Les Migrations rurales des Vendéens vers le sud-ouest : Un phénomène mon bond ?  - article ; n°1 ; vol.62, pg 177-189
15 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les Migrations rurales des Vendéens vers le sud-ouest : Un phénomène mon bond ? - article ; n°1 ; vol.62, pg 177-189

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
15 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Norois - Année 1969 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 177-189
The migration of agricultural workers from the Vendée towards the departments of the South-West has continued over a long period of time. The movement has been revived since 1949 with the creation of an official national organization (A.N.M.E.R.). The Vendée is by far the most important of the so-called departure departments . Within the Vendée the regions of emigration are chiefly the Haut Bocage and the region of Bressuire. The regions of immigration have been the adjacent departments to the South. The result, in human terms, has been relatively considerable. Approximately 1 700 families have been able to re-settle on farms on the average three times larger. It is especially farmers who have migrated.
The demographic factor has been decisive : agricultural overpopulation associated with a high birth-rate. But with the same density of agricultural overpopulation it is the most dynamic region which has the highest rate of emigration.
This ancient movement is now in a marked decline. To numerous and complex external and internal causes, is added the role of the new agricultural policy, notably the measures taken in favour of the I.V.D., which have made possible the installation of many young men, who have taken over the control of farms from their parents.
Les migrations d'agriculteurs vendéens vers les départements du Sud-Ouest sont anciennes. Le mouvement a connu un renouveau depuis 1949 avec la création d'un organisme officiel (A.N.M.E.R.). La Vendée s'est classée largement en tête des départements dits de départ. Les régions de départ sont essentiellement le Haut-Bocage vendéen et le Bressuirais. Les régions d'accueil ont été les départements limitrophes au Sud. Le bilan humain est relativement important. Près de 1 700 familles ont pu se réinstaller sur des exploitations en moyenne 3 fois plus vastes, ce sont surtout des fermiers qui ont migré.
Le facteur démographique a été décisif : surcharge agricole associée à la haute fécondité des familles. Mais à surcharge agricole égale, c'est la région la plus dynamique qui a le taux de migration le plus élevé.
Or ce mouvement ancestral est en déclin très accentué. A des causes externes et internes nombreuses et complexes s'ajoute le rôle de la nouvelle politique agricole, notamment les mesures prises en faveur de l'I.V.D. qui ont permis l'installation de nombreux jeunes, devenus chefs d'exploitation à la place de leurs parents.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Renard
Les Migrations rurales des Vendéens vers le sud-ouest : Un
phénomène mon bond ?
In: Norois. N°62, 1969. pp. 177-189.
Citer ce document / Cite this document :
Renard Jean. Les Migrations rurales des Vendéens vers le sud-ouest : Un phénomène mon bond ? . In: Norois. N°62, 1969. pp.
177-189.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1969_num_62_1_1638Abstract
The migration of agricultural workers from the Vendée towards the departments of the South-West has
continued over a long period of time. The movement has been revived since 1949 with the creation of
an official national organization (A.N.M.E.R.). The Vendée is by far the most important of the so-called "
departure departments ". Within the Vendée the regions of emigration are chiefly the Haut Bocage and
the region of Bressuire. The regions of immigration have been the adjacent departments to the South.
The result, in human terms, has been relatively considerable. Approximately 1 700 families have been
able to re-settle on farms on the average three times larger. It is especially farmers who have migrated.
The demographic factor has been decisive : agricultural overpopulation associated with a high birth-
rate. But with the same density of agricultural overpopulation it is the most dynamic region which has
the highest rate of emigration.
This ancient movement is now in a marked decline. To numerous and complex external and internal
causes, is added the role of the new agricultural policy, notably the measures taken in favour of the
I.V.D., which have made possible the installation of many young men, who have taken over the control
of farms from their parents.
Résumé
Les migrations d'agriculteurs vendéens vers les départements du Sud-Ouest sont anciennes. Le
mouvement a connu un renouveau depuis 1949 avec la création d'un organisme officiel (A.N.M.E.R.).
La Vendée s'est classée largement en tête des départements dits de départ. Les régions de départ sont
essentiellement le Haut-Bocage vendéen et le Bressuirais. Les régions d'accueil ont été les
départements limitrophes au Sud. Le bilan humain est relativement important. Près de 1 700 familles
ont pu se réinstaller sur des exploitations en moyenne 3 fois plus vastes, ce sont surtout des fermiers
qui ont migré.
Le facteur démographique a été décisif : surcharge agricole associée à la haute fécondité des familles.
Mais à surcharge agricole égale, c'est la région la plus dynamique qui a le taux de migration le plus
élevé.
Or ce mouvement ancestral est en déclin très accentué. A des causes externes et internes nombreuses
et complexes s'ajoute le rôle de la nouvelle politique agricole, notamment les mesures prises en faveur
de l'I.V.D. qui ont permis l'installation de nombreux jeunes, devenus chefs d'exploitation à la place de
leurs parents.Les Migrations rurales
des Vendéens vers le sud-ouest :
Un phénomène moribond ?
Maître-Assistant Agrégé à la Faculté par des Lettres J. RENARD de Nantes
L'émigration d'agriculteurs vendéens vers d'autres contrées est
un fait ancien, maintes fois étudié par les géographes (1). On sait
qu'au xvne siècle les paysans du Bas-Poitou ont été nombreux à
s'installer sur les rives du Saint-Laurent. Au xve siècle ils auraient
contribué à repeupler une partie de la Guyenne (2). Mais le fait ma
jeur a été l'écoulement, à partir de 1880, des paysans du bocage et
des marais vers le Sud-Ouest, ce que les Vendéens appelaient « la
Garonne », terme vague qui couvrait toutes les régions s 'étendant
des Charentes aux confins des Pyrénées (3).
Le phénomène a dû connaître son apogée à la veille de la pre
mière guerre mondiale. Dans l'annexe à la monographie agricole
du département de la Vendée, publiée en 1935 d'après les données
de l'enquête de 1929, J. Yole évalue les départs vers les Gharentes
et le bassin Aquitain à 40 % de l'émigration totale vers les années
1905-1910. Notaires et agents d'affaires ont été les organisateurs
et les bénéficiaires de ce vaste mouvement qui entraînait une bonne
partie de l'excédent de population agricole, libéré par la forte fécon
dité traditionnelle du département, vers les pays du Sud-Ouest
(1) Potet. L'émigration vendéenne vers le bassin aquitain. Annales de Géographie,
1912, pp. 265-268.
Y. Chataigneau. L'émigration vendéenne. Annales de Géo., 1927, p. 434.
J. de Villiers. Norois, 1957, pp. 513-516.
(2) E. Babin. Gavaehes et gavacheries (Esquisse historique des migrations poitevines
en Guyenne aux xve et xvi«), R.B.P., 1967, pp. 469-494.
(3) « La Garonne, pour les gueux de Vendée, c'est un pays vague, mal limité, qui
s'étend depuis les Charentes jusqu'aux Pyrénées, où s'en vont les paresseux, les faillis,
ceux que la misère tenaille, les métayers besogneux, les journaliers rêvant de grandes
métaieries... » (J. Yole). J. RENARD 178
durement touchés par la dénatalité, l'exode agricole et les crises du
vignoble.
Ce mouvement a connu un renouveau après 1948 avec la création
du syndicat de migrations et d'établissement de ruraux de Vendée
et l'apparition sur le plan national d'une association organisant
les migrations et bénéficiant du financement du ministère de l'agri
culture. La France est divisée en deux zones. Au Nord d'une ligne
La Rochelle-Orléans-les Vosges, une zone dite de départ correspond
aux régions de surcharge d'actifs agricoles, s'y ajoutent quelques
départements plus méridionaux (Àveyron, Jura, Savoie...). Dans
toutes ces régions la terre est rare et les actifs agricoles nombreux
par rapport aux divers systèmes de culture choisis. Au Sud nous
avons les départements dits d'accueil où le rapport homme-terre
est marqué par une intense dépopulation agricole, les exploitations
libres et même abandonnées sont alors fréquentes.
L'opposition est surtout très nette entre l'Ouest armoricain et
ses marges abritant une population agricole pléthorique sur des
exploitations trop petites et le Sud-Ouest où l'exode et la dénatal
ité ont vidé des cantons entiers. Aussi comprend-on que si l'asso
ciation nationale des migrations (A.N.M.E.R.) a installé, de 1950
à 1964, 8.334 familles d'agriculteurs métropolitains venues des dé
partements de départ dans les départements d'accueil, près de 20 %
étaient des Vendéens ou des agriculteurs de cantons bocagers des
Deux-Sèvres ; c'est dire la place occupée par notre région dans ce
mouvement qui ne faisait que perpétuer une longue tradition (4).
Or depuis 1960 les migrations organisées ont diminué régulièr
ement et rapidement et ce en dépit de nouveaux avantages offerts
aux candidats migrants. En 1965 il n'est plus parti que neuf
familles (5), en 1967, douze, et au 1er septembre 1968 un seul
candidat a effectivement migré depuis le début de l'année !
Quelles sont les causes de cette évolution et l'avenir de ce phéno
mène traditionnel ? Au delà des causes diverses, particulières,. et
peut-être conjoncturelles, n'y a-t-il pas une transformation pro
fonde des conditions démographiques et agricoles de la Vendée ?
I. - ANALYSE DES MIGRATIONS RURALES
Les chiffres que nous avons obtenus ne concernent que les seuls
agriculteurs passés par l'intermédiaire des syndicats officiels (6). Il
est hors de doute que nombieux sont ceux qui sont partis seuls, par
l'intermédiaire d'agences privées, ou appelés par des amis déjà
Bévue (4) C. géog. Toujas des Pyrénées Pinède. et Une du Sud-Ouest, émigration 1960, de survivance pp. 399-423. : les Vendéens en Aquitaine,
(5) Cf. Le Monde, juillet 1966, art. de V. Roussière.
(6) Je tiens à remercier M. Raffin, directeur de la Famille Rurale de Vendée, qui a
bien voulu me permettre de consulter les rapports annuels du syndicat départemental
des migrations. MIGRATIONS RURALES DES VENDÉENS VERS LE SUD-OUEST 179 LES
installés, et qui ne pouvaient ou ne voulaient pas bénéficier des
subventions. Le nombre de ces isolés que nous ne pouvons appré
hender paraît avoir été relativement important dans les premières
années, mais très vite, afin de pouvoir bénéficier des avantages

IS©
tto
Va
la

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents