Les valeurs de l aspect des verbes slaves dans l énoncé - article ; n°1 ; vol.55, pg 57-70
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Les valeurs de l'aspect des verbes slaves dans l'énoncé - article ; n°1 ; vol.55, pg 57-70

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Description

Revue des études slaves - Année 1983 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 57-70
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame le Professeur Hélène
Wodarczyk
Les valeurs de l'aspect des verbes slaves dans l'énoncé
In: Revue des études slaves, Tome 55, fascicule 1, 1983. Communications de la délégation française au IXe
Congrès international des slavistes (Kiev, 7-14 septembre 1983). pp. 57-70.
Citer ce document / Cite this document :
Włodarczyk Hélène. Les valeurs de l'aspect des verbes slaves dans l'énoncé. In: Revue des études slaves, Tome 55, fascicule
1, 1983. Communications de la délégation française au IXe Congrès international des slavistes (Kiev, 7-14 septembre 1983).
pp. 57-70.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1983_num_55_1_5302я
LES VALEURS DE L'ASPECT
DES VERBES SLAVES DANS L'ENONCE*
PAR
HÉLÈNE WLODARCZYK
1 . Le problème des emplois de l'aspect.
La catégorie de l'aspect verbal dans les langues slaves constitue un exemple
du rapport difficile à définir (comme en témoignent les divergences entre les termes
et les théories) entre les deux niveaux linguistiques que l'on nomme, selon les
écoles, langue et parole (F. de Saussure), système et procès (L. Hjelmslev, 1968,
p. 19), ou sémiotique et sémantique (E. Benveniste, 1974, p. 224-225). Nombreux
sont en effet les aspectologues (cf. O. P. Rassudova, 1968, p. 3 ; J. Veyrenc, 1968,
p. 1 52) qui insistent sur le fait que les différentes valeurs de l'aspect dans l'énoncé
ne peuvent être déduites abstraitement de la définition générale de cette catégorie
hors contexte, mais dépendent de la structure des énoncés dans lesquels les verbes
sont employés.
Conscients de cette situation, les auteurs se sont attachés, dans la plupart des
langues slaves, à donner une description détaillée des emplois du perfectif et de
l'imperfectif. L'objectif principal n'est donc plus de raffiner ces analyses, car le
processus d'atomisation, qui consiste à dinstinguer des nuances de plus en plus
délicates, est infini. Le problème est d'organiser les valeurs observées en un tout
cohérent. D s'agit de dégager un nombre suffisant de valeurs-types pour rendre
compte d'une manière économique mais non trop schématique de la diversité des
emplois du perfectif et de l'imperfectif. De plus, il faut proposer une explication
de la manière dont une même unité linguistique peut exprimer tour à tour diffé
rentes valeurs. L'observation du fonctionnement de l'aspect dans les différentes
langues slaves peut guider la recherche d'une telle explication. Au niveau paradig-
matique, on observe dans toutes les langues slaves la même division binaire en
verbes perfectifs et imperfectifs, division marquée par les ressources de la dérivation
(jeu des suffixes pour la plupart imperfectivants et des préfixes pour la plupart
perfectivants). Cependant, au niveau des emplois, et ceci est particulièrement frap
pant lorsqu'on compare des textes traduits d'une langue slave en une autre langue
* Cet exposé s'appuie sur les recherches présentées dans la thèse de doctorat d'État sou
tenue par l'auteur en novembre 1980. Cf. résumé dans Revue des études slaves, LII1/4, 1981,
p. 670-672.
Rev. Étud. slaves, Paris, LV/1, 1983, p. 57-70. 58 H.WLODARCZYK
slave, on n'observe pas toujours dans des contextes similaires le même emploi de
l'aspect. Ces cas de divergences, certes moins nombreux que les cas de concordance
qui, outre ľhomologie au niveau morphologique, justifient que l'on parle « d'aspect
slave » en général, ne doivent cependant pas être négligés et une théorie générale de
l'aspect slave doit pouvoir en rendre compte.
La plupart des auteurs qui décrivent les emplois de l'aspect étudient successiv
ement, dans l'ordre du paradigme verbal, les énoncés comportant des verbes aux
différents modes et temps. Cet ordre empêche de mettre en évidence ce qu'il peut
y avoir de commun entre des verbes perfectifs ou imperfectifs, quel que soit leur
mode ou leur temps. Pour y remédier, il faut tenter de mettre en évidence des
contextes caractéristiques respectivement du perfectif et de l'imperfectif. Le sens
global d'un énoncé résulte de la combinaison entre le sens catégoriel d'un verbe à
une forme donnée et les autres éléments de l'énoncé : sens lexical du verbe lui-
même, sens des actants et circonstants qui l'accompagnent, structure syntaxique
et division actuelle de l'énoncé. Il est difficile d'analyser le rôle de ces différents
facteurs. En effet, on ne peut appliquer de manière automatique la méthode de
substitution qui consisterait à faire varier l'aspect d'un verbe dans un énoncé
concret de manière à obtenir un nouvel énoncé susceptible d'être reconnu accep
table ou non par les locuteurs d'une langue donnée . Outre les problèmes que pose le
recours à l'appréciation des locuteurs, la substitution d'un aspect à un autre n'est
pas toujours possible. D'une part, la transformation de l'aspect du verbe s'accom
pagne parfois d'une transformation du sens lexical (cas des imperfectiva tantum qui
ne présentent que des modalités d'action perfectives) ; d'autre part, il n'existe pas
à toutes les formes de la conjugaison un parallélisme entre les deux aspects. Enfin,
il est souvent possible, au prix d'une figure de style, d'employer une forme donnée
dans un contexte qui contredit sa signification propre (on parle alors de valeur
figurée ou transposée). Faute de méthode entièrement objective, nous confrontons
les diverses descriptions, données par les auteurs,des valeurs d'emploi du perfectif et
de l'imperfectif, de manière à dégager des valeurs caractéristiques de chacun des
aspects, quel que soit le mode ou le temps du verbe.
La classification des emplois ainsi obtenue montre que seul le perfectif est
attaché à des types déterminés d'énoncés alors que l'imperfectif peut apparaître
dans des énoncés de sens contradictoires, ce qui engage à conserver la conception de
l'opposition d'aspect comme privative telle qu'on la trouve chez la plupart des
aspectologues. Cependant, au niveau des emplois, les auteurs, à quelques exceptions
près (cf. A. V. Isačenko, 1962), énumèrent les valeurs du perfectif et de l'imper
fectif sans les opposer systématiquement et sans tirer toutes les conséquences du
concept d'opposition privative expliquant l'homogénéité plus grande des emplois
du perfectif, terme marqué, par rapport à ceux de l'imperfectif, terme neutre plus
facilement compatible avec des contextes variés. Le concept d'opposition privative
permet de rendre compte du fait que l'imperfectif, s'il peut exprimer des valeurs
opposées à celles du perfectif, peut aussi exprimer, en tant que terme neutre, des
valeurs similaires (dites valeurs de neutralisation) qui ne font pourtant pas double
emploi avec celles du perfectif. D'autre part, le fait que seul le perfectif est porteur
d'une signification aspectuelle positive justifie qu'il soit seul susceptible d'emplois
transposés quand le contexte entre en contradiction avec cette signification. Ces
quelques outils théoriques permettent d'établir une certaine hiérarchie entre les
différentes valeurs du perfectif et de l'imperfectif, sans le faire en vertu de critères
extérieurs au fonctionnement de l'aspect dans l'énoncé, comme c'est le cas, par
exemple, lorsqu'on traite comme principale la valeur durative de l'imperfectif, parce VALEURS DE L'ASPECT 59
qu'il s'agit en fait d'une valeur que l'on retrouve dans le système aspectuel d'autres
langues, non slaves.
Les différentes valeurs de l'aspect slave dans l'énoncé s'organisent autour du trait
sémantique positif qui distingue de manière constante le perfectif de l'imperfectif .
Les auteurs contemporains définissent ce trait comme globalité de l'action (r. celo
stnosť dejstvija), soit comme limite (r. predel). Nous avons retenu la définition par
le trait de limite parce que, sans être le plus communément admise ces dernières
années, elle s'appuie sur le caractère lexical de la morphologie aspectuelle (cf. les
types sémantiques de paires aspectuelles en fonction des classes lexicales de verbes
in N. S. Avilova, 1976). De plus, la notion de limite n'est pas identique dans toutes
les classes lexicales de verbes, ainsi que le mo

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