Les habitudes des Bembex (monographie biologique) - article ; n°1 ; vol.7, pg 1-68
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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 1-68
68 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

E.-L. Bouvier
I. Les habitudes des Bembex (monographie biologique)
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 1-68.
Citer ce document / Cite this document :
Bouvier E.-L. I. Les habitudes des Bembex (monographie biologique). In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 1-68.
doi : 10.3406/psy.1900.3183
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3183L'ANNÉE PSYCHOLOGIQUE
1900
PREMIÈRE PARTIE
MÉMOIRES ORIGINAUX
i
LES HABITUDES DES BEMBEX
(monographie biologique)
INTRODUCTION
J'ai eu autant de plaisir à écrire cette histoire qu'à réunir
les observations qui en constituent la trame. Les Bembex ont
des habitudes si captivantes ! et j'éprouvais une satisfaction
si vive, aux vacances dernières, à épier leurs faits et gestes
sur les dunes ensoleillées de Colleville, que venaient rafraî
chir de leur haleine les souffles rafraîchissants de la mer
normande! La saison était éminemment favorable au dévelop
pement des Hyménoptères ; il faisait une chaleur torride au
mois d'août, et des milliers de Bembex rostrata L. en avaient
profité pour établir leurs colonies dans le sable. Aussi les
matériaux d'étude ne m'ont-ils guère manqué. Mais, comme une
saison n'est pas suffisante pour aborder dans tous ses détails
l'histoire biologique assez complexe de notre Hyménoptère, et
comme cette histoire paraît varier, dans une large mesure, sui
vant les lieux et les espèces, j'ai réuni et comparé, dans leprésent
mémoire, toutes les observations importantes qu'on a faites sur
les Bembex, de manière à donner une connaissance aussi
exacte que possible des habitudes de ces animaux. Ayant fait
disparaître, de la sorte, les difficultés bibliographiques dont
les moindres recherches d'entomologie sont toujours hérissées,
l'année psychologique, mi. 1 ■


.


:
2 MEMOIRES "ORIGINAUX
il y ^ lieu dlespérer que cette histoire pourra plaire à "quelques
amis des sciences et favoriser, dans une certaine mesure, le
développement des études biologiques.
Les Bembex se rangent parmi les Hyménoptères du groupe
curiettx des Sphégides. Fouisseurs et prédateurs comme tous
les représentants de cette grande famille, ils nidiiient dans le
sol et y creusent des terriers qui se terminent par une cellule spa
cieuse. C'est dans cette chambre de fond qu'ils élèvent et nour
rissent leur progéniture, Chaque cellule servant à l'élevage d'une
larve que l'insecte nourrit avec des Diptères variés. Les autres
Sphégides annexent souvent plusieurs cellules à leurs terriers
et, suivant les espèces, peuvent chasser d'autres proies que les
Diptères ; mais, chez eux comme chez les Bembex, ces proies
sont servies plus ou moins inertes à la jeune larve, qui peut les
dévorer en paix, sans crainte de mouvements inopportuns ou
dangereux. D'ailleurs, commeFa montré M. Fabre,les Bembex
se distinguent de presque tous les Sphégides en ce qu'ils
approvisionnent leurs larves jusqu'à développement complet,
au lieu d'abandonner la cellule d'élevage après y avoir entassé la
provende larvaire et pondu l'œuf. Grâce à cette différence d'ins
tinct, les Bembex suivent pas à pas le de leurs
jeunes et ressemblent à ce point de vue aux Guêpes sociales. Tel
estle résumé bref de l'histoire des Bembex. Avant de suivre cette
histoire dans tous les détails qu'elle comporte, je me fais un
plaisir de dédier ce petit opuscule à Mesdemoiselles Suzanne
Grbuselle et Marie-Louise Dubray, dont l'aimable gaieté et le
franc sourire m'ont si souvent accueilli, au retour des dunes
de Colleviïle.
■:-■ ■■■.:•.■■■ 1 ... '-■ -'■■ -
— Les Aspect et distribution géographique des Bembex.
Semfec ressemblent assez aux Guêpes ordinaires à cause des
bandes transversales claires, le plus souvent jaunes {fig. 2),
qui se détachent sur le fond noirâtre de leurs anneaux abdomi
naux; ils se distinguent des autres Sphégides par leur tète
arrondie en avant, par leurs gros yeux légèrement enfoncés et
surtout par leur lèvre supérieure, qui se prolonge en forme de
cône au-dessous de la face [fig. 1).
Ils sont répandus dans toutes les régions chaudes ou tem
pérées du globe, mais abondent surtout dans les zones subtro- BOUVŒR. — LES HABITUDES DES BEMBEX 3 E.-L.
picales. M. Hardlirsch (893) en signale environ loO espèces
dans sa monographie du genre; il en attribue 31 à la région
paléarctique, 27 à la région éthiopique, 13 à la région indienne,
12 à la région australienne et 28 aux deux Amériques. En dehors
des zones de passage, aucune espèce ne se trouve représentée
dans deux régions à la fois.
Le Midi de la France n'héberge pas moins de 7 espèces :
le Bembeoc intégra Panz. (B. tarsata Latr.), le B. rostrala h.
(? B. vidua Dahlb., B. labiata Fab.1), le B. sinuata Latr.
{B. Juin Fahre), le B. mediterranea Handl. (B. glauca Lep.),
le B. oculata Latr. (B. Lalreillei Lep.), le B. Bolivari Handl.
Fig. 1. — Tête du Bembex rostrala L, vue par sa face antérieure, les mand
ibules croisées sur le rostre. Toutes les parties recouvertes de poils on
marquées de pointillé sont complètement noires; les autres ont une
teinte jaune soufre très caractéristique. Les antennes sont mi-partie
jaunes, mi-partie noires.
et le B. bidentata v. der Linden. De ces 7 espèces, les deux pre
mières s'étendent seules jusqu'au Nord de la France et dans
l'Europe centrale; en Scandinavie, on ne trouve plus que le
B. rostrala.
C 'est le Bembex roslrata [fig . 2) qui a servi d'objet à mes recher
ches biologiques, ainsi qu'à celles de la plupart des auteurs; je
l'avais précédemment désigné sous le nom de B. labiata (900),
qui doit passer en synonymie1. Les autres espèces étudiées
au même point de vue dans nos pays sont le B. intégra, le
B. sinuata, le B. mediterranea et le B. oculata. Nous de-
1. La détermination de cette synonymie est due à M. R. du Buysson,
préparateur au laboratoire d'entomologie du Muséum, qui a soigneuse-
mentcomparé le type de Fabricius avec le B. rostrata. Toutes les autre*
synonymies données dans la liste ci-jointe sont tirées du mémoire de
M. Handlirsch. MÉMOIRES OUIGINAÜX- 4
vons le meilleur de nos connaissances sur les mœurs de
tous ces Insectes à l'illustre zoologiste de Sérignan, M. Fabre
(856, 879,890), à Lepeletier de Saint-Fargeau (841), ainsi qu'à
M. Ch. Ferton (899). Un observateur danois, M. Wesenberg-
Lund (891) a étudié le B. roslrata et publié, sur celte espèce,
des observations qui confirment, pour la plus grande part,
celles de M. Fabre.
Fig. 2. — Bembex rostrata L, vu du côté dorsal et grossi 3 fois. Le front
garni de poils, le thorax, les parties de l'abdomen marquées d'un pointillé
sont franchement noirs ; les yeux, les pattes et les parties claires de
l'abdomen sont jaunes ; antennes mi-partie noires et mi-partie jaunes.
(Je dois cette figure à l'obligeance de M. Robert du Buysson.)
En Amérique, les recherches ont porté presque exclusiv
ement sur le B. spinolse Lep. (B. fasciata Dabi.), dont M. et
Mme Peckham (898) ont raconté la captivante histoire. Bates
(873) a publié quelques observations sur une espèce brésilienne,
le B. sulfura Spin. [B. ciliala), et M. Coquillett (895) sur le
B. cinerea Handl., qui habite les côtes californiennes.
lies autres Bembécides qui ont attiré l'attention des biolo
gistes sont diverses Monedula, dont je dirai quelques mots au
courant de ce mémoire.
Époque de Vannée où vivent les adultes. — Aux environs de
Paris, dit Latreille (809, 422), «ces insectes ne commencent à
paraître qu'après le solstice d'été, et c'est au mois d'août qu'ils BOUVIER. LES HABITUDES DES BEMBEX 5 E.-L.
sont plus communs ; on n'en rencontre plus à la fin de sep
tembre». Cette opinion me paraît d'une justesse absolue; mais
il va de soi que les variations climatériques influent, dans une
mesure assez large, sur l'époque où se montrent et dispa
raissent les Bembex. M. Marchai (892) vit le Bembex rosir ata
nidifier dans les dunes de Cabourg vers le milieu du mois de
juin, et j'ai pu, cette année même, observer la même espèce
approvisionnant son terrier durant le

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