Les facteurs de localisation des industries nouvelles  ; n°5 ; vol.20, pg 894-904
12 pages
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Revue économique - Année 1969 - Volume 20 - Numéro 5 - Pages 894-904
11 pages

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Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 51
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Louis Davin
Les facteurs de localisation des industries nouvelles
In: Revue économique. Volume 20, n°5, 1969. pp. 894-904.
Citer ce document / Cite this document :
Davin Louis. Les facteurs de localisation des industries nouvelles. In: Revue économique. Volume 20, n°5, 1969. pp. 894-904.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1969_num_20_5_407890.
LES FACTEURS DE LOCALISATION
DES INDUSTRIES NOUVELLES
1. Localisation et croissance
Les problèmes soulevés par la localisation des industries nouvelles sont
en connexion étroite avec la croissance économique, et souvent avec la
reconversion industrielle des régions affectées d'un blocage de croissance.
Il n'est plus nécessaire d'insister sur le « fait grossier » dont parlait
F. Perroux en faisant référence au développement irrégulier, variable et
disproportionné des économies et à l'existence de « points de croissance »,
sinon pour rappeler que les phénomènes de polarisation peuvent se pro
pager par quatre canaux : la technique, les revenus, la psychologie et la
répartition spatiale.
Or, l'installation d'une nouvelle industrie est susceptible de produire
des impulsions entraînantes par le truchement de ces quatre canaux. Sur
le plan technique, elle peut provoquer des effets induits, tant horizontaux
que verticaux : d'une part, la nouvelle production implique des inputs et
des outputs additionnels qui doivent provoquer le développement des indust
ries utilisatrices et fournisseurs, la réaction en amont étant en principe
plus rapide et plus directe que l'adaptation en aval tributaire de l'élasticité
de la demande ; d'autre part, elle peut engendrer, le cas échéant, un
échange de flux entre industries engagées dans des processus de production
largement indépendants, comme la chimie et l'industrie atomique, mais dont
les techniques se conditionnent mutuellement parce qu'elles ont atteint un
stade où le cloisonnement traditionnel des disciplines a cessé d'être de mise.
Sur le plan des revenus, l'implantation d'activités nouvelles, par les
flux de produits qu'elle suscite, dégage simultanément des flux de revenus
alimentant le secteur tertiaire, et dont l'efficacité propulsive dépend en
ordre principal du degré de diversification industrielle et de la solidarité
fonctionnelle avec la non-région (compensation des fuites de revenus).
Par ailleurs, même en matière de décision d'investissements, l'imitation
constitue un modèle de comportement répandu et un puissant facteur de
polarisation, l'installation d'un établissement, surtout de taille importante,
étant capable de lever les appréhensions de beaucoup de candidats inves
tisseurs et de provoquer une concentration d'activités secondaires.
Enfin, lorsque des activités s'établissent à la périphérie de centres prin
cipaux, parce qu'elles peuvent y disposer de conditions locales favorables, LOCALISATION DES INDUSTRIES NOUVELLES 895
on peut compter que l'agglomération spatiale provoquera l'attraction de
firmes nouvelles et sera génératrice de pôles de croissance dérivés.
Certes, de telles considérations se situent encore, dans leur formulation
précédente, à un niveau théorique qualitatif et non encore à celui d'un
concept pleinement opératoire, mais, dès à présent, l'analyse quantitative
est ouverte à l'étude des cheminements et effets terminaux des phénomènes
de polarisation, dont notamment ceux qui découlent de l'implantation d'ac
tivités nouvelles. Le problème de la localisation des entreprises ne peut
donc plus être résolu en « système clos », par référence aux seules con
traintes technico-économiques des fabrications, mais doit également être
engagé dans une perspective dynamique de croissance.
Des travaux récents ont montré l'aide appréciable que pouvaient apport
er les tableaux de relations inter-industrielles dans la quantification des
processus de polarisation. Ainsi, une matrice d' input-output peut, moyenn
ant présentation adéquate des données, révéler les secteurs les mieux
adaptés à la transmission et à la diffusion d'influx puissants dans l'ensemble
de la structure économique (maximisation de la rentabilité de l'investiss
ement), ou indiquer l'orientation à donner à la diversification de la pro
duction afin de lutter contre l'isolement excessif de certains groupes d'in
dustries tournées vers l'importation massive (bouclage des fuites de revenus ) .
Au-delà, de tels tableaux, surtout s'ils sont suffisamment désagrégés,
peuvent constituer le cadre informatif de modèles économiques de simu
lation 1 destinés à mesurer l'impact de diverses décisions sur l'ensemble
de l'économie, et qui seront sans doute appelés un jour à jouer un rôle
important dans l'élaboration de politiques économiques cohérentes et eff
icaces.
2. Typologie des industries nouvelles
Une première précision importante, visant à donner au problème des
facteurs de localisation des industries nouvelles ses coordonnées véritables
poser" en termes de croissance économique. Une seconde, tout a été de le
aussi fondamentale dans cette optique de développement, est d'établir
1. Une étude de notre Séminaire d'analyse quantitative de la croissance écono
mique régionale réalisée à l'Université de Liège, donne, en première approche,
un exemple de simulation mise en œuvre à partir d'une matrice régionale et
susceptible de dégager de précieuses indications sur le rôle, en tant qu'accélé
rateurs de croissance, des accords de sous-traitance et de co-production, ainsi que
des bouclages de fuites de revenus ou des implantations d'activités nouvelles
(« Analyse quantitative de certains phénomènes du développement régional polarisé.
Essai de simulation statique d'itinéraires de propagation », par J. Paelinck, J. de
Caevel et J. Degueldre, in Problèmes de conversion économique, Actes du IVe
Colloque de l'Association de Science régionale de Langue française, Paris, Genin,
1965). Les limites volontairement imposées par ses auteurs à ce modèle, et qui
réduisent forcément la portée des conclusions, ne condamnent pas la méthode, et
des améliorations possibles, d'ailleurs envisagées (désagrégation et formalisation plus
élaborée, dynamisation du modèle) devraient contribuer à redonner aux théories
de la croissance un souffle nouveau et une efficacité pratique non encore atteinte. 896 REVUE ECONOMIQUE
d'emblée une distinction nette entre deux types d'implantation : celle d'acti
vités traditionnelles et celle d'activités jeunes et innovantes.
Si les unes et les autres peuvent déclencher les phénomènes de pola
risation décrits précédemment, l'ampleur des flux induits sera en principe
extrêmement variable, selon qu'il s'agira, conformément à la terminologie
anglo-saxonne, de new industries ou d'industries entirely new.
Pour arbitraire qu'elle puisse paraître, une telle typologie n'en repose
pas moins sur une réalité statistique peu contestable : les plus hautes
valeurs ajoutées relativement aux chiffres d'affaires et les taux d'expansion
les plus remarquables sont mondialement le fait d'industries jeunes et nouv
elles, d'abord peut-être celles de l'atome et de l'espace, mais aussi à un
très haut degré celles de l'électronique et de la cybernétique, de la chimie
et des fabrications métalliques évoluées.
La différence entre ces secteurs et les industries traditionnelles ne
réside d'ailleurs pas seulement dans l'intensité des phénomènes de polari
sation déclenchés, mais aussi dans leur nature : outre les importantes adap
tations en chaîne qu'elles ont suscitées en amont et en aval, ces industries
de pointe sont à la base de modifications profondes de structure et de
fonctionnement de la vie économique ; intervention accrue des pouvoirs
publics, nouvelles formes de coopération internationale, tant entre inst
itutions officielles que privées, planification, recherches, développement en
constituent quelques-unes des tendances fondamentales.
Sans doute, le simple bon sens commande-t-il, lorsqu'une collectivité
est confro

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