Les romans « modernes» de Michel Zévaco - article ; n°53 ; vol.16, pg 107-122
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Description

Romantisme - Année 1986 - Volume 16 - Numéro 53 - Pages 107-122
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 57
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Aline Demars
Les romans « modernes» de Michel Zévaco
In: Romantisme, 1986, n°53. Littérature populaire. pp. 107-122.
Citer ce document / Cite this document :
Demars Aline. Les romans « modernes» de Michel Zévaco. In: Romantisme, 1986, n°53. Littérature populaire. pp. 107-122.
doi : 10.3406/roman.1986.4929
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_1986_num_16_53_4929Aline DEMARS
Les romans « modernes » de Michel Zévaco
Le père de l'illustre Chevalier de Pardaillan, Michel Zévaco, n'avait
pas du tout commencé sa carrière dans le roman historique ni dans le roman
de cape et d'épée, mais en se plongeant au cœur de l'actualité contempor
aine : son premier essai, le Boute-Charge est une sorte de témoignage per
sonnel sur l'armée en 1888 à travers une suite de nouvelles qui ont toutes
pour cadre la vie d'un régiment de dragons. Lorsqu'il fut journaliste à l'Égalité,
ses premiers feuilletons et les différentes nouvelles qu'il y publia furent tous à
thèmes, cadres et personnages contemporains, qu'il s'agisse de la Retraite de
l'adjudant Férant, de la Dernière Grisette ou de l'Ombre fatale et du Train rouge.
Et c'est une véritable transposition de l'actualité qui constitue l'intrigue de Rou
blard et Cie, le roman-feuilleton de l'Égalité publié en 1889, puisqu'il permet
à Zévaco de dénoncer les manœuvres des « tripoteurs du socialisme » et de dessi
ner les portraits des principaux candidats aux élections sous des pseudonymes
transparents.
Le tournant pour Zévaco fut sans doute Le Chevalier de la Barre, dont
il avait choisi le tragique destin pour illustrer sa lutte contre le cléricalisme et
ce qu'il dénonçait comme une nouvelle Inquisition, la puissance des Jésuites et
des Congrégations. Pour créer la fiction romanesque il avait fait renaître un dix-
huitième siècle aventureux et mélodramatique, selon la formule mise à la mode
par Alexandre Dumas, avec le traditionnel héros, le chevalier fier et vaillant, la
pure et tendre jeune fille victime innocente, les figures de traîtres, des moines
grossiers, des aubergistes cupides et tous les comparses habituels. C'est cette
veine qu'il exploita par la suite en inaugurant la série de ses succès en 1900, avec
Borgia, puis Triboulet et surtout les Pardaillan. Toutefois, avant de devenir défi
nitivement le spécialiste du roman historique de cape et d'épée, il fit paraître deux
feuilletons dits «modernes» parce que tous deux ont pour cadre l'époque
contemporaine : Marie-Rose et Fleurs-de-Paris. Ces romans sont en tous points
conformes au genre alors en vogue du roman populaire, du roman social visant
à faire sous forme de fresque le portrait complet d'une société, mais centrés le
plus souvent sur les classes populaires. Roman larmoyant, élevant une protesta
tion contre l'injustice absolument générale, au nom des malheurs qui accablent
les victimes innocentes. Roman faussement réaliste aussi, qui élude les rapports
sociaux véritables au profit de conflits sentimentaux conventionnels. Mais ces
deux feuilletons, si conformes soient-ils aux règles du genre, portent la marque
propre de Zévaco, de son lyrisme flamboyant, de ses fantasmes, de ses goûts pour
un romantisme parfois grandiloquent. 108 Aline Demars
Marie-Rose et ses publications
Le premier est selon toute probabilité Marie-Rose, bien qu'il ait été imposs
ible d'établir avec certitude à quelle date et dans quel journal il a été publié pour
la première fois1. Avant 1904 en tout cas: en effet, une annonce publicitaire
dans la Petite République du 3 juin 1904, destinée au lancement de Fleurs-de-
Paris, présentait Michel Zévaco, l'auteur des grands succès populaires et citait,
entre Le Chevalier de la Barre et La Marquise de Pompadour, Marie-Rose. Le
« Supplément illustré » de Lyon Républicain en commença la publication en
avril 1914, mais fut contraint de l'interrompre à la déclaration de la guerre. En
1921, Tallandier l'édita dans sa collection non datée, « Roman d'amour et de pas
sion » en vingt fascicules avec la mention « inédit », au prix exceptionnel de 20
centimes pour le premier fascicule, et 30 centimes à partir du second. Le numéro
vingt annonce à la dernière page la parution de Fleurs-de-Paris pour la semaine
suivante. Or, le numéro 30 et dernier de cette seconde publication annonce la
même semaine La Reine d'Argot de Zévaco en volume à 1,50 F et nous savons
que ce volume parut en 1922. Marie-Rose ne fut éditée en volume par Tallandier quelques années plus tard en 1925, en deux tomes : Marie-Rose, la Mignon
du Nord et Marie-Rose vengée, dans la collection « Le Livre National » sous les
numéros 508 et 509. Plusieurs rééditions suivirent à partir de 1935, en versions
abrégées, curieusement modifiées de façon à former deux volumes de lecture dis
tincte.
Ce roman pose plusieurs problèmes outre celui de sa datation. Pourquoi
n'a-t-il pas été publié dans la Petite République à laquelle Zévaco est lié depuis
1900, ou au moins dans un quotidien parisien auquel il collaborait de temps à
autre, l'Éclair par exemple. Sa fille a évoqué des pourparlers pour un contrat avec
le Petit Parisien, contrat qui n'a pas abouti.
Autre problème, celui des sources du roman. Le sous-titre « La Mignon
du Nord » fait clairement référence au célèbre roman de Michel Morphy Mignon.
Morphy avait milité aux côtés de Zévaco aux temps de l'anarchisme actif vers
1890-1892, il avait d'ailleurs séjourné aussi à Sainte-Pélagie. Devenu auteur
populaire, il aidé Aristide Bruant — autre « collègue » de Sainte-Pélagie
— à rédiger les Bas-fonds de Paris, puis avait publié lui-même un roman qui avait
connu un grand succès, L 'Ange du Faubourg. La série des Mignon, inspirée du
Wilhelm Meister de Gœthe, est construite sur les malheurs inépuisables de la
petite Sperata, bébé volé à ses parents, le marquis et la marquise Cypriani, nobles
napolitains victimes d'une vengeance atroce de la duchesse de Malfiere-Sperata ;
remise à de misérables bohémiens, elle devient Mignon et apprent à sauter sous
les coups de fouet. « C'était le nom que l'on donnait toujours aux petits martyrs
de cette troupe... Cela faisait si doucement sourire les mères dans les villages et
le bon public était tout de suite gagné. Comme les pauvres gens aiment leurs
enfants ! pensait-on». Devenue jeune fille, Migon-Sperata retrouvera ses parents
au terme de multiples aventures et non sans connaître encore beaucoup d'autres
souffrances. C'est exactement le même thème qu'a repris Zévaco, mais sa Marie-
Rose est d'origine française, lilloise exactement : c'est « La Mignon du Nord ».
L'édition de Marie-Rose en fascicules ne comporte qu'une partie en 45
chapitres, dont tous les épisodes s'enchaînent logiquement. Mais l'édition en
deux volumes est fort différente. Le premier tome, nous l'avons dit, forme un
tout, en 19 chapitres et un épilogue, résumé rapide du second tome, se terminant
sur ces lignes :
« Marie-Rose vengée ! Cela pourrait faire l'objet d'un nouveau roman pour
lequel nous nous préoccupons de recueillir des témoignages, comme ceux qui romans « modernes » de Michel Zévaco 109 Les
nous ont permis de garantir la vérité du fond de cette histoire et des épisodes qu'elle
comporte ».
Le second tome s'ouvre sur un avant-propos constitué par une série de
documents présentés comme authentiques : d'abord des « extraits du journal de
l'Abbé D..., aumônier de la prison de Lille (manuscrit retrouvé lors de la vente
aux enchères publiques de la bibliothèque de M. Charles R..., professeur à la
Faculté de Nancy, neveu et héritier de l'Abbé D...) ; puis des extraits du Moniteur
Lillois (n° du 14 mars 18..), des « Archives du Greffe du Palais de Justice de
Douai. Compte rendu de l'audience des Assises du 15 mars 18.., (Folios 15 à 17) »,
« une lettre de Madame Hélène Lemercier de Champlieu (document retrouvé
dans le grenier du château de Wahagnies que le docteur de Montigny habita pen
dant plusieurs années) » et enfin « un rapport du brigadier des douanes de Vinti-
mille (d

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