Les investissements commerciaux des patriciens florentins au XVIIIe siècle - article ; n°3 ; vol.24, pg 685-721
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Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1969 - Volume 24 - Numéro 3 - Pages 685-721
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

R. Burr Litchfield
Les investissements commerciaux des patriciens florentins au
XVIIIe siècle
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 24e année, N. 3, 1969. pp. 685-721.
Citer ce document / Cite this document :
Litchfield R. Burr. Les investissements commerciaux des patriciens florentins au XVIIIe siècle. In: Annales. Économies,
Sociétés, Civilisations. 24e année, N. 3, 1969. pp. 685-721.
doi : 10.3406/ahess.1969.422089
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1969_num_24_3_422089OUTILLAGE (ordinateurs)
Les investissements commerciaux
des patriciens florentins
au XVIIIe siècle
Nous présentons dans cet article une analyse des investissements com
merciaux de l'aristocratie florentine au XVIIIe siècle. Cette analyse est extraite
d'une étude économique et sociale du patriciát de Florence. Contrairement
aux aristocraties européennes qui passent généralement pour ne pas avoir été
très engagées dans le commerce, l'aristocratie florentine a maintenu durant le
principát des Médicis, et jusqu'au XVIIIe siècle, ses antiques intérêts commerc
iaux. Ceux-ci déclinèrent rapidement lorsque prit fin le règne des Médicis.
Pour le voyageur du XVIIIe siècle Florence conservait encore, dans l'e
nsemble, son aspect médiéval. Laissant derrière lui Pise et Livourne, et remont
ant l'Arno, il pouvait apercevoir, à 110 km environ de la côte, les murs bas de la
cité au milieu des champs de blé, des vignes et des oliviers. Il se trouvait là dans
la prospère vallée de l'Arno, soumise à une culture intensive, bordée au nord par
la chaîne des Apennins, et au sud par les collines de Chianti qui s'étirent jusqu'à
Sienne. En général, ce qui impressionnait le plus les visiteurs, dès qu'ils avaient
franchi les portes de la ville, c'était les antiques édifices publics : la cathédrale
et son dôme monumental, les imposantes églises des couvents, le Palazzo Vec-
chio, les Uffizi, les palais ducaux, les galeries et les jardins. Bordant les rues
étroites, les palais médiévaux des patriciens semblaient autant de vestiges d'un
âge révolu de fortune et de prospérité. En 1789, Arthur Young ne pouvait découv
rir dans tout Florence un seul édifice comparable en grandeur et en splendeur
à ceux « qui se dressent là depuis trois ou quatre cents ans ». Il écrit : « A en
juger d'après l'état actuel de Florence, où ne se trouve pas une maison qui puisse
être tant soit peu comparée à celles du XIVe et du XVe siècle, on serait tenté de
penser qu'en perdant leur commerce les Florentins ont perdu toutes leurs sources
685 OUTILLAGE (ordinateurs)
de revenus; et, cependant, il est hors de doute que les revenus de la terre sont
actuellement plus grands qu'à aucun moment de l'époque florissante de la
République » x.
Young considérait que Florence avait perdu son ancienne prospérité comm
erciale et industrielle, et, effectivement, la ville n'était plus l'important centre
commercial et artisanal qu'elle avait été lorsqu'elle jouait le rôle de capitale
administrative du grand-duché de Toscane. Jusqu'en 1738, date à laquelle les
Médicis furent remplacés par la dynastie des Habsbourg-Lorraine, représentée
par un conseil de régents aux ordres de Vienne, Florence était demeurée la cité
privilégiée qui abritait la cour des derniers Médicis. En 1765, la cour du grand-
duc Pierre Leopold vient s'y installer. Néanmoins, en 1766, avec ses 78 000 habi
tants, Florence gardait encore le cinquième rang parmi les grandes villes d'Italie 2.
Au milieu des boutiquiers, des artisans, des matrones, des ecclésiastiques et des
fonctionnaires, on rencontrait aussi, sur les places publiques, des notaires, des
négociants et des agents d'affaires, venus du pays environnant et des villes de la
province, soit pour faire appel d'une décision judiciaire dans la capitale, soit
pour faire affaire sur les marchés de la cité. Dans les antichambres et les couloirs
du Palais des Uffizi, les solliciteurs attendaient que les magistrats de la ville ou
les fonctionnaires de la cour daignent leur prêter attention. Du Palais des Uffizi
et du Palazzo Vecchio, tout proche, les sénateurs de Florence et autres « citoyens »
magistrats choisis au sein des familles patriciennes de la capitale administraient
la Toscane, en exécutant les ordres du grand-duc et de ses conseillers.
Les familles aristocratiques, dont les ancêtres avaient gouverné la Répub
lique au XVe siècle, constituaient encore la classe dirigeante et dominaient
l'administration de l'État. Leur qualité de « citoyens » de Florence, privilège
réservé à un nombre limité de familles aisées, permettait aux patriciens d'être
nommés au sénat de Florence, de se voir désigner à l'une ou l'autre fonction
dans les tribunaux et autres bureaux chargés de gouverner l'ancien « dominion »
florentin, ou encore de remplir les fonctions de magistrats dans les principales
villes de province. Ces familles s'étaient assuré, sous la République, le contrôle
des guildes majeures de la cité et des plus hautes fonctions municipales. Au
XVIe siècle, les Médicis élargirent les limites de l'État-Ville, instaurèrent une cour
ducale et une bureaucratie, mais ils ne mirent pas fin aux privilèges politiques
de cette aristocratie républicaine, et, bien que des nouveaux venus à Florence
aient pu obtenir le droit de citoyenneté sous le règne des Médicis, les anciennes
familles florentines, en raison de leurs privilèges, de leur fortune et de leur posi
tion sociale, jouissaient des honneurs à la cour et de la préférence dans l'attr
ibution des fonctions importantes dans le gouvernement.
1. A. YOUNG/ Travels in France and Italy, Londres, 1915, pp. 285-286. Nous tenons ici à
remercier l'American Council of Learned Societies, à qui nous sommes redevables d'une sub
vention IBM-GIA-66 pour frais de microfilmage et de secrétariat, ainsi que le Comité de
Recherches du Dartmouth College pour son assistance, et le Centre de Calcul Électronique du
Dartmouth College qui nous a autorisés à disposer gratuitement des computers. La program
mation du travail du computer a été exécutée par Mrs. Nancy Broadhead. Franco et Maria Lodo-
vica Andreucci, de Florence, et Malcolm Silvers nous ont aidés à rassembler les données à \'Ar-
chivio di Stato de Florence.
2. J. K. BĚLOCH, Bevôlkerungsgeschichte Italiens, Berlin, 1940, vol. Ill, pp. 360-361;
G. PARDI, « Disegno délia storia demografica di Firenze », in Archivio Storico /ta lia no, 1916,
p. 219.
686 INVESTISSEMENTS DES PRATICIENS FLORENTINS R. B. LITCHFIELD
Cependant, l'attitude et le caractère de cette aristocratie de « citoyens » se
transforma progressivement sous le principát des Médicis. C'est au XVIe siècle
que les « citoyens » de la République commencèrent à se nommer eux-mêmes
« nobles » ou « nobles patriciens » de Florence, les familles moins fo
rtunées arborant, comme les plus riches, un blason au-dessus de l'entrée de
leurs maisons urbaines ou dans les escaliers. Les fils de famille faisaient carrière
dans l'administration ducale ou le clergé. Le train de vie de certaines des maisons
les plus riches était proprement princier. Par leurs alliances avec d'autres
familles aristocratiques, ces nobles s'assuraient pour la plupart les seize quart
iers de noblesse exigés pour être admis dans l'ordre toscan des Chevaliers de
S. Stefano. En 1 622, les Médicis abrogèrent les lois interdisant aux nobles féo
daux d'occuper une fonction dans la magistrature de la cité x. Certaines des
familles de la vieille noblesse féodale toscane, tels les Malaspina, les Gherar-
desca et les Bourbon del Monte, conservaient encore des fiefs semi-indépen
dants le long du littoral montagneux au nord de Lucques, dans la Maremme
proche de Sienne, ou encore dans les Apennins; d'autres familles anciennes
de la ville ne tardèrent pas à acquérir des droits féodaux en Toscane ou dans
d'autres régions de l'Italie. Les Riccardi, par exemple, une des familles patriciennes
les plus riches au XVIIIe siècle, « citoyens » de Florence depuis le XIVe siècle,
s'élevèrent jusqu'au sommet de la hiérarchie sociale à la cour des Médicis. En
1628, Gabriello Riccardi recevait du duc Ferd

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