Les intérêts, leur mesure - article ; n°2 ; vol.55, pg 381-396
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Description

L'année psychologique - Année 1955 - Volume 55 - Numéro 2 - Pages 381-396
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

S Larcebeau
Les intérêts, leur mesure
In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°2. pp. 381-396.
Citer ce document / Cite this document :
Larcebeau S. Les intérêts, leur mesure. In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°2. pp. 381-396.
doi : 10.3406/psy.1955.8800
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1955_num_55_2_8800LES INTÉRÊTS, LEUR MESURE
par Solange Larcebeau
Le terme « intérêt » est fréquemment utilisé dans le langage courant.
On dit par exemple d'un élève qu'il « s'intéresse » surtout aux mathé
matiques, d'une personne absorbée dans la lecture d'un livre qu'elle est
tellement « intéressée » par le sujet que rien ne saurait l'en distraire. On
dit aussi qu'on a « intérêt » à faire telle chose, ou encore que tel ouvrage
est d'un grand « ». Certaines activités sont décrites comme des
« centres d'intérêts », enfin, on parle « d'intérêts scientifiques », « artis
tiques », etc.
A travers ces quelques exemples, on peut se rendre compte de la
complexité et de la confusion que recouvre cette notion, apparemment
simple, d'intérêt.
L'étymologie nous aide peu à préciser le sens du terme :
Interesse être entre ou dans,
Interest : il importe à,
suggèrent, le premier, une identification du sujet avec l'objet — c'est
ainsi que Dewey parle « d'identification, grâce à son action propre, du
sujet avec quelque objet ou quelque idée » — le second, une idée de
satisfaction ou d'avantage concomitant.
De nombreux psychologues se sont appliqués à définir le concept
« intérêt », cherchant à l'intégrer dans le cadre de leur doctrine philoso
phique en insistant sur certains aspects et en négligeant certains autres.
Un article de Berlyne (5) paru en 1948 constitue un résumé de l'évolution
du concept « intérêt » depuis le début du xxe siècle. L'auteur examine
les variations de cette notion :
1) Avant 1914 ;
2) Entre les deux guerres ;
3) Durant la période contemporaine.
Il cite un certain nombre de définitions données par les représentants
de différentes théories psychologiques. Herbart définit l'intérêt comme
« un sentiment provoqué par un objet ». James écrit que nous prêtons
attention aux seuls objets « intéressants », l'intérêt est pour lui la source
de l'attention. Dewey définit l'intérêt comme « la conscience d'une valeur »,
c'est selon lui un processus actif, dynamique, à forte composante émot
ionnelle. Woodworth l'assimile à l'émotion. Bartlett décrit les intérêts REVUES CRITIQUES 382
comme « des réactions de préférence à l'égard de certains stimuli », les
distinguant des tendances qui seraient des « manières privilégiées de
réagir à une variété considérable de stimuli ».
Berlyne estime qu'aucune de ces définitions n'est complète et dis
tingue plusieurs sens du terme « intérêt » sans toutefois donner lui-même
une définition précise. De cette enumeration on peut cependant retenir
comme caractéristiques de l'intérêt :
— la mobilisation de l'attention ;
— l'accompagnement émotionnel ;
— l'orientation dynamique vers un objet.
, Cet aspect philosophique de la notion d'intérêt que nous venons de
résumer ne suggère pas directement d'applications pratiques en psycho
technique ou en orientation professionnelle. Pour le praticien, les intérêts
sont plus clairement définis par leur expression même. Comme l'intell
igence ou les aptitudes, ils sont connus objectivement par leurs seules
manifestations (expressions verbales ou conduites).
Dans les importantes revues critiques que Fryer en 1931 (23),
Strong en 1943 (49) et Super en 1949 (55) ont consacrées à la question des
intérêts, nous ne trouvons guère de discussions subtiles sur la nature
psychologique des intérêts. Fryer les envisage sous l'angle « accepta
tion-refus d'une activité » dont l'intérêt et l'aversion constituent les
deux pôles. Cet aspect englobe les intérêts objectifs : stimuli retenant
l'attention du sujet, et les intérêts subjectifs : sentiments de plaisir qui
accompagnent certains objets ou certaines activités. Strong et Super
paraissent adopter cette définition pratique. Les uns et les autres
s'efforcent de distinguer intérêt et aptitude d'une part, intérêt et moti
vation ou attitude d'autre part, Fryer avec plus de rigueur. En effet,
Strong reconnaît que dans les termes : intérêt, attitude, besoin, sent
iment, est impliquée la même idée d'attrait ou de répulsion, d'acceptation
ou de refus, et qu'il y a d'étroites relations entre intérêts, attitudes, et
facteurs de personnalité. Super élargit le concept « intérêt » jusqu'à la
notion d'impulsion ou de besoin : « Les intérêts de cette sorte », écrit-il,
« sont d'ordre différent et plus fondamental » « ...ils constituent une couche
plus profonde de la personnalité ». Il inclut dans les questionnaires d'inté
rêts le test d'Allport-Vernon, constatant que « dans la pratique les ques
tionnaires d'intérêts ou de valeurs sont utilisés fréquemment sans
distinction, et que leur liaison permet de les traiter également comme des
questionnaires d'intérêts ».
Ainsi il semble que le mot « intérêt » ait pris un sens plus précis depuis
le développement des méthodes objectives de mesure. Dans son sens le
plus étroit, il signifie : préférence pour telle ou telle activité ; un sens plus
large englobe les motifs ou système de valeurs qui déterminent ces choix.
Super ayant fait paraître en 1947, puis en 1949, d'importants articles
ou revues sur les intérêts, après les ouvrages de Fryer et de Strong, nous
nous bornerons à résumer très brièvement tout ce qu'on a écrit sur ce S. LARCEBEAU. LES INTÉRÊTS, LEUR MESURE 383
sujet avant 1949 et nous insisterons davantage sur les articles parus
depuis cette date. Une revue de questions, un peu fragmentaire il est
vrai, a d'ailleurs paru dans L'année psychologique, en 1948, sur « les
questionnaires d'intérêts ».
Nous rangerons en deux grandes catégories les travaux auxquels
nous nous référerons :
I. — Ceux qui ont trait à des questions théoriques :
— origine et développement ;
— stabilité ;
— liaison entre intérêts et aptitudes ;
—et réussite ou satisfaction professionnelles ;
— les intérêts en orientation professionnelle.
II. — Ceux qui ont trait plutôt à des questions de méthodologie :
— mesure des intérêts (questionnaires, tests objectifs, etc.) ;
— patterns d'intérêts.
I. — Origine des intérêts
A propos des intérêts, comme à propos des aptitudes, surgit le
conflit hérédité-milieu. Fryer estime prépondérante l'influence du milieu :
« L'intérêt pour certains objets ou certaines activités peut paraître inné
parce que l'enfant évolue dans le milieu familial qui reflète les intérêts
de ses parents... » « L'éducation et le milieu sont les principales sources
des intérêts professionnels. »
Strong ne prend pas nettement position. Constatant la vigueur avec
laquelle certains étudiants affirment leurs choix ou leurs répulsions et
la variété des intérêts qu'ils manifestent, il se demande si ces intérêts
sont liés aux aptitudes et par conséquent innés, ou bien s'ils sont le
résultat de déterminations sociales qui interviendraient précocement
grâce au milieu familial et à l'école primaire.
Super semble donner plus de poids à l'hérédité. Rapportant les
résultats de plusieurs études (spécialement celle de Carter) qui montrent
des ressemblances familiales assez remarquables, il estime en particulier
que la plus grande similitude des intérêts manifestés par les jumeaux
univitellins par rapport aux jumeaux bivitellins est due plus vraisem
blablement à une hérédit

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