Les ancêtres de Samori - article ; n°13 ; vol.4, pg 125-156
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Description

Cahiers d'études africaines - Année 1963 - Volume 4 - Numéro 13 - Pages 125-156
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 279
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Yves Person
Les ancêtres de Samori
In: Cahiers d'études africaines. Vol. 4 N°13. 1963. pp. 125-156.
Citer ce document / Cite this document :
Person Yves. Les ancêtres de Samori. In: Cahiers d'études africaines. Vol. 4 N°13. 1963. pp. 125-156.
doi : 10.3406/cea.1963.3008
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cea_0008-0055_1963_num_4_13_3008YVES PERSON
Les ancêtres de Samori
Samori insère dans important bouleversement politique et social
qui secoué au xixe siècle les savanes préforestières du Haut-Niger au
Bandama Il incarne si parfaitement ce mouvement il lui donné une
telle ampleur que son nom seul survécu effa ant ceux de ses pré
décesseurs et de ses émules Or ceux-ci dont action se limitait une
assiette territoriale assez modeste étaient tous des nouveaux venus
dans la région ils bouleversèrent des allogènes enkystés dans un
milieu irréductiblement différent est le cas de Sérè-Brèma Sise qui
avait quitté Bakongo près de Kankan et venait de passer une jeunesse
studieuse au Masina est le cas de Vakaba Toure dont le père il est
vrai était fixé Samatigila mais se tenait soigneusement écart du
milieu animiste est le cas plus nettement encore de Mori Soulèmani
Savane en pays kissi et de Fode Drame dans le Sakara qui étaient
arrivés dans le pays quelques années peine avant de lancer leurs
mouvements Quant Mori Toure sur le Bandama il était si peu
enraciné il parla toujours dyoula avec un accent erma
Il est donc pas sans intérêt examiner si le grand homme de cette
révolution dyoula celui qui éclipsé complètement les figures
secondaires se rattache la même catégorie elles
Les auteurs qui se sont occupés de la question ne nous permettent
pas de nous faire une opinion et les documents inédits que nous trou
vons dans les archives ne sont guère plus utiles Un rapport anglais ne
qualifie-t-il pas notre homme de razzieur arabe Peroz le dit fils
un Dyulah très besogneux nommé Lakhafia Toure marié une
mara et né Sanankoro2 Selon Binger il est né Bisandou-
Public Record Office Londres) War Office to Colonial Office CO 293
IO-IO-93)
Peroz Au Soudan Fran ais pp 388-389
Avant Peroz les premiers renseignements fran ais sur les origines de Samori
sont fournis par Gallieni Voyages au Soudan Fran ais 1885 est un bel 120 YVES PERSON
gou un Mandé-dioula et une Malinké pauvres gens vivant du
commerce peu lucratif du kola Pour Delafosse il est né de parents
obscurs Sanankoro son père était un Manding du Ouassoulou
et sa mère une Manding du Könyän Enfin Dominique Traore en fait
un Sarakolé colporteur et fils de colporteurs3
Tout cela est bien confus La terminologie capricieuse des auteurs
qui se sont occupés du monde mandé-dyoula est aggravée ici par la
faiblesse misérable des sources orales dont ils disposaient Il convient
abord de se mettre accord sur le sens des mots en se référant
usage en font les gens du pays liminons la forme artificielle
manding nous emploierons Malinké ou mieux Maninko pour
désigner les gens de ensemble dialectal situé ouest du Bambara du
Haut-Sénégal la lisière de la forêt en passant par le Haut-Niger Le
Wasoulou et le Könyän en sont des faciès parfaitement localisés
Dyoula étant un terme professionnel nous dirons Maninka-Mor
pour désigner les Malinké particulièrement influencés par Islam et
la pratique du commerce Quant Sarakolé est un nom ethnique
qui doit être réservé aux populations parlant effectivement la langue
soninké dans le pays de Nioro Mali et sur le Haut-Sénégal
Ceci posé des traditions orales riches et susceptibles de se recouper
exemple de confusion Samori serait chef du Moribélédougou Son père avait
commandé le seul village de Dougourou était un paisible Soninké de religion
musulmane plus adonné au commerce et agriculture la guerre. Un de
ses anciens compagnons Mori-Birahim su se créer une situation part et vient
entrer en lutte contre lui
Ces renseignements ont été recueillis en 1880 et mêlent des informations de
1878 séjour Dougoura du Basando-Kouroussa et de 1880 conflit entre
Samori et Sérè-Brèma)
Le Moribélédougou est évidemment le Moriouledougou de Sérè-Brèma
que Samori conquis durant le séjour de Gallieni ongo Gallieni tort de
vouloir expliquer ce nom par Bêlé pierre ou plutôt caillou
Quant au chef de Dougoura il hébergé Samori pendant près un an alors
il soumettait la région
Binger Du Niger au Golfe de Guinée 146 Mevil Samary pp 2-4
se borne reproduire les renseignements de Binger
Delafosse Haut-Sénégal-Niger II 343 Dix ans plus tôt dans son
Manuel pratique de la langue Mandé Delafosse avait reproduit le texte Dyoula
Amadou Kouroubari il avait lui-même inspiré On trouve affirmation
que Samori est né Sanankoro un Malinké sans renom et une mère
Konyanké Alimama Samori ko-ma 148 fa mande-nga lo ar kiri
lafta ture be farhande konianga muso lo..
Dominique Traore Notes sur Samory ducation Africaine 23e année
no 85 janvier-mars 1934 suivi par Tngold Samory sanglant et magnifique Paris
1961 Traore ne nous indique pas ses informateurs et écrit pas un récit
continu mais des notes sur divers épisodes Ses renseignements sont les moins
inexacts publiés ici mais recueillis loin des lieux Sikasso et Bobo Il est
naturel que les erreurs soient nombreuses La généalogie traditionnelle est
réduite peu de chose et Sa Kamara rebaptisée Sara est indiquée comme mère
de Lafiya Nous verrons elle est sa grand-mère
Traore est donc utiliser avec précaution sauf pour les événements de la
région de Bobo LES ANCETRES DE SAMORI 127
mutuellement vont nous permettre de situer notre personnage avec
précision
Avant examiner quelle était sa position dans le Könyän animiste
qui sera sa base de départ il convient de passer en revue ce on peut
savoir du clan Toure dont il portait le nom et comment rattache
sa lignée
ORIGINE ET DIFFUSION DU DYAMU TOURE
Les Toure1 sont généralement considérés sur le Haut-Niger comme
des Maninka-Mori Ils forment un clan importance moyenne caracté
risé par une extrême dispersion en innombrables petites lignées dans
la vaste zone qui étend du Bas-Sénégal au Moyen-Niger et du Sahel
la forêt et là on trouve des Toure agglutinés en gros noyaux
mais ces exceptions sont dues des faits récents comme les bouleverse
ments politiques ils ont suscités dans la région Odienné Côte
Ivoire)
La dispersion reste la règle Elle est pas surprenante si on
considère le caractère essentiellement dyoula est-à-dire commer
ant et maraboutique des Toure
au xixe siècle ils semblent avoir joué aucun rôle politique
important On écrit souvent il est vrai que Toure était le dyamu de la
dynastie des Askia de Gao mais il agit là une interprétation erronée
de Delafosse que tout le monde recopie depuis lors2
En sens contraire nous verrons plus loin il des Toure castes
Si on adoptait le vocabulaire de Murdock Africa 32) il faudrait dire
sib ou phratrie le nom de clan étant réservé au groupe mixte de parenté résidant
dans un carré ou un quartier Cette révolution du vocabulaire risque être sur
tout une source de confusion et je continuerai employer le mot clan dans le sens
de Delafosse H.S.N. III pp 98-109 comme le font ensemble des africanistes
fran ais On trouvera les meilleures analyses récentes du clan ouest-africain
en rapport avec les lignages dans Denise Paulme Les gens du Riz Paris 1954
pp 72-97 Kissi et Dieterlen Essais sur la religion bambara 1950
PP- 73-85
Un Toure almamy Sirè-Hasan cependant commandé le Fouta-Toro
au début du xixe après la révolution islamique Abd el-Kader cf Delafosse
et Gaden Chronique du Fouta Sénégalais Paris 1913 102
Pour les origines de Askia Mohammed le Tarikh-es-Soudan dit seulement
il est appelé Et-Turi ou suivant autres auteurs Es-Selenki T.S 117
Delafosse interprété ce texte en écrivant que Askia était un Soninké de la
fraction des Silla nommé Mohammed et ni Aboubakar Toure Ceci guère
de sens car Toure et Silla sont deux clans Soninké nobles wago qui ont rien
en commun Les Silla contrairement aux Toure ne descendent pas de Dinga
ancêtre mythique des Soninké Avant la venue de celui-ci il aurait eu des
Silla forgerons parmi iesDyinu diables qui occupaient le pays Dans le Wagadou
primitif les Silla gouvernaient il est vrai un des quatre Fado g

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