Les enfants anormaux à Bruxelles - article ; n°1 ; vol.7, pg 296-313
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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 296-313
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Demoor
Daniel
XIV. Les enfants anormaux à Bruxelles
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 296-313.
Citer ce document / Cite this document :
Demoor , Daniel . XIV. Les enfants anormaux à Bruxelles. In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 296-313.
doi : 10.3406/psy.1900.3220
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3220XIV
LES ENFANTS ANORMAUX A BRUXELLES
Nous devons diviser les enfants en normaux et en anormaux,
sans que, dans cette classification, il y ait de limite bien précise
à établir entre les deux classes. On considérera, en général,
comme normal, «tout être qui peut s'adapter aux conditions
moyennes de la vie » , et comme anormal « celui qui ne pourra pas
s'adapter à ces conditions». Parmi ces anormaux se trouvent
les « arriérés » ; ce sont les sujets qui sont d'un degré intellec
tuel inférieur à celui correspondant à la généralité des enfants
de leur âge. Le but de leur éducation sera de les faire passer
de la classe des anormaux à celle des normaux.
La psychologie des anormaux diffère considérablement de
celle des normaux ; l'expérience a démontré que si on veut
appliquer aux anormaux les moyens d'éducation ordinaires,
on perd son temps et on les voue irrémédiablement à l'igno
rance et à la médiocrité. Depuis les travaux de Seguin et de
ses successeurs, on commence à s'occuper sérieusement de
l'instruction des anormaux. Longtemps avant cette époque, les
sourds-muets et les avevigles avaient été l'objet de la sollicitude
des éducateurs et des légistes. Les résultats ont démontré que
les efforts tentés n'ont pas été perdus et, actuellement, on peut
dire que l'aveugle, comme le sourd-muet, peut jouir des bien
faits de la vie commune.
Pour l'arriéré, les choses sont loin d'être aussi avancées, et
beaucoup de personnes se désintéressent volontiers du faible
d'esprit, parce qu'elles pensent qu'il n'y a pas de remède à son
état. Cependant, si on veut se donner la peine d'examiner so
igneusement un enfant atteint de tare intellectuelle, on verra
qu'il y a presque toujours moyen de suppléer aux facultés qui
lui manquent, en développant d'autres territoires de son intelli- ET DANIEL. LES ENFANTS ANORMAUX A HRUXELLES 297 DEMOOR
gence. Sans avoir la prétention de faire d'un enfant arriéré un
homme qui sera de l'élite intellectuelle, on peut cependant
affirmer que, partout où se trouvent des facultés psychiques,
quelque élémentaires qu'elles soient, il est possible de les déve
lopper dans une certaine mesure, et de les faire servir à l'él
évation mentale et sociale de celui qui les possède.
Un peu partout, les pédagogues se sont occupés de la ques
tion ; dans tous les pays, il s'est fondé des écoles spéciales, et
l'enseignement médico-pédagogique est né, rendu obligatoire
par l'échec de l'enseignement ordinaire, lorsque ce dernier est
appliqué à des enfants anormaux ou arriérés.
ÉCOLE D'ENSEIGNEMENT SPÉCIAL DE LA VILLE DE BRUXELLES
Dans sa séance du 12 avril 1897, le Conseil communal de la
ville de Bruxelles a décidé la création d'une école d'enseigne
ment spécial pour les enfants désignés sous le nom d'anormaux
pédagogiques. L'attention des autorités communales avait été
attirée, avant cette époque, sur diverses catégories (analysées
plus bas) d'enfants auxquels l'Ecole normale ne convient guère
et qui, en séjournant dans les classes, sont de nature à troubler
l'enseignement donné à leurs condisciples, sans tirer parti des
efforts qu'on fait pour les instruire. Ce sont : 1° les enfants qui
n'entrent en classe que très tard, soit par négligence, soit à
cause de maladies ; 2° les enfants atteints de troubles morbides
de l'esprit rendant leur présence à l'école impossible ou nui
sible ; 3° chez une série d'enfants appartenant à des familles
d'alcooliques ou de dégénérés, il existe une allure psychique
spéciale, caractérisée par des crises périodiques de colère
morbide. Ces types sont dangereux au point de vue de la
discipline en général, à tel point que leur exclusion de l'école
doit s'imposer; 4° il existe enfin des indisciplinés permanents,
provenant souvent de souche dégénérée, et dont l'état est encore
accentué par l'abandon moral et l'influence du milieu néfaste
dans lequel vivent ces enfants. L'Ecole normale leur sera éga
lement interdite.
De ces diverses catégories d'enfants, chacune des écoles de
Bruxelles possédait un certain nombre de représentants qui,
forcément éliminés, devenaient ainsi des vagabonds, des non-
valeurs, et des antisociaux pour l'avenir. MÉMOIRES ORIGINAUX 298
La situation présentait un remède: la création d'une école
spéciale à régimes multiples et à sections diverses pour cha
cun des cas signalés.
Sans entrer dans les détails d'organisation de l'Ecole d'ense
ignement spécial, nous résumerons, surtout ici, les particulari
tés mentales des enfants qui la peuplent, et nous tâcherons
d'esquisser les considérations qu'un examen attentif et syst
ématique permet d'établir, relativement aux enfants anormaux.
L'école fut ouverte, au mois d'avril 1897, avec 289 élèves.
Depuis cette date, le nombre des enfants examinés s'est élevé
à près d'un millier ; la population de l'école reste sensiblement
la même, mais les sorties et entrées établissent un roulement
constant.
Les enfants arriérés, quelles que soient d'ailleurs les causes
de leur état, présentent toujours dans leurs allures certains
caractères spéciaux communs, propres à fixer en premier lieu
l'attention du médecin et du pédagogue. Ce sont, notamment,
leur inattention, leur fatigue intellectuelle rapide, leur compré
hension lente, leurs défauts psychiques divers, résultant du
peu de développement d'un ou de plusieurs de leurs sens et du
manque d'évolution de leurs centres d'association.
Une des questions fondamentales à résoudre est l'adaptation
de l'enseignement au travail rudimentaire du cerveau des
élèves et la recherche des moyens à mettre en œuvre, pour
éveiller ou développer les sens et le mécanisme psychique
embryonnaire, propre à leur donner une instruction, une dis
cipline et une éducation morale convenables.
Un examen, même superficiel, des enfants arriérés, montre
que chacun d'eux, quoique présentant les caractères psychiques
généraux qui leur sont propres, offre sa particularité, sa caracté
ristique. La nécessité d'un enseignement individualisé s'impose
donc dans un tel établissement. Pour réaliser un groupement
logique des enfants et pour donner à chacune des classes son
caractère exact, une connaissance complète de tous les élèves
est indispensable. A cet effet, chacun des enfants est pourvu
d'un dossier, dont les éléments sont constitués des renseigne
ments fournis par l'école qui envoie l'enfant à l'Ecole d'ense
ignement spécial, ensuite, des renseignements que donnent les
parents de l'enfant lui-même, ainsi que des données fournies
par l'exploration médico-pédagogique détaillée, qui est faite
pour tous les entrants. Dans les classes, les instituteurs
poursuivent l'étude des enfants, en suivant une méthode qui se ET DANIEL. LES ENFANTS ANORMAUX A liRLXELLES 299 DEMOOR
rapproche beaucoup de celle prise pour guide par les médecins
de l'école et qui se trouve détaillée dans le tableau suivant :
EXAMEN DES ENTANTS A L ENTKKE
Nom et âge.
Vie scolaire antérieure.
RENSEIGNEMENTS DK L'KCOLE
I. — Constitution médicale.
IL — Caractères extérieurs.
A. — Caractères généraux
Lourd, non lourd.
Soigné, non soigné.
Proportions.
B. — Caractères du masque
Jeune, vieux.
Triste, gai.
Faux, ouvert.
Fixe, variable.
III. — Parents.
IV. — Examen anthropologique.
V. — psychique.
A. — Instinct
1° A

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