Les relations interhémisphériques et le problème de la dominance cérébrale - article ; n°2 ; vol.68, pg 491-523
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Description

L'année psychologique - Année 1968 - Volume 68 - Numéro 2 - Pages 491-523
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

H. Hecaen
G. Assal
Les relations interhémisphériques et le problème de la
dominance cérébrale
In: L'année psychologique. 1968 vol. 68, n°2. pp. 491-523.
Citer ce document / Cite this document :
Hecaen H., Assal G. Les relations interhémisphériques et le problème de la dominance cérébrale. In: L'année psychologique.
1968 vol. 68, n°2. pp. 491-523.
doi : 10.3406/psy.1968.27631
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1968_num_68_2_27631REVUES CRITIQUES
LES RELATIONS INTERHÉMISPHÉRIQUES
ET LE PROBLÈME DE LA DOMINANCE CÉRÉBRALE
D'APRÈS LES RECHERCHES
SUR LES SECTIONS CALLEUSES
CHEZ L'ANIMAL ET CHEZ L'HOMME
par H. Hécaen1 et G. Assal2
Travail de la R.C.P., n° 41, Études sur Vaphasie, C.N.R.S.,
et avec l'aide de VI.N.S.E.R.M.
Les premières descriptions des atteintes du corps calleux chez
l'homme mettent l'accent sur les troubles psychiques de type confu-
sionnel et démentiel. Pour des raisons anatomiques (proximité, vascula-
risation), on comprend que les tumeurs frontales puissent intéresser
rapidement cette commissure et que lors des atteintes de l'artère céré
brale antérieure ces deux structures se trouvent impliquées ensemble
dans le processus pathologique. On conçoit donc que les troubles psy
chiques attribués à une lésion calleuse se confondent avec ceux class
iquement aux lésions frontales. Si Raymond et collabora
teurs (1906), Alpers (1936) et Cramer (1936) ont tenté de décrire un
syndrome calleux, la spécificité de ce dernier a été critiquée par beau
coup. Rappelons aussi le syndrome de Marchiafava-Bignami, dégéné
rescence calleuse chez de vieux éthyliques dont la traduction clinique
comporte un important élément de détérioration intellectuelle.
Dans le domaine des praxies, les conceptions de Liepman (1908)
ont contribué largement à l'étude du rôle de cette commissure dont
l'interruption expliquait, pour cet auteur, l'apparition d'une apraxie
1. Directeur d'études E.P.H.E.
2. Assistant étranger au Centre neurochirurgical de l'hôpital Sainte-Anne,
boursier du Fond national suisse. REVUES CRITIQUES 492
idéomotrice gauche, le centre praxique de l'hémisphère gauche n'assurant
plus le contrôle de celui de l'hémisphère mineur.
Par la suite, Foix (1925) rapportait deux observations anatomo-
cliniques dans lesquelles il insistait sur l'importance d'une lésion du
splénium la survenue d'une alexie. Quensel (1931) signalait des
faits analogues. L'observation de Clovis, Vincent, David et Puech (1930)
apportait un argument supplémentaire à de telles conceptions.
Les travaux des physiologistes fournissaient peu de renseignements.
A côté des résultats des stimulations, ceux des sections (Lévy- Val ensi,
1910, Lafora et Prados, 1921) ne montraient que des troubles très
légers. Kennard et Watts (1934) furent les seuls à observer des troubles
durables caractérisés par un manque d'initiative et par une inertie
motrice.
Aussi comprend-on la boutade de Mac Culloch qui, vers 1940, consi
dérait que les fonctions du corps calleux se limitaient à la transmission
des décharges épileptiques d'autant plus que les études contemporaines
d'Akélaïtis (1941-1942) montraient une quasi absence de troubles chez
les malades opérés par Van Wagenen (1940).
En 1956, un important travail de Bremer et collaborateurs souligne
les incertitudes sur le rôle physiologique du corps calleux. Mais déjà
sont parus les premiers travaux de Myers et Sperry (1953) tandis que
les données électro-physiologiques et anatomiques (que nous ne pourrons
envisager ici) apportent des voies de compréhension sur la fonction des
commissures néocorticales.
I) ÉTUDE DU TRANSFERT D'APPRENTISSAGE
CHEZ LES ANIMAUX « SPLIT BRAIN » (S. B.)
(section des commissures néo-corticales et du chiasma)
II faut attendre les travaux de Myers et Sperry (1953) pour que
l'étude neuro-psychologique soit reprise avec une technique originale :
le Split-Brain qui consiste en une section des commissures néo-corticales
et du chiasma. Ces auteurs citent les chercheurs de l'École pavlovienne
qui font figure de pionniers. Les travaux d'Anrep (1923) ont montré
chez le chien une égalité remarquable dans l'intensité de la réponse
conditionnée si deux points symétriques du corps étaient stimulés.
Bykov reprit ces expériences en 1924 : après avoir sectionné le corps
calleux, il n'obtenait plus la reduplication de la réponse. Le rôle de cette
commissure dans l'apprentissage sensoriel entre les deux côtés du corps
était ainsi souligné.
Les travaux de Myers (1955) portent sur des chats dont le chiasma
a été sectionné. Les entrées visuelles atteignent ainsi l'hémisphère
ipsilatéral. Un apprentissage de discrimination de formes est appris
avec un seul œil ; si ensuite l'autre œil seul reçoit les informations, la
discrimination visuelle précédemment apprise est aussitôt réalisée, mais
si les commissures néo-corticales ont été sectionnées, il n'y a pas de H. HÉCAEN ET G. ASSAL 493
transfert d'informations et le réapprentissage est aussi long que le
premier. Mais pour des tâches de discrimination moins complexes que
celle de formes (flicker, brillance) le transfert d'apprentissage persiste
même en l'absence des commissures par l'entremise probable du tronc
cérébral.
Ainsi le corps calleux transmet-il les informations d'un hémisphère
à l'autre, mais la transmission est limitée selon la difficulté de la tâche
(Myers, 1965). Chez le chat à chiasma sectionné, un surapprentissage
est effectué pour une tâche facile et pour une tâche difficile. Dans le
premier cas, lors des 40 derniers essais d'une série de 400, les réponses
correctes atteignent 99,6 % contre 95,2 % pour la tâche difficile. L'ap
prentissage des mêmes tâches par l'œil non entraîné montre une chute
du pourcentage des réponses correctes surtout marquée pour la plus
difficile : 94,8 contre 86,0. Si l'on sectionne le corps calleux après un
surapprentissage effectué par un œil, les performances de haut niveau
ne sont pas affectées sur l'hémisphère directement entraîné, mais elles
le sont sur celui qui a reçu l'information par l'entremise du corps calleux.
Toutefois, pour obtenir des résultats analogues à ceux de l'hémisphère
directement entraîné, l'apprentissage est réalisé avec un nombre d'essais
inférieur. Dans un hémisphère, la stabilité des traces mnésiques venues
par transfert est inférieure à celle des traces induites directement.
Chez des chats à chiasma sectionné, mais à corps calleux intact,
des expériences consistaient en l'apprentissage de discrimination visuelle
de formes en conflit, par exemple, l'animal apprenait à discriminer
avec son œil droit entre deux formes 1 1 =:, la seconde forme étant
récompensée. On passait ensuite à l'apprentissage inverse pour l'œil
gauche, puis on revenait à l'œil droit : la présentation de la forme =
montrait la persistance du premier type de discrimination. Ceci indique
que l'expérience reçue par voie directe prévalait sur celle transmise par
le corps calleux (Myers, 1959).
Dans une autre série d'expériences, Myers (1962) confirme que cette
liaison associative entre les mécanismes interprétatifs croisés et non
croisés dans un hémisphère est meilleure qu'entre les mécanismes non des deux hémisphères par le corps calleux. Il s'agit de trois
séries de chats qui apprennent des discriminations en conflit (fig. 1).
Pour la série I (section du chiasma, corps calleux intact) et la série II
(chiasma intact, section de la bandelette optique, corps calleux intact)
la discrimination A est établie à l'œil gauche et stabilisée par un surap
prentissage de 120 épreuves ; la discrimination en conflit B est ensuite
établie et stabilisée à l'œil droit.
Secondairement la discrimination A est réétablie et stabilisée à
l'œil gauche, puis la B à l'œil droit. A la série III (chiasma
sectionné, corps calleux intact), les discriminations A et B sont présen
tées successivement au même œil.
Les résultats de la pre

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