Les comportements familiaux de l aristocratie romaine (IIe siècle avant J.-C.- IIIe siècle après J.-C.) - article ; n°6 ; vol.42, pg 1267-1285
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Les comportements familiaux de l'aristocratie romaine (IIe siècle avant J.-C.- IIIe siècle après J.-C.) - article ; n°6 ; vol.42, pg 1267-1285

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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1987 - Volume 42 - Numéro 6 - Pages 1267-1285
Family Behavior in the Roman Aristocracy (200 BC to 300 AD)
This article first recalls the problems posed by terminological ambiguity and the fact that familles of the Roman aristocracy studied by historians have been artifactually reconstructed by prosopologists according to literary sources for the Republic and epigraphic sources for the Empire. We then consider the specifie answers provided by Roman society to problems crucial for any study of aristocratic strategies: demographic behavior (celibacy, marriage, fertility, birth rate, etc.), the choice of spouses (in marriage and kinship), and practices related to succession and inheritance. We compare their behavior with that of aristocracies from other eras and social contexts who had similar goals: the biological continuation of their familles, the transmission and increase of patrimonies, and the diversification and extension of symbolic capital. Despite the Roman aristocracy 's flexibility regarding adoption and divorce, it seems to have suffered from similar difficulties and failings as later ones. These difficulties indicate the coexistence of thoroughly contradictory ideals and practices which proscribe our viewing their behavior as uniform ; rather it continually changea over time and space, as afunction above all of transformations in political leadership.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 49
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mireille Corbier
Les comportements familiaux de l'aristocratie romaine (IIe siècle
avant J.-C.- IIIe siècle après J.-C.)
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 42e année, N. 6, 1987. pp. 1267-1285.
Abstract
Family Behavior in the Roman Aristocracy (200 BC to 300 AD)
This article first recalls the problems posed by terminological ambiguity and the fact that familles of the Roman aristocracy
studied by historians have been artifactually reconstructed by prosopologists according to literary sources for the Republic and
epigraphic sources for the Empire. We then consider the specifie answers provided by Roman society to problems crucial for any
study of aristocratic strategies: demographic behavior (celibacy, marriage, fertility, birth rate, etc.), the choice of spouses (in
marriage and kinship), and practices related to succession and inheritance. We compare their behavior with that of aristocracies
from other eras and social contexts who had similar goals: the biological continuation of their familles, the transmission and
increase of patrimonies, and the diversification and extension of symbolic capital. Despite the Roman aristocracy 's flexibility
regarding adoption and divorce, it seems to have suffered from similar difficulties and failings as later ones. These difficulties
indicate the coexistence of thoroughly contradictory ideals and practices which proscribe our viewing their behavior as uniform ;
rather it continually changea over time and space, as afunction above all of transformations in political leadership.
Citer ce document / Cite this document :
Corbier Mireille. Les comportements familiaux de l'aristocratie romaine (IIe siècle avant J.-C.- IIIe siècle après J.-C.). In:
Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 42e année, N. 6, 1987. pp. 1267-1285.
doi : 10.3406/ahess.1987.283453
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1987_num_42_6_283453MIREILLE CORBIER
LES COMPORTEMENTS FAMILIAUX
DE ARISTOCRATIE ROMAINE
IIe SI CLE AVANT J.-C.-IIIe SI CLE APR J.-C.
Quand on parle de famille et plus précisément de famille
aristocratique il faut abord entendre sur le sens du terme J.-L Flandrin
1984 Dans la perspective une étude comparative on est amené pour la
famille romaine jouer constamment sur deux registres un côté le vocabu
laire latin et les concepts sous-jacents Benveniste 1969 Franciosi
1975-1976 Ph Moreau 1978b Salier 1984a gens familia domus
mais aussi nornen genus stirps etc de autre la langue et les concepts que
manient les historiens de la famille médiévale et moderne en assimilant ou en
adaptant les définitions et les analyses des anthropologues
Au prix une certaine simplification on parlera donc ici comme Georges
Duby 1981 ou Gérard Delille 1985) sinon Marc Auge 1975 et Fran oise
Héritier 1981) surtout
une part de lignages et de lignées. en reconnaissant dans la gens et la familia
le lignage et la lignée agnatiques les porteurs du même nom même
est parfois employé dans le sens de gens avec Rome la particularité de la
patria potestas exercée par le plus âgé des ascendants mâles
Crook 1967 Veyne 1978 Thomas 1982 et 1986 Harris
1986 Salier 1986
autre part des parents et des alliés consanguins et affins puisque le
terme domus souvent même tota domus peut englober la parenté bilatérale
pour les Romains les cognais proprement dits identifiés au sixième
degré romain équivalent au troisième degré canon les cousins issus de
germains ou parfois même au septième) mais aussi des alliés ou affins les
Annales ESC novembre-décembre 1987 no pp 1267-1285
1267 LA PARENT ROMAINE
adfines beaux-parents gendre beau-fils au sens de privignus et même
chez Pline le Jeune Lettres 1051) les adfines de nos adfines Salier
1984a)
Bien évidemment chacun des deux termes familia et domus toute une
gamme autres sens qui vont de la domesticité pour la familia habitation
proprement dite pour la domus et le syntagme domus familia dont on
trouve deux exemples dans ce texte se révèle une élasticité et une com
plexité de sens également remarquables
Les familles de aristocratie romaine sur lesquelles nous travaillons ne
sont rappelons-le que des artefacts de prosopographes Ce travail de reconsti
tution amorcé dès Antiquité pour époque républicaine Atticus par
exemple au le siècle avant J.-C spécialiste reconnu de la recherche généalo
gique fut même consulté sur ce point par de grandes familles été repris et
poursuivi de nos jours notamment grâce épigraphie Mais il inspirait déjà
des doutes aux Anciens ainsi au Ier siècle après J.-C. le commentateur de
Ciceron Asconius Pis. 10 Clark Socrus Pisonis quaefuerit invenire non
potui videlicet quod auctores rerum non perinde in domibus äc familiis femi-
narum nisi lliistrium virorum nomina tradiderunt Je ai pas pu iden
tifier la belle-mère de Pis sans doute parce que les auteurs ont pas transmis
pour les maisons et les lignées ou du fait de Vhendiadys les familles
les noms des femmes aussi bien que ceux des hommes sauf dans les cas de
femmes illustres On ne saurait mieux souligner les lacunes de la documenta
tion et le déséquilibre de information au détriment des femmes
Or pour la période laquelle se limitent mes observations ne siècle avant
J.-C.-ii siècle après J.-C.) un changement radical de sources intervient mi-
parcours dans le courant du ler siècle de notre ère
Nous raisonnons ainsi sur deux artefacts constitués partir de sources diffé
rentes Le premier époque julio-claudienne été constitué en
majeure partie aide de sources littéraires souvent diversifiées qui mettent
en scène des personnages même si la part de épigraphie cessé aug
menter Le second est une construction fondée pour essentiel sur une docu
mentation épigraphique épitaphes inscriptions honorifiques etc.) et donc
principalement sur une onomastique
Or ils se réfèrent on le sait bien deux réalités sociales différentes Les
grands noms du dernier siècle de la République se sont presque tous éteints Des
familles nouvelles sont apparues italiennes abord provinciales ensuite
partir du dernier tiers du Ier siècle
Nos deux artefacts présentent en outre plusieurs différences majeures les
gentes continues et ramifiées unies entre elles par des traditions interma
riage que Ronald Syrne 1986 reconstitue encore sous Auguste et les premiers
Julio-Claudiens ne se retrouvent plus même avec des noms nouveaux après le
milieu du ler siècle Nos généalogies sont trop souvent limitées une seule
lignée réelle ou reconstituée comme telle Mais elles sont aussi la plupart du
temps tronquées Face quelques lignées car il en qui égrènent cinq ou six
sénateurs on rencontre surtout des segments de deux ou trois générations Le
changement est donc double il porte la fois sur la dimension de arbre et sur
la profondeur chronologique Corbier 1981 et 1981-1982)
1268 CORBIER LES COMPORTEMENTS FAMILIAUX DE ARISTOCRATIE
Paradoxalement ce sont les familles relativement courtes du ne siècle
après J.-C qui portent les noms les plus longs mais le paradoxe est appa
rent Aux usages de la République transmission du nom du père le nornen
le gentilice auxquels ajoutent un prénom et un surnom qui peut être le
cognomen de la lignée un second cognomen pouvant aussi différencier les
frères et se perpétuer dans les rameaux constitués par leur descendance ainsi
les Cornein Scipiones Nasicae ont succédé par étapes avec notamment
apparition de cognomina formés sur le gentilice maternel autres usages
onomastiques grâce la polyonymie ainsi les quatorze gentilices associés
vingt cognomina et même quatre prénoms de Pompeius Sosius Priscus
consul en 169 après J.-C CIL XIV 609 ILS 104 un sénateur peut
intégrer notamment ses ascendants paternels et maternels sur plusieurs généra
tions Un changement qui reflète aussi autres conceptions de la famille
Encore faudrait-il nous assurer que deux images aussi contrastées ne sont pas le
produit des sources Le contraste est nécessairement accusé par une documenta
tion épigraphique qui fait aux femmes une moindre place que les auteurs atten
tifs parfois mais oublions pas les réserves Asconius souligner les liens
alliance et les solidarités nés de la parenté ou de affinité
Pour des lignages aux multiples rameaux ou des familles nouvelles qui émer
gent peine et en général ont pas eu le temps de se ramifier la politique de
continuité familiale risque de se poser ou de être posée en termes différents
Pour les premiers la continuité de la gens peut être assuré

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