Les effets de la réussite et de l échec sur l effort de contrôle - article ; n°2 ; vol.59, pg 407-426
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Les effets de la réussite et de l'échec sur l'effort de contrôle - article ; n°2 ; vol.59, pg 407-426

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Description

L'année psychologique - Année 1959 - Volume 59 - Numéro 2 - Pages 407-426
Résumé
Le présent travail s'inscrit dans une suite de recherches sur les facteurs de l'effort de contrôle qu'exerce le sujet sur le déroulement de sa propre activité. On se proposait ici de montrer que cet effort de contrôle dépend de l'issue escomptée de l'activité : il s'accroît avec la probabilité de l'échec, telle qu'elle apparaît au sujet lui-même.
La notion d'effort de contrôle est ici précisée en celle d'effort de qualité dans l'exécution du travail. La tâche utilisée, très simple, livre un indice d'attitude vitesse-précision sensible. Elle a été exécutée, en collectif, par 46 étudiants en psychologie, dans une situation créant un engagement personnel faible. Sur la base de leurs résultats, on a partagé les sujets en trois groupes de même niveau de réussite en ce qui concerne la vitesse et la qualité du travail. Puis, dans une seconde séance d'examen collectif, on s'efforce d'augmenter sensiblement le niveau d'engagement personnel dans la tâche, et on use d'un artifice pour persuader les sujets qu'à la première séance leur performance a été excellente (sujets du premier groupe), ou moyenne (sujets du second groupe) ou très mauvaise (sujets du troisième groupe). La situation ainsi créée, on fait exécuter à nouveau la tâche. On constate que les trois groupes se différencient, en ce qui concerne la vitesse et la qualité du travail, conformément à l'hypothèse ; ceci de façon statistiquement significative. Le groupe « Échec » travaille plus lentement et mieux que le groupe « Neutre », ce qui est interprété comme un accroissement de l'effort de contrôle. L'attitude du groupe « Réussite » évolue de façon inverse, mais la différence avec le groupe « Neutre » est moins nette.
Ces résultats sont discutés, et la possibilité de leur généralisation est envisagée dans le cadre d'une étude générale de la prise d'attitude du sujet en face de la tâche, et des facteurs de cette prise d'attitude.
Summary
The present work is part of a series of research work bearing on the effort of control exercised by the subject over his own activity. The aim here was to show that this effort depends on the expected outcome of the activity ; it increases with the probability of failure such as this latter appears to the subject himself.
The notion of effort of control is here defined as the effort for quality in executing the task. The very simple task employed furnishes a sensitive index of the speed-precision attitude. It was carried out by 46 psychology students in a situation with very littlt personal involvement. According to their results, the students were divided into 3 groups with the same rate of success as regards the speed and quality of the work. Then, in a second collective examination, an effort was made to create an appreciably higher personal involvement in the task and the subjects were persuaded by an artifice that their performances at the first sitting had been : excellent, (subjects in the first group), medium (subjects in the second group), or very bad (subjects in the third group). Once the situation was created, the task was carried out again. It can be noticed, in conformance with the hypothesis, that the three groups are significantly different, statistically speaking, as regards the speed and quality of the work. The « failure » group works more slowly and better than the « neuter » group, which fact is interpreted as an increase in the effort of control. The attitude of the « success » group evolves in an opposite direction, but the difference with the « neuter » group is less marked.
These results are discussed and the possibility of generalizing them is considered for a general study of the attitude assumed by a subject faced with a task, together with the factors in the assuming of an attitude.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Perron
Les effets de la réussite et de l'échec sur l'effort de contrôle
In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°2. pp. 407-426.
Citer ce document / Cite this document :
Perron R. Les effets de la réussite et de l'échec sur l'effort de contrôle. In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°2. pp. 407-
426.
doi : 10.3406/psy.1959.6641
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1959_num_59_2_6641Résumé
Résumé
Le présent travail s'inscrit dans une suite de recherches sur les facteurs de l'effort de contrôle qu'exerce
le sujet sur le déroulement de sa propre activité. On se proposait ici de montrer que cet effort de
contrôle dépend de l'issue escomptée de l'activité : il s'accroît avec la probabilité de l'échec, telle qu'elle
apparaît au sujet lui-même.
La notion d'effort de contrôle est ici précisée en celle d'effort de qualité dans l'exécution du travail. La
tâche utilisée, très simple, livre un indice d'attitude vitesse-précision sensible. Elle a été exécutée, en
collectif, par 46 étudiants en psychologie, dans une situation créant un engagement personnel faible.
Sur la base de leurs résultats, on a partagé les sujets en trois groupes de même niveau de réussite en
ce qui concerne la vitesse et la qualité du travail. Puis, dans une seconde séance d'examen collectif, on
s'efforce d'augmenter sensiblement le niveau d'engagement personnel dans la tâche, et on use d'un
artifice pour persuader les sujets qu'à la première séance leur performance a été excellente (sujets du
premier groupe), ou moyenne (sujets du second groupe) ou très mauvaise (sujets du troisième groupe).
La situation ainsi créée, on fait exécuter à nouveau la tâche. On constate que les trois groupes se
différencient, en ce qui concerne la vitesse et la qualité du travail, conformément à l'hypothèse ; ceci de
façon statistiquement significative. Le groupe « Échec » travaille plus lentement et mieux que le groupe
« Neutre », ce qui est interprété comme un accroissement de l'effort de contrôle. L'attitude du «
Réussite » évolue de façon inverse, mais la différence avec le groupe « Neutre » est moins nette.
Ces résultats sont discutés, et la possibilité de leur généralisation est envisagée dans le cadre d'une
étude générale de la prise d'attitude du sujet en face de la tâche, et des facteurs de cette prise
d'attitude.
Abstract
Summary
The present work is part of a series of research work bearing on the effort of control exercised by the
subject over his own activity. The aim here was to show that this effort depends on the expected
outcome of the activity ; it increases with the probability of failure such as this latter appears to the
subject himself.
The notion of effort of control is here defined as the effort for quality in executing the task. The very
simple task employed furnishes a sensitive index of the speed-precision attitude. It was carried out by
46 psychology students in a situation with very littlt personal involvement. According to their results, the
students were divided into 3 groups with the same rate of success as regards the speed and quality of
the work. Then, in a second collective examination, an effort was made to create an appreciably higher
personal involvement in the task and the subjects were persuaded by an artifice that their performances
at the first sitting had been : excellent, (subjects in the first group), medium (subjects in the second
group), or very bad (subjects in the third group). Once the situation was created, the task was carried
out again. It can be noticed, in conformance with the hypothesis, that the three groups are significantly
different, statistically speaking, as regards the speed and quality of the work. The « failure » group
works more slowly and better than the « neuter » group, which fact is interpreted as an increase in the
effort of control. The attitude of the « success » group evolves in an opposite direction, but the
difference with the « neuter » group is less marked.
These results are discussed and the possibility of generalizing them is considered for a general study of
the attitude assumed by a subject faced with a task, together with the factors in the assuming of an
attitude.Laboratoire de Psychologie de l'Hôpital Henri-Rousselle
LES EFFETS £>Ë LA RÉUSSITE ET ÖE L'ÉCHEG
SUR L'EFFORT DE CONTROLE
par Roger Perron
I. — Introduction
Les travaux sut te thème de la réussite et de l'échec se
multiplient dâïis la littérature psychologique depuis quelques
Mrnées (Nùttiïi) (13). Cet intérêt croissant témoigne de l'impor
tance de pltrà en Mus grande accordée à l'organisation séquentielle
dé l'activité psychologique. On s'est beaucoup attaché daïïs le
passé à mettre en évidence les caractéristiques du sujet qui
concourent à un moment donné à déterminer son éomportememt,
qu'il s'agisse d'aptitudes ou de traits de personnalité ; dans la
mêffie perspective s'inscrit la recherche de lois du comportement
conçues sur le modèle stimulus-réponse. Une telle perspective
suppose que, connaissant d'une part, l'équipement réactionnel
de l'individu, d'autre part les caractéristiques de la situation,
on peut arriver à une explication satisfaisante du comporteteent.
Si cette recherche était et reste nécessaire, on peut douter qu'elle
suffise. Car on tend ainsi à envisager les phénomènes de façon
ponctuelle, à l'instant « t » ; il devient alors difficile de rendre
compte de l'Organisation dynamique qui relie «feaque moment
de l'activité aux autres, et fait de l'ensemfcle un tout possédant
sa structure propre. Toute activité comporte des moments
successifs, et chaque phase porte évidemment la marque de
Tissue de la précédente. C'est sur ce principe que Thorndike a
jadis fondé sa « loi de l'effet » ; mais son champ d'application
n'est pas limité au domaine de l'apprentissage. Nous voudrions
en particulier montrer ici que l'effort de contrôle qu'exerce le sujet
sur sa propre activité s'établit en fonction de Tissue escomptée de
cette activité.
Nous avons antérieurement tenté de mettre en lumière cer
tains facteurs de l'effort de contrôle, et de préciser la notion
elle-même (Perron, 14, 15). Nous entendons par là l'effort pro
duit par le sujet, pour d'une part, éliminer les réactions non MÉMOIRES ORIGINAUX 408
adaptées à la situation, et d'autre part coordonner de la façon
la plus efficace les moments successifs de son activité. Toutes
choses égales par ailleurs (notamment : caractéristiques de la
tâche et du sujet, appréhension de la tâche par le sujet, niveau
et nature de la motivation, résultat obtenu), la dépense éner
gétique dans une activité donnée est inversement proportionnelle
à l'effort de contrôle1. Le terme d'effort de contrôle (distingué
de la capacité de contrôle, conçue comme une caractéristique
individuelle permanente) implique sa variation, chez un même
individu, d'un moment à l'autre. C'est dans le cadre de recherches
sur les facteurs de cette variation que s'insère le présent article.
Les résultats publiés antérieurement montrent que l'effort
de contrôle s'accroît : 1) Lorsque la difficulté de la tâche aug
mente ; 2) Lorsque le sujet est blâmé pour sa mauvaise perfo
rmance ; 3) le contexte de présentation de la tâche
souligne son importance et le sérieux avec lequel elle doit être
exécutée. Ces trois modifications de la situation ont toutes pour
résultat, selon nous, d'aggraver la menace d'échec qui pèse sur
l'activité. On est donc conduit à poser en hypothèse que, lorsque
s'accroît la probabilité de l'échec, telle qu'elle apparaît au sujet
lui-même, l'effort de contrôle sur l'activité s'accroît également.
C'est ce que nous nous proposons de vérifier directement ici.
Une telle « loi » n'est bien entendu qu'une hypothèse de
travail. Elle ne peut être valable que dans une certaine marge :
passé le seuil où l'échec devient à peu près in

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