Les émotions - compte-rendu ; n°2 ; vol.52, pg 548-558

Bloch

Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 2 - Pages 548-558
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: L-annee-psychologique
• Publié le: 01 janvier 1952
• Nombre de lectures: 14
• Langue: Français

Extrait

Vincent Bloch
4° Les émotions
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 548-558.
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Bloch Vincent. 4° Les émotions. In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 548-558.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_2_8666ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 548
a) Les conditions ultérieures au choix (correction immédiate,
retardée, pas de correction).
b) La distribution de l'entraînement : massé ou distribué.
c) Le nombre d'essais par renversement : 4 ou 8.
d) Le par au cours de l'expérience 1 :
entraînement préliminaire modéré (18 essais) ou limité (6 essais).
Il a obtenu un progrès dans le renversement dans toutes les
conditions, mais à la seconde expérience il n'obtient pas de progrès
au-delà du niveau obtenu à la première, et en particulier il n'arrive
pas à obtenir une inversion en un essai et il ne semble pas que cela
soit possible dans les conditions expérimentales présentes.
Les résultats de ces deux expériences incitent North à conclure
que le mécanisme de dominance ne cesse pas d'opérer au cours
d'une série de renversements de discrimination dans laquelle se
manifeste un progrès. Il abandonne l'hypothèse que les signes
persistants soient les seuls ou les principaux déterminants de la
réponse lorsqu'un progrès a eu lieu. Peut-être le progrès résulte-t-il
de l'action supplémentaire de signes persistants. Il n'y a aucune
preuve cruciale du fait que des habitudes de correction jouent un*
rôle dans le progrès de la performance d'inversion, mais dans la
limite où les résultats soutiennent la théorie de la dominance, ils
sont conformes à la théorie de la réponse de correction dont le
renversement de dominance des habitudes de interméd
iaire est un aspect nécessaire.
En reprenant l'hypothèse de Miller et Dollard, North suppose
que le progrès pourrait être dû à une capacité de discrimination
acquise des signes, en même temps qu'à l'acquisition d'habitudes à
répondre à des signes persistants. La continuité prend ici un nouvel
aspect.
Il signale la nécessité de réviser certaines affirmations de Hull;
en effet il semble que la force de l'habitude ne soit pas une fonction
croissante positive du nombre de renforcements; l'augmentation
de force de l'habitude serait une fonction décroissante de la diff
érence entre la force de l'habitude et celle des composantes inhibi-
trices. Ceci est un exemple des aménagements que l'étude de l'ap
prentissage d'une discrimination peut rendre nécessaires dans les
théories de l'apprentissage.
M. J.
4° Les émotions.
LONDON (I. D.). — The treatment of emotions in contem
porary soviet psychology (La manière dont sont traitées les émotions
dans la psychologie soviétique contemporaine). — J. gen. Psychol.,.
1949, 41, 89-100.
Bien que cet article soit basé principalement sur l'étude du Traite PSYCHOLOGIE GENERALE 549
de Rubinstein que London considère comme le porte-parole d'une
•conception unique de la psychologie en U. R. S. S. et que l'on
«ache au contraire que ce traité a été l'objet de controverses parmi
les psychologues soviétiques, il représente cependant un effort très
objectif pour présenter la question aux lecteurs américains.
Pour la psychologie marxiste une expérience humaine est toujours
une expérience de quelque chose dans un milieu déterminé, et on
ne peut l'étudier sans la rapporter au contexte de l'homme concret
et de la société dans laquelle il vit. C'est pourquoi les psychologues
soviétiques traitent l'émotion comme une réalité objective et que
d'autre part ils considèrent que l'émotion humaine ne peut être
expliquée par les études de psychologie animale, l'homme étant
qualitativement différent des organismes non influencés par un
développement historique et social.
Comme leurs collègues étrangers les psychologues soviétiques
procèdent d'abord par une description phénoménologique, et, plus
encore peut-être que les premiers, ils consacrent de nombreux tr
avaux aux processus organiques, à la psychophysiologie de l'émotion.
Mais ils considèrent qu'une classification reste abstraite si elle est
isolée de la complexité de la vie réelle d'un individu dans laquelle
s'enchevêtrent les multiples aspects de sa personnalité; et d'autre
part ils estiment que si les émotions sont basées sur un substrat
matériel elles ne doivent pas pour autant être considérées comme
nécessairement réductibles à ce substrat.
Déjà chez l'animal on doit traiter l'émotion non en termes pure
ment physiologiques mais biologiques; car les émotions sont asso
ciées chez lui à des actes biologiques d'importance vitale et doivent
être classées selon ces catégories biologiques. En ce sens Darwin a
vu juste mais il n'aurait pas dû appliquer cette conception à l'homme.
Car l'homme transcende l'animal et son univers n'est plus seulement
biologique mais historique et social. On ne peut non suivre les
behavioristes qui ont considéré l'émotion comme étant le produit
d'instincts en voie de disparition. Les émotions humaines se sont
transformées et ont acquis de nouvelles directions, de nouvelles
expressions et de nouveaux contours. Chaque nouveau champ
d'activité naissant de la pratique sociale se reflète dans la conscience
de l'homme et crée de sentiments et de nouvelles émotions
qui à leur tour créent de nouvelles relations entre les hommes et
entre l'homme et le monde extérieur.
Car si l'émotion dépend de l'activité, l'activité en retour en dépend.
Si on reste sur le plan de l'émotion envisagée abstraitement on peut
dire que l'activité déterminée par d'autres facteurs est réglée par
l'émotion qui en conditionne l'aspect dynamique. C'est sur quoi
a insisté Lewin; mais les émotions concrètes d'un individu réel ne
sont pas réductibles à une simple dynamique. On doit rechercher
dans la signification des relations d'un individu avec l'objet de 550 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
l'activité, dans la direction de ces relations, la raison de l'aspect
dynamique particulier. Pourtant la dynamique d'une situation
peut être déviée vers une direction différente des conditions primi
tives. En ce sens on peut parler de sublimation. Mais Freud a envi
sagé ce terme abstraitement. La nouvelle direction prise par l'émo
tion doit au contraire posséder un caractère attractif réel et concret
et on ne peut la considérer uniquement comme d'origine sexuelle.
La signification dynamique de l'émotion est en général double :
elle peut accroître les possibilités de l'activité ou les diminuer.
Depuis longtemps deux ordres de théories s'affrontent qui
insistent, les premières sur l'aspect dynamogénique de l'émotion,
les secondes sur la désorganisation créée par l'émotion. Quoiqne
sous l'influence des travaux de Cannon on mette actuellement l'ac
cent sur l'aspect de la « mobilisation de l'énergie », les théories de
la désorganisation ont encore des partisans. Et ces deux
avancent des faits qu'on ne peut nier en faveur de l'une ou l'autre
conception. Mais toutes les deux ont le tort de sélectionner une
catégorie de faits en ignorant les autres.
En réalité l'émotion peut avoir les deux actions, selon la situation
concrète, la nature des émotions, les mécanismes périphérique»
impliqués, etc.
Dans certains cas la prédominance de l'un ou l'autre effet dépend
presque entièrement de la situation concrète.
L'action des mécanismes physiologiques et l'effet des émotions
ont pu, dans le passé de l'espèce, être spécifiques d'une réponse ins
tinctive à une situation donnée et avoir pour rôle, par suite, le
maintien de l'intégrité de l'individu et la continuité de l'espèce.
Mais au cours du développement social et historique de l'homme
les activités et les émotions ont été transformée