Lois de la sensation et de la perception. Synesthésies. Illusions et sens spatial. - compte-rendu ; n°1 ; vol.43, pg 530-544
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Lois de la sensation et de la perception. Synesthésies. Illusions et sens spatial. - compte-rendu ; n°1 ; vol.43, pg 530-544

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Description

L'année psychologique - Année 1942 - Volume 43 - Numéro 1 - Pages 530-544
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1942
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

a) Lois de la sensation et de la perception. Synesthésies.
Illusions et sens spatial.
In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44. pp. 530-544.
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a) Lois de la sensation et de la perception. Synesthésies. Illusions et sens spatial. In: L'année psychologique. 1942 vol. 43-44.
pp. 530-544.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1942_num_43_1_7936ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 530
V. — Sensation et perception
1° Généralités
a) Lois de la sensation et de la perception
Synesthésies . Illusions et sens spatial
573. — J. PIAGET, M. LAMBERCIER, E. BÇESCH et B. von
ALBERTINI. — Introduction à l'étude des perceptions ehez
l'enfant et analyse d'une illusion relative à la perception visuelle
de cercles concentriques. — Ar. de Ps., XXIX, 1942, p. 1-107.
Dès les études classiques de Helmholtz et de Hering sur les
constances perceptives, la question s'est posée des relations entre la
perception et l'intelligence. On sait que pour Helmholtz ces cons
tances impliquaient des raisonnements inconscients, tandis que pour
Hering, elles étaient indépendantes de l'intelligence (puisque la
connaissance des données objectives ne change rien à une illusion
perceptive) et s'expliquaient par des régulations purement physio
logiques. La question a été renouvelée par la critique de la notion de
sensation, mais aujourd'hui la même opposition reparaît entre les
différents interprètes de la Gestalttheorie, puisque les Gestaltistes
orthodoxes reprennent, en l'élargissant, la notion de régulation
physiologique, tandis que l'école de Weizsäcker et de Brunswick
revient à l'idée d'une construction psychologique.
Piaget reprend la question par la méthode suivante : il exprime-
le système des rapports perceptifs dans le langage du groupement
logique ; les différences entre cette expression idéale et les faits déter
mineront la part de transformations non compensées caractéristique
de la perception. Si l'on constate, alors, que cette différence diminue
peu à peu avec l'âge, on aura prouvé que la réversibilité n'est pas
une propriété immédiate, mais qu'elle se développe progressivement,
et qu'il y a continuité entre la perception et la connaissance intel
lectuelle.
Reprenant l'étude d'une illusion signalée par Delbœuf , il propose
à ces sujets de choisir, parmi six cercles A2 de grandeur différente, celui
qui leur paraît égal à un cercle A entouré d'un cercle concentrique A'.
L'expérience a été faite sur des enfants de 5 à 8 ans, et sur des adultes.
Dans ces conditions la grandeur du cercle A est en général sous-
estimée ; l'illusion présente, à tout âge, un maximum quand le
A3 rapport -r-, = - . Mais on observe un renversement du sens de l'illusion
quand le cercle extérieur devient très grand par rapport au cercle
intérieur f ! maximum pour — A , = - 1 \ J , l'illusion négative étant d'ail
leurs notablement plus faible que l'illusion positive. — Enfin, pour
A une même valeur du rapport -r-7, diminue à mesure que
les figures s'agrandissent.
Mais d'autre part certaines variations sont fonction de l'âge. :
SENSATION ET PERCEPTION. GÉNÉRALITÉS 53Ï
11 va, des enfants aux adultes, de moins en moins d'écart entre les
A '
illusions qui correspondent aux variations du rapport -t-, . Les ilhi-
sions négatives diminuent avec l'âge, ainsi que les différences dues
à la grandeur absolue des figures.
11 y a donc à la fois un effet d'assimilation et un effet de diss
imilation des deux cercles concentriques. Pour l'intelligence, ces deux
effets se compensent exactement et la correction de l'illusion est.
complète. Pour la perception, tantôt l'un, tantôt l'autre des deux
effets est prépondérant, selon les conditions de l'expérience, qui
agissent ici causalement et non logiquement.
11 y a régulation quand la variation objective tend à produire
une variation subjective de sens contraire qui modère l'illusion (par
exemple quand l'accroissement de la différence des rayons favorise
une assimilation compensatrice). Or l'expérience montre que l'impor
tance des phénomènes de régulation augmente avec l'âge. L'illusion
est sensible à une éducation.
Piaget développe, pour expliquer ces faits, une théorie fondée sur
les notions de centration et de décentration ; il appelle centration la
réunion des rapports perceptibles à partir d'une même position du
regard ; la décentration résulte de la coordination de toutes les
centra tions possibles pour une figure donnée. Si l'on pose en principe
que, dans une centration, la zone périphérique est sous-estimée par
rapport à la zone centrale, et d'autant plus qu'elle en est plus éloi
gnée, on voit que la décentration réduira l'illusion dans une mesure
qui dépend des dimensions relatives et absolues des éléments de la
ligure et l'on comprend, sans que nous puissions ici entrer dans les
détails, comment ces hypothèses peuvent fournir une explication
des données de l'observation. Insistons sur le fait que parler de réu
nion et de coordination des perspectives successivement obtenues par
les déplacements du regard, ce n'est plus parler le langage de la
physiologie, mais celui de la logique. C'est reconnaître la parenté entre
les organisations perceptives, qui se traduisent dans les aspects des
choses, et les opérations intellectuelles, qui conduisent à leur connais
sance objective ; c'est revenir, en un sens, à une interprétation voisine
de celle de Helmholtz, puisque la constance (imparfaite) des objets
dans la perception est déjà attribuée à des opérations logiques vir
tuelles, inconscientes. P. G.
574. — JEAN NOGUÉ. — Esquisse d'un système des qualités sen
sibles. — In-8° de 434 pages. Paris, Presses Universitaires, 1943.
Prix : 100 francs.
Cet ouvrage posthume de J. N., mort si prématurément en 1940,
à l'âge de 41 ans, à Stockholm, où il dirigeait l'Institut français» est
préfacé par Emile Bréhier, qui rappelle que N. fut élève, à Strasbourg,
de Pradines et de Lavelle, dont l'enseignement, si différent qu'il fût,
convergeait vers une philosophie de l'expérience sensorielle.
N. avait déjà consacré une thèse, en 1937, à « La Signification
ilu sensible », dans laquelle la qualité sensible apparaissait, non
comme une donnée pure, objet de simple contemplation, mais 532 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
comme un symbole indispensable pour comprendre l'univers et agir
sur lui.
Il restait à développer cette conception, en montrant la « liaison
intime et inévitable .» de chaque qualité « avec les cadres d'action et
de pensée^qu'elle sert à nous représenter ». C'est ce que N. avait
entrepris dans l'ouvrage qu'il n'a pu terminer et auquel manquent un
chapitre sur l'audition ainsi que les conclusions générales.
Ce livre de philosophie, fort intéressant, relève évidemment
beaucoup plus de l'art que de la science.
On y trouve de fines observations, des auto-analyses approfondies,
exposées avec une étonnante richesse verbale, fignolées à l'extrême,
et permettant par exemple de consacrer 18 pages au dur et au mou.
Il y a un remarquable effort de description du sensible par le
discours.
Sur bien des points, il y aurait à relever des assertions discuta
bles ou des erreurs (notion de poids où se trouve méconnue la carac
téristique de densité des objets, méconnaissance de l'adhésif, à-côté
du poli et du rugueux, affirmation que T « intensité lumineuse »
augmente quand un objet avance, etc.). Mais il y a aussi beaucoup de
fines remarques et d'intéressantes interprétations : Les qualités
tactiles comme perceptions complexes résultant d'un jeu sensoriel
multiple avec un rôle essentiel d'une exploration active (le dur comme
résistance à l'effort, le mou comme retardateur du mouvement) ;
la discontinuité psychologique jouant un rôle essentiel dans les
perceptions de temps et de mouvement (à rencontre de la conception
bergsonienne de la durée psychologique, avec la notion du « laps de
temps ») ; l'analyse

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