Les milieux nourriciers des enfants madrilènes au XVIIe siècle - article ; n°1 ; vol.19, pg 221-242
24 pages
Français

Les milieux nourriciers des enfants madrilènes au XVIIe siècle - article ; n°1 ; vol.19, pg 221-242

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
24 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

Mélanges de la Casa de Velázquez - Année 1983 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 221-242
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M. Claude Larquié
Les milieux nourriciers des enfants madrilènes au XVIIe siècle
In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome 19, 1983. pp. 221-242.
Citer ce document / Cite this document :
Larquié Claude. Les milieux nourriciers des enfants madrilènes au XVIIe siècle. In: Mélanges de la Casa de Velázquez. Tome
19, 1983. pp. 221-242.
doi : 10.3406/casa.1983.2394
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/casa_0076-230X_1983_num_19_1_2394LES MILIEUX NOURRICIERS DES ENFANTS MADRILENES
AU XVIIe SIECLE
Par Claude LARQUIÉ
Ancien membre de la Section Scientifique
L'histoire de la mise en nourrice en Espagne, à l'époque moderne, est encore
mal connue. Si l'on excepte l'ouvrage de J. Sherwood sur les enfants
abandonnés au XVIIe s.1, son bilan peut être rapidement tracé: de rares
analyses locales, de vagues généralisations, des remarques de portée
qualitative et des témoignages littéraires. Pourtant, la documentation des
hôpitaux est abondante et précoce: à Madrid, les registres de la Inclusa
offrent des séries qui commencent dans les années 1580. Cette précocité est
tout-à-fait remarquable: elle donne à l'exemple madrilène un caractère
unique en Europe, où le phénomène a surtout été bien décrit pour la deuxième
moitié du XVIIe et pour le XVIIIe s. De surcroît, elle a l'avantage de permettre
un traitement quantitatif des données et elle offre la possibilité de construire
un tableau socio-professionnel des milieux concernés par l'éducation des
enfants confiés à la charité publique.
Dans le travail qui va suivre, je voudrais présenter certains des résultats
auxquels je suis parvenu en insistant sur les nourrices, les métiers de leurs
époux, leurs familles et leurs lieux de résidence. Ce faisant, j'aborderai le
problème en l'appréciant par rapport aux femmes qui accueillent les enfants
de la Inclusa. Je réserverai, pour plus tard, tout ce qui concerne l'abandon, la
J. Sherwood, Abandoned and illigitimate infant in eighteenth Century Spain : A history of
the foundling hospital of the Inclusa. ex. dact., Queen's University, Kingston, Canada,
1978. CLAUDE LARQUIE 222
mortalité et la survie des nourrissons2. L'étude couvrira la période 1585-1700,
en se plaçant délibérément à l'origine des documents (sinon du phénomène) et
en continuant sa description pour l'ensemble du XVIIe s.
L'origine géographique des nourrices :
L'abondance du matériel de l'hôpital de la Inclusa est telle qu'il n'était pas
possible de consulter tous les registres : en effet, le premier livre des entrées est
rédigé dès le mois de juillet 1586, celui des sorties à partir de décembre 1582.
Chaque année, des centaines de cas. Je me suis résigné à l'utilisation de la
méthode du sondage en choisissant deux mois et en les dépouillant
systématiquement de cinq en cinq ans à partir de 15903. J'ai retenu la lecture
du mois de Février : sa place, au coeur de l'hiver, peut jouer sur l'accentuation
de l'abandon; les milieux familiaux sont alors particulièrement sensibles aux
duretés de la conjoncture climatique et souvent économique. J'ai retenu
également le mois de Septembre: l'été finissant, la délicate période de la
soudure en blé, par ses incidences sur les prix, risque d'accabler des
populations en général mal payées, aux emplois précaires et au mode de vie
instable.
De ces deux séries de registres, les livres de Salidas sont les plus riches de
renseignements : Ils signalent le prénom du nourrisson, le prénom et le nom de
la nourrice à laquelle il est confié, l'état de cette dernière (célibataire, veuve ou
épouse), le métier de son mari, son lieu de résidence, le salaire qu'elle perçoit et
les dates de son paiement. Enfin, ils notent tout ce qui concerne l'histoire des
enfants, le cas échant le changement de nourrice, la date de leur mort si elle les
fauche pendant le temps de leur éducation, et leur destin, quand la période
complète de la mise en nourrice, qui est de 7 ans, étant achevée, ils sont soit
adoptés, soit rendus à leurs véritables familles, soit placés en apprentissage ou
donnés à des établissements charitables, qui se chargent de continuer à les
élever. Ce sont ces registres de sortie qui constituent l'ossature de mon étude.
Toutefois, je les ai complétés, uniquement pour dresser la carte de la
géographie nourricière, par un dossier qui récapitule le nombre des incluseros
et les localités, où ils résident, en 1698.
L'ensemble de ces documents et la méthode du sondage m'ont permis de
construire la carte de la répartition des nourrices au XVIIe s. en Nouvelle
Je reviendrai sur l'ensemble des problèmes posés par l'abandon dans les paroisses de
Madrid et à la Inclusa dans mon travail sur "Les madrilènes de la décadence (1650-1700)".
Ces registres de la Inclusa sont conservés aujourd'hui à l'hôpital de la Diputaciôn
provincial, calle O'Donnell. Ils sont rangés années par années. Je les signale une fois pour
toutes : il suffit de se reporter aux années citées. )
.
MILIEUX NOURRICIERS DES ENFANTS MADRILENES (XVIIe S.) 223
Castille4 et de dresser le tableau qui va suivre. Il mérite quelques explications
préliminaires : il totalise les villages, les bourgs et les villes, qui ont reçu des
enfants et le nombre des nourrices qui en sont originaires. Il m'a paru essentiel
d'indiquer les feux que ces localités possédaient en 1575-1580, étant entendu
qu'au XVIIe s. ils ne pouvaient que décliner par suite des troubles de la
démographie et de la dépopulation; ils permettent, néanmoins, de mesurer
globalement l'importance des pueblos et de mieux apprécier leur rôle dans
l'accueil des enfants abandonnés5. Quand le chiffre des feux de la fin du XVIe
s. n'est pas connu, je me suis résolu à donner celui du cens de 1646, dont
autrefois j'avais souligné les limites et les incertitudes mais qui propose un
ordre de grandeur6. Dans le cas où le nombre des nourrices révèle l'intérêt que
cette occupation suscite dans certaines agglomérations, j'ai calculé leur
pourcentage par rapport au total des cas recensés. Enfin, pour faciliter la
lecture et les commentaires à venir, j'ai réparti les villes et les villages suivant
les provinces dont ils dépendaient administrativement.
REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ENFANTS DE LA INCLUSA
AU XVIIe SIECLE:
Nombre Nombre Nombre
Village, bourg de feux de feux de
Province ou ville 1575-1580 1646 nourrices %
Madrid: Ajalvir 124 1
72 Alamo (El) 3
Alcalâ de Henares 126 6,64%
Alcobendas 300 6
Alcolea de Torote 80 1
Algete 8
Alocen 200 1
Ambite 170 1
Anchuelo 70 1
Arganda 460 15
Arroyo Molinos 21 1
Barajas 500 15
Batres 65 2
Brunete 333 4
Bustar Viejo 29
Camarma 55 3
Canillas 50 6
4. cf. en annexe.
5. Les chiffres des feux viennent du cl assiaue de
Castille à la fin du XVIe siècle, Paris, 1964, passim.
C. Larquié, "La province de Madrid en 1646", in Mélanges delà Casa de Velàzquez, t. III,
(1967), p.33Oetsuiv. .
224 CLAUDE LARQUIE
Nombre Nombre Nombre
Village, bourg de feux de feux de
Province ou ville 1575-1580 1646 nourrices
Canillejas 86 2
Carabanchel 200 9
Chinchôn 22 1,15%
Cobena 223 1
Colmenar Viejo 1000 5 de Oreja 13
Daganzo 255 4
Estremera 550 1
Fresno de Torote 135 2
Fuenlabrada 350 2
Getafe 950 18 0,94%
Grinôn 180 5
Hortaleza 96 3
Humera 16 1
Leganés 430 2
Loeches 300 6
Los Santos de la H. 200 3
Madrid 560 130.000(?) 29,52%
3 Majadahonda 200
Meco 180 1
Molar (El) '...' 2 3 Molinos (Los)
'• 6 Moraleja de Enmedio 64
Môstoles 300 8
Navalcarnero 500 17 0,89%
Parla 178 7
Pedrezuela 160 8
Perales 7 1
Pinto 31 .1,63%
Pozuelo de Aravaca 210 4 de Torres 210 7
Quijorna 150
Ribas 25
Santorcaz 350 19 1,0 %
San Agustin 140
San Cristobal
San Lorenzo de El Escorial
San Martin de la Vega 22 1,15%
San Sebastian de los Reyes 250 1
Serranillos 69 2
Talamanca 350 2
Torrejôn de Ardoz 220 6 de la Calzada 21 1
Torrejôn de Velasco 378 42 2,21%
Torrelaguna 11
Torrelodones 1
Torres 4
Valdeavero 60 3 MILIEUX NOURRICIERS DES ENFANTS MADRILENES (XVIIe S.) 225
Nomb

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents