Les landes des régions de la Loire moyenne - article ; n°1 ; vol.164, pg 583-598
17 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les landes des régions de la Loire moyenne - article ; n°1 ; vol.164, pg 583-598

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
17 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Norois - Année 1994 - Volume 164 - Numéro 1 - Pages 583-598
Les landes de substitution à la forêt constituent un paysage original, en particulier la brande (lande mésophile à Erica scoparia) haute et fermée. Malheureusement, ces conservatoires écologiques et archéologiques (on y trouve des traces de ceux qui ont défriché et dégradé la forêt) sont de plus en plus victimes d'enrésinements. Seuls, la réserve naturelle du Pinail et le Camp militaire du Ruchard en conservent une grande superficie intacte.
The moors that replace the forests set up an original landscape, particularly the high closed heath-land called «brande» (a medium wet heath with Erica scoparia). Unfortunately, these ecological and archeological «conservatories» (where the marks of those who cleared and damaged the forest can be seen) are the victims of conifer planting more and more. The Pinail nature reserve and the Ruchard military camp are the only areas that remain largely intact.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 79
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Marie Couderc
Les landes des régions de la Loire moyenne
In: Norois. N°164, 1994. pp. 583-598.
Résumé
Les landes de substitution à la forêt constituent un paysage original, en particulier la brande (lande mésophile à Erica scoparia)
haute et fermée. Malheureusement, ces conservatoires écologiques et archéologiques (on y trouve des traces de ceux qui ont
défriché et dégradé la forêt) sont de plus en plus victimes d'enrésinements. Seuls, la réserve naturelle du Pinail et le Camp
militaire du Ruchard en conservent une grande superficie intacte.
Abstract
The moors that replace the forests set up an original landscape, particularly the high closed heath-land called «brande» (a
medium wet heath with Erica scoparia). Unfortunately, these ecological and archeological «conservatories» (where the marks of
those who cleared and damaged the forest can be seen) are the victims of conifer planting more and more. The Pinail nature
reserve and the Ruchard military camp are the only areas that remain largely intact.
Citer ce document / Cite this document :
Couderc Jean-Marie. Les landes des régions de la Loire moyenne. In: Norois. N°164, 1994. pp. 583-598.
doi : 10.3406/noroi.1994.6587
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1994_num_164_1_65871994, Poitiers, t. 41, n° 164, p. 583-598 Norois,
Les Landes des régions
de la Loire moyenne
par Jean-Mary COUDERC
Université de Tours,
Département de Géographie
BP 1208
37012 Tours Cedex
RÉSUMÉ
Les landes de substitution à la forêt constituent un paysage original, en parti
culier la brande (lande mésophile à Erica sec-paria^ haute et fermée. Malheureus
ement, ces conservatoires écologiques et archéologiques (on y trouve des traces
de ceux qui ont défriché et dégradé la forêt) sont de plus en plus victimes
d'enrésinements. Seuls, la réserve naturelle du Pinail et le Camp militaire du
Ruchard en conservent une grande superficie intacte.
ABSTRACT
The moors that replace the forests set up an original landscape, particularly
the high closed heath-land called «brande» (a medium wet heath with Erica
scopariaj. Unfortunately, these ecological and archeological «conservatories»
(where the marks of those who cleared and damaged the forest can be seen) are
the victims of conifer planting more and more. The Pinail nature reserve and the
Ruchard military camp are the only areas that remain largely intact.
I. — UN PAYSAGE ORIGINAL
A) DES LANDES HAUTES ET HUMIDES
Nombre de voyageurs sont frappés de rencontrer sous le ciel des pays
de la Loire des paysages landais typiques. Des pins maritimes s'étendent
parfois à perte de vue avec leurs sous-bois de fougère-aigle ou de molinie.
Ces paysages sont animés par le même bruit du vent dans les ramures et
caractérisés par les mêmes odeurs. Les grandes pinèdes de la forêt de La
Flèche, des bois d'Ambillou, de la forêt de Chinon, des bois de Boussay
ou de la forêt de Moulière, correspondent en fait au reboisement plus
ou moins récent d'anciennes landes. Depuis 15 ou 20 ans, les grands
massifs de landes ont beaucoup régressé au profit des pinèdes au point
qu'il faut maintenant chercher les espaces non enrésinés. La lande ligé-
rienne non reboisée la plus répandue, est une lande haute et humide, la
brande, terme tourangeau, berrichon (1) et poitevin, dont l'espèce prin-
Mots-clés : Brande. Enrésinement. Lessivage. Outfield. Phytosociologie. Podzolisation.
Key words: «Brande». Conifer plantation. Phytosociology. Podzolization.
(1) Ci, le titre du recueil de poésies de Maurice Rollinat: «Dans les brandes». 584 JEAN-MARY COUDERC
cipale dominant par sa hauteur (2 à 3 m, et jusqu'à 4) est la brande ou
bruyère à balai : Erica scoparia.
Sont beaucoup plus rares, les landes sèches sur sables cénomaniens
(landes du Belinois : autour du circuit automobile du Mans, par exemple),
sur graviers (terrasses de la Sauldre en Sologne) ou cailloutis siliceux
(région d'Ennordres dans le Cher).
Même si elle incarne plus particulièrement la lande mésophile, la
bruyère à balai est présente dans tous les faciès de landes humides.
Jusqu'au début des années septante, nos grands massifs de landes oppos
aient au passage de l'homme une muraille végétale de 2 m de hauteur,
piquante et dense. C'est une caractéristique propre aux landes du Centre-
Ouest qui l'oppose aux landes bretonnes où les mêmes espèces n'ont
souvent que quelques décimètres de haut.
Nos landes s'apparentent davantage à celles du Sud-Ouest où Erica
lusitanica atteint jusqu'à 3 mètres. Jusqu'aux années 1955-56 où l'on
gemmait encore les pins maritimes en Beaugeois et Touraine occidentale,
grâce à la pointe de chaleur estivale du climat, on pouvait se croire dans
les Landes de Gascogne. Cette même chaleur estivale contribue à multi
plier les incendies parce que ces landes humides s'assèchent superficiell
ement et abritent la molinie, plante qui est un aliment de choix pour le
feu.
Ce sont des facteurs climatiques et pédoclimatiques qui tendent à
différencier les landes humides du Centre-Ouest de celles du Nord-Ouest.
Il y a davantage de chaleur estivale, un vent et une nébulosité plus
faibles. Dans les landes bretonnes, le vent oblige les plantes à fermer
souvent leurs stomates d'où une croissance plus réduite. La réserve en
eau disponible pour la croissance des plantes est plus forte dans les
régions de la Loire Moyenne comprises entre deux massifs anciens qui,
parmi les matériaux détritiques, ont livré beaucoup d'argiles. Les format
ions superficielles y sont beaucoup plus épaisses que sur les barres
quartzitiques bretonnes et les sols des plateaux fréquemment constitués
de formations sableuses ou caillouteuses superficielles reposant sur les
argiles à silex.
B) LOCALISATION DES PRINCIPAUX MASSIFS DE LANDES
1) II faut d'abord compter avec les bassins remblayés de matériaux
détritiques, arrachés au Massif Central : les cuvettes de Brenne et de
Sologne. La première a été remblayée à l'Eocène par des sables argileux
qui se sont plus ou moins grésifiés, parfois par des graviers cimentés en
arkoses. Les landes n'y forment point de grandes étendues mais accom
pagnent fréquemment les espaces boisés ; on peut noter les faciès à bruyère
à balai, à asphodèle ou à molinie. Les formations géologiques de la
Brenne sont occupées, en Touraine du sud, par quelques beaux massifs
de landes, en forêt de Preuilly (communes d'Obterre et de Bossay), dans
les bois de Boussay et du Grand-Pressigny. Si, un peu partout en Sologne,
on peut trouver des taches de lande, ce ne sont, à l'ouest et au centre,
que de petites superficies ; à l'est, au contraire, on rencontre de grandes LES LANDES DES RÉGIONS DE LA LOIRE MOYENNE 585
surfaces de landes sèches, surtout dans le département du Cher sur les
terrasses de la Sauldre (Pierrefitte et Brinon), sur les cherts du cône de
déjection du Pays Fort (Ennordres) et dans les communes de Salbris et
de Souesmes.
2) Les landes du Belinois liées à une boutonnière faisant apparaître les
sables cénomaniens au sud-ouest du Mans (dans les communes de Mul-
sanne et d'Arnage où se trouve le circuit automobile du Mans).
3) De grands massifs de landes liés, en Touraine, aux plateaux d'argile
à silex recouverts de sables ou de graviers miocènes ou éocènes :
— Landes de Cravant et du Ruchard, proches du massif forestier de
Chinon.
— Landes de la forêt de Brouard (Gâtine de Montrésor) et de la zone
frontière entre l'Indre-et-Loire d'une part, et le Loir-et-Cher et l'Indre
d'autre part.
— Landes de Saint-Martin sur les plateaux du Bourgueillois.
—du «Pays des Landes» en Gâtine Tourangelle occidentale
(anciennes landes de Bréviande sur la commune d'Ambillou, landes du
bois de la Motte à Sonzay, landes de la Martinerie à Continvoir, landes
des Méris à Mazières, landes d'Avrillé-les-Ponceaux, etc.).
— Landes du Beaugeois en Saumurois oriental sur les faciès sableux
ou gréseux (grès à sabales) du Sénonien. Les plus importantes, actuell
ement reboisées, se trouvent dans le bois de la Graine de Sapin (communes
de Breil et de Parçay). Ajoutons-y celles de Courléon et de la Pellerine.
— Landes de Saint-Gilles sur les communes de Razines, Marigny-
Marmande et Luzé.

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents