Les enquêtes anthropologiques faites en Indochine et plus particulièrement au Vietnam - article ; n°4 ; vol.3, pg 372-438
68 pages
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1962 - Volume 3 - Numéro 4 - Pages 372-438
67 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

P. Huard
G. Lanchou
Trân-Anh
Les enquêtes anthropologiques faites en Indochine et plus
particulièrement au Vietnam
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 3 fascicule 4, 1962. pp. 372-438.
Citer ce document / Cite this document :
Huard P., Lanchou G., Trân-Anh . Les enquêtes anthropologiques faites en Indochine et plus particulièrement au Vietnam. In:
Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 3 fascicule 4, 1962. pp. 372-438.
doi : 10.3406/bmsap.1962.1200
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1962_num_3_4_1200372
LES ENQUÊTES ANTHROPOLOGIQUES
FAITES EN INDOCHINE
ET PLUS PARTICULIÈREMENT AU VIETNAM
par P. HUARD, G. LANCHOU et TRAN-ANH
(Travail du Laboratoire ď Anatomie de la Faculté de Médecine
de Rennes.)
L'homme vietnamien, cambodgien, laotien ou encore d'une
autre appartenance, ne peut se comprendre que comme la syn
thèse d'une énorme accumulation de données partielles, répart
ies dans tous les domaines de la connaissance.
Étant donné le retard de certaines disciplines (sociologie et
psychologie par exemple, encore loin de leur maturité par rap
port à la biologie), les renseignements concernant la machine
humaine (anthropologie physique) occupent une place particu
lièrement importante. Il est absolument impossible de donner
la bibliographie même sommaire des travaux les plus connus,
sur ce sujet. L'Indochine, et plus particulièrement le Vietnam,
est un des pays de l'Asie sud-orientale le mieux étudié anthropo-
logiquement. En gros, l'anthropologie physique commence, en
1875, avec l'important travail de Mondière, et bien d'autres
ont continué ces recherches. On doit aux médecins vietnamiens
une importante contribution à l'anthropologie. On retiendra,
plus particulièrement, les noms de Ton That Tung, Nguyen
Xuân Nguyên, Dô Xuân Hop, Trân Vy, Pham Bieu Tâm, Dao
Huy Hach, Duong Ba Banh, etc....
Le lecteur voudra bien se rapporter : 1° à l'index que nous
avons fait paraître dans le tome II des Travaux de l'Institut ana-
tomique de V École supérieure de Médecine et de Pharmacie de
l'Indochine (Hanoï, 1937, pp. 185-218), en collaboration avec
M. Nguyên Van Tô alors Bibliothécaire de l'École Française
d'Extrême-Orient ; 2° au travail que le Pr John F. Embree
(1908-1950) avait consacré à cette question dans Y American
Journal of Physical Anthropology (mars 1949) et intitulé « A ■
HUARD. — ENQUÊTES ANTHROPOLOGIQUES AU VIETNAM 373
Bibliography of the physical anthropology of Indochine », 1938-
1947 ; 3° à la Bibliography of the peoples and cultures of Mainl
and Southeast Asia, publiée en 1950 par le Pr John F. Embree,
en collaboration avec Lilian Ota Dotson ; 4° aux caractéris
tiques anthropo-biologiques des Annamites (Huard et Bigot,
1938) ; 5° aux neuf tomes des Travaux de l'Institut Anatomique
de la Faculté de Médecine de Hanoï (1937-1946) ; 6° aux nom
breux travaux du Pr François Bourlière et de ses élèves.
Le Laboratoire d'Anthropologie de la Faculté Mixte de Médec
ine et de Pharmacie de Hanoï, l'École Française d'Extrême-
Orient, l'Institut Indochinois pour l'Étude de l'Homme, l'Ins
titut Pasteur, le Laboratoire d 'Anatomie de la Faculté de Médec
ine de Saigon et l'École Royale de Médecine de Phnom- Penh
ont été successivement les principaux centres des études anthro
pologiques.
Actuellement, des nouvelles recherches ont été poursuivies
soit par des chercheurs étrangers (1 et 2), soit par des chercheurs
vietnamiens.
Du côté vietnamien, nous citerons les importantes recherches
animées par le Pr Trân Vy et le Dr Le Van Ghât sur lesquelles
nous aurons à revenir.
Notre plan a été le suivant :
I. — Les groupes ethniques du Vietnam, du Laos et du
Cambodge.
II. — Caractéristiques génétiques des Vietnamiens.
III. — Somatique de l'adulte vietnamien.
IV. — Anthropologie physiologique des
V. — pathologique des
VI. — Métissages euro-afro-vietna miens.
Nous avons tenu compte, comme on le voit, surtout des Viet
namiens.
I. — Les groupes ethniques du Vietnam, du Laos
et du Cambodge.
Le territoire du Vietnam n'a pas toujours été occupé par les
Vietnamiens, et les Vietnamiens ne sont pas les seuls à habiter
le Vietnam. Tels sont les deux points à considérer avant de passer
à l'étude anthropologique des Vietnamiens proprement dits.
(1) Republic of Vietnam, Nutrition Survey, octobre-décembre, 1959. A report of
the Interdépartemental Committee on nutrition for national defense, July 1960.
(2) SoLHEiM (Wilhelm G.) et Hackenberg (Robert). The importance of Anthrop
ological research to the Mekong Valley project. France-Asie, sept.. 1961. société d'anthropologie de paris 374
A. — Dans le temps, l'élément primitif de la population du
Vietnam actuel, probablement semblable aux Negritos, Méla
nésiens et Australiens actuels, a été recouvert par deux grandes
vagues migratoires :
1° Les Indonésiens, qui constituent la seconde couche du stock
humain indochinois ;
2° Les Mongoloïdes (Môn-Khmers, Tibéto-Birmans, Taïs) dont
l'apparition est relativement tardive. Elle correspond à l'âge
des métaux et se prolonge pendant les temps historiques.
A ces grands mouvements chinois, s'ajoutent des migrations
plus restreintes (Malais, Man, Méos, Lolos).
Si l'on se rappelle que l'Indochine est faite de longues bandes
montagneuses, orientées du Nord au Sud, séparées par de larges
vallées et d'accès difficile et que de mauvais ports jalonnent
une côte étendue, on se rend compte que, du fait du manque de
voies de communication, un compartimentage ethnique terribl
ement compliqué s'est, peu à peu, établi, atteignant souvent à
un fouillis presque inextricable.
B. — Dans Ves pace, on peut considérer trois régions vietna
miennes : nord, moyenne et sud.
1° Dans la région nord. Pour comprendre la répartition humaine
des hautes régions du Nord-Vietnam, il faut envisager que la
péninsule indochinoise se rattache au continent asiatique
par deux zones assez différentes :
a) Du Pamir au Haut- Vietnam existe une sorte Barrière-
Indochine (Key) explorée par d'Ollone (1907-1908), Bacot
(1907), Guibaut et Liotard (1937 et 1940).
b) Plus à l'Est, jusqu'à la mer, se trouve la démarcation entre
la Chine du Sud et le Vietnam. Chacune de ces régions a
un caractère particulier ; c'est aux confins Nord de l'Indo
chine que meurt le gigantesque glacis qui s'incline depuis
le Tibet jusqu'au Pacifique et qu'entaille le cours supérieur
du Fleuve Rouge, du Mékong, de la Salouen et de l'Ir-
raouadi.
Intéressante sous l'angle de la géographie pure, l'origine des
quatre grands fleuves indochinois l'est aussi du point de vue de
la géographie humaine et de l'ethnographie. Dans la partie supé
rieure du Mékong, relativement facile à remonter, les échanges
humains sont fréquents ; le fouillis ethnique est intégral et la
raciologie est trop complexe pour être reportée sur une carte.
Remonter la vallée de la Salouen est, au contraire, presque HUARD. ENQUÊTES ANTHROPOLOGIQUES AU VIETNAM 375
Illustration non autorisée à la diffusion
PHAN RANG
PHAN THIET
*»-Thai' — Khmers, Cham (en Annem) Tho , Nungs (blancs, noirs),
||||||||= Annamites :ïï=Moïs '//////,-Man,Meo,Lolo
♦♦+♦ Laotiens ^ -Chinois
Fig. 1. — Carte ethno-anthropologique de l'Indochine (cliché E.F.E.O.)
impossible, et une frontière géographique paraît s'être établie
à cet endroit.
Guibaut et Liotard n'ont plus rencontré de Taïs au-dessus de
25°35 de latitude Nord. Pour eux, cette ligne coïncide avec la
limite Nord de la zone de noircissement des dents, ainsi que celle
de la zone où la canine inférieure du cochon est portée comme or- 376 société d'anthropologie de paris
nement des cheveux. On sait que cette coutume consiste à arra
cher les dents supérieures de certains porcelets mâles, pour per
mettre la croissance continue de la canine inférieure pendant
sept ans environ. Cette dent s'enroule sur elle-même et sert à
orner les cheveux des hommes. C'est ce que font l

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