capital net en 1975, il suffit d'un taux net de 2 % pour alimenter les caisses de retraite : les régimes « de répartition » sont en fait des régimes par « capitalisation humaine ».
Bichot Jacques. — Human Capital in Pensions and Family Allowances. A fully capitalized pension scheme would not be possible for the population of France as a whole, for the actuarial reserve fund required would exceed the total existing amount of physical capital. However, this applies to physical capital only; if human capital were considered, the dilemma could be overcome. If human capital were to be considered a factor of production, employers' contributions to pension funds and family allowance schemes could be regarded as interest on human capital which the community has a right to use, because it has invested in its production. Family allowances and educational expenditure borne by the state absorb only a fraction of the amortization of this part of human capital. The remainder is employed for the financing of pension schemes. If one accepts a conservative estimate of 4,700,000 million francs as the amount of net capital in 1975, a rate of interest of two per cent would be sufficient to meet the cost of pensions. Such schemes are, therefore, in effect human capitalization.
Bichot Jacques. — И papel del capital humano en los problèmes de retiro y de servicios familiares. Se dice que un sistema de retiro por capitalización no puede funcionar bien para el conjunto de la población francesa debido a que los fondos de reserva matemáticamente estimados serían más importantes que el capital fisico existente. Sin embargo esta limitación se refiere sólo al capital fisico. La noción de capital humano ofrece la posibilidad de superar el dilema clásico : capitalización o repartition. Ya que si se considéra que el capital humano es un factor productivo, las sumas que suministran los empleadores a los organismos de prevision social (retiro por repartición y asignaciones familiares) forman parte del ingreso bruto a que la colectividad tiene derecho de usufructo, ya que ha contribuido a la « producción » de ese capital humano. Los servicios sociales y de educación a cargo del Estado absorven solamente una parte de la amortización de este capital humano. El resto de los fondos de amortización y el ingreso neto permiten financiar los sistemas de retiro. Si se supone prudentemente un capital neto de 4,7 billones en 1975, una tasa neta de 2 % bastaria para aprovisionar las cajas de retiro : los sistemas de « repartición » son en realidad sistemas de « capitalización humana ».
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 43
Langue Français

Extrait

Jacques Bichot
Le rôle du capital humain en matière de retraites et de
prestations familiales
In: Population, 35e année, n°4-5, 1980 pp. 837-847.
Citer ce document / Cite this document :
Bichot Jacques. Le rôle du capital humain en matière de retraites et de prestations familiales. In: Population, 35e année, n°4-5,
1980 pp. 837-847.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1980_num_35_4_18348Résumé
Bichot Jacques. — Le rôle du capital humain en matière de retraites et de prestations familiales. Un
régime de retraite par capitalisation ne pourrait pas fonctionner pour l'ensemble de la population
française car ses réserves mathématiques seraient plus importantes que le capital physique existant.
Cependant, ceci ne concerne que le capital physique; or la notion de capital humain fournit la possibilité
de dépasser le dilemme classique — capitalisation ou répartition — : Si l'on tient compte du capital
humain comme facteur productif, les sommes versées par les employeurs aux organismes de retraite
dits par répartition, ainsi qu'aux Caisses d'Allocations Familiales, peuvent être analysées comme
constituant le revenu brut que la collectivité tire de cette portion du capital humain sur laquelle, parce'
qu'elle a investi dans sa « production », elle possède un droit d'usufruit. Les prestations familiales et les
dépenses d'éducation prises en charge par l'Etat absorbent une partie seulement de l'amortissement de
cette fraction du capital humain. Le reste des dotations aux amortissements, et le revenu net, servent
au financement des régimes de retraite. Sur la base prudente de 4 700 milliards de capital net en 1975,
il suffit d'un taux net de 2 % pour alimenter les caisses de retraite : les régimes « de répartition » sont
en fait des régimes par « capitalisation humaine ».
Abstract
Bichot Jacques. — Human Capital in Pensions and Family Allowances. A fully capitalized pension
scheme would not be possible for the population of France as a whole, for the actuarial reserve fund
required would exceed the total existing amount of physical capital. However, this applies to physical
capital only; if human capital were considered, the dilemma could be overcome. If human capital were
to be considered a factor of production, employers' contributions to pension funds and family allowance
schemes could be regarded as interest on human capital which the community has a right to use,
because it has invested in its production. Family allowances and educational expenditure borne by the
state absorb only a fraction of the amortization of this part of human capital. The remainder is employed
for the financing of pension schemes. If one accepts a conservative estimate of 4,700,000 million francs
as the amount of net capital in 1975, a rate of interest of two per cent would be sufficient to meet the
cost of pensions. Such schemes are, therefore, in effect "human capitalization".
Resumen
Bichot Jacques. — И papel del capital humano en los problèmes de retiro y de servicios familiares. Se
dice que un sistema de retiro por capitalización no puede funcionar bien para el conjunto de la
población francesa debido a que los fondos de reserva matemáticamente estimados serían más
importantes que el capital fisico existente. Sin embargo esta limitación se refiere sólo al capital fisico. La
noción de capital humano ofrece la posibilidad de superar el dilema clásico : capitalización o repartition.
Ya que si se considéra que el capital humano es un factor productivo, las sumas que suministran los
empleadores a los organismos de prevision social (retiro por repartición y asignaciones familiares)
forman parte del ingreso bruto a que la colectividad tiene derecho de usufructo, ya que ha contribuido a
la « producción » de ese capital humano. Los servicios sociales y de educación a cargo del Estado
absorven solamente una parte de la amortización de este capital humano. El resto de los fondos de
amortización y el ingreso neto permiten financiar los sistemas de retiro. Si se supone prudentemente un
capital neto de 4,7 billones en 1975, una tasa neta de 2 % bastaria para aprovisionar las cajas de retiro
: los sistemas de « repartición » son en realidad sistemas de « capitalización humana ».ROLE DU CAPITAL HUMAIN LE
EN MATIÈRE DE RETRAITES
ET DE
PRESTATIONS FAMILIALES
s'attache particulièrement Stigmatisant ne par L'amortissement figure Jean La comptabilité, trop Bodin sous cette exclusivement aucune dès que évalué, « infidélité le « celle l'amortissement xvr des au rubriques des siècle moins aux nations choses, comptes : approximativement, « II des de n'est tout ignorant », l'agent comptabilités F. richesse comme Perroux humain, l'avertissement celle que pour (1974) pratiquées de d'hommes des le l'homme, regrette firmes, capital donné (...). ».
matériel, ne l'est pas pour l'agent ». Et cet auteur fait une suggestion :
« Le montant des charges de Sécurité sociale, de la cotisation d'ass
urance-chômage et des frais sociaux similaires, devrait être soumis à
une analyse qui n'est jamais faite pour préciser leur contenu comparé
à celui de l'amortissement humain ».
La perspective adoptée ici-même, dans deux articles consacrés
au financement des retraites, par J. Bourgeois-Pichat et J. E. Chapron,
mérite d'être discutée à partir de cette préoccupation : Introduire la
considération de la « ressource humaine » dans l'analyse de la formation
et de la répartition du revenu national (1). En ayant recours, au niveau
macro-économique, au concept de capital humain (qui est mis en œuvre
depuis 25 ans dans de très nombreuses recherches micro-économiques (2)),
nous débouchons sur une problématique fort différente de celle développée
par J. Bourgeois-Pichat, puisque nous sommes amené à considérer les
retraites de la Sécurité sociale, ainsi d'ailleurs que les prestations familiales,
comme provenant des revenus engendrés par un facteur de production
qui n'est ni le travail, ni le capital physique, mais le capital humain
- ou du moins la fraction de celui-ci sur laquelle la société a des droits
d'usufruit.
fl> L'expression «revenu national» désignera toujours ici le revenu national
des facteurs. Le revenu national aux prix du marché, alias Produit National Net,
correspond mal au problème abordé dans cette étude. J. Bourgeois-Pichat et
J. E. Chapron (1979) n'ont d'ailleurs recours à ce dernier agrégat que pour
en déduire le revenu national des facteurs.
(2> Pour un résumé de ces travaux, voir par exemple Theodore W. Schultz
(1972).
Population, 4-5, 1980, 837-848. 838 LE RÔLE DU CAPITAL HUMAIN
1. Rappel de la problématique et des résultats
de J. Bourgeois-Pichat et J. E. Chapron
Dans un premier article, J. Bourgeois-Pichat étudie le fonctionne
ment d'une caisse de retraite par capitalisation, dans le cas d'une popul
ation stable et d'une croissance économique à taux constant. La somme
inscrite au compte des personnes d'âge x vérifie une équation différent
ielle linéaire du premier ordre qui s'intègre facilement. On en déduit
la valeur comptable du capital total possédé par la caisse. Celui-ci
dépend des caractéristiques démographiques, du taux d'intérêt réel r et
du taux de croissance économique X. Pour une population analogue
à la population féminine française, la caisse se trouve devoir posséder
l'équivalent de 10 fois la masse salariale annuelle si r = X, et de 4,8 fois
cette masse salariale si r — X — 5 % . Dans le cas r = 5 % et X = 3 % ,
les revenus de capitaux touchés par la caisse représenteraient 41 %
des salaires. L'auteur en déduit donc «l'impossibilité de trouver assez
de capital pour que le système fonctionne ».
Un second article démontre cette impossibilité à l'aide des comptabil
ités nationales. Pour obtenir une estimation de la totalité des revenus de
capitaux, il présente une méthode originale permettant de distinguer,
au sein des revenus d'entrepreneurs individuels, ce qui est attribuable
au travail et ce qui l'est au capital. D'après cette méthode, le revenu
du capital s'élèverait, en France, à 20 % du revenu du travail. Les
auteurs en concluent : « même si elle possédait la totalité du capital
susceptible de donner lieu à rémunération dans l'économie nationale,
une caisse chargée de faire fonctionner un système de retraite par capi
talisation à somme

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